.-'1^:5
^" ' ^•"'^4'
■^^■■%>^^
•^:''"^^:"^'
^>: -v
>^::-
-.^ /fi^'
GAZETTE ANECDOTIQ.UE
ONZIEME ANNEE — TOME I
GAZETTE
ANECDOTIQ^UE
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE
ET BIBLIOGRAPHIQUE
PUBLIÉE PAR G. D'HEYLLI
Paraissant le ib et le dernier jour de chaque mois
ONZIEME ANNÉE — TOME F
PARIS
LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES
Rue Saint-Honorc, 338
M DCCC i.xxxvi
fip
J
y
'■'^\^:n
TABLE ALPHABETIQUE
ET ANALYTIQUE
DE LA GAZETTE ANECDOTIQUE
DE 1876 A i885
Nota. — Nous avons supprimé les deux premiers chiffres des
millésimes, et, pour éviter toute confusion, nous avons fait suivre
d'un deux-points chaque millésime, réduit ainsi à ses deux derniers
chiffres.
Les chiffres romains indiquent les tomes, et nous ne les répétons
pas tant que le tome déjà désigné ne change pas.
Abadie (Paul). Nécrologie. 84 : II, 69.
Abd-el-Kader. 80 : I, 21 5.
Abel. Mariage de cet acteur. 83 : I, i.
About (Edmond). Elu à l'Académie française. 84 : 1, 89. —
Difficultés de son élection. 79. — Lettre sur le Roi des Monta-
gnes. ii5. — Sur Sarcey malade. 368. — Curieux billet. 879.
— Nécrologie. 85 : I, 33. — A propos du discours de Caro sur
sa tombe. 65.
Académie française. Voyez Institut.
Actrices mariées. 76 : 1, 375.
Adam (M™°). Lecture dans son salon. 80 : II, 257.
Aérostats (Les). Leur centenaire. 83 : II, 244.
Affiches curieuses. 79 : II, 2 3 5, 344. — 85 : I, 341.
— II
Agar (M^'*^) rentre au Théâtre-Français. 78 : l, 204. — Son
mariage. 81 : II, 127. — Rentre au Théâtre -Français. 85 : II,
267.
Age de divers compositeurs. 79 : II, 189
AicARD (J.). 78 : I, 98. — Vers sur Corneille. 3 3o.
Aiguille (L') de Cléopatre. 77 : II, 280. — 78 : II, 184,
Albani (M11«). Notice. 77 : I, ii. — 78 : I, 81.
Albert (Prince). 78 : I, 3. — Sa biographie. 46.
Albert. Son exécution. 77 : II, 281.
Albums. Pensée de Préault. 82 : I, 52. — • Vers d'E. Des-
champs. 53. — De Louis Bouilhet. II, 279. — De Pailleron. 85 :
I, 382.
Alexandre II (Le czar). Attentats contre sa personne. 80 : I, 98.
— 81 : I, i63.
Alexandre III (Le czar). Fêtes de son couronnement. 83 :
I, 337.
Alexis (M™"). Notice sur cette comédienne. 81 : I, 180.
Allemagne (Choses d'). 77 : I, 206. — A l'Exposition univer-
selle. 78 : I, i55.
Almanachs (Les). 77 : II, 3 12. — De Gotha. 80 : I, 118.
Alphonse XII. Sa réception à Paris. 83 : II, 194, 2o3. — Sa
mort. 85 : II, 293. — Ses gants. 337.
Alphonsine (M'i'=). Notice nécrologique sur cette comédienne.
83 : II, 36.
Aménités i'olitiques. 77 : II, 120.
Amigues. Sa nouvelle Marseillaise. 78 : I, 378.
Amnistie (L'). 80 : I. 3 5 3.
Anachronismes historiques. 78 : I, 35i.
ANECDOTES. 76 : I. La France et la Russie. 62. — Trop
parfumé. 216. — Le gilet de Th. Gautier. 282. — Le lit de
M°'<^ P..., 3 I 4 — A propos de porcelaine. 317. — II. Abus de
Calino. 20. — Les rideaux dans les musées. 88. — Le danger
des copies. 89. — Anecdote sur Ligier. 202. — • Une curieuse
démonstration. 248. — Un bidet suisse. 285. — Les écrivains au
jury. 348.
77 : II. M. Michel Ange. 57. — Le coq observateur du di-
manche. i5i. — Fidélité conjugale. 191. — Histoire d'un tapis.
35 I. — Carte blanche. 364.
78 : I. Quatre femmes dans l'embarras. 3o. — Histoire d'un
christ. 88. — Histoire d'une puce. i52. — Homélie municipale.
— III —
28o. — Lehman et Badinguet. 3ii. — II. Un mot. 56. — Un
portrait. 95, — Diverses. 240.— Un consul en bouteille. 253.
79 • I. Histoire d'un goupillon. 116. — Pie IX et Fanny
Elssler. 154. — Les deux Américains. 3o5. — Galimatias. 3ii.
— II. Une baignoire présidentielle. 27. — La tortue atmosphéri-
que. 29. — Un drame express. 60. — Sur le divorce. 93. —
Sur Auber. 161. — Histoire de chapeaux. 182. — Cavaignac et
la Légion d'honneur. 207. — Un curé espagnol. 2 5 5. — Une
promise bretonne. 256. — BuUier et Cherbuliez. 3 18. — La
guillotine sentimentale. 319. — Le saucisson homœopathique.
■373.
80 : I. La Cour à Compiègne. 22. — Un voleur de montres.
84, — Bévues allemandes. 61. — Le bœuf gras en chambre, 91.
— L'aigle de Boulogne. 116. — Un mot de sous-préfet. 170. —
Un curieux sermon. 180. — Un duel au piano. i83. — David
Hume et l'athéisme. 214. — Histoire d'une inscription. 222. —
La chaise de poste de San Donato. 244. — L'enfant à plumes.
260. — L'homme au masque de fer. 3 18. — Une musulmane
au couvent. 339. — L'indicateur du paradis. 375. — L'origine
du Gode save 376. — • Faut d' la vertu. 377. — II. L'odyssée
d'un harem. 18. — La mort du vers latin. 29. — Reliques de
Sainte-Hélène. 3o. — Un verre d'eau. 92. — Nababs littéraires.
93. — Nouveau bréviaire. i5o. — La femme sans chemise et la
diligence de Lyon. 339. — Un noël original. 341.
81 : I. Histoires de danseuses. 2 5. — Un fauteuil à musique.
29. — Une guérite gênante. 247. — Acoustique. 374, — Jour-
nal parlé. 379. — II. Nadaud chez lui. 2 3. — Sarah Bernhardt
et la baleine. 28. — Rien de nouveau 52. — L'enseigne des
quatre à craindre. 5 3. — • Etoile en herbe. 87. — Aux bains de
mer. i i 3 . — Les neveux du curé. 121. — En province. 122. —
La semaine d'Oscar. i2 3. — Histoire de pains à cacheter. 154. —
Mystification de Vivier. i5 5. — Au mont Blanc. i56. — Prix
d'une ombrelle. 188. — Epoux assortis. 189. — Comme l'a dit
Montesquieu — 211. — Le bon musulman. 278. — Le pape ou
Garibaldi. 281. — Comédiens du passé. 282. — Un conte. 304.
82:1. Une distraction. 5 2. — Nisard et Sainte-Beuve. 54. — Sa-
rah Bernhardt immortelle. i52. — Bonaparte et Catilina. i5 3.
— Drame à la Balzac. 167. — L'Hep^ameVo/!, en Amérique. 179.
— Le tableau de Jacquet et les Anglais. 180. — Vente d'une belle-
mère. 181. — Le lieutenant Louaut. 182. — Histoires de portiers
— IV —
j83. — Le pas de la religion. ]85. — Mariage de Pasqua-Ma-
ria. 209. — Pourquoi l'homme n'a pas de queue. 217. —
M™" Adam, Talma et le duc d'Aumale. 309. — About et Sarcey
collaborateurs. 3 11. — L'amour aveugle. 3 16. — Une retraite
de Changarnier. 337. — Le panier de la guillotine. 369. —
Première lecture de Salammbô. 370. — II. L'obéissance passive.
77. — Echos forains. 79. — Un miracle. 93. — Histoire d'un
discours. 112. — Economies du baron Taylor. 12 5. — Une
roulée historique, 189. — Recherche de paternité. 139. — Vertu
et vertus. i5o. — Un propriétaire avisé. i5 2. — Métier inconnu.
21^. — Amateurs et marchands de tableaux. 2 3 2. — Bataille de
Waterloo. 244. — Le livre de Jean. 247. — Un amateur. 280.
— A propos de bottes. 283. — Entre deux ministères. 338.
83 : I. Grévy et Musset. 112. — Un panorama privé. 118.
— Un tunnel belge, 121. — Légende du Tan?ihauser. 144. —
Une affiche théâtrale, li-j. — Un tableau. 176. — Sarcey meu-
blant. 214. — Toi et vous. 217. — Beaumarchais fabuliste. 3o8.
— Le tour du monde. 347, — Date d'une idylle. 374. — II. A
propos d'amnistie. 14. — Un mot historique. i5. — La petite
fête de Courbevoie. 16. — Un crabe disputé. 89. — Vins des
Tuileries. 90. — Un toast. 178. — Légende russe. 179. — La
casquette du père Bugeaud. 207. — La convention au théâtre.
246. — Sand et Sandeau. 2 5 2. — Rôles vécus. 276. — Les ta-
bleaux signés. 277. — Napoléon F'' et le général Ducrot. 342.
— Le réveilleur de nuit, 366. — Une prière. 367.
84 : I, Quatre femmes dans le tas. 14. — Les faux objets d'art.
140. — Un curé chasseur. 377, — Réclame américaine. 378. —
Une cour d'amour. 38o. — II. Le duel de Got. 19. — Une lé-
gende persane. 23, — Le nu dans la toilette. 47. — Chasteté
d'un maire. 47. — On dirait du veau ! 49, — Repas de noces en
Allemagne, 5o. — Gaietés administratives. 85. — L'Impératrice
et le cardinal de Bonnechose. io3. — Prières laïques. 180. —
L'Eglise et le théâtre. 245. — Statues et feuilles de vigne. 246.
— Un tarif chinois. 274. — Histoire d'une relique. 3i i. — Un
peintre supposé. 3 3 5. — Remporter sa veste. 3 36, — Croissez et
multipliez. 340,
85 : I, Un repas du prince de Galles. 85. — Les gants de
M, Andrieux, 116. — Du Sommerard en Autriche. 179. — Un
placard chinois. 209. — La coupe du connétable. 3ii, — A
propos de fraises. 3 16. — Un tableau muré. 365, — Une au-
— V —
dience académique aux Tuileries. l(>-;. — II. Dernière pensée.
16. — A quoi lient une guerre. 69. — La femme du condamné.
144, — Un graveur à la main de bois. 149. — ■ Histoire d'une
trompette. 244. — Alsace et alsaciens. 271. — Une pierre histo-
rique. 340. — Une transposition typographique. 341. — Gaieté
municipale. 370.
Aneries célèbres. 76 : I, 369.
Angelo. Mariage de ce comédien. 85 : II, 95.
Anglemont (Edouard d'). Notes biographiques. 76 : I, 3oo,
343.
Annam. L'armée de la cour. 85 : II, 168. — Proverbes et
dictons. 169.
Anne (d'Autriche), Son cercueil, 78 : II, 2 52.
Annonces. Diverses. 78 : II, 32, 223, 346. — 79 : I. A l'é-
tranger. 60. — Chez les anciens. 140, — Chez les Américains et
les Anglais. 141. — En Allemagne. II, 346. — En Angleterre.
347.
Antonelli (Cardinalj. Notice nécrologique. 76 : II, 273.
Anzin. Grève dans ce bassin minier. 84 : I, 2 3o.
Arago. Sa statue. 79 : II, 208.
Archives nationales. 76 : II, 1 .
Arcole (Pont d'). 78 : II, 63.
Argent (L'). Synonymes de ce mot. 85 : I, 121.
Arnal. Notes sur son décès. 76 : I, 57. — Dédicace de Du-
vert. II, 284.
Arnould (Sophie). Notice. 77 : II, 42.
Arnould-Plessy (M™e). Sa retraite. 76 : I, 207. — Notice.
229. — Ses rôles à la Comédie-Française. 2 36. — - Sa dernière
représentation. 269. — Tragédienne. II, 23 i.
Artistes dramatiques. Acte constitutif de leur association. 79 :
II, 107.
Assassinats politiques. 78 : I, 327.
Assézat (Jules). Notice. 76 : II, i5.
Athéisme (A propos d'). 83:1, 3o6.
Attaques nocturnes. 79 : I, i38.
AuBER. Son tombeau. 76 : II, 2 3o. — Son inauguration. 77 :
I, 76. — Lettre à Scribe. II, 95. — Notice et anecdotes. 79 : 11,
161. — Centenaire de sa naissance. 82 : Ij 65. — Son esprit,
69.
— VI —
AucLERT (M"'' Hubertine). Plaide les droits politiques de la
femme. 84 : II, 112.
Audiffret-Pasquier (Duc d'). 77 : I, 347,
AuGER pris pour Molière. 83 : I, 342.
AuGiER (Emile). Toast au cinquantenaire d'Heriiani. 80 : I,
i3 3. — Préface en tête d'un roman de Laforèt. 85 : I, 38 1.
AuMALE (Duc d'). — Elu à l'Académie des sciences morales et poli-
tiques. So : I, 1 2 3. — Reçoit M. Rousse à l'Académie. 8 i : I, i 99.
Auteurs siffles. 78 ; II, 12 3.
AUTOGRAPHES. Vente L. Desnoyers. 76 : I, 21 3. — Di-
vers, 77 : 294, 325. — De Molière. II, 3i. — De femmes cé-
lèbres. 37. — 78 : I, 74, 142. — De Marie-Antoinette. 198.
— Epithètes données à des signataires. 287. — Vente Lucas. 80 :
I, 27. — Lettres de Murger, 20 3 ; Dumas fîls, Viennet, 204;
Tliiers, 237 ; Rossini, Lamartine, 2 38 ; comtesse délia Torre, 239;
Nodier, de Vigny, Th. Gautier, 3oo; l'abbé Leblanc, 3 3o; comte
de Mirabeau, 3 3 1. ■ — Vente Taylor. 362. — M™'^* Clairon, Sa-
rah Bernhardt, Talma. II, 2o3. — Divers. 83 : I, 199. — ■ Delau-
nay. 370. — Note sur le goijt des autographes. II, 107. — Faux
autographes. 234. — Lettres à V. Hugo. 3o2. — Vente de divers.
345. — Vente Bovet. 84 : 1,92, 120, 358. — Divers. 3oi . —
Collection Morison. II, 299. — Divers. 85 : I, 74.
AuTRAN. Sa mort. 77 : I, 146. — Sa Fille d'Eschyle. 177.
— 78 : I, 290.
Avaleurs (Les). 78 : I, 224.
Avocats et sages-femmes. 78 : II, 126.
B
Babinet. 76 : I, 167; II, loi. — 77-1' 373.
Baccalauréat (Le). Ses origines. 79 : II, 206. — Types d'exa-
minateurs. 80 : I, 25.
Badenheyre. Mort héroïque de ce capitaine. 81 : II, 169.
Badinguet. 78 : I, 3 11, 379.
Bailly. Ordre de son exécution. 82 : I, 297.
Bains de mer. La liste des étrangers. 84 : II, 181.
Ballons capiifs. 78 : II, 294.
Ballue, député du Rhône. 80 : I, 354.
Bals. A l'Opéra. 77 : I, 64, 96, i5 5. — A l'Opéra-Comique.
i55. — A l'Opéra. 78 : I, 96. —80 : I, 35.— A l'Elysée. 146.
— vn —
— A la légation de Chine. i65. — Disparition du bal du Chalet.
84 : II, i83. — Bal d'enfants a l'Opéra. 85 : I, 126.
Balzac (H. de). Sa correspondance. 76 : II, 2 53. — Plagiaire.
77 : I) 4- — Livres projetés. 78 : I, 236. — Homme du siècle.
II, 370. — Ses épreuves. 371. — Orgueil littéraire. 79 : I, 57.
— Casseur de vitres. 80 : I, 23. — Sa statue. II, 323. — Ses
manuscrits. 83 : II, 109. — Candidat à la députation. 85 : II,
175. — A table. 345.
Balzac (M™^ h. de). Notice. 82 : I, 245. — Son télescope.
83 : I, 52.
Banc^ue de France. A propos de ses billets. 82 : I, 253. — II,
226.
Banquets. A Bordeaux. 76 : I, 348. — Anniversaire de Mo-
lière. 82 : I, 58. — Celui du Roi s'amuse. II, 3 5 3. — Anni-
versaire de IMolière. 83 : I, 39. — 84 : I, 72. — Les Parisiens
de Paris. 74. — Diner Condorcet. 74. — Banquet à Coppée élu
à l'Académie. 164. — Le vendiedi saint. 228. — La Société
d'acclimatation. 247. — Anniversaire de Molière. 85 : I, 43.
Banville (Th. de). Notice. 76 : I, 141.
Baraques (Les) du jour de l'an. 77 : 1, 19.
Baraton, poète. 77 : I, 56.
Barbe (La) dans l'armée. 85 : II, 235.
Barbes. Sa mise en liberté. 82 : II, 9.
Barbey d'Aurevilly. 78 : I, 6. — ■ Son portrait et son étude
sur Goethe et Diderot. 80 : II, 289.
Barbier (Aug.). Ce qu'il vendit ses ïambes. 81 : I, 378. —
Sa mort. 82 : I, ii3. — Chez lui. 124. — Oublié. 149. —
Loué à l'Académie. 8 3 : I, 226. — Vers oubliés. 232, 296,
Bardoux. Donne le masque de Pascal à la ville de Clermont.
80 : II, 1 27.
Barnave. Son duel. 78 : I, 364.
Barretta (M'"e), de la Comédie-Française. 77 : II, 46.
Barrias, sculpteur. 83 : II, 121.
BARRrÈRE (Th.). Notice. 77 : II, 24?. — Son esprit. 246. —
A propos de ses Faux Bonshommes. 85 : I, 166.
Bartet (M"<') de la Comédie-Française. Débuts dans Daniel
Rochat. 80 : I, 98. — Lettre inédite. 85 : II, 12.
Bascans (Ferdinand). 76 : I, 226, 32 3. — 77: II, 68, tiS.
— Correspondance de M"'e Sand avec sa femme. 81 : 1, 4.
Basly, cabaretier à Anzin. 84 : I, 2Î1.
VIII
Bastille (La). Certificat d'un vainqueur. 76 : II, 214.
Bataille (Général). Notes biographiques. 76 : I, 43.
Bâtonniers (Les) des avocats à Paris. 78 : II, 89.
Battu (M"*^). Son mariage. 84 : II, 279.
Baudelaire. Poésie inédite, 78 : II, 62. — Candidat à l'Aca-
démie. 79 : I, 257. — Pensées inédites. 80 ; II, 154.
Baudelocque (D'). Grave accusation portée contre lui. 83 : 1,
:o3.
Baudin. Sa mort. 78 : II, 3 1 1 .
Bavière (Le roi de) fait jouer Théodore pour lui seul. 85:1,
3 18.
Bayeux (Marc). Sa mort. 82 : I, 1 57. — Ses haines littéraires.
2 1 6.
Bazaine. Ses origines. 78 : I, 129, 241. — Sa vente. 209.
Bazin (Fr.). 78 : II, 32 i.
Beaugrand (M^^^). Mémoire sur son départ de l'Opéra. 80 : I,
226.
Beaurepaire. Statue en son honneur. 84 : II, 166,
Beaussire, membre de l'Institut. 80 : I, 319.
Beaux-arts. Rapport sur les envois de Rome. 76 : I, 42.
Becque (Henry). Son théâtre, 82 : II, i63. — Sonnet et dédi-
cace en vers. 221. — Sa comédie la Parisienne. 85 : I, 83,
Bègues (Les). Statistique. 78 : I, 366.
Bellini. Ses funérailles. 76 : II, 211.
Belzunce (Mgr de). Sa statue. 78 : II, 10.
Beni-bouffe-toujours (La Société des). 85 : J, 340.
Béranger. Chansons oubliées. 76:11, 200, 242. — 77 : I, io5.
— Auteur dramatique. 78 : II, 37. — Jugé par Veuillot. 79 :
11, 61. — A l'Académie. 84 : IF, 82.
BÉRARD, militaire et fabuliste. 82 : II, 214.
Berguer (Henri), poète. 78 : II, 317, 349.
Berlioz. Succès de ses œuvres. 77 : I, 175. — VEnfance du
Christ. 341. — Ecrivain. 84 : II, 44.
Bernard (Claude). A propos de sa mort. 78 : I, 182. — Jugé
par Renan. 79 : I, 195.
Bernard-Latte. Notice. 76 ; I, 3 3 3.
Bernhardt (Maurice). Prend la défense de sa mère. 83 : II,
195. — Lettres relatives. 196.
Bernhardt (Mme Sarah). Notes biographiques. 76 : I, 81. —
Son atelier de sculpture. 207. — Crée Rome vaincue. II, 206. — •
En Hollande. 77 : I, 63. — A l'Odéon. 338. — Au dîner
d'Hernani. 344. — Sa prétendue conversion. 79 : I, 3 56. —
Son intérieur. 377. — Son projet de tournée en Amérique. II, i.
La vérité sur son sociétariat. 80 : I, 5o. — A Londres, 291,
334. — Procès avec le Théâtre-Français. 3 58. — En Amérique.
II, 279. — Recettes en Amérique. 81 : I, 10. — Conte à elle
attribué. 59. — En Amérique. 83, 11 5. — Recettes. i58. —
Vers en son honneur. 171. — En Amérique. 249. — A Londres.
363. — En Belgique. II, 279. — Epouse Damala. 82 : I, 194. —
Crée Fédora. II, 325. — Ses dépenses. 83 : I, 26. — Ruinée,
73. — Joue Froufrou à Paris, II, 170. — Jugée par Sarcey. 174.
— Incident auquel est mêlé son fils et lettres relatives. 195. —
(Querelle avec Marie Colombier. 362. — Crée Nana Sahib. 369.
— Joue la Dame aux Camélias à Paris. 84 : I, 86. — Livre à
scandale contre elle. 90. — Rue portant son nom. 375. — Jugée
par la Ristori. II, 25o. — Sa fuite imprévue. 257. — Lettres au
sujet de prétendues représentations à Berlin. 85 : I, i5i. — Ses
représentations interdites a Strasbourg. 317.
Berry (Duc de). Sa descendance. 80 : II, 370. — Franc-ma-
çon. 85:1, 118.
Berry (Duchesse de). 77 : II, 34. — Lettres de Bugeaud sur
son internement à Blaye. 78 : II, 257.
Berryer. Sa statue. 79 : I, 16, 88, 120. — Sa mort et celle
de sa femme. 83 : I, 218.
Berson. Peintre découvert par Dumas fils. 84 : II, 247.
Bersot et M. Thiers. 78 : I, i. — Son éloge. 81 : I, 289.
Bert (Paul). Son avis sur les élections. 85 : II, 239.
Bertall. Nécrologie. 82 : I, 192, 204.
Berthelier. Ses mémoires. 84 : I, 76.
Bertin (La famille). 77 : I, 3 36, 3 38.
Bertrand (Aloysius). Lettres et notice. 79 : II, 129.
Bertrand (Général). Sa famille. Si : II, 232.
Bertron (Ad.). Candidat à la députatioii. 85 : II, 197, 227.
Beslay (Ch.). Ses funérailles. 78 : I, 208.
Besson. Article sur Sarah Bernhardt et ses suites. 83 : I, 218.
Besson (Faustin), artiste peintre. 77 : I, i52.
Beulé. Ses mémoires. 77 : I, 63.
Bibelot. Note sur ce mot. 8 5 : II, 376.
BIBLIOGRAPHIE. — 76 : I. A propos des Trois Mousquetaires.
16. — Le Voyage sentimental. 24. — La Vie hors de chez soi,
b
l'Imitation de Jésus-Christ. 26. — Œuvres diverses de Janin. 28,
49. — Louis XIII et Richelieu. 53. — Livres de la quinzaine. 88,
121, i53, — L'Empereur Claude, de L. Double. i85. — Livres
de la quinzaine. 186, 219. — Soupenirs d'Orient. 2 5o. — Li-
vres de la quinzaine. 2 56. — Les Cahiers de Sainte-Beui'e. 277,
3oi. — Correspondance de M'^'' de Lespinasse. 280. — L'Histoire
vraie d'une candidature. 287. — Marie Stuart (son procès, son
exécution). 288. — La Matinée du Faune. 372. — Romanciers
contemporains, i-jl. — II. La vraie Marie-Antoinette. i3. — Le
Marquis de Chasseloup-Laubat. 5o. — L'Avare en vers. 68. —
Brochure du coiffeur Lespès. 71. — Chronique du Languedoc. 84.
— Biographie de Madeleine Brohan. 90. — Les Ressuscites. i36.
— Les Oubliés et les Dédaignés, li"}. — Mémoires de Macread.
170. — Biographie de M™* Plessy. 221. — Le Bon Titus. 244.
— Correspondance de Balzac. 2 53. — Mémoires de Philarète
Chastes. 261, 307. — Lettres de Doudan. 280. — Les Confes-
sions de Fréron. 3o8. — Notre-Dame de Lourdes. 339. —
Amsterdam et Venise. 344. — Marthe, de Huysmans. 346.
77 : I. Advis pour dresser une bibliothèque. 2 5. — L'Intolérance
de Fénelon. 26. — Correspondance inédite de Gœthe. 3i. — L'As-
sommoir. 89. — Vie de Molière. 208. — L'Attentat Fieschi. 217.
— La fille Elisa. 218. — Annales du théâtre et de la musique. 3 66.
— Mémoires de Ph. Chastes. i-jZ. — II. Elysée. 26. — Mémoires
de D. Stern. 33. — Sophie Arnoutd, des de Concourt. 42. —
Lettres de Criniée. 90. — Mémoires d'Amaury Duvat. 99, 142,
221, 237. — Histoire d^ un crime. 195, 221, 241. — Bourdaloue
et Molière. 204, 248. — Le Nabab. 338. — Voyages aux pays
révolutionnaires. 347. — Les Lettres, les Sciences, tes Arts au
XVIII" siècle. 348. — Livres d'étrennes. 370.
78 : I. Les Bas bleus. 6. — Monsieur, Madame et Bébé. 1 1,
— Plume et pinceau. 42. — Vie du prince consort. 46. — Con-
tes de Nadaud. 54. — Œuvres de Louis Noël. 66. — Précis de
littérature de Nisard. 134. — Vienne et la Vie viennoise. 149. —
La Puce de madame Desroches. i5 2. — Le Cardinal de Retz, de
Chantelauze. i56. — Dictionnaire de l'Académie. 161. — Histoire
d'un crime. i63. — Préface du Nabab. 181. — Contes, Scènes et
Récits, de Nadaud. 189. — Maison vide. 191. — Souvenirs d'un
homme de théâtre. 21 5. — Correspondance de Sainte-Beuve. 276.
— Le Pape. 284. — Théâtre de Labiche. 3o5. — Barnave. 364.
— II. Théâtre de Labiche. 58. — Souvenirs, de Granier de Cas-
— XI —
sagnac. 80, i5i, 2o3. — Le Père Lécureux. i55. — Théâtre de
Zola. 168. — Contes de Voisenon. 191. — Victor Hugo chez lui.
iç3_ — Après l'exposition ; boutades. 295. — Le Troisième Des-
sous et sa clef. 299. — L'Horace de J. Janin. 309. — Cor-
respondance de Berlioz. I2S. — Le Musée de la Comédie-Française.
3 3 5. — Madame Ducroisy ; Athènes, Rome et Paris. Z-jl.
79 : I. Le Chancelier Pasquier. 5. — Les Bains de Bade. 26. —
Catalogue de Fontaine. 40. — Les Boutiques d'esprit. 76, 160. —
Le Bric-à-brac de l'amou<-, 1 i i. — Notice sur Glatigny. 1 36. —
La Pitié suprême. 143. — Le Fils de Coralie. 169. — Connais-
sances nécessaires à un bibliophile. 174. — Le Drapeau. 208. —
Journal intime de la Comédie-Française. 25 1. — Annales du théâ-
tre et de la musique. 262. — Missions diplomatiques de Retz à
Rome. 266. — Les Frères Zemganno. 283. — Ménioires de Metter-
nich. 3 10. — Les Mystères de Marseille, de Zola. 36o. — Th.
Gautier, par Bergerat. 362. — L'Ours du Nord. li-]b. — U. Mé-
moires de madanie de Rémusat. 10, 92, 2()'i .^Sainte-Beuve et ses
inconnues. i3, 42. — Marie Dorval, par Coupy. 16. — Ménioi-
res de Michelet, 22. — La Publicité en France. 28. — Th. Gau-
tier, par Bergerat. 3i. — Correspondance de Doudan. 33. —
Théâtre des Concourt. 45. — Œuvres posthumes de G. Crémieux.
80. — Prosper Mérimée, de Tomneiw. io3. — Les Comédiens
du roi, de Campardon. 137. — Poésies posthumes de Ch. Read.
173, 222. — Très peu de ce qu'on entend tous les jours. 212. —
Nana. 2l-]. — La Foire aux reliques. 2 5 3. — La clef des Rois
en exil. 266. — M. Thiers à l'Académie et dans l'histoire. 290,
3 16. — Le Voltaire de l'impératrice. 296, — Madame Campan
à Ecouen . 3 08 . — Mémoires de Metternich .321. — Souvenirs de Frede-
rick Lemaitre. 329. — Nadaud et ses Chansons. 347. — Paris-Mur-
cie. 3 5 3.
80 : I. la Physiologie du goût. 11. — Le Livre. 29. — Le
Moliérisle. 47. — Le Divorce. 66. — Nana. 67. — Œuvres de
Schopenhauer . 75. — Manuel du parfait Charcutier. 93. — le
Cabotin, de Glatigny. 94. — Sophronyme Loudier. 124. — L'Art
et le Comédien. i38. — Le Livre des convalescents. 141. — Bona-
parte et son temps. 143. — Dictionnaire des noms. 170. — Le
Calendrier de Vénus. i85. — La Comédie-Française à Londres.
207. — Martura. 227. — Souvenirs de Bouffé. 2.40. — Les Soi-
rées de Médan. 268. — Religion et Religions. 270. — Le Sotti-
sier de Voltaire. 292. — M. Guizot dans sa famille. Soi. —
Anecdotes parisiennes, de Loir. 304. — la Matlresse. Sic. —
Correspondance de Frédéric, roi de Prusse. 326. ■ — Marthe, d'Huys-
mans ; les Hauts Faits de M. de Pontheau. 3 3 2. — Les Allemands
à Paris ; le Darwinisme social. 3 3 3. — Courbet (^Souvenirs sur).
334. — II. Annales du théâtre. 7. — Le Sottisier de Voltaire.
39. — Le Carnet d'un ténor. 42. — La Famille Cardinal. 5o. —
Histoire du théâtre français en Belgique. 80. — Petit Traité de
littérature naturaliste. 82. — Les Livres à figures du X/X" siècle.
84. — La Morte galante. 96. — La façon d'aimer légitiniement.
120. — Correspondance de Sainte-Beuve. 12 3. — Correspondance
de Catherine U, de Russie. i38. — Le Tourbillon humain. 140.
— Le Deuxième Centenaire de la Comédie-Française. 22 5. —
Traité de récitation et de prononciation. 266. — Gcethe et Diderot,
de Barbey d'Aurevilly. 291. — Madame de Krïidener. 3 20. —
Souvenirs intimes sur Berryer. 327. — Anecdotes littéraires de Voise-
non. 346. — Le Livre d'or du Salon; le tome VI du Molière,
de Jouaust. 362.
81 : I. Louis XIV et Marie Mancini. 44. — Endyniion. 108.
— Variantes de Lucrèce Borgia. 146. — Le Mérite des femmes.
i65. — Œuvres diverses d'H. Moreau. 239. — Guide des maî-
tres et des dontestiques. 241. — L'Ancêtre. 282. — Mémoires de
Cochin. 319. — • L'Empereur Charlemagne, de Double. 319. —
Les Quatre Vents de l'esprit. 3 2i. — Mémoires de M. Claude.
32 5. — Les journaux de Paris. 38 3. — II. Deburau, de Janin.
17. — Chansons de Nadaud. 2 3.. — Les Tribunau.x comiques il-
lustrés. 85. — Petits romans, de Janin. 104. — Lettres de B,
Constant à madame Récamier . 2 3o. — Monsieur le Ministre et sa
clef. 25 I. — Nouvelle préface de la Dame aux Camélias. 298.
— La Vie au théâtre. 3 06. — Récréations mathématiques. 3io.
— Les Mille et une Nuits. 339.
82 : I. Emile Zola (Notes d'un ami). 75, 99. — Mon frère et
moi. 98. — Pot-BouHle. 100. — Les Pupazzi. 111. — Histoire
de Fréjus. i53. — Conseils à une amie. i5 8. — Douze ans en
Algérie. 170. — La Parole intérieure. 182. — Journal d'un
voyage en Italie. i83. — Notice sur Verteuil. 202. — Encore
Pot-Bouille. 2 34. — Histoire du deuxième Théâtre-Français (2"^ vol.).
237. — Glossaire de Pot-Bouille. 267. — Le journal la Jeune
Revue. 279. — Rachel d'après sa correspondance. 294. — Tor-
quemada. 324. — Voyage au pays du doute. 326. — Le Mystère
de la Nativité. 339. — Confession de Sainte-Beuve. 3 5 3. — Les
— XIII —
Soirées parisiennes. 3 58. — Rêveries d'un promeneur solitaire.
3 60. — Mémoires de Lucien Bonaparte. 376. — Veillées poéti-
ques. 378, — II. Le Sang des Dieux. 16, — Mémoires de Sam-
son. 117. — Clef du Million. i83.
83 : I. La nouvelle Revue de M""= de Rute. 19. — Mémoires
de Viel-Castel. 28. — Les Dernières Années de Molière. 79. —
Dernières Années de Dumas père. 147. — Annales du théâtre, ib"].
— L'Impeccable Th. Gautier. 261. — Refrains des belles an-
nées. 268. — Figures d'hier et d'aujourd'hui. 299. - — ■ La Légende
des siècles. 379. — II. Souvenirs sur Henri Heine. 61. — Mes
Plagiats, par Sardou. 66. — La Recherche de la paternité, pa.v Du-
mas fils. 70. — Souvenirs d'Aug. Barbier. 117. — Noris. 129,
184. — Kérabanle Têtu, i32. — John Bull et son île. 145.- — 3*^ vol.
des Ménioires de Viel-Castel. 161 . — Mémoires d'un fusil. 168. —
Les Curiosités de l'Opéra. 271. — Chronique des petits théâtres,
de Brazier. 319.
84 : I. Les Conséquences d'une faute. 5-]. — Sarah Barnum et
sa clef. 90. — les Faux Louis XVH, par La Sicotière et Chante-
lauze. io5. — les Allemands, du P. Didon. 120. — Manuel d'in-
struction laïque. 173. — Noblesse de contrebande. 175. — Le
Tableau de Paris, de Mercier. 179. — L'Art du monologue, par
les Coquelin. 184. — Le Livre abominable, attribué à Molière.
194. — La Comédienne. 195. — Paris disparu. 204. — Le
Conseiller des fiancés. 276. — Les Blasphèmes. 289. — Une nou-
velle édition du Dictionnaire de Nysten. 292. — Etude sur Tartuffe,
par Coquelin aîné. 304. — Sapho, de Daudet. 3 2 5. — Les Pate-
nôtres d'un surnuméraire, de Delaroa. 328. — Ouvrage du colonel
Tcheng-Ki-Tong sur les Chinois, 3 5 3. — Un livre sur lord et lady
Byron. 375. — II. Mémoires de Taglioni. 8. — Les Dîners artis-
tiques et littéraires de Paris. i3. — Cinquante ans de vie littéraire,
de Mary Lafon. 19. — Le Prince Zilah et sa clef. 3 3. — L'Œu-
vre dramatique de Berlioz. 44. — Mémoires de Viel-Castel. 73. —
Madame la Députée, i i 3. — Les Emaux Bressans. 120. — Sou-
venirs de ma vie, de Fanny Kemble. i 5o. — L'Almanach des
spectacles (lo'^vol.). i55. — Les Origines de la Révolution, de
Taine. 176. — Les Voyageurs en France Cpendant la Révolution).
307. — Les Filles de John Bull. 309. — Magdeleine de la Palud.
320.
85 : I. Germinal. 5i. — Souvenirs d'un Préfet de police (An-
drieux). 116. - — le Bibliophile. 1 26. — Biarritz-Grenade, journal
— XIV —
spécial. 175. — Les Sonnets du Docteur. 184. — Le Théâtre de
la Cour à Compiègne. 235. — Madame Palabau. 3i3. — Karita.
382. — n. Médaillons et Camées et Contes moqueurs, de Ch.
Buet. 23. — Le Prêtre de Némi. 290, 307. — Madanie de
Genlis. 3 10. — la Question du latin. 3 2 3. — En route, poésies
de Piedagnel. 341. — Le Roi de Thessalie. 35o.
Bibliophiles (Les). Leur armée. 77 : I, i52.
Bibliothèques. La Bibliothèque nationale. 76 : I, 1 1 3. — Celles
de Janin et de A. -F, Didot. 2 52. — Statistique des livres lus et
prêtés à Paris. II, 128. — Encore la bibliothèque de Janin. 162.
— 77 : I, 65, 128, i33. — De Boston. 79. — Ceux qui les
brûlent. 101. — De Fontainebleau. 246. — De l'Epée. 285. —
Nationale. II, i, 216. — Projet en vue de son isolement. 78 : I,
358. — Son exposition. II, 85. — Bibliothèques dramatiques. 85 :
II, 344.
Bienfaisance. A propos de ce mot. 81 : I, 3 37 ; II, -^*
Bilan théâtral. 76 : I, 22.
Bilbaut-Vauchelet (M"'"). Ses débuts. 78 : I, 109. — Qiiitte
rOpéra-Comique. 85 : I, 248.
Billets de banque. 76 : H, 2o3.
Billets de faveur au théâtre. 85 : II, 3 5 5.
BiLLOiR. Complainte. 77 : I, 5o. — Son mémoire, 240. —
Sa médaille. Il, 3i.
Bis (Le) au théâtre. 85 : I, 3i5.
Blanc (Charles). Détails biographiques. 82 : I, 31
Blanc (Louis). Son journal l'Homme libre. 78 : I, 147. — 82 :
I, 37. — Nécrologie. II, 32i. — Spiritualiste. 337.
Blancs (Les) d'Espagne et d'Eu. 84 : II, 69.
Blanqui. Ses gants noirs. 79 : I, 277.
Blaze (Henri). 77 : II, 139.
Bloch (m"" Rosine). Son pantalon. 77 : I, 5 3.
BoBiLLOT (Le sergent). Nécrologie. 85 : I, 282. — Ecrivain
et poète. II, 57.
BocHER (Ch.). Extraits de ses Lettres de Crimée. 77 : II, 89.
BoERs (Les). Chant national. 81 : I, 2 5 5.
BoiLEAU. Ses frères. 80 : II, 220. — Reçu à l'Académie. 254.
BoissY (Marquis et marquise de). Notice, 76 : II, 39. — 77 :
II, 89.
Bombarder. Emploi de ce verbe. 79 : II, i58.
BoMBivoRE (Le). 78 : II, 218.
o r
— XV —
Bonaparte. Tombeaux de la famille. 79 : II, 7.
BoNNAT. Elu à l'Institut. 8 i : I, 89. — Ses plus illustres mo-
dèles. 82 : I, 337.
BoNNEAU (Alcide). 77 : I, 26.
Bonnet (Ossian). Son affaire. 78 : II, 367.
BONNET-DUVERDIER. 7 7 : I, 3 5o.
Bonnet rouge (Le). 76 : II, 2 52.
BooTH (Miss). Conférence sur l'œuvre du salut. 8 3 : I, 3 5 3.
Borniche. Ses tableaux. 83 : II, 327.
Bornier (h. de). Lauréat de l'Institut. 79 : II, 91. — Sa fa-
mille. 80 : I, 212.
Bosquet (Maréchal). Ses lettres. 77 : II, 226, 289. — 78 :
II, i32. — 79-1) 225 ; II, 229. — 80 : I, 196. — 83 : II,
92.
Bottin. Curiosités empruntées au dictionnaire de ce nom. 80 :
II, 343.
BouGUEREAU, Elu membre de l'Institut. 76 : I, 29.
Bouler. Origine de ce verbe. 79 : H, 367.
BouRBEAU, ministre. 77 : II, 249.
Bourbons. Leurs tombeaux à Saint-Denis. 79 : II, 8.
Bourdes théâtrales. 85 : II. 116. — D'écrivains, 241.
Bourreau (Le). 77 : I, 54. — Les bourreaux d'autrefois, 78 :
II, 28.
Bourse (La). Le krack de janvier. 82 : I, 39.
Bouteiller (De). Son décès, 85 : II, 137, i83.
Bouts-rimés. Par V. Hugo. 80 : I, 178. — L'abbé de L'At-
taignant, II, 146.
Bréal (Michel). Questions grammaticales. 76 : II, 18, 57.
Bressant. Quitte le Théâtre-Français. 77 : I, 77. — Sa repré-
sentation de retraite. 78 : I, 98. — Sa vente. 80 : II, 3 10. —
Quitte Paris. 81 : I, 356.
Brifaut (Charles). 77 : II, 3oi.
Brindeau. Notice. 82 : I, 164. — Chante la Marseillaise. U,
3i7-
Brisse (Baron). Notice. 76 : II, 47.
Brisson, président de la Chambre. 81 : II, 259. — Premier
ministre. 85:1, 196.
Broglie (Duc Victor de). Son testament. 79 : II, 36.
Brohan (M"'° Madeleine), de la Comédie-Française. Son di-
vorce. 85 : I, 23. — Sa retraite. II, 218, 261.
— XVI
Broisat (M'""^). Dans Chatterton. 77 : I, 8i. — Le Jeu de
l'amour et du hasard. II, 82. — Sociétaire. 160.
Brulon (Veuve). Ses services militaires. 76 : II, igS.
Brune (Claire). Auteur dramatique. 83 : II, 119.
Brunet. Où naquit ce comédien. 80 : II, 21 5.
Budget (Le), De saint Louis. 77 : II, gS. — Des théâtres.
78 : I, 120.
Buet. Son drame le Prêtre. 81 : I, 33o. — Notice. II, 21.
Bugeaud (Maréchal). Lettres sur la duchesse de Berry. 78 : II,
257. — Anecdotes. 83 : II, 207.
Buloz. a propos de la Revue des Deux-Mondes. 77 : I, 45, 87.
— Son portrait, par Chasies, 374. — Notice. II, 11.
Butler (M""^ J.). Réformatrice. 77 : I, i5o.
Buzenval. Souvenir sur cette bataille. 83 : II, 122.
Byron (Lord). 77 : II, 88, io3.
Cabale (La). A propos dePAmi Fritz. 76 : II, 137.
Cabarets (Les) — à la mode. 85 : II, 210.
Cabrera. Nécrologie. 76 : II, 145.
Cadirac. 78 : I, 309.
Cafés (Les). 76 : II, 3 35. — Concerts. 78 : II, 222.
Calicot (Le), étoîTe à la mode. 78 : I, i23.
Calino. Origine de cette personnalité fantaisiste. 76 : 1,
Calligraphie (La). Son éloge par Janin. 79 : II, i 16.
Calonne (Ernest de). 77 : II, 145.
Cambronne. Le mot de Waterloo. 77 : I, 242.
Cameron (Le voyageur). 77 : I, 92.
Camescasse, préfet de police. 81 : II, 63.
Canaques (Les). 79 : I, 53.
Canards. Statistique de ceux des journaux. 83 : I, 211.
Cannes PHOTOGRAPHIQUES. 77 : I, 17.
Canrobert (Maréchal). 78 : I, 5.
Cantatrices grandes dames. 81 : I, 22.
Cantique (Un). 77 : I, i85.
Capital (Le) d'une jeune fille. 76 : II, 3 11.
Capoul. 78 : I, 81. — A la salle Ventadour. II, 242.
Capper. Expériences à l'hôtel Continental. 84 : II, 161.
XVII —
Capucins (Les). Leurs seize poches. 80 : II, 277.
Cardinaux nouveaux. 77 : I, 192.
Caricaturistes (Les auteurs). 76 : I, 33 i.
Carjat. 78 : I, 1 5.
Carnaval (Le) à Paris. 82 : I, i 19.
Carnot. Inauguration de sa statue. 82 : II, i35.
Caro (E.). Discours à l'Instiiut. 77 : II, 262, — Réouverture
de son cours. 83 : II, 329. — A propos de son discours sur la
tombe d'About. 85 : I, 65.
Carte a payer impériale. 76 : I, 352.
Carte blanche. 77 : II, 364.
Carvalho (M"'"). Sa représentation de retraite et sa carrière ar-
tistique. 85 : I, 332.
Casquin, peintre. 79 : I, 180.
Cassagnac (G. de) père. Son opinion sur les Burgraves. 78 : I,
120. — Profession de foi. 79: II, 181.
Cassagnac (P. de) et le maire de Saint-Yrieix. 79 : II, 25 i.
Castagnary. Discours sur le classement des tableaux au Louvre.
85 : I, 23o.
Castellano. 77 : II, 32. — Nécrologie. 82 : I, i3 3.
Caston (Alfred de). 82 : I, 202.
Catalogues. Librairie Liseux. 76 : I, 346. — Sanspareil. 78:
I, 29-
Cathédrales (Les) les plus élevées. 76 : II, 248.
Cauterets. Le livre des voyageurs du pont d'Espagne. 82 : II,
66, 141.
Caux (Marquis de). Son procès avec sa femme. 77 : II, 77, —
Son état civil. 8 3 : II, 112.
Caxton (W.), imprimeur anglais. 77 : II, 87.
Caylus (Comte de). Conte inédit. 81 : I, 28.
Cellarius. Ses élèves. 76 : I, 336.
Censure (La). A Mexico. 76 : II, 21 5. — 78 : I, 233. —
Pièces interdites. 80 : II, 237, — Un député-censeur. 3 36. —
Interdiction de Germinal. 8b : II, 257. — Notes sur la censure.
294.
Centenaires. L'Indépendance -de l'Amérique. 76 : 11, 4. —
Cas de longévité en Angleterre. 77 : I, 256. — De Rubens. II,
i58. — En France. 25i. — De Voltaire. 78 : I, 187, 293,
3 23. — En Espagne. II, 61.
Cercles. De la presse. 78 : I, i 59. — De la librairie et sa
— xvm —
réinstallation. 79 : I, 21 ; ses divers présidents. 22 ; son inaugu-
ration. II, 337. — Le garçon de cercle. 84 : I, iii.
Cettivayo, roi des Zoulous. 79 : II, 187.
Chabaud-Latour (Général de). Nécrologie. 85 : I, 355.
Chabrillan (Comtesse de). 76 : I, 337. — Les mémoires de
Céleste Mogador. II, i 3.
Chaix-d' Est-Ange. Ses origines. 77 : I, i.
Chaleur (La) à Paris. 83 : II, 6.
Chambord (Comte de). Son anniversaire. 79 : II, 193. — Poé-
sies sur sa naissance. 194. — 81 :1I, 172. — Sa maladie. 83 : II,
37. — Sa claudication. 57. — Sa mort. io5. — Ses funérailles.
i3 3. — • Son tombeau. 142. — Lettre de Berryer à son sujet.
144.
Chambre des députés aux bains froids. 76 : II, 279. — Une
Chambre modèle. 77 : II, 21 3. — Ses divers présidents. 79 : II,
3i3. — Bilan de la dernière Chambre. 85 : II, 80.
Champ des navets (Le). 77 : II, 282.
Changarnier (Général). Sa mort. 77 : I, 97, 21 3. — Ses
origines. II, 5 3.
Chantelauze. Lauréat de l'Institut. 77 : I, 3 5 2. — 78 : I,
I 56, 277.
Chanteurs de l'avenir. 77 : II, 126. — Origines de divers chan-
teurs. 78 : I, 1 76.
Chantilly. Le château. 76 : II, 219.
Chanzy (Général). Sa mort. 83 : I, 7. — Loué par Mézières.
II, 325.
Chaplain. Election de ce graveur à l'Institut. 81 : I, 214.
Chaplin (Charles). Artiste peintre. 77:1, 64.
Chapu. Sculpteur. 77 : II, 4.
Chapuy (M"*'). Son mariage, 76 : II, 144.
Charavay. 77 : I, 294.
Charlatans. 77 : II, i65.
Charron (Pierre). A propos de son nom donné à une rue. 79 :
I, 80.
Chartres (Duc de). Son état civil. 83 : I, 219.
Chasles (Philarète). Ses Mémoires. 76 : II, 261, 307, 325. —
77 : I, 373. — Et l'Académie. 78 : II, 3. — Lettre relative à
l'affaire des faux autographes. 83 : II, 234.
Chasseloup-Laubat (Marquis de). Son testament. 76 : II, 3, 5o.
Chat (Le). Dérivés de ce mot. 80 : II, 3 12.
— XIX
Chateaubriand. Son discours de réception. 79 : I, 379.
Chateaudun. Ville décorée. 77 : II, 224.
Châtiments corporels. 78 : I, 212.
Chaulnes (Duchesse de). Sa mort et ses obsèques. 83 : I, loi.
Chaumet (W.). Musicien. 77 : I, 271.
Chemins de fer. La nouvelle gare Saint-Lazare. 85:1, 202.
Cherville (De). 77 : II, 28.
Chevigné (Comte de). 76 : II, 3o6, 340. — La dernière édi-
tion de ses Contes. 77 : I, 21.
Chevreul. Son âge. 84 : II, i55. — 85 : I, 19. — Ouvrage
sur les modes. II, 87.
Chinois (Les). En quoi nous différons d'eux. 83 : I, 119. —
Ouvrages du général Tcheng-Ki-Tong. 84 : I, 3 53. — 85 : II,
243 .
Choléra (Le). En France. 84 : II, i. — Légende orientale, 3.
— Ses manifestations antérieures. 4. — Au théâtre. 49. — Un
pâté cholérique. 81. — Eclate à Paris. 257, 3 20.
Chopin. Sa première rencontre avec G. Sand. 79 : I, i58.
Christ (Le). A-t-il été prêtre? 77 : II, 3 28.
CiD (Le). Opéras divers sur ce sujet. 85 : II, 324, 33 1, 368.
CiGALiERS (Les). 78 : II, 119.
Cimetières (Les) à Paris. 76 : II, 257.
Clairon (M^'"). Comment elle entendait l'art dramatique, 85 :
II, 284.
Claretie (Jules). Discours aux funérailles d'Henri Monnier.
77 : I. — Relations avec A. de Vigny. 69. — Le Père, drame.
107. — Article sur la Fi7Ze d'£sc/!)i/e d'Autran. 177. — Poème
sur la Chan/e. 268. — Opinion sur G. Sand. 332. — Article
sur Laferrière. II, 71. — Le Régiment de Champagne. i53, 170.
— Articles sur A. Toffoli. 273; sur A. Scheffer. 33o; sur Th.
Barrière. 36o. — Relations avec Thiers. 78 : I, 69. — Maison
vide. 191. — Collaborateur anonyme de Plouvier. 201. — Sur
la mort de Sainte-Beuve. 277. — Les pièces sur Bonaparte. 280.
— Le Troisième Dessous et sa clef. 299. — Jugé par Zola. 356.
— 79 : I, 48. — Lettres sur Marat. 52, 189. — Rapporteur
de la commission des auteurs dramatiques. 80 : 1, 245. — Mon-
sieur le Ministre, roman. 81 : II, 25 i, — Débuts dans les lettres.
82 : II, 211. — Monsieur le Ministre, pièce. 83 : I, t>y. — No-
ris. II, 129, 184. — Le Prince Zilah, roman. 84 : II, 3 3. —
Lettre sur le mot « Salonnier ». 147. — Cantate inédite. 18 5. —
XX —
Le Prince Zilah, pièce. 85 : I, i32. — Président de la Société des
gens de lettres. 248. — Directeur prévu de la Comédie-Française.
II, 5. — Nommé administrateur général. 229. — Ses adieux au
Temps. 263.
Clésinger. Sa statue de Marceau. 81 : II, 47. — Sa mort.
83 : I, 8. — Son buste de la République. 24.
CoLBERT. Contrat de mariage de son père. 80 : II, 182.
CoLET (M™" Louise). Sa mort. 76 : I, 148. — Notice. 161.
— Anecdotes la concernant. i83. — Lettre de M. de La Sico-
tière à son propos. 245. — Lecture dans son salon. 79 : I, 2 85.
— Lettres et poésies inédites. 81 : 265, 343. — Jugée par Du
Camp. 82 : II, 100.
CoLiGNY. Anecdotes sur ce journaliste. 83 : I, 220.
Colombier (M^'^). Un livre scandaleux sur Sarah Bernhardt à
elle attribué. 84 : I, 90. — Son drame Bianca. 274.
Colonne Vendôme (La). Lettre à propos d'épaves conservées.
85 : II, 179.
Combles (Les). 77 : II, 3 5o.
Comédiens (Origines de divers), 76 : II, 222. — Décorés. 77 :
I, 6. — Diverses origines. 82 : II, i23. — Article de Mirbeau
et ses suites. 259. — Weiss appréciant l'interprétation de le Roi
s''amuse. 3 3 3.
Comètes (Les). 82 : II, S 17.
Commandements du chasseur. 77 : II, 159.
Concerts. Du Conservatoire. Voir Conservatoire. — Cirque et
Chàtelet. 77 : I, 174. — Soirée musicale au Figaro. 84 : I, i3 5.
— Disparition des concerts Pasdeloup. 266. — Concerts Colonne.
270, 304, 334, 364. — 85:1, 49, 85, III, 148, 175,201. —
Concerts sous la Commune et lettres à ce sujet. 2 3 3. — Concerts
Colonne. II, 3o6, 336, 367.
Concurrence (La). Ses progrès à l'étranger. 83 : II, io3.
C0NDORCET (Lycée). Voyez Fontanes.
Conférences. Les conférenciers. 79 : I, 218. — Le P. Didon.
80 : I, i36. — Les Coquelin. II, 261. — M™'= de Montrésor.
276. — Louise Michel. 353,
Congrès. Littéraire. 78 : I, 3 5 3. — Politique (réélection de
M.Jules Grévy). 85 : II, 302,
Conservatoire. Origine des concerts, 76 : II, 328. — Con-
— XXI —
cours de l'année. 80 : II, 76. — Son budget et ses élèves. 85 :
I, 94. — • M. Garcin élu chef d'orchestre des concerts. 345. —
Concours annuels. II, 95.
CONTRE-PETTERIE (La). 80 : II, I 06.
CoppÉE (F.). Décoré. 76 : I, loi. — Parodié. 283. — Pré
sente à Dumas père. 79 : I, 187. — Jugé par Zola. 80 : 1,
19. — Vers sur Hernani. i3 2. — Peint par lui-même, 83 : II,
9. — Severo Torelli. 3i i. — Discours au lycée Louis-le-Grand.
84 : II, 119. — Réception à l'Académie. 354. — Sa démission
comme bibliothécaire de la Comédie-Française et lettres à ce sujet.
I, 39.
CoQUELiN(Aîné). 77 : I, 43, 276, 394. — II, 47. — 78 : I, 9.
— Son portrait par A. Daudet. 79 : I, 6. — Par Maret-Leriche.
82 : II, 2o3. — Etude sur Tartuffe. 84 : I, '04. — Article sur
le Député de Bombignac. 3 2 3. — Lettre sur Tartufe. 85 : II,
202.
CoQUELiN (Cadet). Rentre aux Français. 76 : I, 329. — 77 :
I, 43 ; II, 46. — Son portrait par A. Daudet. 79 : J, 6. — Ar-
ticle sur les billets donnés. 84 : II, 220.
Corneille (Pierre). Ses anniversaires. 76 : I, 36, 38. — Sa
descendance, 81 : II, 275. — Sa mort. 82 : II, 187. — Deuxième
centenaire de sa mort à Paris et à Rouen. 84 : II, 108, 175, 193,
22 5, 2 3o, 243, — Vers de Gotnaris à ce propos. 2 5 3.
Corot. Débuts de sa carrière. 82 : II, 216.
CoRviN (De). Incident à propos des Danicheff. 84 : I, 102.
Coste (Maurice). Notice. 76 : II, 118.
Courbet (L'amiral). Nécrologie. 85 : I, 353. — Ses funérailles.
II, io3. — Son testament. i36.
Courbet, peintre. Sadéfenseàproposdela colonne Vendôme. 76 :
II, 164. — Sa vente. 77 : H, 342. — Peint par Carjat. 78 : I, i5.
— Son tableau la Vague. 192. — Peint par Vermesch. II, 55.
— Notice. 80 : I, 334. — Son infatuation. II, 282. — Encore la
colonne. 82 : II, 2 37.
Courier (P.-L.). Son monument funéraire. 76 : II, 54.
Courses. Le grand prix. 77 : 1, 329. — 78 : I, 374. — 80 : I,
337.— 82 : 1, 33i.— 83 : I. 336.— 84 : I, 332.-85 : I,
382. — Les premières en date. II. 374.
Courtat (La famille). 77 : I, 3 58.
Cousin (Victor). Anecdotes le concernant. 76 : I, 184, 248. —
Sa mort. 79 : II, 120. — Son testament. 122,
XXII
Couteau (L'homme au). 76 : II, 282.
Crémation (La). 77 : II, 88. — 78 : II, 253. — 80 : II,
212. — Une scène à Etreiat. 84 : II, 145.
Cremer (L'ex-généial). Notice nécrologique. 76 : I, 206.
Crémieux (Ad.). Poète. 81 : II, 204. — Lettre à Gambetta.
272. — Sa collection d'autographes. 85 : II, i52, 186.
Cressent. Le concours. 77 : I, 270.
Crevât. Notes biographiques. 76 : I, 80.
Crime (Le). Sa publicité. 76 : I, 284. — II, 21.
Crise (La) politique. 77 : I, 289. — II, 821.
Croquet (Le) à Windsor. 76 : II, i33.
Croizette (M"''J. Notes biograpiiiques. 76 : I, 54. — Sa re-
traite. 83 : I, 12. — Son mariage. 85 : II, 95.
Cumberland (Stuart). Ses expériences. 84 : I, 293.
Cuvillier-Fleury. Article sur Thiers. 77 : II, 219.
CzACKi (Mgr), nonce à Paris. 82 : II, 194.
D
Dalloz. Discours d'inauguration du tombeau de Paul de Saint-
Victor. 82 : II, 22.
Damala. Epouse Sarah Bernhardt. 82 : I, 194.
Danbé, chef d'orchestre. 77 : II, 19.
Dante. Son masque. 76 : II, 25 5.
Daram (M'ie), de l'Opéra. 77 : 1, 53 ; II, 47.
Daudet (Alph.). Son Nabab. 77 : II. 3 38. — Sa préface. 78 :
I, 181.
Daumesnil (Général). Sa statue. 80 : II, 58. — Décès de sa
veuve. 84 : I, 216.
Daumier. Son exposition. 78 : I, 244. — Sa famille. 338. —
Son esprit. 79 : I, 107.
Dauriac (Philippe). Sa mort. 85 : I, 249. — Ses œuvres.
347.
David d'Angers. Profession de foi artistique. 79 : II, 41.
David (Félicien). Notice nécrologique. 76 : II, 147. — Son
chameau. 281. — Le Jugement dernier aux Concerts Colonne. 85 :
I, m, 148.
David (Louis) incarcéré. 79 : II, 40.
— XXIII —
Debray, de l'Institut. 77 : I, 154.
Deburau. Engagement théâtral. 78 : I, 62.
DÉCAPITÉ (Le) vivant. 78 : I, 216.
DÉDICACES. Par Lachambaudie. 78 : I, i5o. — Par Nadar.
3 52, — De VHorace de J. Janin. II, 3 10. — De libraires, &i :
I, 285. — Recueil de Clément Janin. 85 : I, 36o.
DÉJAZET (M"^). Son état civil. 76 : I, 3. — Lettres relatives à
ses mémoires. 4. — Ses derniers revenus. 7. — Jugée par Fanny
Kemble. 84 : II, 1 5o.
Delaage 'Henri . Détails biographiques. 82 : II, 42.
Delacroix (Eugène). Exposition de ses œuvres. 85 : I, 145.
— Lettre sur Rouen. 1 5o. — Correspondance avec Berryer.
25o.
Delaroa. Ses Patenôtres d'un surnuméraire. 84 : I, 3 28. —
Son roman de Madame Palabau. 85 : I, 3i3.
Delarue-Beaumarchais (Général). 78 : I, 334.
Delaunay, de la Comédie-Française. 77 : I, 332; II, 319. —
Toast au cinquantenaire d'i/ernani. 80 : I. 134. — A propos de sa
retraite. 83 : I, 23 i. — Décoré. 262. — Autographe. 370.
Delavigne (Casimir) jugé par Legouvé. 82 : II, 90.
Deldevez, chef d'orchestre. 77 : II, 18.
Delille. Adaptation de quelques-uns de ses vers. 83 : II, 21 5.
Delord (Taxile). Notice. 77 : I, 3 06.
Delorme (René), 78 : II, 335.
Delpit (Albert). 77 : II, 149, 160. — Duel avec P. Alexis.
81 : II, 34. — Transporte Œdipe roi dans la vie moderne, i 10.
Demidoff (Prince Paul). Nécrologie. 85 : I, 95.
Dentu (Edouard). Mariage de sa fille. 84 : I, 214. — Nécro-
logie. 241, 340. — Sa succession artistique et littéraire. II, i6.
Dépopulation (La). Allocution gauloise à ce propos. 78 : I,
3i3.
Députés. Résidences de divers membres de la Convention. 84 :
I. ii3.
DÉROULÈDE (Paul). VHetman et Juan Strenner. 77 : I, 82. —
Vers sur les héros de Bougival. 78 : II, 179. — Son drame la
Moabite. 80 : I, 257. — Querelle avec Mayer, de la Lanterne.
82 : II, I 3 3. — Lutte contre le drapeau rouge. 85 : I, 129. — •
Un discours non prononcé. II, i25.
DÉSAUCiERS. Ecrivain sacré. 82 ; II, 91.
Desclauzas (M""), Son mariage. 84 : II, i55.
XXIV —
Desclée (M''''). Sa correspondance. 83 : II, 276. — 84 : I,
46, 341.
Desgenettes (La famille). 76 : II, 239, 291.
Des Houllières (M™'^). Notice. 82 : II, i56.
Désirer et désir. 82 : I, 82.
Deslys (Charles). Nécrologie. 85 : I, i65.
Despois (Eug.). Sa Vente. 77 : I, 295.
Desprez (Cardinal). Incident au sujet de la dépossession du curé
Philbert. 85 : II, 39.
Desvernay (Félix). 77 : 11, 345.
Détaille. 77 : I, 342.
Deutz. Comment il fut payé. 83 ; II, 248.
Devoirs de vacances. 78 : II, 124.
Diable (Le) au théâtre. 79 : II, 95.
Diamants. De la couronne. 78 : II, 21. — De la reine Isa-
belle. 87. — Vente partielle de ceux de la couronne. 80 : II,
334. — 82 : I, 356.
Dickens. Sa correspondance. 80 : I, 229.
Diderot. Roi de la fève. 80 : I, 26. — Jugé par Barbey d'Au-
revilly. II, 289. — Statues en son honneur. 84 : II, 67. — Chi-
miste. 71. — Opinion sur l'Académie. 85 : II, 177, et sur les
députés. 180.
DiDON (Le Père). Ses conférences. 80 : I, i 36.
DiDOT (Ambr.-Firmin). Notice. 76 : I, i33.
Didot (M'"*^), écrivain. 82 : II, 21 3.
DiEUDONNÉ, artiste, en tournée dramatique. 83 : I, 59.
Dîners (Les). Le repas des timides. 76 : I, 217.
Divorce (Le). Notes relatives. 76 : f, 84. — 79 : I, 341, —
Opinions diverses, 83 : I, 1 83. — Sous la Révolution. II, 126.
— Au théâtre. 84 : I, 366. — A Paris. 85 : II, 89.
Doctoresse (Une). 76 : II, 126.
DoNCiEux, préfet et poète. 77 : II, 21 5.
Doré (Gustave). Nécrologie. 83 : I, 3 5. — Premier traité pour
ses dessins. 85 : I, 122. — Exposition de ses œuvres. 145.
Double (Lucien). 76 : I, i85 ; II, 244. — 77 : I, 26.
DouDAN (X.). 77 : II, iio.
Droits seigneuriaux. 83 : II, 275,
Droz (G.). 78 : I, II.
Dubois (Paul), de l'Institut. 77 : I, 32.
XXV
Du Camp. Elu à l'Académie. 80 : I, 124, i3o, — Sa récep-
tion. II, 3 58.
DucHÈNE (Georges). Notice. 76 : II, 46.
DucHESNE. Comment cet artiste échappa à la mort. 80 ; II,
282.
DucROT (Général). Détails biographiques. 82 : II, 107.
DuDLAY (M"*'), de la Comédie-Française. 76 : II, 207. — 77 :
II, 106.
Dl'els. 78 : II, 357. — 80 : I, 322. — Delpit et P. Alexis.
81 : II, 34. — Dichard et Massas. 82 : II, 1 29. — M. Thiers.
25o.
DuFAURE. Son portrait par Kel-Kun. 76 : II, 98. — Quitte le
ministère. 3 56. — Son gilet. 80 : II, 59. — Notice. 81 : II, 1.
DuFRESNE. Notice sur ce comédien. 81 : I, 2 5i.
Dujardin-Beaumetz (D""). Elu à l'Académie de médecine. 80 :
I, 384.
Dumas (père). Ses Impressions de Voyage. 76 : I, 346. — Sa
prodigalité. H, 92. ■ — Cuisinier. 197. — Candidat politique. 77 :
I, 229. — ■ Coppée lui est présenté. 79 : I, 187. — Ses dernières
années. 83 : I, 147. — Sa statue. II, 257. — Une visite acadé-
mique. 84 : II, 1 8.
Dumas (fils). 76 : I, i 8, 27, i o i ; II, 3o i , 3i i. — Discours à
l'Académie. 77 : II, 65. — Jugé par Zola. 327. — Querelle avec
le peintre Jacquet. 82 : I, io5. — Avec Durantin. 226. — Bro-
chure sur le divorce. II, 2. — Poète. 140. — Un mot à lui at-
tribué. 212. — Brochure sur la recherche de la paternité. 83 :II,
70. — Incident relatif aux Daniche/f. 84 : I, 102. — Mot sur
lui prêté à G. Sand. io3. — Vers sur Marguerite Duplessis. 1 16.
— Pourquoi il n'assiste pas au centenaire de Corneille, II, 243.
— Lettre sur Denise. Î5-]. — Première de Dc/iise. 85 : I, 37.
Dumont, sculpteur, et Louis-Philippe. 85 ; II, 377.
DupANLoup (Mgr). Ses lettres sur Voltaire. 78 : I, 298. — Sa
mort. H, 244. — Ses funérailles. 246. — Son goût pour le grec.
247. — Comment il devint évèque. 79 : I, i5o. — Son éloge
par le duc Pasquier. 80 : I, 100. — Origine de son nom. 171.
DuPiN (aîné) chansonné. 83 : II, 55.
Duprez (g.). Supercherie musicale. 77:1, 340.
Dui'uis (Adolphe). Rentre au Vaudeville. 78 : II, 304.
DuQUEiNEL battu en brèche à l'Odéon. 78 : II, 71.
d
— XXVI —
DuRANTiN. Querelle avec Dumas fils. 82 : I, 2 2 5. — Premier
texte d'He/oise Paranquet. II, 2 2 5.
DuRUY (V.). Une de ses inspections. 79 : II, 2o5. — Jugement
sur l'impératrice Théodora. 85 : I, i5. — Sa réception à l'Aca-
démie. 357.
Du SoMMERARD. Lettre apocryphe. 76 : II, 265.
DuvAL (Amaury). Ses mémoires. 77 : II, 99, 142, 221 ,
237.
DuvERGER (M"*"). Son mariage. 82 : II, i3i.
DuvERT. Notice. 76 : II, 239. — Dédicace à Arnal. 284. —
Son théâtre. 77 : I, i65.
Dynamite (La). 82 : II, 257.
Eaux thermales à Paris. 76 : I, 374. — De toilette. 77 : II,
252. — Locutions où ce mot figure. 80 : I, 348. — Le manque
d'eau. 81 : II, 70. — Communications de M. Thénard. 75.
Ecoles de cuisine. 77 : I, 278. — A Vannac. 79 : I, 281.
Ecrivain (L') public. 80 : I, 349.
Eglises. Saint-Nicolas-des-Champs à Paris. 78 : I, 254. — Une
église qui parle. 79 : II, 368.
Ehrler, fabuliste. 78 : II, 287.
Elections. Les élections générales. 76 : I, 97. — 77 : II,
193, 225. — Candidatures gaies. 81 : II, 97. • — Elections mu-
nicipales et programmes divers. 84 : I, 257. — Candidatures fé-
minines. 85 : II, 97. — Elections législatives. 193. — Candida-
tures excentriques. 194. — Résultat des élections. 226. — Scru-
tin du 27 décembre. 36 1.
Electricité. Exposition publique. 81 : II, 129, 146.
Elluini (Mii'=). Epouse l'acteur Abel. 83 : II, i,
Elwart. Notice. 77 : II, 245.
Elysée (Palais de 1'). Notice historique. 76 : I, 106.
Empire (L'). Son bilan. 77 : 11^ 254.
Emprunt d'un milliard. 81 : I, 162.
Enfants naturels. 78 : II, 22.
Enigmes. 76 : II, 1 84.
Ephémérides théâtrales. 76 : II, 181.
Eprouvettes matrimoniales. 77 : II, 284.
— xxvn —
EsCALLE (L'abbé). Fragments d'un sermon. 77 : I, 5 2,
Espagne. L'incident des Carolines. 85 : II, 129.
Esprit (L'). Définition. 84 : I, 57.
EsQuiRos. Notes biographiques, 76 : I, 297.
Estafette, Origine de ce mot. 83 : I, 343.
Eternument (L'). 80 : I, 220.
Eugénie (L'impératrice). Sa fortune. 78 : II, 25 i. — Son ma-
riage. 79 : II, 21.
Ex-DONO (Les). 77 : II, 6. — 78 : I, 127.
Exécutions capitales multiples. 85 : II, 108,
ExELMANs (Amiral), Sa mort. 77 : I, 263.
Expositions. Tableaux de Pils. 76 : I, 40. — Antérieures à celle
■de 1878. 225. — Comment se forme un jury. II, 277. — Œu-
vres de Fromentin. 77 : I, 192, 256. — Diaz. 2 56. — Moula-
ges. 287. — L'Exposition universelle. 78 : I, 226. — Son inau-
guration. 2 58. — Recettes. 372. — L'abonnement du maréchal.
373. — • Les cochers. 376. — Les entrées. II, 84. — La loterie.
214. — Les récompenses. 2 2 5. — Statistique générale. 292. —
Le ballon captif. 294. — Industrielle. 79 : II, 282. — Les por-
traits du siècle. 83:1, 304. — Les arts incohérents. II, 299, —
Les œuvres de Manet. 84 : I, 6. — Dessins du siècle. 70. —
Les aquarellistes. 71, — Le cercle Volney. 71. — Œuvres de Raf-
faëlli. i65. — Toiles exposées en divers lieux (/e Crucifiement,
Psyché, Borgia s'amuse). 281 . — Les œuvres de Meissonier. 297. —
L'anti-Salon (les indépendants). 3i3. — Les arts incohérents. II,
272, 319. — Bilan de l'exposition de 1878. 319. — L'Exposition
de 1889. 345. — Œuvres de Meissonier. 85 : I, 126. — Œu-
vres de Gustave Doré et de Delacroix. 145. — Discours de M. Cas-
tagnary sur le classement des tableaux au Louvre. 2 3o. — Expo-
sition du peintre allemand Menzel. 304. — Les portraits du siècle.
307. — Le Marat dans sa baignoire, de David, et discussion à
son sujet. 3o8. — Acquisitions de l'Etat audernierSalon.il, 275.
Eyraud (Achille). 77 : i, 43.
Fables. La Fontaine rectifié. 83 : I, 345. — Fable de J. Si-
gaux. 346.
Faidherbe (Général). Marie sa fille, 83 : I, 280, -— Elu mem-
bre de l'Institut. 84 : I, 214.
XXVIII —
Faire part (Billets de). 79 : II, 60.
Falloux (Comte de), ministre. 79 : I, 18.
Fargueil (M'^''). Sa retraite. Demande une chaire au Conserva-
toire. 81 : I, 354.
Faure. Vend ses tableaux. 78 : I, 283. — Décoré. 82 : I, 2.
Fauvel (D^). Notice. 76 : II, i56.
Favart (M'^"). Sociétaire de la Comédie-Française. 77 : I, 276.
— Sa démission. 80 : I, 48. — Retraite définitive. 81 : I, 3 3.
Notice. 37. — Joue Lucrèce Bor^/a. 145.
Favre (Jules), prophète. 77 : II, 276. — Poète, 78 : II, 162,
198.
Febvre (Frédéric), de la Comédie-Française. 76: II, 73, 33i. —
77 : I, 349, 368 ; II, 4^, 176.
Fechter. Notes biographiques. 76 : I, 5 5.
Fechter (Mi'c) à rOpéra-Comique, 77 : I, 176.
Fécondation (La) artificielle. 85 : II, 68, i3 2. — Opinion
de Dumas fils. 212.
Félibre. Note sur ce mot. 85 : II, 378.
Félix (L'acteur). 79 : I, 144.
FEMMEs(Les). Auteurs dramatiques. 83 : II, 17. — Celles de France
et d'Angleterre comparées. 145. — Droits politiques revendiqués par
M"° Auclert. 84 : II, 112. — L'éducation des femmes (Legouvé).
148, 3o8.
Fernand (M""), de l'Odéon. 77 : I, 2 38.
Ferry (Jules), ancien premier ministre. 8i : II, 258. — Prési-
dent du Conseil. 83 : I, 98. — Discours sur Gambetta. 84 : I,
225. Chute du cabinet présidé par lui. 85 : I, 194.
Fêtes. Le 14 juillet. 80 : II, 34. — Fêtes foraines. 82 : II,
79-
Feuchères (Baronne de). 77:1, 266.
Feuilletons parlés. 77 : I, 3 5 2.
Féval (Paul) peint par Sardou. 77 : II, 3o5. — Sa conver-
sion. 82 : II, 328.
Feyghine (M'''=). Ses débuts aux Français. 82 : I, 145. — Sa
mort. II, 162.
Filon (A.). Sa fameuse dépèche et lettre relative. 76 : II, i5 5.
Finances (Les) européennes. 76 : II, 85.
Fix (M""^). Vers sur sa tombe. 83 : I, 11 3.
FizELiÈRE (A. de La). 78 : I, 11 i.
Flaubert (G.). Sa mort. 80 : I, 275. — Auteur d'une féerie.
— • XXIX
276. — Son dernier roman. 341. — Lettre à son sujet. 82 : I,
210. — Première lecture de Salammbô. Syo. — Sa correspondance.
84 : I, 40 ; II, 88.
FoNTANES (Lycée). Ses diverses dénominations. 78 : II, 188.
FoNTENELLE. Ses rêveries politiques. 8 3 : II, 2 3 2.
FoNTENOY. Notes sur cette bataille. 83:1, $44.
FoucART élu à l'Institut. 78 : II, 324,
FouLD (Gustave). Nécrologie. 84 : II, i33. — Lettre de sa
femme à son sujet. 184.
Fourchette (L'homme à la). 76 : II, 268.
FouRNEL (Victor). 77 : I, 4; II, 88.
F0URNIER (Ed.). Nécrologie. 80 : I, 279, — Vente de sa biblio-
thèque. 81 : I, 57. — Publications posthumes. 85 : I, $4.
FouRNiER (Louis-Edouard). Prix de Rome. 81 : II, 64.
FouRTOu iDej. 77 : I, 3 5 5.
FoussiER (Ed.). 77 : I, Sic.
Français (Le) officiel. 78 : I, 3o2.
France et Allemagne. 76 : I, 3i3.
Frary (Raoul]. Son travail sur la question du latin. 85 : II,
323.
Freppel (Mgr), député. 80 : I, i5.
Frère (Armand). Décoré. 80 : II, 62.
Fréron. 76 : II, 3o8.
Fresnel. Statue en son honneur. 84 : II, 164.
Freycinet (De), premier ministre. 80 : I, 2. — 82 : I, 90.
Froidevaux (Colonel). Sa fin héroïque. 82 : II, 196.
Fromentin (Eug.). 77 : I, 192, 256.
Gagne, pétitionnaire. 76 : II, 86. • — Notice nécrologique.
116.
Gaillardet (Frédéric). Détails biographiques. 82 : II, iio. —
A propos de la Tour de Nesle. 84 : I, 38.
Galimati.\s. 77 : II, 365.
Galli-Marié M"") de l'Opéra-Comique. 77 : I, i83.
Galvanoplastie (^La) appliquée à la conservation des corps. 85 :
II, 91.
Gambetta. 76 : II, 17. — -j-] : \, 3 55; II, 186. — 78 : I,
XXX
2 2. — Sa tante. 206. — Sa généalogie. 79 : I, ti5. — Au Pa-
lais-Bourbon. II, 63. — Premier ministre. 81 : II, 260. — Ca-
binet dont il est le chef. 289. — Rencontre avec le duc d'Aumale.
344. — Avec Rochefort. 82 : I, 14. — Chute du grand minis-
tère. 38. — Sa mort et ses obsèques. 83 : I, 1. — Lettre à Cla-
retie. 5. — Etat civil. 6. — Un de ses derniers mots. 24. —
Relation de sa dernière maladie. 37. — Son œil. 5o. — Sou-
scription pour son monument. II, 319. — Loué par Mézières.
324. — Sa statue à Cahors. 84 : I, 225. — Note et lettre sur
le rôle de M. Thiers pendant la guerre. II, i36.
Gants. Leur langage. 78 : I, 346,
Garibaldi. Ses mariages. 79 : I, 245. — Nécrologie. 82:1,
32 1. — Acte de décès. 3 3 2. — Charmeur. II, 11 3.
Garnier (Charles). Répond au sujet d'attaques contre le nouvel
Opéra. 85 : I, 3 10.
Gasparin (Comtesse de). 77 : II, 3i i.
Gasté (De), candidat à la députation. 85 : II, 195.
Gautier (Th.). 76 : I, 282, 3o3. — Son article sur l'Utilité
de la poésie, II, 27. — Plagié par Balzac. 77 : I, 5. — Super-
stitieux. 79 : II, 209.
Gavardie (De), sénateur et helléniste. 79 : II, 26.
Gavarni. Livre de notes, 81 : II, 262.
Gay (M°io Sophie). 77 : II, 34.
Gayarre. Débuts de ce ténor à Paris. 84 : I, 108, 122.
Gazette en vers (de N. Martin]. 77 : I, 27, 58, 122, 186,
25 I, 3 I 3, 377 ; II, 60.
GÉNÉALOGrES. 77 : I, i85 ; II, 35o. — De Gambetta. 79 : I,
I I 5. — Des gommeux. 317. — Diverses. II, 1 56.
Genlis (M'we de). Son album. 83 : II, 154.
Gent (Alph.). 79 : II, 371.
Geoffroy, du Palais-Royal. 83 : II, i38.
Georges (M""). Son portrait par Régnier. 84 : I, 245.
Gérard (D''). Voir Girard.
Gestes (Les) au théâtre. 84 : I, 2o3.
Gilbert. La vérité sur la mort de ce poète. 82 : I, 349.
GiLL (A.). Etat mental. 81 : II, 228. — Poète. 229. — 85 :
II, 119.
GiNAiN. Elu membre de l'Institut. 81 : I, i83.
Girard (Le docteur). Sa thèse sur la fécondation artificielle. 85 :
• XXXI —
II, 68, i32. — Opinion de Dumas fils. 212. — Notice autobio
graphique. 3 1 i .
GiRARDiN (E. de), auteur dramatique. 77 : II, 54. — Son
portrait par V. Hugo. 220. — Notice. 81 : I, 257. — Prosa-
teur et poète. 297.
GiRARDiN (M""= E. de). 76 : I, 3o3. — 77 : II, 3^.
Gladstone. 77 : II, 87.
Glais-Bizoin. Nécrologie. 77 : II, 307.
Glatigny. 78 : I. 127. — 80 : I, 94.
Godard (Benj.). Son opéra de Pedro de Zalamea. 84 : I, 86.
— Remplace Pasdeloup aux concerts populaires. II, 217.
GoNcouRT (Les frères de). Leur théâtre. 79 : II, 45. — Institu-
tion académique à eux attribuée. 82 : I, 368.
GONDINET. 80 : II, 194.
GoNDRECOURT (Général de). Nécrologie. 76 ; II, 304.
GoRANi, aventurier italien. 84 : II, 169.
GoRiTz. Le caveau royal. 83 : II, 142.
GoRTSCHAKOFF (Prince). Notice. 76 : II, 297.
GoT, de la Comédie-Française. 76 : I, 170, 196; II, 269,
33i, 333. — 77 : I, 23 ; II, 319. — Décoré. 81 : II, 65, —
Lettre sur une lecture des Châtiments. 82. — Lettre autobiogra-
phique. 85 : I, 7.
GouNOD (Ch.), musicien et poète. 7S : II, 21 3.
Goupil (Jules). Notice nécrologique : 83 : I, 269.
GozLAN. Son opinion sur ses confrères. 80 : I, 200.
Grammaire (La) et les Grammairiens. 76 : II, 18, 57. — Fantai-
sie grammaticale envers. 77 : I, 284. — L'ancienne et la nou-
velle grammaire. 83 : II, 140. — Bizarrerie de notre langue.
85 : I, 376. — Quadrumane, Bimane, etc.. II, 3i2.
Grande-Jatte (Ile de la). 78 : I, 2 5 5.
Granier DE Cassagnac. Voyez Cassagnac.
Grant (Général). 77 : II, 214, 287.
Grétry. Ses funérailles. 77 : II, 63. — Rappelé sur la scène.
79 : II. 217.
Grèves, De médecins. 78 : I, 27; — Des ouvriers typogra-
phes. 249. — Des ouvriers tapissiers. 82 : II, 258. — A Anzin.
84 : I, 23i.
Grévin. Son musée. 82 : I, 347.
Grévy (Jules). Elu président de la République. 79 : I, 66. —
XXXII
Voyage à Cherbourg, 80 : II, 97. — Mariage de sa fille. 81 :
II, 225. — Réélu présidenl. 85 : II, 362.
GuÉNEAU DE MussY (D""). 77 : II, 126.
Guerre (La). A quoi a tenu celle de 1870, selon un rédacteur
du Figaro. 85 : II, 69.
Gueymard-Lauters (M™"). Histoire de ses débuts à l'Opéra. 80 :
I, 148.
GuiLLARD (Léon). Notice. 78 : I, 245.
Guitry. Ses débuts au Gymnase. 78 : II, 209.
GuizoT. Ses livres et ses objets d'art. 76 : I, 36 1. — Déclara-
tion religieuse extraite de son testament. II, 65.
GUTENBERG. 76 : II, 2 1 3.
GuYON (M""* E.), de la Comédie-Française. Notice. 78 : I,
112.
GuYOT (Yves). Incident au sujet de son admission à la Société
des gens de lettres. 85 : I, 2.
H
Hading (m™"), a la Renaissance. 77 : II, 174. — Epouse
V. Koning. 84 :' I, 383.
Halanzier. 77 ; II, 75. — Promu officier de la Légion d'hon-
neur. 78 : I, 94. — Président de l'Association des artistes. 80 : II,
255. — Réélu. 81 : I, 383.
Halévy (Fr.). Opéras inédits. 77 : II, 139.
Halévy (Ludovic). Sur son élection à l'Académie. 84 : II, 324.
Haller (Gustave), sculpteur. 76 : I, 260. — Sa carrière dra-
matique. 261.
Haussonville (Comte d'). Ses Souvenirs. 78 : I, 47.
Havas. Les dépêches de cette agence. 81 : II, 5 5.
Heilbronn (M"*^). Débuts aux Italiens. 77 : I, lyS. — Quitte
l'Opéra. 80 : I, 147.
Heine (Henri). Son ménage. 83 : II, 61.
Henri IV. Sa dague. 77 : I, 119.
Henry (Charles). Lettre sur le jeu du Taquin. 80 : II, 87. —
Sous-bibliothécaire à la Sorbonne. 81 : I, 160. — Edite les Mé-
moires de Cochin, 319.
Hermann, prestidigitateur. 79 : H, 275.
Heylli (Georges d'). Notice sur L, Guillard et lettre relative.
xxxm
78 : 1, 248. — Journal intime de la Comédie-Française. 79 : 1,
25i. — Notice sur VerteuiL 82 : I, 202. — Racliel d'après sa
correspondance. 294 ; II, 17, 85, 265. — Notices sur Brindeau.
317, et sur Delaunay. 83 : I, 369.
HiRSCH (Alph). Notice nécrologique. 84 : II, 37.
HissoN (Mlle), de l'Opéra. Notice. 76 : II, 33 3.
Hiver (L'). Douceur exceptionnelle. 77 : I, 49.
Hoche (Général). 77 : I, 376. — Son anniversaire. 80 : 11,
1 I
Hongrie. Délégation artistique à Paris. 8 3 : II, 44. — Délé-
gation française en Hongrie. 85 : II, 101.
HoTEL DE VILLE (L') de Paris inauguré. 82 : II, 40.
HoussAYE (A.). 78 : I, 42. — Son roman V Arbre de science.
56. — Sa Comédienne (Rachel). 84 : I, 195. — Ses Confessions.
85 : II, 219. — Ses divers logements. 2 38.
Hugo (Victor). Détails intimes. 76 : 1, 38. — Vers sur son
élection au Sénat. 75. — Ses lettres à des jeunes gens. 76: H,
123. — ■ Sa bosse. 280. — Lettre à un poète. 284. — Ses nou-
veaux livres. 77 : 1, 187, 146, 287 ; II, 195. — Au Sénat. 1,
148, 3 56. — Vente à'Hernani. 166. — Pendant le siège. 307.
— Vers de jeunesse. II, 277. — Jugé par Zola. 324. — A pro-
pos d'Hernani. 324, 326, 333, 343. — Grand'croix. 78 : I,
39. — Son canon du siège. 60. — Sa première croix. 84. — A
propos de son nom. 148. — Apprécie Voltaire. 188. — La plume
de l'Histoire d'un crime. 314. — Au centenaire de Voltaire. 3 24.
— Au congrès littéraire. 356. — Vente d'objets lui ayant appar-
tenu. 11, 122. — Improvisateur. 193. — Ses débuts. 79 : I, 184.
— Sa maison natale. i85. — Quatrain inédit. 244. — Tout nu.
II, 245, — Cinquantenaire d'Hernani. 80 : I, i3 5. — Scène
inédite de Marion Delorme. i56. — Son cocher. II, 26. — Note
sur Bug Jargal. 309. — Son état civil. 81 : 1, 112. — On fête
son anniversaire. 118, 129. — Ses Quatre Vents de l'esprit. 322.
— Conte inédit. II, i3i. — Profession de foi, 147. — Sa lan-
terne. 363. — Son quatre-vingtième anniversaire. 82 : I, i36. —
Représentations en son honneur. 137. — Adresse pour les nihi-
listes. 1 5o. — ■ Torcjuemada. 324. — -Œuvres promises. 348.—-
Quatrain pour un aveugle. 366. — Manifeste pour les nihilistes.
372. — Vers aux petits-fîls du maréchal Ney. II, 120. — Mise
en scène de le Roi s'amuse. 143. — Idées sur le naturalisme. 148.
— Quatrain-dédicace, i 5 1 . — A propos de le Roi s'amuse.
XXXIV
289- — Banquet en l'honneur de cette reprise. 353. • — Ses qua-
tre-vingts ans fêtés. 83 : I, i38. — La Légende des siècles. 379.
— Portrait par Aug. Barbier. II, i 18. — A Guernesey. 209. —
Portraits-charges envers. 84 : I, 5 5. — Ses quatre-vingt-trois ans.
i38. — Vers en l'honneur de cet anniversaire. 139. — Sa mort.
85 : I, 289. — Documents divers sur sa personne et sur ses oeu-
vres. 291. — Ses funérailles. 32 i. — Portraits et charges à di-
verses dates. 327. — Opinion sur Molière. 338. — Ses œuvres
posthumes. II, i3. — Testament littéraire. 43. — Relations avec
les Bonaparte. 55. — Son unique sonnet. 92.
Hugues (M""" Clovis), héroïne d'un draine judiciaire. 84 : II,
326. — Ses origines. 366.
Huile (L'). Son effet sur la mer. 84 : II, 45.
Huîtres (Les). Leur consommation en France. 76 : II, 1 59
HuYSMANs (J.-K.). 76 : II, 346. — 80 : 1, 269.
Hyacinthe (Père). Voir Loyson.
Hygiène. Préceptes envers du D'' RouUin. 81 : II, 124.
Ideville (H. d'). 77 : I, 348.
Idrac. Discours de M. Guillaume sur la tombe de ce sculpteur.
85 : l, 18.
Imprimerie (L'). 76 : II, 21 3. — En wagon. 287. — W. Cax-
ton. 77 : II, 87.
Incendies. Les magasins du Printemps. 81 : I, i58. — Le feu
au théâtre. 82 : I, 40.
Ingres. 77 : II, 142. — Violoniste. 85 : II, 90. — Candidat
à la députation. i 74.
Institut (Palais de 1'). Notice. 76 : II, 3 10.
Institut. Les cinq académies. Le prix biennal. 77 : II, 4. —
Séances publiques annuelles. 262. — 81 : II, 261. — ■ Lecture
d'Emile Perrin sur les portraits de Molière, 83 : II, 205.
Académie des Beaux-Arts. Election de Saint-Saëns. 78 : II, 32 i.
— Distribution annuelle des prix. 83 : II, 290. — Prix de Rome
pour la musique. 84 : II, 26. — Elections de Léo Delibes. 325 ;
de Diet, 3 56 ; de Daumet. 85 : II, 61 ; du baron A. de Rothschild,
et attribution du prix Rossini. 3 5o.
— XXXV —
Académie française. Réception de John Lemoiiine. 76 : I, i 29. —
Doucet, secrétaire perpétuel. 208. — • Réceptions de J.-B. Du-
mas. 320 ; de J. Simon. 352; de Ch. Blanc. II. 32 1 ; de
M. Boissier. 353. — L'incident Oiiivier. 77 ; I, 227. — Le dic-
tionnaire. 227, 243. — Election de Sardou. 322, 348. — Dis-
cours de Dumas fils sur les prix de vertu. II, 65. — Prix de poé-
sie. 85. — Le dictionnaire. 78 : I, 161. — Prix Montyon. 3 19.
— Elections de H. Martin et Renan. 3 2 i ; de Taine. II, 289. • — ■
Election Pasquier. 79 : I, i. — Curieuse candidature. 2 3. —
Réception Renan. 193. — Incident Oiiivier. 32i. — Réception
H. Martin. II, 289. — Réceptions de Taine. 80 : I, 36; du duc
Pasquier. 99. — Elections de Labiche et de Ducamp. 124; de
Rousse. 292. — Réception de Labiche. II, 295; de Ducamp.
3 58. — L'éloge de Lamartine au concours. 81 : I, io3. —
Réception de M. Rousse. 197. — Rapport de M. Renan sur les
prix de vertu. II, 77. — Candidatures vacantes. 271. — Elec-
tions de Sully Prudhonime, Pasteur et Cherbuliez. 322. — Récep-
tions de Sully Prudhomme. 82 : I, 161 ; de M. Pasteur. 1 5 7 ; de
Cherbuliez. 293. — Election de Mgr Perraud. 348. — Rêve aca-
démique. 367. — Séance annuelle. II, 7. — Elections de Paille-
ron. 324; de Ch. de Mazade. 325. — Ses membres appréciés
par Barbey d'Aurevilly. 83 : I, 26. — Réception de Mgr Perraud.
226. — Lauréats de l'année. II, 5o. — Séance publique annuelle.
291. — Réceptions de M. de Mazade. 322; de Pailleron.
84 : I, 3 3. — Elections d'About. 39; Coppée et F. de Lesseps.
97. — L'âge des académiciens. 121, 171. — Budget annuel. 154.
— Discours de Pailleron sur les prix de vertu, et prix décernés. II,
289. — Elections de V. Duruy, J. Bertrand et Lud. Halévy.
322. — Réception de Coppée. 354. — Réceptions de M. de
Lesseps. 85 : I, 226; et de M. Duruy. 357. — Une visite aca-
démique aux Tuileries. 367. — Scrutins infructueux pour rem-
placer About. 384. — Séance publique annuelle. II, 326, —
Réception de J. Bertrand. 329.
Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Elections de Barbier
de Meynard. 78 : II, 323 ; de Foucart et de Charles Scheffer. 324.
— Le prix J. Reynaud. 84 : I, i83.. — Elections du général Fai-
dherbe. 214; de G. Schlumberger, Benoist. 355 ; de Boislile, II,
326.
Acadéniie de Médecine. Election de M. Siredey. 84 : I, 184.
Académie des Sciences morales et politiques. Lecture de Jules
— XXXVI —
Simon sur Guizot. 83 : II, 290. — Election de Chéruel. 84 : 1,
,54.
Académie des Sciences. Son budget. 84 : I, 154. — M. Dai-
boux élu. I 5 5.
Instituteurs. Leurs obligations il y a cent ans. 79 : II, 327.
Intransigeants (Les). 80 : II, 354.
Invalide (L') à la tète de bois. 78 : I, 8G.
Israélites (Les). 77 : II, 122.
Jacquemont (Victor). Sa tombe. 85:1, 89.
Jacquet. Querelle avec Dumas fils. 82 : I, io5.
Janin (Jules). Notes littéraires et biographiques. 76 : I, 28, 49. —
Une visite de M"" Mars. II, 24. — Mort de sa femme. 83. —
Janin et Clarisse Harlowe. 104. — Succession de M'"° Janin. 161.
— La bibliothèque de Janin. 162. — Son tombeau. 212. —
Son buste. 229. — Succession littéraire. 77 : I, 21. — Catalo-
gue de ses livres. 65. — Son livre Paris à Versailles. 84. — Une
lettre en latin. 94. — Vente de ses livres. 128, i3 3. — Sa cor-
respondance. 193. — Prix fondé en son nom. II, 2 5 5. — Cha-
pelier. 78 : I, 149. — Ses visites académiques. II, 3o3. — Son
Horace. 3 10. — Etat civil. 80 : II, 107. — Ses prédécesseurs et
sucesseurs aux Déba/s. 82 : II, 109. — Premiers essais littéraires.
83 : I, 124. — Querelle avec Dumas père. 309. — Ses Œuvres
de jeunesse. II, 188. — Vers inédits. 85 : II, 269.
Janvier de La Motte. Notice nécrologique. 84 : I, 129. —
Menu d'un de ses dîners. II, 3i3.
Japon. Le Japonais Murakami vulgarise la langue française dans
son pays. 85 : II, 1 10.
Jarretière (Ordre de la). 78 : II, 88.
Jenneval. Notes sur ce comédien. 77 : II, i52.
JÉSUITES (Les). Leur expulsion. 80 : I, 161. — Une entrevue
avec Escobar. 297. — Expulsés il y a cent ans. II, i. — Lettre à
ce sujet. 4.
Jésus-Christ. Sa passion racontée aux Chinois. 81 : If, 54.
Jeu DE PAUME. Inauguration de la salle portant ce nom. 83:1,
368.
— XXXVII —
Jeunesse (La). Hier et aujourd'hui. 82 : II, 104, — Son in-
struction. 2 5 2.
JoANNY. Son journal sur Hernani. 77 : II, 3 3 3.
JoLLY (Alphonse). Son livre le Théâtre de la Cour à Compiègne.
85 : I, 235.
.louASSAiN (M™6)^ de la Comédie-Française. — Son mariage. 76 :
I, 329. — Sonnet. 77 : II, 25.
JoL'RNAU.x. Nouvelles feuilles. 76 : I,ii. — L'histoire du Ral-
liement. 12. — Titres de certains articles. II, 109. — A Phila-
delphie. 127. — Le Bien public et l'Union. 3i3. — Feuilles nou-
velles. 77 : I, 18, 95. — Erreur de l'Officiel, i i3. — La presse
matrimoniale. 204. — En Chine. 241. — Journaux anglais. 320.
— Question de jurisprudence. 320. — Contradiction et partialité.
354. — Prime du Times du Kansas. II, 27. — Les Débats aux
Cent-Jours. 197. — Journaux de 1834 surThiers. 206. — Leur
nombre à Paris. 78: I, 154, — Feuilles nouvelles. 79 : I, 11 3,
2 3 5. — Petiis journaux. 80 : II, 118. — Disparition de /a Presse.
85 : I, 345.
JuDic (M™"). 76 : II, 209. — 77 : II, 368.
JuiFs(Les). Noms de famille. 82 : II, 2i5. — Les juives au
théâtre. 83 : I, 25.
JuNCA, du Théâtre-Lyrique. — Notice. 83 : II, 40.
Jung (Le colonel). 80 : I, 143, 384.
K
Karr (Alph.). 76 : I, 149, 246.
Kaulla (M™"' de). Histoire de ses pantalons. 8 i : I, 21 3.
KiME, de la Comédie-Française. — Notice. 76 : II, 332.
Kléber. Sa prétendue fille. 78 : I, 68.
Klein (G.). Procès avec Daudet. 76 : II, 178.
KoNiNG. Son portrait. 80 : II, 211. — Epouse M"<^ Hading.
84 : 1, 383.
Krauss (Mme). Quitte l'Opéra. 85 : II, 21.8.
KuGErMANN. Son imprimerie. 82 : II, 181.
L
Labiche. Lettre autobiographique. 79 : II, 227. — Discours
— XXXVIII —
aux anciens élèves du lycée Fontanes. 8i : I, 90. — Sa maladie.
H, 3oi.
Laboulaye, auteur d'un oratorio. 82 : I. 2o5.
Lachambaudie. Une dédicace. 78 : 1, 258.
Lacordaire. Deux exordes inédits. 78 : I, 228, 259.
Lacroix (M"'« Jules). Nécrologie. 85 : II, 62.
Lacroix (Octave). Vers à M^^" D. Fix. 83 : I, i i3.
Lacroix (Paul). 76 : I, 212, 25i. — 77 : 1, 84. io3, io5;
II, 3^8. — Nécrologie. 84 : II, 234. — Lettre à D, Jouaust.
270.
La Fayette. Inscription conimémorative. 82 : I, 192.
Laferriére. 76 : I, 86. — Nécrologie. 77 : II, 48, 71.
Laffitte (Charles). Notes biographiques. 76 : I, 10.
Lafontaine, acteur et auteur. 77 : II, 179.
La Fontaine (Jean de). Sa réception à l'Académie, 80 : II,
25i. — Son tombeau. 85 : II, 3i3.
Laforêt. Dirige l'Ambigu. 77 : I, 334.
Lagrange. Son registre au Théâtre-Français. 76 : I, 44.
La Guéronnière (A. de). Notes biographiques. 76 : I, 7. 64.
Lamartine. 76 : I, loi, 277, 304. — 77 : I, 117; II, 346.
— Son monument. 78 : II, 83. • — ■ Anecdotes. 97. — Son por-
trait par Chapron. 79 : II, 118. — Jugé par Aug. Barbier. 83 :
II, 117. — Son mariage. 84 : II, 84. — Jugé par M^" de
Genlis. 85 : II, 5o. — Article d'Armand Silvestre à propos de
sa statue, i 04.
Lamazou (Mgr). Lettre pastorale. 82 : I, 44.
LAMONTAtGNE (De). Ses collections historiques. 84 : I, 280.
Lamoureux, chef d'orchestre. 77 : II, 18. — Mémoire sur le
théâtre Lyrique. 80 : I, 3o2.
Lanfrey. Etude sur d'Haussonville. 80 : II, 196,
Lantier (D''). 78 : II, 16.
Lapommeraye (H. de). Ses feuilletons parlés. 77 : I, 352. —
Président de l'Association philotechnique. 82 : I, 319.
Laprade (De). 76 : I, 278, 3o5. — 77 : II, 239.
Laroche-Joubert. Querelle poétique avec A. Millaud. 79 : I,
211,
La Rounat, directeur de l'Odéon. 80 : I, i2 3. — 84 : II,
368.
Lassalle (de l'Opéra). Litige avec son directeur. 79 : II, 137.
Lasseny (M"*^). a propos de sa vente. 84 : I, 337.
XXXIX —
La Tour de Saint-Léon (M"^ de). Sa prise de voile. 76 :,
II. 8.
La Tour Saint-Ybars. Anecdotes. 80 : II, :8o.
Laube (Henri). Notice. 76 : II, 180.
Laurent-Jan. Nécrologie. 77 : II, 112.
Lauzanne. 77 : I, i65. — Nécrologie. II, 247.
Lavigne (M""), du Palais-Royal. Son mariage. 84 : II, 26.
Lavolée. Souvenir historique sur ce gendarme. 81 : II, 280.
Lebrun (Pierre). Son testament. 76 : II, 3 3.
LECocQ^(Ch.). Ses premiers succès. 78 : I, 184.
Leconte de LisLE, jugé par Zola. 80 : 1, 21.
Lecouvreur (Adrienne). Notes sur ses obsèques. 76 : II, iBç.
LÉcuREUx. Notice sur ce libraire. 78 : II, i55.
Lefèvre-Deumier. Notes manuscrites. 84 : II, io3, i55.
LÉGION d'honneur. Décorations littéraires. 76 : I, loi. —
Refus de la croix (Senard). II, 5i. — Comédiens décorés. 77 :
I, 6. — A propos de la croix de V. Hugo. 78 : I, 39, 84. —
Décorations aux exposants. 274. — Les femmes décorées. II, 160.
— Les comédiens et la croix. 79 : II, 293. — Les amnistiés.
296. - — • Les comédiens. 80 : I, 69. — Les décorés de janvier.
81 : I, 5 i. — La grand'croix de V. Hugo. 52. — E. Perrin et
Vaucorbeil promus. H, 63. — Got décoré. 65. — Ecrivains et
artistes décorés. 82 : I, 2. — Le 14 juillet célébré à la maison
de Saint-Denis. II, 46. — Décorés de juillet. 47. — Les comé-
diens décorés. 83 : I, 263. — Décorés de juillet. II, 5i. — La
croix de Louis Monrose. 85. — Décorés de janvier. 85 : I, 9.
— Décorés du Salon. II, 23.
Legouvé (E.). Vers sur Thiers. 79 : II, 68. — Importante
lettre sur sa tragédie de Médée. 8 3 : I, 314. — Récit d'une au-
dience aux Tuileries. 85 : I, 367.
Lehmann. Sobriquet de l'Empereur d'Allemagne. 78 : I, 3 11.
Leloir (Louis). Son décès. 84 : I, 69. — Notice. 83.
Lemaitre (Frederick). Notes biographiques. 76 : I, 66.
Lemercier (N.;. Sa première pièce, 81 : II, 278.
Lemierre, élu député. 83 : II, 2o5.
Lemoinne (John), reçu à l'Académie française, 76 : I, 129. —
Notice. i32. — Pseudo-ambassadeur. 80 : I, 2 58, 3 12.
LÉO (André). Notes biographiques. 76 : I, 52.
Léon XIII, pape. 78 : I, 116.
Lepage (Aug.). 77 : II, 347.
XL
Lepelletier, ministre et poète. 77 r-II, 367.
Lepère, ministre et ciiansonnier. 79 : I, i3o. — 85 : II, 14$,
182.
Lespès. (Le coiffeur). Brochure capillaire publiée par lui. 76 :
II, 71. — Son procès (décoration du Christ]. 3 5o.
Lesseps (F. de). Sur son élection à l'Institut. 84 : I, 98. —
Lettre sur le canal de Suez. 36 i. — Reçu à l'Académie. 85 : I,
2 2 5.
Lesueur. Notice sur ce comédien. 76 : I, 269.
LETTRES. 76 : I. M"e Déjazet. 4, 64. — H. Rochefort à
propos du Ralliement. i3. — Capit. Maratuech sur le Napoléon
de Seurre. 47. — Victor Hugo à des jeunes gens. 76. — M™*' Mi-
chelet. 80. — Belot sur Laferrière. 86. — M™" Coiet sur la ré-
ception de Lacordaire. 167. — A. Ponroy. 182. — Balzac à H.
Lucas. 209. — Relatives à M'"^ Arnould-Plessy. 23o. — Verdi
sur Aïda. 242. — M"'^ Michelet sur les obsèques de son mari.
289. — Soulary à Delvau, sur le sonnet. 3 i ?.. — Ch. Nodier à
Alex. Dumas. 345. — G. Sand sur sa fille. 357. — II. G. Ave-
nel sur Marie-Antoinette. i3. — Diverses lettres de Bliicher. 37.
— Nillson à Vizentini. 44. — Touroude sur le Bâtard, -jb. —
Malesherbes (de) sur les lettres de cachet. 84. — Marquis de Mi-
rabeau à la comtesse de Rochefort. 94, — Babinet sur la récep-
tion de Lacordaire. ICI. — Hugo à un jeune poète. i2 3. — A.
Filon sur sa dépêche. i55. — Courbet et la colonne. 164. ■ —
i'h. Pinel racontant la mort de Louis XVI. 173. — Monpousur
ses débuts. 187. — Emilie Guyon sur la guerre. 188. — Gibeau
sur la Commune. 189. — Lafayette au Ch"" de Bourdes. 194. —
Fiorentino sur A. Dumas cuisinier. 198. — A. Marrast sur les An-
glais. 226. — Yvan Golovine sur le testament de Pierre le Grand.
246. — Chateaubriand à N. Martin. 260. — A. Marrast sur
l'examen de licence. 323. — Ph. Chasles à N. Martin. 327. —
Demande en mariage par Lapérouse. 341. — V. Hugo sur Mar-
seille. 345.
77:1. Sainte-Beuve sur la Revue des Deux-Mondes. 39. —
De Vigny à Claretie. 69. — Changarnier. 100. — Général Tro-
chu refusant le maréchalat et la grand'croix. 100. — M™" Mi-
chelet sur la tombe de son mari. io3. — L. Mellet sur Waterloo.
118. — L. Gozlan. 1 40, 141. — E. Zola, i 63 . — -Le Grand
Frédéric. 168. — H. de Kock. 170. — V. Hugo à Autran. 178,
179. — Autran. 180. — Général Changarnier. 197. — Ch.
XLI
Marchai. 2i3. — J. de Concourt. 219. — Bazaine. 232. —
G. Sand à M'^'' Fernand. 2 38. — Laferrière. 249. — Babinet.
2 5o. — Sur la mort de l'amiral Exelmans. 264. — Baronne de
Feuchères. 266. - — J. Claretie, 268. — Général Vàlazé sur la
mort du duc d'Orléans. 281. — Ph. Boyer. 283. — Lamartine.
309. — Zola. 339. — Rachel à Samson. 362. — ■ Les héritiers
de Hoche. 376. — II. Sismondi. 20. — Malitourne. 29. —
Femmes célèbres. 3 7. — A. Marrast. 68. — Laferrière. 71, 74.
— L. Thiboust. 72. — Auber. 95. — M""^ Marrast. 118. —
Halévy. iSg. — J. Janin. 172. — Gaillardet. i8t. — Thiers.
187. — Bouchené-Lefer. 200. — AMou. 201, 2o3. — Marie.
202. — Maréchal Bosquet. 226, 289, — Général Trochu. 23 3.
— De Laprade. 239. — Sainte-Beuve. 25 1. — Reine Pomaré.
289. — Glais-Bizoin. 309. — J. Janin. 3 10. — Comtesse de
Gasparin. 3 10. — V. Hugo. 326. — Ary Scheffer. 33 1. —
Flaubert. 3 53.
78 : I. Thiers à Bersot. 2. — Commandant de Meunier. 19.
— Raspail refuse la croix. 21. — V. Hugo à propos des omnibus.
29. — Soûlas à Troubat. 42, 44. — Hugo à F. Masson. 60.
— Sainte-Beuve à L. Noël. 66. — Thiers à Claretie. 69. — Gé-
néral de Moltke. 77 . — Belmontet condoléances). 94. — Prince
L.-N. Bonaparte à Degeorge. 102. — Sainte-Beuve. 118. —
Un colonel de la grande armée. 144. — Rachel à Samson. i65.
— Eug. Delacroix. 168. — Dumas fils sur Balsamo. 173. —
Duc d'Aumale à L. Ulbach. 186. — Mérimée à Le Prévost. 193.
— Mme pépin-Lehalleur sur Bazaine. 241. — L. Guillard à
G.d'Heylli. 248. — Pierre Leroux. 25 i. — Leverrier au maréchal
Vaillant. 253. — Maréchal Prim. 270. — Les deux Dumas.
276. — A. Weill sur les Fourchambault et l'Exposition. 281. — •
Benoît XIV à Voltaire. 296. — Dufaure et Peauger sur le drame
Marceau. 298. — Sainte-Beuve à M""= Bascans. 317. — A- Hous-
saye sur Voltaire. 336. — Vidocq. 339. — Dupanloup et
V. Hugo. 341, 342. — Le prêtre Pistorius au président Hayes.
348. — A Weill sur les cochers. 377. — M°"' Michelet sur le
tombeau de son mari. 379. — J. Valserres à Sarcey. 382. —
II. Voltaire sur Mgr de Belsunce. 11. — Hugo à M™" Gagneur.
24. — Sarcey sur la franc-maçonnerie. 27. — Th. Barrière. 28.
— Ledru-Rollin à Magen. 35. — Voltaire à Dalirac. 47. —
Catulle Mendès à sa femme. 5 3. — Bascans sur le io août. 66.
— La Défense à ses désabonnés. 76. — E. Hugo sur V. Hugo.
XLII —
93. — V. Hugo à Gat'ibaldi. 94. — Lamartine au baron Mou-
nier. 118. — Maréchal Bosquet. i32. — M"" Aïssé. 159. —
A. de Tounens. 175. — M™'' Vermersch sur son mari. 182. —
Pasteur Giraud et Erdan. 227, 229. — Michelet. 2 3 5. —
Maréchal Bugeaud sur la duchesse de Berry à Blaye. 2 58. — An-
toine Corneille (Prosper Blanchemain). 286. — M"" de Katow.
298. — V. Hugo à M""^ Guyon. 3 16. — Kalkbrenner sur Am-
broise Thomas. 3 23. — Berlioz à Spontini. 3 3o, et à Stéph. de
la Madeleine. 33 1. — Proudhon à Beslay. 36o,
79 : I. L. Philippe au duc Pasquier. 2. — Le duc Pasquier au
Gaulois. 4. — Amiral Touchard mourant. 39. — Berryer au comte
de Chambord. 40. — Claretie à G. d'Heylli. 62. — Lacordaire
à Aug. Nicolas. 55. — E. de Pradel sur lui-même. Sg. — Zola
à Wolff. 72. — Talma à Ducis. 84. — Un anonyme sur J. Ri-
chard. 90. — • Vermorel à un ami. 97, i33, 162. — Thiers à
M. de Falloux. 102. — Fournel sur Berryer. 120. — Glatigny à
Claretie. i36. — Baudelaire et Banville. 170. — Lanfrey. 182.
— Cam. Desmoulins. 202. — Blanchemain sur les omnibus. 214.
— Sainte-Beuve à Jouvin. 222. — Maréchal Bosquet. 2 2 5. — Vi-
gny à Baudelaire. 2 58. — Baron Pichon à Liseux. 278. — Du-
mas père, Méry et Th. Gautier sur l'Académie. 296. — Berryer à
une dame. 3i8. — Naquet sur son mariage. 341. — Sur la
mort du prince Impérial. 369. — C. Delavigne, 372. — IL Ra-
chel. 3, 4, 5. — Hugo sur M™° Dorval. 18. — Corot. 42. —
J. Vallès à S. Bernhardt. 49. — Divers musiciens (vente Fillion).
72. — Méry à M°"= Doival. 88. — Mérimée. 97. — Le poète
Robbé sur les jésuites. 107. — Thiers à Jules Simon. 114. —
Aloïsius Bertrand. 129. — La Fayette. i35. — Ingres, Raspail.
i36. — Rachel. 190. — C. Nanteuil sur la guerre. 214. —
J. Bonaparte sur Napoléon F''. 21 5. — Le peintre Prudhon. 216.
— Maréchal Bosquet. 229. — Berlioz sur les Troyens. 304. —
Maréchal Bugeaud. 324.
80 : I. Naudet. 8. — V. Hugo. 57. — Lamennais à Béran-
ger. 71. — Crémieux à Deutz. 87. — Metternich. io3. —
A. Daudet. 114. — Bonaparte à son père. 144. — Mérimée,
149. — Marceau. i5i. — P.Lacroix. i5 3. — Ch. Autran sur la
Grèce. 186. — Maréchal Bosquet. 196. — M"" Auclert au pré-
fet de la Seine. 219. — Ch. Dickens. 229. — M™'= Bailly. 2 36.
— Lavoisier. 237. — Mac-Mahon de Guilly. 247. — C. Duran
à Claretie. 248. — Rachel. 264. — Le Tellier sur les jésuites. 299. —
— XLIII —
P. de Musset. 309. — A. de Musset. 3 10. — Sur la mort de
Flaubert. 3i5. — La Malibran. 3 28. — Hauy. 3 3 8. — Tur-
got. 3 56. — Sarah Bernhardt. 359. — II. Un oratorien sur les
jésuites. 4. — E. Augier. 25. — Rachel. 36. — Borda à Mac-
quer. 56. — P. Paradol à L. Halévy. 66. — C. Henry sur le
taquin. 87. — Rachel. 100. — Berlioz. io3. — L. -Napoléon,
Chateaubriand, L. Foucault, duc de Luynes, Michelet i^à Libri).
i3i. — Maréchal Bugeaud. 148. — Lanfrey. 197. — ■ V. Hugo
à sa fille. 201. — - L'acteur Régnier. 239. — Dalayrac. 240. —
G. Sand. 267. — ■ Rachel. 272. — M''" Colombier. 279. —
V. Fournel. 284. — Rachel. 304. — De Sacy. 325. — Juste!
à Saint-Evremond. 344. — M^^^ Fargueil. 367.
Si : I. g. Sand et sa fille à M""" Bascans. 6, 8. — M^c Fa-
vart à M. Perrin. 34. — G. Sand à la famille Galitzin. 39. —
Dumas fils à Perrin et à Oswald sur la Princesse de Bagdad. 68,
72. — Mérimée à Panizzi. 97. — Béranger à Rochefort. 114.
— G. Sand 'à un écrivain. 154. — JoUy Bavoillot sur /a Dame
aux Camélias. 168. — Dumas fils à M"" Desclée. 175. — Thiers
et Mérimée à Panizzi. 20. — Béranger à divers. 23o. — Flaubert
à un ami. 253. — M'"= Colet. 264. — Bersot. 290. — Thiers
à Bersot. 292, 294. — Béranger à M^^ Lemaire. 3o3. — Cou-
sin à Pie IX. 3 3 5. — M™« Colet. 343. — Hugo, Augier, Feuil-
let, Sardou, sur M"" Fargueil, et lettre de celle-ci sur l'enseigne-
ment théâtral. 355. — Béranger à M™<= Lemaire. 357. — Littré
à Dupanloup. 371. — Montrouge, Monselet, C. Mogador, à un
aquafortiste. 374. — Ninon de Lenclos. 375. — II. G. Sand à
Mme d'Agoult et à Eug. Lambert. 6, 8. — J. Vallès refusant la
députation. 69. — Lullier à Malon. 70. — Got sur la lecture
des Châtiments. 82. — Berryer à Mocquard et réponse. 119. —
Rachel (à Saint-Pétersbourg). 137. — Régnier sur des vers de
Musset. 141. — Rachel. 198, 199. — Troubat sur des vers de
Musset. 199. — B. Constant à M™" Récamier. 23o. — M™" Per-
son sur la mort de G. de Nerval. 240. — G. de Nerval. 241. —
Crémieux à Gambetta. 273. — Dumas fils sur Sarah Bernhardt.
280. — Lettres de Florian. 3 12.
82 : I. Béranger à Rochefort. 16. — Un inconnu à une in-
connue. 27. — Bombonnel sur la défense de Paris. 43. — Hugo
à P, Dupont. 5i. — Nogent Saint-Laurent. 78. — G. Sand sur
Claudie. 199. — Gidel sur le lycée Louis-le-Grand. 207. —Une
anojiyrae sur Flaubert. 210. — Talma. 249. — Lettre sur le
— XLIV —
drame de Nadine. 263. — Thiers (1848) sur les élections. 273. —
Les Pères Monsabré et Hyacinthe. -280. — Rachel à Rebecca.
2o5. — George Sand et sa correspondance. 3oo. — Ad. Gué-
roult à G. Sand. 3o2. — Murger. 3 08. — Lettre-réclame du sieur
Combes. 3 12. — Wagner à Lamoureux. 334. — Biard à Cla-
retie. 363. — Flaubert sur Sa/ammbd. 372. — Gill sur Doit
Quichotte. 379. — II. Dumas fils à Naquet. 2. — La Pompadour.
3o. — Mariette-bey. 39. : — Rouget de Tlsle à Berlioz. 76. —
Voiart sur la mort de Rouget de l'isle. 75. — Schaunard sur Col-
line. 88. — Legouvé sur Delavigne. 60. — Bersot. loi. — Gé-
néral Ducrot au duc d'Aumale. 108. — Gaillardet à Marc-Four-
nier. 1 1 i . — Emile Maison sur Garibaldi. 112. — Maréchal Bu-
geaud à H. Vernet. 126. - — Sur Cauterets. 141. — Barrière à
Clarelie. 201. — Dumas fils sur Héloïse Paranquet. 227. — Flo-
rian. 272. — Scribe sur ie Roi s'amuse. 3 1 i. — Général Renault.
314. — Général Vinoy. 3i5. — Duruy au général Vinoy. 3 16.
— Louis Blanc, 338.
83 : I. Gambetta à Claretie. 5. — L. Blanc à Ph. Gille et au
directeur du Journal officiel. 9. — M™^ de Balzac. 54. — Da-
mala. 74. — Sully Prudhomme. 82. — Dumas fils à Clesinger.
II 5. — Louise Colet sur Us Effrontés. 134. — Gambetta à
G. Pallain. i 5o. — D'Artois à d'HeyIli. 160. — G. Sand à Flau-
bert, 179. — • A. Talma sur la mort du tragédien Talma. 181.
— Corvisart à Napoléon I""". 2o3. — Le peintre Ch. Jacques.
214. — Barrière à Dennery. 216. — De Ghennevières sur les
qui et les que, 246. — Flaubert (lettres inédites). 2 5 3. — Barrière
sur le convoi de Musset. 276. — E. Legouvé sur sa Médée. 314.
— Veuillot à Sainte-Beuve et à Mgr de Mérode. 328. — Voltaire
sur la liber-té religieuse. 33o. — Romanzoff sur Molière. 342. —
II. Coppée se peignant lui-même. 9. — Un anonyme sur les ac-
teurs Junca et William. 40. — Sardou à Uchard sur Orfe^e. 67. —
Capitaine Howës sur le serpent de mer. 87. — Maréchal Bosquet
sur la maison de Saint-Denis. 92. — Le roi Jérôme et le sobriquet
de son fils, i 10, — Dumas à Sarcey sur la mise en scène. 1 i3.
— Claire Brune. 119. — Berryer sur le comte de Chambord.
144. — Querelle épistolaire (Sarah et Maurice Bernhardt et
Besson). 196. — Lemierre sur son élection comme député. 206.
— Béranger à M""" V. Hugo. 209. — Trois lettres de Rachel.
219. — Lettres de Libri et Morgan sur les faux autographes de
Chasles. 234. — Giroud de Villette sur les aérostats. 245. —
XLV —
A propos de Deutz (Dumas fils). 248. — La correspondance de
Desclée. 277. — Scribe. 33i. — Laprade mourant. 355.
84 : I. Un fusilier allemand à ses parents. 12. — Dumas sur
Musset. 18. — Sept lettres de Rachel. 21. ■ — Veuillot. 29. —
Desclée. 46. — TH. Rousseau à Diaz. 59. — Roucher. 67. —
Jules Favre. 93. — Dumas et Tézenas à propos des Danicheff.
io3. — About sur le Roi des montagnes. 11 5. — V. Laprade.
123. — Veuillot. 145. — Chateaubriand. i56. — H. Martin.
157. — J. Sandeau. 160. — Octave Feuillet. i85. — L. Leloir.
202. — Boerne sur Molière. 209. — Un commandant à propos
de moustaches. 21 3. — Divers auteurs dramatiques sur la manière
de faire une pièce de théâtre. 217,251,283. — Th. Rousseau. 2 3 3.
— Parodi. 261 . — LecontedeLisle, Victor Hugo. 263. — La princesse
Pignatelli. 265. — Ch. Garnier à propos de Cumberland. 294. —
Georges Ohnel. 3 11. — Ponsard. 3 16. — Lamartine. 3 3 5. —
Sept lettres de Desclée. 341. — V. Hugo. 359. — Guizot. 36o.
— F. de Lesseps. 36 1. — About sur Sarcey malade. 368. —
n. Michelet. 21. — Scribe. 28. — M™° de Coigny. 54. —
Boileau à Brossette. 87. — Flaubert. 88. — Voltaire à d'Alem-
bert. 91, 122. — Salvandy. 106. — Veuve Fould (M''° Valérie)
sur son mari. 134. — Gambetta sur Thiers. i38. — Claretie
sur le mot " salonnier ». 147. — Crébillon. i56. — Ducis. i58.
— Gorani. 169. — Dernière lettre de Thiers. 177. — Mousset
et Renan. 178. — Loyson à Richepin. 180. — Régnier sur l'an-
niversaire de Corneille. 198. — RenéLuguet, 210. — M^''' Rous-
sel!. 211. — M^^Patti. 219. — Paul Lacroix à Jouaust. 270.
— A. Daudet, Henry Becque. 279. — M^'*^ Mars. 295. —
Condorcet à Turgot. 299. — Charles Asselineau. 3oo. — G.Flau-
bert. 3o8. — M.-J. Chénier. 342. — Buffon. 347. — Désau-
giers. 349. — Dumas père. 3 5 i . — Dumas fils sur Denise. 357. —
Sardou sur Théodora. 3 58. — Gounod sur la musique anglaise.
358.
85:1. Yves Guyot à propos du refus de l'admettre dans la So-
ciété des gens de lettres. 2. — Parodi et Catulle Mendès sur Théo-
dora. 4. — Coppée et Coqueiin à propos de l'emploi de biblio-
thécaire aux Français. 41. — Sur la vente des livres de Monselet.
1 i3. — J. Vallès à Sarah Bernhardt. 114. — Gabriel Ferry sur
Barrière. 120. — Doré père (traité de dessin pour son fîls). 122.
— Eug. Delacroix sur Rouen. 149. — Sarah Bernhardt. i5i. —
D"" Watelet. 177. — M"'« Cinti-Damoreau. 178. — Félix Pyat.
XLVI —
i8i. — Ganiahut. i85. — Dumas fils. 187. — Maquet. 189.
— Gounod. 190. — Veuillot et sa correspondance. 3o2. — Géné-
ral Cremer. 204. — Comte Chabo au duc de Clioiseul. 206. —
Démission de Van Zandt. 21 5. — D"" Roussel (concerts de la
Commune). 234. — Delacroix et Berryer. 25o. — Régnier. 262,
263. — Coquelin sur Régnier. 2 83. ■ — Thiers à Ch. Rogier.
326. — Edgar Qiiinet. Syi. — Batbie. 3 73. — Henri Murger.
374. — Alfred de Musset. 375, — Bombonel. 378. — II. Got.
7. — Régnier. 9. — M^^° Bartet. 12. — Ch. Livet sur Ron-
sard. 5 2. — Le roi Joseph au duc de Padoue. 5 5. — A. de
Musset. 56. — M^'o Thuillier à G. Sand. 74. — G. Sand à Cy-
prien Girerd. 77. — M""^ Léo Taxil. 82. — Thiers à Crémieux.
84. — I M'""^ Ingres. 90. — M™" Adam, M^i'"* Auclert et Barbe-
rousse sur les élections. 97. — Dumas fils et Jules Verne. 108.
— La collection Crémieux (lettres de Halévy, M™° Grisi, Cré-
mieux, J. Janiii, Victor Hugo, Rachel). i52, 186. — Ingres et
Balzac candidats à la députation. 174, 175. — Lettres sur des
épaves de la colonne Vendôme. 179. — Coquelin sur Tartuffe.
202. — Lettres de Veuillot, Sainte-Beuve, duc d'Aumale et Th.
Gautier à Arsène Houssaye. 219. — Monvel. 272. — Sur les
obsèques du D'' Robin. 291. — D'Alembert. 329. — Dupan-
loup. 33o. — Victor Hugo. 33 i. — M.-J. Chénier. 344. —
Berlioz. 367. — Lettre sur A/ifo«y. 373. — Régnier, patriote et
comédien. 375.
Lettres de faire part. Leur origine. 8 3 : I, 222.
Levallois (Jules), chansonnier. 79 -.1, 345, 38o.
Le Verrier. Nécrologie. 77 : H, 210.
Librairie. Excès de sa liberté. 83 : I, 372.
LiBRi. Son affaire. 83 : II, 76.
Lick (James). Notice. 76 : II, 241.
Li-Hung-Chang (Prince). Notice. 83 : II, 176.
Liste civile impériale. 78 : H, 11.
Liszt à Paris. 78 : II, 54.
Litta (M"'=), cantatrice. 77 : II, 3 02.
LiTTRÉ, poète. 78 : I, 3 20. — Sa mort. 81 : I, 3 2 2. — Son
avis sur le singe. 377.
Livres. Prix de quelques éditions princeps. 79 : I, 40. — La
vente d'un livre. 42.
LocKROY (père). 77 : II, 243.
XLVII —
LocKROY (Ed.). Son mariage. 77 : I, 171. — Rapport sur les
théâtres subventionnés. 80 : I, 367.
LoisELEUR. 77 : I, 3 08.
LoMÉNiE (De). Loué par Taine. 80 : I, 3 6. — Ses lettres. 38.
LoMON (Charles), auteur dramatique. 77 : I, 274.
Loterie Franco-Espagnole. 80 : I, igS.
Loti (Pierre), littérateur et marin. 85 : II, 2 5 5.
LouDiER (S.). Notice. 80 : I, 124. — Son livre le Tourbillon
humain. II, 140.
Louis-Philippe. Ses derniers moments. 83 : II, 134. — Colla-
borateur de Scribe. 3 3 i .
Louis XVI. Récit de son exécution par Ph. Pinel. 76 ; II,
173.
Loups (Les) en Russie. 76 : II, 190.
Lourdes. Miracle et librairie. 76 : II, 339.
LoYSON (Le père Hyacinthe). Visé dans le testament de Monta-
lembert. 76 : II, io3. — 77:1, 34, i3o, 216, 225. — Ses
conférences. 78 : I, 337. — Pontife de l'Eglise gallicane. 79 : I,
164, 3o6. — Poète. II, 365. — Querelle de ménage. 80 : I,
317. — ■ Controverse avec le P. Monsabré, 82 : I, 280.
LuBECK (Ernst). Notice sur ce pianiste. 76 : II, 182.
Lucas (Hippolyte). A propos de son recueil le Cœur et le Monde.
76 : I, 208. — Sa mort. 78: II, 3o6.
Lycées. Pose de la première pierre du lycée Louis-le-Grand.
85 : I, 3i8.
Lyon. Situation critique des théâtres. 82 : II, 145.
M
Macé (Jean), opposé à la fête de Jeanne Darc. 84 : II, 65.
Mackart (Hans), peintre. 78 : II, 157. — Nécrologie. 84 :
II, 217.
Mackay (M™''). Discussion avec Meissonier. 84 ; I, ici. —
Marraine de M"° Nevada. i33.
Mac-Mahon (Maréchal de). Sa blessure. 77 : I, 35o. — Ses
origines. II, 53, ici. — Ses voyages. 214. — Sa démission de
Président de la République. 79 : I, 66.
Macready. Ses Me'mofVes. 76 : II, 170.
Maiiérault. Notice par Legouvé. 79 : I, 257.
— XLVIII —
Mahy (De). Discours sur Rabelais. 82 : II, 55.
Maintenon (M'"<= de). Son tombeau. 78 : I, i38.
Maires. Un maire suburbain et une pierre de la Bastille. 78 :
I, 24, — Homélie municipale. 280. — Plaisante rectification par
un maire de campagne. II, 3 1 . — Le maire de Saint-Yrieix et
P. de Cassagnac, 79 : II, 25 1.
Maistre (X. de). A propos du Lépreux. 78 : I, 286.
Malibran (M™*). Ce qu'on la payait. 80 : J, 3 16. — Ses
lettres. 328.
Mandements. L'évêque de Rodez. 81 : II, i83.
Manet. Son tableau les Canotiers. 79 : 1, 25, 52. — Nécrolo-
gie, 83 : I, 270. — Exposition de ses œuvres. 84 : I, 6. —
Leur vente et vers à ce sujet. 94.
Manifestations politiques et anarchistes. 8 3 : I, 161. — Au
lycée Louis-le-Grand. 164.
Manin. Sa visite à H. Lucas. 78 : I, 90.
Manteuffel (Maréchal de). Nécrologie. 85 : I, 3 56.
Marais. Epouse M''" H. Petit. 76 : II, 167. — Engagement
fait, puis résilié, avec la Comédie-Française. 85 : II, 166.
Marat. La maison où il fut assassiné. 76 : I, 144. — Sa
querelle avec Charles, physicien. 78 : I, 170. — Son projet de
loi sur la fête des Rois. 80 : I, 27.
Marchand, sous-préfet. 77 : II, 83.
Maréchales (Les) de France. 79 : I, 373.
Marescot (F. de). Notice nécrologique. 80 : I, 208. — Vente
de documents provenant de son cabinet. 81 : I, 106.
Margueritte (Général). Sa statue. 84 : I, 3 3 3.
Mariages. Précurseurs et concurrents deM. de Foy, 76 : II, 216.
— Epoux assortis. 79 : II, 3 2. — Union télégraphique. 94. —
Le mariage dans l'armée. 85 : II, 240.
Mariette-Bey. Sa statue. 82 : II, 38. — Sa correspondance.
39.
Mario. Anecdote sur ce ténor. 84 : I, 60.
Marivaux, précurseur de Zola. 82 : II, 366.
Markowski. Détails biographiques. 82 : I, 243.
Marneffe (F. de). Notice sur ce peintre. 77 : II, 154.
Marrast (Armand). Lettres inédites. 76 : II, 224, 323. —
77 : II. 68.
Mars {M^^'^) chez Jules Janin. 76 : II, 24.
Marseillaise (La) à Nantes. 78 : I, 5i. — Son origine. 79 : I.
— XLIX —
114. — Versions inédites. 80 : II, 22, 52. — Marseillaise des,
vacances. i2 5. — Son histoire par David d'Angers. 222. — Mar-
seillaise alsacienne. 82 : II, 2o5.
Martin (Alexis). Les Ex-dono. 77 : II, 6. — Son almanach
fantaisiste. 82 : I, 23.
Martin (Henri). Sa mort et son testament. 83 : II, 3 56.
Martin (Nicolas). 76 : I, 254 ; II, i 19, 289, 325. — 77 :
I, 27, 71 ; II, 239.
Massé (Victor). 76 : II, 298.— 77 : II, 346. —Nécrologie.
84 : II, 6.
Massenet (Jules). 77 : I, 234. — A l'Institut. 78 : II, 322.
— Jugé par Catulle Mendès. 82 : II, 24.
Masset (Cil.). Son mariage. 81 : II, 127.
Massol. Dans la Reine de Chypre. 77 : II, 108.
Masson (Micliel). Procès littéraire. 78 : I, 89.
Mathieu (G.). Nécrologie. 77 : II, 245.
Mathilde (Princesse). Son prétendu mariage avec C. Popelin.
79 : I, 20.
Maubant, de la Comédie-Française. 77 : II, 3 11, .
Mazade (Ch. de). Lettre autobiographique. 79 : II, 2 2 5. —
Etude sur Thiers. 80 : I, 216.
Mazas (Boulevard). Origine de son nom. 79 : II, 117.
Maze (Hippolyte). Discours en faveur des représentations à prix
réduits. 85 : I, i3.
Mazeppa. Sa véritable histoire. 82 : I, 16, 58.
Médecins de nuit. 79 : I, 85.
Meilhac. Vers sur Offenbach. 80 : II, 3oi. — Ses droits d'au-
teur. 83 : II, 317.
Meissonier. Discussion avec M™<= Mackay. 84 : I, loi.
MÉNARD (Louis). Découvre un manuscrit de Bossuet. 76 : II,
56, et de La Fontaine. 82 : I, 290. — Les trois Ménard. 375.
— Fait un procès au Temps et à G. Monval. 84 : I, 193.
Mendès (Catulle). Son drame Jus^ce. 77:1, 141- — Article
sur Saint-Saëns et Massenet. 82 : II, 24.
Menteurs (Les) au théâtre. 83 : II, 58.
Menus. Un dîner de Barras. 79 : II, 184. — Dîner chinois.
80 : II, 244. — 81 : I, I 56. — Dîners du czar. II, i52. —
Banquet de la Société d'acclimatation. 84 : I, 247. — Dîner donné
par Janvier de La Motte. 11, 3 1 3. — Un souper il y a cent ans.
85 : II, 298.
8
L —
MÉRAN (Comtesse de). Veuve de l'archiduc Charles. 8 5 : II,
ii3.
Mercié. Son bas-relief du Louvre. 78 : I, 180.
Mercier (Achille). 77 : I, 287.
MÉRIMÉE. Pages inédites. 76 : II, 294. — 77 • '> ^-il- —
Lettres inédites et biographie. 79 : II, 97. — Lettr:s à Panizzi.
81 : I, 97, 2o3.
Mérite agricole (Ordre du). 83 ; II, 47.
MÉRY. Sa frilosité. 78 : I, 383.
Metz. Incendie de la cathédrale. 77 : I, 288.
Meyret (V.). Ses derniers vers. 78 : II, 26.
Michel (Louise), conférencière et poète. 80 : II, 354. — Son
drame Nadine. 82 : I, 261. — Ses origines. 83 : II, 53. — Poé-
tesse. 54. — Funérailles de sa mère. 85 : I, 19.
Michelet. Ses funérailles. 76 : I, 289. — Son héritage litté-
raire. 295. — Nouvelle édition de son Histoire de France. 77 : 1,
128. — Son tombeau inauguré. 82 : II, 36. — Vers de J. Ai-
card. 48. — Ses hardiesses. 5o.
Michelet (M'"''). Notes biographiques. 76 : I, 79. — Son at-
titude aux funérailles de son mari. 289.
Michelin. Tentative de corruption sur ce président du Conseil
municipal. 85 : II, 1 3 5.
MiCHON (L'abbé). Notice. 82 : I, 6.
Mignard. Prix de ses portraits. 82 : I, 21 3.
MiGNET. Ami de Thiers. 80 : I, 4. — Nécrologie. 84 : 1,
171. — Jugé par Jules Simon. 212.
MiLHER. Notice sur ce comédien. 77 : II, 36i.
MiLLAUD (A.). Querelle poétique avec LarocheJouben. 79 : I,
211.
MiLLAULT (L'abbé). Son attitude lors du bi-centenaire de Cor-
neille. 84 : II, 193.
Ministères. Les divers titulaires depuis le 4 septembre. 85:1,
S41.
MiNCK (M™'= Paule). L'état civil de ses enfants. 84 : I, 144.
Mirabeau. Ses funérailles. 83 : I, 22.
Mirabeau (Comtesse de). 76 : II, 43, 94.
Mirbeau. Article sur les comédiens. 82 : II, 259.
Mise en scène (La). 77 : II, 124. — Dumas fils à Sarcey à
ce sujet. 83 : II, 1 i3. — Au dernier siècle. 180.
Mistral. Album à lui offert. 84 : II, 275.
— LI —
MoCQUAR. Secrétaire de l'Empereur. 78 : II, 208.
Modes (Les). 76 : 1, 272, 3 16.
MoFFAT (Le pasteur). 77 : I, 276.
MoGADOR (Céleste). Voir Chahrillan.
MoiGNO (L'abbé). 78 : II, 16.
MoLÈNES (Paul de). Notice. 85 : I, 1 52. — Sa correspon-
dance. 11, 278.
Molière. Ses anniversaires. 76 : I, 33. — Son culte. 212. —
Mis en vers. II, 68. — 77 : I; 3i. — Ses manuscrits. 38o.
— Copiste. 78 : I, I 5o. — Article de Monselet, 80 : I, 72. —
Banquet anniversaire. 82:1, 58. — Comédie inédite à lui attri-
buée. 71. — le Misanthrope transformé. 340. — Jugé par la du-
chesse d'Orléans. 11, i5i. — Banquet anniversaire. 83 : I, 39.
— Stances à lui attribuées. 78. — Supposé avoir été le Masque
de fer. 80. — Jugé par un Allemand. 84 : I, 209. — Autogra-
phe donné par Dumas fils à la Comédie-Française. 85 : I, 23,
■J2. — Jugé par Hugo. 3 38. — Par Augier. 38 1. — Une de
ses signatures. II, 85, 106, 275. — Son tombeau. 3i3.
MoNNiER (Henri). 76 : II, 186. — 77 : I, i 5, 86. — Peint
par Daudet. 78 : II, 345. — Dessins inédits. 79 : I, 252.
Monologue (Le). Son procès. 83 : II, 338.
MoNROSE (Louis). Sa mort. 83 : II, 33. — Sa décoration. 85.
MoNSABRÉ (Père). Controverse avec le P. Hyacinthe. 82 : 1,
280.
Monselet. Un rondeau de sa façon. 76 : II, i33. — Note au
sujet de divers livres de lui. i36. — Candidat à l'Académie. 79 :
], i52. — Ennemi des télégrammes. II, 56. — Vente de sa biblio-
thèque. 85 : I, 68, I i3.
MoNT-DE-riÉTÉ (Le). 76 : II, 218.
MoNTAiGuiLLON (Seine-et-Mamc). Ruines importantes. 83 : I,
,95.
MoNTALAND (M'''' Céline). 77 : I, i83. — Son succès dans
Jack 8: : I, 49. — A la Comédie-Française. 84 : II, 36i. —
!S3 : I, 171. — Lettre sur un spectacle d'été. II, 147. — Dans
le Monde où l'on s'ennuie. 304.
Monte-Carlo. Saison théâtrale. 83 : 1, 83.
MoNTiGNY. Éloge par E. Perrin. 80 : 1, 167. — Notice. II, 12.
MoNTYON. Son tombeau, 77 : 11,340.
MoNVAL (Georges). Crée le Moliérisle. 80 : I, 47. — Organise
le banquet-Molière. 82 : I, 58. • — Comédie inédile qu'il attribue
— LU —
à Molière. 71. — Procès à lui intenté par L.-A. Ménard. 84 :
I, 193.
MoREAU DE JoNNÈs et les lettres de Marie-Antoinette. 78 : I,
198.
Morgue (La), 76 : II, 3 1 2 .
MoRNY (Duc de). Peint par V. Hugo. 77 : II, 25 1. — Et le
Nabab. 339. — Ses origines. 78 : II, 2o5. — 82 : II, 242.
Mortier (Arnold). Nécrologie. 85 : I, 8.
Mots à la mode. 78 : I, 190. — A sens détourné. 80 : II,
114. — Gouverner et régner. 81 : II, 20. — Mots de la quin-
zaine. 3o, 59, 88, 126, 157, 190, 2i6, 284, 3o8, 368. —
82 : I, 24, 54, 87, 120, i55, 187, 220, 254, 317, 345, 38o;
II, 27, 95, 127, i54, 223, 254, 285, 320, 340. — 83 : I, 56,
86, 122, I 58, 182, 223, 25i, 282, 3i2, 348, 377; II, 60,
90, 125, i5i, i85, 217, 253, 282, 368. — 84 : I, 19, 61,
96, 119, i52, 181, 248, 277, 38i;II, 24,51, 89, 152,277,
3i6, 343. — 85 : I, 20, 92, 124, 212, 245, 343, 379; II,
20. — Le mot Rastacouëre. 59. — Les mots de la quinzaine. 93,
123, i5o, 2i5, 246, 273, Î16, 347, 38o.
Moustaches (Les). 78 : II, 2 36.
MoYAUx. Assassin de sa fille. 77 : I, i3 2.
Mozart. Où est la partition originale de Don Juan, 85 : II,
3i8.
MuNKACSY. Son Jésus devant Pilate. 81 : I, 324.
MuRGER (Henri). Correspondance. 77 : I, 297,
Musées. Le danger des rideaux. 76 : II, 88. — Musée d'artil-
lerie. 77 : I, 245. — Un portrait de Ricard au Luxembourg. 85 :
1, I 26.
Musset (A. de). 76 : I, 101. — Un sonnet de lui. II, 122.
— Sonnets sur Chatterton. 77 : I, 11 3. — Biographie par son
frère, 127, i38. — Musset et Céleste Mogador. II, i3, 3 5 5.
— Vers inédits. 78 : I, 104. — Détestait les chiens. 79 : II,
1 5i. — Son drame les Derniers Moments de François 7"''. 82 : II,
3o6. — Son convoi. 83 : I, 275. — Débuts littéraires. 3o8. —
Jugé par Latouche, 341. — Jugé par Aug. Barbier. 118.
Musset (Paul de). Biographe de son frère. 77 : I, 127, 137.
N
Nadaud. Chansons inédites, 82 : II, 176,
— LUI —
Napoléon F''. Son écriture et ses dictées. 79 : II, 11. — Son
opinion sur nos tragiques, 92. — A Erfurt. 80 : I, 5. — Jugé
par Pelietan. II, i5 2. — Légende russe le concernant, i-jo. —
Phrase historique commune avec celle du général Ducrot. 83 : II,
242. — Ses préférences littéraires. 84 : II, 3 38. • — Acte mor-
tuaire de son père. 85 : I, 89.
Napoléon III, Lettres inédites à M™'' Cornu. 76 : II, 99. —
Aérostier. 77 : I, 148. — Jugé par G. Sand. II, 265.
Napoléon (Prince). Son manifeste et son incarcération. 83:1,
3 3. — Son sobriquet. II, i 10.
Nathalie (M"''). Notice et représentation de retraite. 76 : I,
193. — Sa mort. 85 : II, 319.
Naturalisme (Le). 79 : II, 3oi.
NÉCROLOGIE, 76 : I. Déjazet. 3. — La Guéronnière. 7.—
Charles Laffîtte. 10. — Frederick. Lemaître. 66. — Crevât. 80.
— Comte de Carné. 108. — Patin, général Blanchard, baron Sé-
guier, 109. — D'' Andral, Laurentie, Brongniart. 110. — D'Or-
bigny, A. F. Didot. 111. — Larivière, comtesse d'Agoult (D.
Stern), 147, — Général Lebreton, Louise Colet, 148. — Gui-
gniaut, 181. — A. Ponroy. 182. — Matagrin. 204. — Garcin,
Ed. Noriac. Xavier Eyma, Alex. Pillon, Ballard, Henri Rossellen.'
2o5. — Cremer. 206. — M'"" Cornélie-Couturier. 244. —
Lesueur. 269. — Funérailles de Michelet. 289. — Alph. Esqui-
ros. 297. — E. d'Anglemont. 3oo, 343. — Bernard-Latte. 3 3 3.
— Cellarius. 336. — George Sand. 338. — Duchesse de Vi-
cence, de Cailleux. 340. — Desrieux. 341. — Th. Silvestre.
365. — Casimir Périer. II, 11. — Bosio, G. Avenel. 12. —
C. Salvador. 14. — Dumont, écrivain public; J. Assézat. i5.
— P. Sauzet. 45. — G. Duchêne. 46. — Baron Brisse. 47, —
M'"° Jules Janin, 83. — Wolowski, Fervacques. 112. — Neff-
tzer. II 3. — Moore (Le Père). 114. — Ernest Bourdin. 11 5.
— Gagne. 116. — M""* Therval. 117. — Maurice Coste. i i 8.
— Karl Simrock. 119. — Cabrera. 145. — Eug. Fromentin, Féli-
cien David. 147. — M™"' Voinys. i5i, — Schey. i52. — Ernst
Lubeck. 182. — Frederick Lock, comte d'Auersperg. 210. — Ch.
Sainte-Claire Deville. 2 36. — Général de Valazé. 237. — Ou-
vert. 239. — James Lick. 241. — M"*^ Priola. 271. — J. P.
Perraud, cardinal Antonelli. 273. — Diaz, M'"'' Pradher, Ed.
Batiste, Ed. Plouvier. 3o3. — Général de Gondrecourt, 304. —
Duchesse d'Aoste. 3o5. — Tamburini, Brididi, comte de Chevi-
— LIV —
gné. 3o6. — Kime. 332. — M"<= Hisson. 333. — Veyie,
Ritschl. 334. — Chaix d'Est-Ange. 355. — Amiral de Tinan.
356.
77 : I. Comte de Villelume. i3. — M^''' Boisgontier. 14. —
H. Monnier. i5. — Dutertre. 3i. — Buloz. 45. — Sarah Félix.
48. — G. Barba. 49. — A. Bain, A. Sensier, comtesse de
Sparre. 63. — E. Chapus. 64. — Gatayes. 83. — D"" Lelut,
Chauvin, L. Dumont, Goudchaux, J. Renard, 95. — Fossey, Mi-
chel Alcan. 96. — Général Changarnier. 97. — Faber. 109. —
Baron Zangiacomi. iio. — Tourniquet (Le père). 121. — Le
Sourd, D*" Vernois, baron deChartrouse, Blondlot, D'Eric Kergaradcc,
Cibot, Fergusson, général de Maisonthou. 127. — Général Da-
lesme, A. Pichot. 128. — H. Nicolle. 145. — J. Autran. 146,
149. — D'' Caudmont. Hamilton, Granganage, Ch. Moreau,
Christophe, Stramberg, i55. — Tripier, Dolbeau, Sandeau, Her-
vez de Chégoin, Ch. Jobey, Menessier-Nodier, M™" du Terrail,
Lindo, Rosas, Friederich. 192. — Ch. Marchai. 212. — Sainte-
Foy. 21 3. — Lise Noblet. 214. — M™° Le Fèvre-Deumier. 21 5.
— G. Ganesco. 21 5. — Prince A. Bonaparte. 22 3. — Madou,
J. Gai, Eug. Moreau, Bagehot, L. Belly, général Foy, H. Filliat,
G. de Lochner. 224. ■ — Jeanron. 239. — Vicomte Daru, Alex.
Michel, F. Caballero, D"" Perry, Am. Pommier, 2 56. — Amiral
Exelmans. 263. — Frison, Th. Sauvage. 287. — D"" Caventou,
E. de Manne, général Forgeot. 288. — E. Picard. 3o3. —
Mme Thénard. 304. — T. Delord. 3o6. — M"" Berlin. 3 36.
— Général Courtais. 370. — Edm. Adam, de Tocqueville. 383.
— P. Lefranc. 384. — II. G. de Haklaender. 3o. — Laferrière.
48. — Duc d'Albuféra, général Roguet. 52. — J. Delalain, 53.
— Pilati. 77. — N. Martin. 96. — Laurent Jan. 112. — Lau-
rent (de l'Ardèche). 116. — Prince Wasa. 117. — Reverchon.
121. — Williaumé, Calenge, Codrington, Vitrier, A. Feugère.
127. — Fr. Petit, Caen, E. Leygue, Daliphard, D"" Conneau,
amiral Baudin. 128. — Thiers. 129. — F. de Marneffe. 154.
— Brigham-Young. i55. — Amiral du Quilio, H. Romand,
Monjauze. 160. — Canaris. 181. — 'Le Verrier. 210. —
Simery. 212, — Ch. Deulin, M"*^ Tietjens. 224. — Th. Bar-
rière. 243. — Elwart, G. Mathieu. 245. — Tisserant. 246.
— Lauzanne. 247. — Bourbeau. 249. — Reine Poniaré.
272. — A. Toffoli. 273. — Maréchal Wrangel, 274. — M"""
Le Verrier, Luisa Siefîert, général Allard, Mie, G. Brion, J. Dur-
— LV —
ham, Miss Kavanagh. 288. — Glais-Bizoin. 307. — Duvergier.
319. — Lanfrey, Boudet, marquis de Franclieu, J. René,
D"" Bouvier. 32o. — Prevost-Paradol fils. 363. - Debain, Ach.
Martinet, Ricci, de Royer, générai de Paladines, Tresse, M^<^^ Pa-
terson, Bondoy. 372.
78 : I. Courbet. i5. • — Commandant de Meunier. 17. —
Raspail. 20. — Victor-Emmanuel. 22. — Général de Palikao. Si.
— A. Deberle Demolière, général de la Marmora. 3 2. — Pie IX,
84. — Cl. Bernard, i 10. — Poulet-Malassis, A. de la Fizelière.
III. — M^o E. Guyon. 112. — Daubigny. 114. — H. de
Saint-Albin. iSç. — Comtesse Molliens. 160. — Comtesse Du-
chàtel. 176. — M"ic Rossini. 177. — Ch. Beslay. 178. —
Ildeph. Rousset. 179. — L. Guillard. 245. — Valette. 3o8. —
F. Benoist, Tilmant, J. Hoefer, colonel Denfert-Rochereau. 3 20.
— M'ie Tallandiera. 3 3 i . — Maréchal Baraguey d'HiUiers. 3 3 2.
— Mlle Marquet. 3 3 3. — Général Delarue. 334. — Chéri-
Montigny. 372. — II. Le roi de Hanovre, i. — Reine Mercedes.
3. — Razoua. 18. — F. Bazin. 49. — J. Brame. 65. — Le-
cesne, A. Aubry, M™^ Guillemin, Cappeau, 96. — De Tounens.
I7j- — Clément-Laurier. 176. — L. Duval. 177. — Erdan.
226. — Mgr Dupanloup. 244. — Garnier-Pagè3. 282. — Ver-
mersch, G. Cavalié (^Pipe-en-bois). 284. — H. Lucas. 3o6. —
R. du Bisson. 340. — Th. Essler. 342. — A. de Chancel. 343.
— Nazet, de Précy. 364. — M™e Dupuis. 365. — Général de
Salignac-Fénelon. 366.
79 : I. M'"« Rimsky-Korsakow. 11. — La reine Souiouque.
i3. — M""^ Perrière-Pilté. 14. — Marc-Fournier. i5. — Préault.
3 3. —Amiral Touchard. 38. — Khalil-Bey. 5i. — Clairville.
77. — Léon Dufils. 78. — De Gères. 79. — De Sacy. io5. —
Daumier. 107. — Saint-René-Taillandier. 146. — Couture. 210.
— De Villemessant. 239. — Roch, bourreau de Paris. 270. —
M°ic Bonaparte-Patterson. 272. — D"" Piorry. 340. — Prince
d'Orange. 366. — Prince Impérial. 368. — II. E. Coupy. 16.
— Marcello. 64. — Fechter. iio. — Esther Guimonl. 112. —
Belval. i38. — Marié. 139. — Baron Taylor. 140. — Cham.
143. — Hostein. 146. — Le ténor Roger. 175. — VioUet-le-Duc.
178. — Belmontet. 240. — L. Reybaud. 277. — Ph. de Saint-
Albin. 296. — M™e L. Figuier. 36 1.
80 : I. Poujoulat. 2. — De Biéville, D"" Herbelin. 3. — Mon-
ta'ivel. i5. — Blanchemain. 17. — L. de Lavergne, duc de
— LVI —
Gramont. 34. — J. Favre. 53. — Général Morin. 68. — De
Cassagnac père. 84. — Crémieux. 86. — Bersot. 89. — Dérivis,
E. Déjazet. 124. — Montigny, Souverain, G. de Chénier, A.
Sowinski, Auzou. 154, — Glinka. i5 5. — E, de Mirecourt.
i85. — F. de Marescol. 208. — Général Vinoy. 270. — Flau-
bert. 275. — Ed. Fournier. 279. — Durandeau, N. Fournier.
287. — Marie Escudier. 288. — P. de Musset. 3o8. — Prince
de Ligne. 320. — H. Passy. 323. — Paul-Albert. 369. — Gé-
néral Aymard. 370. — Gueymard. II, 3 2. — Isaac Pereire. 47.
— G. Douët d'Arcq. 63. — Compte-Calix. 95. — Machelard,
Gazelles, H. Firmin-Didot. 127. — D"" Hébra, M™'= Compayre,
Vavasseur, U. Parent, Miss Nelsson. 128. — M™" Nicolet. 171.
— Offenbach. 204. — Louis Lande. 236. — Rosier. 256. —
L. Coignet, X. Aubryet. 319. — Reber, général de Reffye, Al-
bert Joly. 3 5 2. — M°»e Thiers. 362.
81 : Blanqui. I, i5. — M"'= Mutel. 27. — Mariette-Bey. 46.
— Abbés de RoUeau et de Geslin, Bussine. 57. — H. Auger,
Th. Carlyle. 89. — Général Ney d'Elchingen, Ed. Gatteaux, Pau-
lin Paris, Ad. Mouilleron. 119. — Drouyn de Lhuys, Ad. Jeanne,
Eug. Cortambert. 160. — Le czar Alexandre. i63. — Ad. Pelle-
port. 171. — Hughes Merle, Fontana, général Clinchant. 184.
— Prince Pierre Bonaparte. 214. — Ad. de Chàtillon. 216. —
Lord Beaconsfield. 242. — Ed. Girardin. 257. — Ravel. 287.
— Adam-Salomon. 288. — Amiral La Roncière Le Noury, Du-
vergier de Hauranne. 3 20. — Litlré. 32 i. — Grenier, L. Jour-
dan. 3 2 3. — Marquis de Banneville, Vieuxtemps, Savart, Roger
des Genettes. 384. — II. Dufaure. i. — H. Sainte-Claire De-
ville, D"" Mandl. 5. — P. de Saint-Victor. 11. — Baron Dupo-
tet. I 2. — Oscar Roll in. 3 5. — Ch. Giraud. 63. — Cabaner. 79. —
M™" de Villemessant, G. Euzet, Otto Prechtler. 128. — Auriol,
A. de Latour. 159. — J. Garnier, 206. — Pittaud de Forges,
Claire de Chandeneux. 207. — Lady Digby. 208. — Napoléon
Bertrand. 2 3 2. — Général de Saint-Priest, Courtat, Valmore,
D'' Bouillaud, Jauffret. 287. — M^" Worms. 288. — M'"'= P.
de Musset. 346.
82 : I. Hérold, préfet de la Seine. 3. — Chéret. 4. — Ch.
Blanc. 34. — De Longpérier. 56. — D"' Flaubert, M'^'' Page.
57. — Nogent Saint-Laurens. 76. — H. Coignard. 78. — Gil-
Pérès, J. Kelm, D"" Decaisne, 91. — A. Barbier. ii3. — Le
libraire Fontaine, Séligman, O. -A. Barbier. 12 3. — Verteuil. 129.
LVII
— Castellano. i33. — Marc-Baveux, M""' Croizette mère,
M""" Got mère, les peintres Leullier et Besson, Szarvady. iSy. —
Brindeau. 164. — F. Wey. 175. — L. Belley, G. Aron, Lytton
Bulwer, M™*^ Autran, Le Pelletier de Saint-Remy, Talbert. 191.
— M°"> Paillard-Ducléré de Monîalivet, Joé Muir, Bertall, Dor-
meuil père. 192. — A. de Gaston. 202. — Le Play, H. Mout-
tet, A. Pérignon, Maurice Borrel, Longfellow, H. Lehmann, colo-
nel Lokliart. 22 3. — Barker, Gardoni, Quicherat, Bertauld,
Ivime (jg Balzac. 224. — Markowski. 243. — Gommandant
Talma. 248. — M^^" Loisset, Trinquet, Giffard, Darwin,
Ivjuie d'Haussonville. 2 56. — Comte de Gliampagny, Jenty,
Emerson, général Marulaz, l'abbé Modelonde. 279. — Florent
Dutertre, Guessard. 319. — Gh. Lefebvre, Claudon, Jean Wal-
lon. 320. — Garibaldi. 32 i. — Decaisne. 348. — Biard. 363.
— B.-H. Révoil, amiral Penhoat. 383. — ■ Général de Gissey,
D''Galtier-Boissière. 384. — II. Marquis de Lawoestine. 28. — ■ Ja-
din, Toupet des Vignes, Jouffroy. 29. — Delaage. 42. — Ghris-
liern Ostrowski. 44. — Général Ducrot. 107. — Gaillardet. i 10.
— ■ Kugelmann. 181. — J. Noriac. 194. — Amiral Pothuati.
196. — Golonel Froidevaux. 197. — Glément de Ris, Bonne-
grâce. 229. — Montbars. 23 t. — Général Ney. 232. — Cara-
guel. 3o8. — Luco. 309. — Louis Blanc. 32i. — Lachaud.
323. — W^e jaubert. 36i.
83 : I. Gambetta. i. — Général Ghanzy. 7. — Clésinger. 8.
— G. Doré. 35. — M™« Niboyet. 49. — Tronchet. 59, 278.
— D"" Sedillot, général Lamotte-Rouge, D'' Lachenal. 89. — •
M'^"= Rigaud, Delessart, L.-N. Bescherelle. 90. — Wagner. 98.
— Duchesse de Chaulnes. loi. — Louis Veuillot. 210. — Mi-
chel Masson. 2 38. — Surville, J. Sandeau. 239. — Jules Gou-
pil. 269. — Manet. 270. — M"'° Jaluzot-Figeac. 271. — Jules
Amigues. 272. — Louis Viardot. 3o2. — M""= Drouet. 3o3. —
H. Rivière. 3 2 2. — Abd-el-Kader. 3 23. — Ed. Laboulaye.
326. — Colonel Taillant. 327. — Gust. Aymard. 364. — II.
Monrose. 3 3. — Pagans. 34. — Adrien Boïeldieu, Devienne.
35. — Alphonsine, Mgr Lamazou. 36. — Fr. Beslay. 37. —
William. 41. — Le peintre Got. 78. — D'' Parrot. 79. — Comte
de Chambord. io5. — Defrémery, Louis Breton. 106. — Etienne
Enault. 107. — Tourguenpff. 137. — Léon Halévy, Geoffroy.
i38. — Paul Siraudin. 140. — Henri Conscience. 169. —
Trouvé-Chauvel, Privat-Deschanel. 243. — Louis Auviay, Mar-
h
— LVIII —
tial, Cloëz. 244. — Martin-Bernard. î55. — D' Depaul. 256.
— Sauvestre, Bréguet, cardinal de Bonnechose, général de Mau-
d'huy. 280. — Germain Sarrut, Mayne Reid, A. Varin. 281. —
Alfred Busquet. 814. — J. Heugel, M'"'^'* Person et Rouvroy.
3i5. — A. Heine. 319. — F. Barrot, Perrey, D'' Homolle,
comte de Lagrange, M"" H. Damain. 3 20. — Chambolle, Ba-
dinguet, Ballard, Butin. 344. — Fr. Lenormant, A. Offenbach,
David-Cerf, 345. — Laprade, H, Martin, Mario. 354. — Th.
Lebreton, Darcier. 370.
84 : I. J. Gastebois. i. — Yvon-Villarceau, Lesueur, Pons. 4.
— M™" de Païva. 53. — Rouher. 65. — Gaultier de Rumilly,
Fréd. Thomas. 68. — L. Leloir, A. Dumont, A. Bourgeois, La-
rochelle, Alph. Perrin, Franchomme, Amail, Outrebon. 69. —
Boniface Demarest, R. Cortambert, de Béhague, de Mofras. 70.
Chenery, H. Martin, Broët, Dumoncel, Duchemin, de Durfort
de Civrac, Datas, général Borel, A. Bonheur. 122. — Généraux
Schramm et de "Wimpfen, B. Ulmann. i23. — Janvier de La
Motte. 129. — André Thomas, Paul Denormandie. i5 5. — Mi-
gnet. 171. — Trollope. 172. — Pagès-Duport, A. Dupeuty,
Comte d'Arlincourt, Renaud de Vilbac, Ad. Aze. 184. — Eug.
Adam, H. Maindron, Lebey. i85. — D'' Saphira, 206. — Ferd.
Moreau, H. Vrignault, P. Balze, général Guillon, Agniel, G. Ran-
don, G. Richter. 21 5. — Geibel, M"'*^ Daumesnil. 216. — Azé-
mar. 238. ■ — Baron Sers, Thorel, B. Clauzel, J. -B.Dumas. 239.
— Haentjens. 240. — Ed. Dentu. 241. — Maréchale d'Albuféra.
242. — Reyneau, Ad. de Leuven. 243. — M""^ A. Arnaud,
P. -A. Houdin, Vervoitte, M™*' Scribe, Guyot-Montpayroux. 244.
— Ch. Read, H. Taylor. 245. — Neuniann, E. Legrand, C. La-
lanne, Marie Taglioni, Léonce Dupont. 281. — D'' Ollivier, H.
Lamorte, A. Porlier, princesse de Wagram, Emile Judic, Martin-
La Vallée, Vincent, D"" Semerie. 282. — Prince Stourdza. 314.
— A. Servin, marquis de Talhouët, Ad. Wurtz, Altaroche, G. Jundt,
Chamerot, princesse Murât, Catenacci. 3i5. — Huymans, géné-
ral Guiod. 340. — Mercuri, Léon Chapron, l'abbé Menu, comte
d'Haussonville, D"" Blondeau, E. Jaime. 341. — Général Pey-
chaud, Léon Vaisse. 383, — Eug. Olagnier, D"" des Pallières, Ca-
basson, Gaudin, Mgr Maret, Léon Valade. 384. — II. Victor
Massé. 6, 27. ■ — E. Aniel, D'' Fournier, cardinal de Falloux, D""
Moreau (de Tours), Mary Lafon, général Todtleben. 27. —
Alph. Hirsch. 37. — J. Duvaux, l'abbé Moigno, M^^ Halévy, le
— LIX —
mari de Théo, comte Alfred de La Guéronnière. 53. — J.-A.
Pons. 68. — P. Abadie. 69. — ■ Graëff, Farcy. 121. — Ch.
Comte, baron Thénard. 122. — Léon Le Petit, Bertin-Mourot, de
Nittis. i3o. — Dupressoir, Norblin, Buisseret (E. Morlet). i3 2.
— G. Fould. i33. — Cauvet, Taconet. 134. — Mgr Ailou,
j^mc £jg Comberousse, i3 5. — Ducommun du Locle. i83, —
J.-A. Barrai, Mgr Duquesnay, Ravaisson-Mollien, 184. —
L. Lacombe, J.-A. Achard, Hans Mackart. 217. — E. Margue-
rin. 218. — Paul Lacroix, dit le bibliophile Jacob. 234. —
Comte de Nieuwerkerke, M"'« AUain-Targé, Waldteufel, Charley,
D'' Cazalas, D"" Girard de Cailleux, Ad. Régnier, Faustin-Hélie.
252. — Ubicini. 279. — Nathan, Merle, général de Bretteville,
Rufz de Lavison, général Faye, Jônain, la Frezzolini, comtesse de
Bassanville, Soldi, D'' Fauvel. 280. — Colonel Lafon, Philippo-
leaux. 281. — Quicherat, amiral Fourichon. 3 20. — Peyssou,
Fanny Elssler, A. Quet, M™" HoUand. 346. — E. Bérat, Bas-
tien-Lepage. 366. — Général Fleury, Pelletan, Francia, Ortmans,
A. Goupil, Guëll y Rente. 367. — A. Delahante, Leterrier, La
Rounat. 368.
85 : I. Arnold Mortier. 8. — Idrac. 18. — Lacabane, Fréd.
Baudry, Dechaume. 24. — Edm. About. 33. — Veuve Edouard
Fournier. 54. — Rodolphe Bresdin, Chambellan, O'Kelly,
j^mc Tastu, Jules de Vignon, colonel Roudaire. 5 5, — Lacoste
dit Saint-Amand, Victor Ledaire, comtesse de Cambacérès, Félix
Clément, Derval. 56. — Gabriel Guillemot. 57. — Paul Demi-
doff, Jasmin fils. 95. — Ch. Vatel, marquis de Gricourt, Dupuy
de Lôme, de Liesville, Edmond Du Sommerard. 96. — Jules
Vallès. 97. — Hotchkiss, Bayle-Mouillard, Fréd. Moreau, Jules
Burat, M^i« Guillaumin, M"« Barré. 127. — Elise Petit, Gaston
Vassy, Lhéritier. 128. — Ravenel, Th. Gruyère, Serret. i52. —
P. Talabot, Ch. Deslys. i65. — D"" Camuset, Gallard-Lépinay,
Clément Just. 184. — Léon Beauvallet. i85. — Gouin, Rug-
gieri. 21 5. — M''^^ Mea, Ch. Ceyras, Colmet d'Aage, baron
Brenier, prince Orloff, Eug. Rolland, D'' P. Lucas, M''" Dica-
Petit. 216. — Victor Gelu. 217. — Neychens. 248. — Auguste
Lançon, Rivolet, Julien Tassel, Marc-Monnier, Ph. Dauriac, gé-
néral Pajol. 249. — Régnier. 249, 257. — Général Noiset. 280.
— Gastine-Renette, marquise de Moustier, M""^ Jules Sandeau,
André Gill, M^'= Warnod, Auguste Dumont, Toussenel, Desains,
Parade. 281. — Armand Barré, Varambon, Gibiat, Gabel, Bobil-
— LX —
lot. 282. — Victor Hugo. 289. — Armand du Chatellier. 3 18.
, Ferd. Hiller, Valbezen, Borione, Steinheil, de Neuville, Amou-
roux, Th. Ballu. 319. — Cournet, M™'' Cabel, Pons neveu.
3 20. — Ch. Rogier. 3 2 5. — Duc de Noailles. 327. — Ca-
mille Etiévant, Ad. Forestier. 345. — Armand Leleux, M"^" Do-
minique, D'' Guéneau de Mussy, Ebrard, Paul Beauvallet. 346.
— Amiral Courbet, 354. — Général de Chabaud-Latour, prince
Frédéric-Charles. 355. — Maréchal de Manteuffel. 3 56. — Ad.
Blanc, Léon Rénier, Camphausen, Tresca, Ad. Vuitry, J. Tou-
louze, 383. — II. Marsaud. 23. — De Gheest, E. Hello, Vera.
61. — Ducastel, Carlo, M"'^ Jules Lacroix. 62. — Schoenewerk,
baron d'Etreillis. 63. — Général Grant, général de Trentinian,
Merly, Magne, 64. — Comte Rapetti, 65. — M"e Thuillier. 73.
— Ad. Rocher, Alph. Milne-Edwards, Louis Leroy. 96, —
Comtesse de Méran. ii3. — A. Pingard, Lepère. 137. — De
Boutellier. 13?, i 83. — M^e Provost-Ponsin. i38. — M>"^ Bal-
thazar, J. Beaume, Bouquet, G. d'Alaux. 184. — Johann Canon,
Lunier, Henri Baron, Baudrimont, Reynal. i85. — Emile Perrin,
io-j. — Ch. Robin. 218. — Marie Valette, Josh. Billings,
M^o O'Connel. 248. — Jules Coûtant, A. Ségé, Marie Sincère
l-^me ph. Chasles), 276. — Senard, L.-H. Moulin, Labitle (Por-
phyre), Eug. Heil, J.-B. Baillière. 277. — Le roi Alphonse XII.
293. — M"^ Nathalie, duc Jean de Persigny, princesse de Beau-
vau. 319. — Eug. Blaisot, V. Hamille, Caveaux. 32o. — Th.
Hendricks, Crawford, maréchal Serrano, André Maffei, commandant
Trêve. 35 1. — Fr. Lavertujon, Henry Bouley, D' Thévenet.
marquis d'Andelarre, de Clercq, Th. Labrouste, Ardohain. 3 5 2,
— Louis Desprez. 382. — Couailhac, Mohl, Le Ray, le roi Fer-
dinand de Portugal. 383. — Général de Bonnemains, Gachard,
général Bocher, H. Vallée. 384.
Nefftzer. Notice. 76 : II, 11 3.
Neige (La) à Paris. 79 : II, 3 36.
Nelson (Amiral). Son cercueil. 76 : II, 25o.
NÉOLOGISMES. 77 : I, 184.
Nerval (Gérard de). A propos de sa mort. 77 : I, 282. —
81 : I, 120 ; n, 236,
Nesles-la-Reposte (Marne). Ruines féodales. 83 : I, 194.
Neuilly. Fête annuelle de cette ville. 84 : II, 6.
Neutres (Les) en grammaire. 76 : II, 19.
— LXI —
Nevada (M"e). Débute à l'Opéra-Comique. 83 : I, 289. —
Son baptême. 84 : I, i 3 2. — Son mariage. 85 : II, 218.
Ney (Maréchal). Son sosie. 79 : I, 148.
NiBOYET (M™<=). Notice nécrologique. 83 : I, 49.
NicoLiNi. Notice. 76 : II, 3 38.
NisARD (Désiré). Chanson satirique contre lui. 81 : II, 24.
NiTTis (De). Débuts de ce peintre. 81 : II, 134. — Nécrologie,
84 : II, i3o.
NoAiLLES (Duc de). Nécrologie. 85 : I, 326.
NoBLET (M"e). 76 : II, 59.
Noms DE baptême. 78 : II, 3 12.
NoRDENSKiOLD à Paris. 80 : I, 193.
NoRiAC (Jules). Nécrologie. 82 : II, 194.
o
Offenbach. 76: II, 299. — 77 : I' 129. — Sa croix d'offi-
cier. 80 : II, 55. — Sa mort. 204. — Son buste inauguré. 299,
Ollivier (Emile). 77 : I, 227.
Omnibus (Les). 77 : I, 180. — Leur origine. 79 : I, 214.
Oncle ToM(Le véritable). 76 : H, i83.
Opéra (L'J. « Trop d'or! » Réponse de Ch. Garnier. 76 : II,
77. — Nouvelle salle à Londres. 80. — L'Opéra wagnérien de
Bayreuth. 81. — • Ses dénominations à Paris en deux cents ans.
77 : II, 74. — Durée de la représentation de divers opéras.
80 : II, 342.
Opérette (L'). Détails sur son origine. 81 : II, 40.
Opinion (L') publique. 77 : II, 19.
Offert (J.). Elu membre de l'Institut. 81 : I, 184.
Orange (Prince d'j. Notice. 79 : I, 366.
Origines de divers personnages. 76 : II, 3 18.
Orléans (Duc d'). Sa mort. 77 : I, 281.
Orthographe (L'j au palais. 77 : II, 86.
OsTRowsK! (Christiern). Détails biographiques. 82 : II, 44
Othon (Le roi). Sa cour en Grèce, 80 : I, 186.
Ou EST le CHAT? 78 : I, 2 3.
Page (M"»). Note sur son décès. 82 : I, 57.
— LXII —
Pailleron (Ed.). Élu à l'Académie. 82 : II, 324. — Reçu, 84 :
I, 3 3. — Discours sur les prix de vertu. II, 289.
Pain (Olivier). Probabilité de sa mort. 85 : II, i3 5.
Païva (M™'' de). Notes biographiques. 84 : I, 53.
Palais du quai d'Orsay. 76 : II, 343.
Paniers (Les). 77 : II, I2 3.
Pantagruélisme. 76 : II, 278.
Papin (Denis). Un de ses manuscrits. 76 : II, 221.
Paris. Cherté de la vie : 76 : I, 3 i . — Démolitions d'immeu-
bles connus. II, 106. — • Les cimetières. 257. — La butte des
Moulins. 276. — A Passy. 3 16. — Recensement. 77 : I, 3 i.
— La Chaussée d'Antin débaptisée. 120. — La rue du Bac. 79 :
11^ ,,j^. — - Les cris des rues. 80 : II, iii. — Recensement. 82 :
1^ 56. — Documents relatifs au siège. 84:1,214. — Inscriptions
commémoratives. 8 5 : i5i. — Les maisons et les rues (singula-
rités). 168.
Paris (Comte de). Ses origines. 84 : I, 178.
Parnassiculet (Le) contemporain. 76 : I, 373, 377 ; II, 64.
Parnassiens (Les). 76 : I, 372.
Parodies de la Légende des siècles. 77 : I, i56. — De feuille-
tons, par Scholl. 79 : II, 319.
Pasdeloup, Les antiwagnériens à ses concerts populaires. 76 :
IIj 267. — Clôture définitive de ses concerts. 84 : I, 266. —
Festival en son honneur. 339. — Remplacé par Benj. Godard. Il,
216,
Passy (Frédéric) de l'Institut. 77 : I, 96.
Pastiches de Coppée, Leconte de Lisle et C. Mendès. 78 : II,
317, 349.
Patti (M"io a.). Sa fugue. 77 : I, 11 5. — Son procès. II,
^8, — Au théâtre des Nations. 81 : I, i58. — En Amérique.
II, 365. — Son état civil. 83 : II, i i i . — En Amérique. 85 :
I, i83.
Paulus, chanteur comique. 85 : II, 267. •
Pearl (M"^ Cora). 77 : I, 3ii.
Peinture. Tendances industrielles. 78 : I, 56.
Pelleport (Ad.). Notice nécrologique. 81 : I, 171. — Vers à
Hugo. 83 : II, 212.
Pelletan (Eug.). Extrait de son livre Elysée. 77 : II, 26. —
Précepteur de Maurice Sand. 85 : I, 5o.
Pensées. Humboldt. 76 : I, 254. — Laurent-Jan. 77 : II,
— LXIII —
112. — Inédites. 8i : II, 3 i8 ; 82 : I, 92. — Album d'un mi-
•santhrope. 84 : I, i 5 1 . — La reine de Roumanie (Carmen Sylva).
II, 282. — Lord Beaconsfield. 284. — Gendron, 286. — Dic-
tons annamites. 85 : II, 169.
PÉRiER (Casimir). Notice. 76 : II, 11.
Perrin (Emile). Directeur du Théâtre-Français. 76 : I, i5i;
77 : I, 819. — Eloge de Montigny. 80 : I, 167. — Étude sur
la mise en scène. 257. — Lecture sur les portraits de Molière.
83 : II, 265. — Nécrologie. 85 : II, 207.
Pessonneaux (L'abbé). A collaboré à h Marseillaise. Si : II, 48.
Peste (La) de 1720 à Marseille. 79 : I, 170.
Peter (D'). Élu à l'Académie de médecine. 78 : I, 96.
Philelphe (Fr.). 77 : II, 328.
Phonographe. 78 : II, 29.
Phrases célèbres. 77 : II, 295.
Phylloxéra (Le). Un pieux remède. 79 : II, 170.
Pie IX. Sa mort. 78 : I, 84. — Son esprit. 106. — Une de
ses journées, i i 5.
PiÉDAGNEL (Alex.). Réédite H. Moreau. 81 : I, 239. — Article
sur de curieux plagiats, 365. — La Morte, poésie. 85 : I, 176.
En route, poésies. II, 341.
PlERRON (Eug.). 77 : II, 5o.
PiERsoN (M"*^). Débuts à la Comédie-Française. 84 : I, 168.
— Elue sociétaire. 85 : II, 36o.
Pigault-Lebrun. La propriété de ses œuvres. 76 : I, 262. —
Sa descendance. 264.
P1GNATELLI (Princesse), chanteuse de cafés-concerts. 83 : II, 225.
PiLLET (Charles). Commissaire-priseur. 81 : II, 3 00.
PiLS. Notes biographiques. 76 : I, 40.
PiNCHESNE. Poète oublié. 83 : II, 147.
PiNEL (Ph.). Sa statue inaugurée. 84 : II, 102. — Notice. 85 :
II, 33.
Piraterie littéraire en Amérique. 85 : II, 162.
Plagiats. G. Sand et l'Estafette. 80 : I, 3i3. -r- A propos
d'Odette et de Tartuffe. 82 : I, 2 5o. — Sardou accusé par Uchard.
83 : II, 65. — Sainte-Beuve et les plagiats. 88. — A propos de
Théodora (Parodi et Catulle Mendès). 85 : I, 4.
Planche (Gust.). 77 : I, 374.
Planquette. 77 : I, 236.
Plon (Eug.), décoré. 77 : II, 256. — Éditeur. 371.
— LXIV
Plume (La) d'oie. Sa déchéance. 8i : II, 5o.
POÉSIES. 76 : I. A Molière, de L. Paie. 84. — Vers de Ri-
chepin sur Fréd. Lemaître. yS. — Vers sur l'élection de V. Hugo
au Sénat. 75. ■ — Les Frères d'armes. 90, 12 3, i 5 5, 188, 220.
— Parodies de Coppée, 283. — Vers de L. Pâté sur Corneille.
33o. — Description d'un banquet. 348. — Vers de G. Sand.
36o. — La Matinée du faune. 372. — Citations extraites du
Parnassiculet contemporain. 377. ■ — ■ II. Petits vers sur le Louis XI
de Delavigne. 8. — Ballade de N. Martin d'après Simrock. 120.
— Un sonnet de Musset à M™"^ Colet. 122. — Un rondeau de
Monselet. i3 5. — Vers de la baronne de Livernière. i58. —
Sonnet de H. de Bornier. 182. — Chansons de Béranger. 200,
242. — La bosse de V. Hugo. 281. — Ouvert à Arnal. 284. —
N. Martin à Chateaubriand. 290. — Sonnet d'E. Péhant. 3 10.
77 : I. Gazette en vers de N. Martin. 27. — Complainte
Billoir. 5o. — Le poète Baraton. 57. — Vers d'album. 71. —
Cantate sur Auber. 76. — Chansons de Béranger. io5. — Louis
Ulbach poète. 1 i i . — Sonnets de Musset sur Chatterton, i 1 3 . — •
L'opéra en quatrains. i53. — • Une parodie de la Légende des
siècles. I 56. — Couplets de Cinq-Mars. 211. — Poème de Cla-
retie. 268. — Une nuit de noces, 277. — Le grammairien mal-
heureux. 284. — Qiiatrains (Janin et Fournier). 286. — Autres
quatrains. 344. — Vers de Courtat. 359. — II. Quelques ex-
dono. 6. — Un portrait en quatrains. 22. — Vers de la veuve
Gras. 81. — Un monstre lyrique. 95. — Fragments de Beverley.
i5o. — Commandements du chasseur. 159. — Simery. 212. —
Vers de M. Doncieux. 216. — Vers de G. Mathieu. 246. —
Vers de jeunesse de V. Hugo. 278. — Complainte sur Hernani.
325. — Vers de Lamartine à V. Massé. 347. — Billet d'amour
en vers. 364. — Vers incompréhensibles d'Hugo. 365. — Vers
du ministre Lepelletier. 3 68.
78 : I. Portrait en vers de Courbet. 16. — Raspail poète. 53.
— Contes de Nadaud. 54. — L'Assommoir en chansons. 58. —
Vers sur le canon le Châtiment du siège. 61. — Vers à Stanley.
73. — • Scène de Charlemagne, tragédie. 82. — Vers sur Manin.
90. — Strophes de Belmontet. 94. — Les adieux de Bressant. 99.
— Vers de Musset sur la guillotine, et madrigal à M^'"^ A. Bro-
han. io5. — Vers de Rouget de l'Isle. 119. — L'Assommoir de
Belleville. 140. — Satire de du Lorens. i5i. — Un cantique.
i85. — les Gendarmes de Nadaud. 189. — L'emballeur de Ra-
— LXV —
chel. 214. — Dumas fils à Hostein. 21 5. — Chanson politique.
119. — Poésie pharmaceutique. 277. — Le Pape de V, Hugo.
284. — Poésie de Florian sur Voltaire. 294. — Versa Napo-
léon III sur un attentat. 309. — Lettre au Pape. $14. — Vers de
Littré. 326. — Strophes d'Aicard sur Corneille. 3 3o. — Une
nouvelle Marseillaise. 378. — II, Vers à un médecin. 17. —
Vers de Meyret. 26. — L. Veuillot poète. 3o. — Parodie des
Horaces. 34, — Comédies de Béranger. 39. — Vers de l'assassin
Lebiez. 5o. — Courbet peint par Vermersch. 56. — Poème en
vers d'un pied. 62. — Le Pommier. 120. — La Pomme. 122.
— Poésie industrielle. 148. — Un poème de J. Favre. 162,
199. — Vers de Déroulède. 181. — Vers de Vermersch. i83.
— Commandements du chasseur. 184. — Petits vers d'Hugo.
193. — Gounod poète. 2 1 3 . — Vers au baron Taylor. 216. —
Les rois à l'Exposition. 307. — Dédicaces diverses de Janin. 3 10.
— Parodies de Coppée, 'Leconte de Lisle et Mendès. 3 17, 349.
— Vers d'Ausone, de Chancel. 344.
79 : I. Vers d'A. Corneille imités dans le Cid. 28. — Vers de
Méry sur l'ail. 252. — Ch. Garnier, 3x5. — Th. Gautier accep-
tant à dîner. 382. — II. H. Martin. 54. — Cantiques. i53. —
Ch. Read. 173, 222. — Vers d'album. 2o3. — Un suicide,
2 2 3. — Vers de table d'hôte de V. Hugo. 234. — X. Marmier.
291. — Ch. Garnier. 338. — Vache. 339. — J.-B. Rozier,
35o. — Pour jeunes filles. 355. — Vers inédits ou oubliés. 366.
— Une église qui parle en vers. 368.
80 : I. Poésies d'Ecoffey. 3o. — H. de Bornier à Cl. Miroy.
58. — Gérard de Nerval. 112. — Epître de Cassagnac père.
II 3. — Ed. Munier. 126. — Hugo inédit. i5 2. — Lorgeril
(De). 204. — H. Regnault. 206. — Idylle de V. Hugo. 254. —
Histoire de Joseph en cantiques. 343. — Un directeur de théâtre.
38i. — II. A. Le Gallois. 60. — Le Télégraphe, poème d'Hugo.
119. — Le ténor Roger. 122. — A. de Musset. 1 35. — Sonnet
à Philoméla. 243. — Cantique. 243. — Vers attribués à Mo-
lière. 2 5o. — Epître à Bossuet. 285. — Epigramme au même.
288. — Le poète Buttet. 3i5. — Louise Michel poète. 357.
81 : I. Commandements du maire. I, 24. — Pierre Dupont à
V. Hugo. 56. — Rochefort à Béranger. i i 3. — Sonnet de Mu-
surus-Bey à V. Hugo. i3 5. — Poésies diverses d'A. de Chàtillon.
216. — Vermersch sur E. de Girardin. 3oi. — Léon Masson à
M"e Krauss. 3 3 3. — Strophes de Louis Bouilhet. 334. — Vers
— LXVI —
de Louise Colet. 343. — II. Chanson des Turcos. 116. — Vers
de Musset. 141. — Stroplies de Monselet sur le théâtre Cluny.
144. — Vers sur Barra. 167, 16S. — Vers sur la naissance du
comte de Chambord. 172. — Chanteclair de G. Mathieu. 177.
— Crémieux poète. 204. — Poème de Grandmougin. 210. —
Vers de Vermersch. 21 5. — Vers de Gill. 229. — Ode d'A.
Silvestre. 247. — Vers de Blémont sur Gill. 267. — Nouvelle
chanson populaire. 307.
82 : I. Vers de V, Sebapolis. 20. — Sonnet sur l'absinthe. 22. —
Un sonnet par mois (le i 5). 2 3. — Sur un album. 5 3. — Gozlan
à M^'c Page. 58. — Zola poète. 75. — Ponsard parodié. 80. —
Sonnets parnassiens. 84. — Balzac et Louis Blanc poètes. 117.
• — Vers de Berryer. 186. — Oratorio par Laboulaye. 2o5. —
Fable de Bérard. 21 5. — Le bigame Perrot. 246. — ■ Conte [la
Fille et le Cheval). 2 52. — Quatrains de Chauvelin. 314. — Vers
"de Guizot sur le Joseph de Méhul. 328. — L'alphabet en vers.
342. — II. Sonnet de l'abbé de Laffemas. i5. — De Jean Lor-
rain. 16. — Poésie capillaire. 54. — Carnot poète. i36. — Vers
de Dumas fils. 140. — Deshoullières. iSç. — Sonnets de Henri
Becque et de Haguet. 221, 222. — Vers de Clovis Hugues. 239.
— Chanson du bonnet de coton. 249. — Petits vers. 274. —
Vers impossibles. 281. — Sonnet de A. Huré. 285.
83 : I. Rollinat. i3. — Louis Blanc. 77. — Strophes attri-
buées à Molière. 78. — Sully Prudhomme. 91. — Vers d'album.
io3. — Tony Révillon. io5. — G.Roger. 106. — Paul Arène.
107. — Sonnets d'Octave Lacroix. 114. — Badinage en vers du
même. i5 3. — Sully Prudhomme. i56. — Fable de Du Puget.
168. — Chant de guerre anarchiste. 175. — Vers sur le livre
des voyageurs à Montaiguillon. 197, 283. — Aug, Barbier. 232.
— Voyage en vers par Nadaud. 243. — Veuillot poète. 248. —
Enigme. 2 5o. — Le Salon. 273. — Vers de Th. de Banville sur
le Charivari. 283. — Aug. Barbier. 296. — La Jument morte.
3 10. — Petits vers. 3 3 2. — Vers d'Hugo adaptés à une réclame.
340. — Coppée au.K Hollandais. 359. — Louise Michel. 376. —
II. Sonnets de Vermersch. 38. — De Bornier aux Hongrois. 45.
— Louise Michel. 54. — Dupin aîné chansonné. 55. — Allocu-
tion en vers de M. Chantavoine à une distribution de prix. 75, —
Pinchesne. 147. — Vers d'album. 180. — Télégramme en vers
de Hugo. 211. — Pelleport à Hugo. 212. — Chanson d'au-
tomne. 2 5o. — Le Mort joyeux, sonnet de Huré. 2 52. — La
— LXVII —
langue poétique. 273. — Dorchain (inédit). 2 83. — Quatrain sur
l'impératrice Eugénie. 3 18. — Vers sur Dumas père. 3 3 7.
84 : I. Ph. Bouvier. 9. — Clovis Hugues. 11. — Sonnet de
L. Pâté sur Molière. 73. — E. Déborde au banquet Condorcet.
^5. — La vente de Manet. 94. — Dumas fils sur Marguerite
Duplessis. I i6. — M. Rouher poète. 1 38. — Le$ Amours blessés.
142. — Chanson normande. i5o. — Champsaur. 210. — Ho-
mard à la Coppée. 246. — Sonnet de Soulary. 3 3o. — Vers sur
le général Margueritte. 3 3 3. — Albert Lambert. 372. — Arnal.
376. — II. Les Dix-sept, complainte. i3. — Hugo sur les bal-
lons. Il 5. — Les Emaux bressans. 120. — Stapleaux à Hugo.
167. — Baronne d'Ottenfels. 168. — Prières laïques. 180. —
Le Sacrifice d'Abraham, cantate de Clareiie. i85. — Delavigne
(Casimir). 204. — Strophes de Corneille. 206. — Vers sur le P.
Hyacinthe attribués à Richepin. 214. — Un Due/ par Barthélémy.
21 5. — Stances sur Corneille. 253. — Sully Prudhomme à
Mistral. 276. — Samson. 3o5. — Une ancienne oraison. 314.
— A un adoiateur de Sarah Bernhardt. 319.
85 : I. Petits vers sur les affaires Ballerich et Clovis Hugues.
53. — Pièces extraites du catalogue de la vente de Monselet. 68.
— Sonnets de Coppée et du colonel Roudaire. 87. — J. Vallès
poète. 106, 180. — ■ Pièces devers en l'honneur des quatre-vingt-
irois ans de V. Hugo. 139, 211. — La Mor^e, de Piédagnel. 176.
— Le D'' Camuset. 184. — Sonnet à Musset. 243. — Amour
et Revolver. 244. — Leconte de Lisle à Victor Hugo. 298. —
La ville d'Yvetot par Victor Hugo. 299. — Primeurs par Pieda-
gnel. 342. — Une Marchande de pommes de terre frites. 347. —
Vers de Pailleron sur un album. 382. — II. Sonnet sur le Festin
de Pierre. 17. — L'ambition d'un taupier (prose et vers). 18. —
Petits \ers sur G. Ohnet. 54. — Préface en vers par Jules Bobil-
lot. 57. — Un sonnet de V. Hugo. 92. — Vers de Coppée à
Petœfi. 102. — Le Chat botté de Gill. 120. — Le Vieux Quartier
latin de Lepère. 145, 182. — Vers de Crémieux. i52. — Vers
inédits de Janin. 269. — Périphrases poétiques. 314. — Le Strapon-
tin (sonnet). 3i5. — Vers du capitaine Borelli, lauréat de l'Acadé-
mie française. 326. — Vers d'Alex. Dumas fils. 337. — Fonta-
rabie, par A. Piédagnel. 341. — Vers de Truffier sur la Phèdre
de Pradon. 366. — Vers de Coppée à M"° Weber. 371. —
Epigramme de Sénecé. 372. — Quatrain de Rochefort. 379. —
Le dernier vers d'Hugo. 379. — Quatrain d'Hugo. 382.
— LXVIII —
Police (La). 77 : II, 258.
PoMARÉ (La Reine). 77 : II, 272.
PoMEREu. L'hôtel de ce nom. 76 : I, 274.
Pomme (La) de terre. 79 : I, 279, 3i3.
Poncifs dramatiques. 79 : II, 357. — 80 : I, 122.
Pons (J.-A.). Notice nécrologique. 84 : II, 68.
! Ponsard, librettiste. 85 : II, 342.
PoREL, nommé directeur de l'Odéon. 85 : I, 6.
Pornographie. 85 : II, i3 2.
Portraits du siècle (Exposition). 83 : I, 304; 85 : I, 307.
Poste (La) en Angleterre. 77 : II, 168.
Pothuau (Amiral). Nécrologie. 82 : II, 196.
Poulot (Denis). 77 : I, 161.
Pradel (E. de), pensionné du ministère. 79 : I, 87.
Praslin (Duc de). Son autopsie. 78 : II, 324.
Préault. Son esprit. 79 : I, 34.
Prémaray (J. de). Sa susceptibilité. 78 : I, 122.
Premières (Les grandes). 77 : II, 3 18.
Prénoms. Ceux qu'on ne peut prendre. 82 : II, 86.
Prévost-Paradol. Notes biographiques. 76 : I, 118.
Prières. Jésus-Christ et Mahomet réconciliés. 77 : II, 59.
Priola (M'i"). Sa mort. 76 : II, 271.
Prix. Les prix de Rome. 77 : I, 347. — Distribution des prix,
dans divers lycées. 83 : II, 73.
Proust (Antonin). Rapport sur l'Opéra. 78 : II, 332.
Proverbes turcs. 77 : I, 7. — Russes. II, 22 3.
Province. La vie habituelle. 78 : II, 3i5.
Provost-Ponsin (M""^), de la Comédie-Française, démissionnaire.
80 : II, 372. — Son décès. 85 : II, i38, i83.
Prudhomme (Monsieur). Origine de ce personnage. 76 : II, 186.
— Un mot célèbre. 82 : II, 21 5.
Pschutt (Le). 83 : I, 81.
Pseudonymes. 76 : I, 2 i 5, 216 ; II, 159,
Pyat (Félix). Discussions avec les théâtres. 82 : I, 291.
Quatrains. 77 : I, 1 53, 286, 344 ; II, 22.
QUICHERAT. 77 : II, 12 3.
LXIX —
QuiNET (E.). 76 : I, 3o6. — Et la Marstillaise. 78 : I, 5 2. —
Une préface nouvelle. 221.
Quinzaine (La). Tous les articles publiés sous cette rubrique
figurent à leur rang dans le présent Index.
Rachel (M'i<=). 76 : I, 37. — Sa famille. 77 : I, 48. — Ses-
lettres, 862 ; II, 39. — Vers de son emballeur. 78 : I, 21 3. —
Sa prétendue conversion, 79 : I, 3 56. — En Amérique. II, i.
— Lettres diverses. 3, 4, 5, 190. — 80 : I, 264; II, 36, 100, 272,
304. — Recettes en Amérique. 81 : I, i I. — Lettres diverses.
II, 137, 198, 199. — Le volume Racliel ((''après sa correspon-
dance, de G. d'Heylli. 82 : I, 294. — Lettre à Rebecca. 295.
— Anecdotes par Sarcey. II, 17. — Lettre à un commissaire royal
près le Théâtre-Français. 85. — Rachel et Samson. 117. — Rela-
tions avec Trimalcion. 263. — Date de sa naissance. 83 : I,
154. — Lettres inédites. II, 219. — Un livre d'Ars. Houssaye à
propos d'elle. 84 : I, 195. — Sa statue par Clésinger, à l'Odéon,
II, i55. — Jugée par la Ristori. 25o.
Racine. Ses anniversaires. 76 : I, 36.
Radical. Acceptions de ce mot. 77 : II, 279.
Ramazan (Le], Curieux détails. 81 : II, 148.
Randoux. 77 : II, 1 5 3.
Rapetti (Comte). Nécrologie. 85 : II, 65,
Raspail. Notice. 76 : I, 172. — 78 : I, 20. — Poète. 53. —
Son testament. 266, — Sa bibliothèque, 80 : I, 42,
Rattazzi (M'"''). Voir Solms.
RÉBUS. Divers exemples. 81 : II, 9, i5o.
RÉCAMiER (M""'), Son portrait par M^^ d'Agoult. 77 : II, 35.
Recensement. Paris et l'Allemagne. 77 : I, 3i.
Recettes THÉÂTRALES. 76 : l, 3o8; II, 9, 76. — 77 : I, 12,
63, 176. — 78 : II, 294. — 79 : II, 63. — 84 : I, 122 ; II,
i55. — Un truc de directeur. 8 5 : I, 207. — Recettes de l'année.
II, 58.
RÉCLAMES diverses. 76 : I, 265. — L'homme-femme. 3 18. •
Réclame de Balzac pour lui-même, II, 61, — Un concert de
Faure. 314. — Diverses. 77 : I, 172, — 78 : I, 124, 368; II.
32, 147, 223, 255, 346. — A la folie. 79 : I, 319, — La
— LXX —
sécurité des maris. II, 219. — Le chocolat. 221. — Un phil-
tre de jeunesse. 341. — Le libraire Liseux, 80 : I, 181. — Une
affiche théâtrale. 182. — Diverses. II, 216. — Prospectus en
vers. 81 : I, 54. — Annonce d'un pharmacien. 287. — L'eau
de Vernet, 840. — Un baladin montrant des reliques. 38o. —
Réclame capillaire. II, 5;. — Eaux et remèdes divers. 114. —
Réclame du dernier siècle. i85. — Réclame d'un peintre archi-
tecte. 82 : I, 3 12. — Le roman-réclame. II, 147. — Le com-
ble de la réclame. 186. — Sur la réclame. 83 : II, 42, — Une
réclame américaine. 84 : I, 478. — L'extrait capillaire, II, 22.
— Une annonce de roman. 85 : I, 210. — L'Edozone ou cein-
ture de pudeur. II, 214,
Rectification. M. Thénard à propos d'un vers célèbre. 84 : I,
J47-,
RÉGNIER, de la Comédie-Française. Son décès. 85 : I, 249. —
Notice biographique et nécrologique. 257. — Lettre de Coquelin
sur sa personne et son enseignement. 2 83. — Lettre de Régnier
sur divers et sur lui-même. II, 9.
Reichemberg (M"°), de la Comédie-Française. — Ses prétendus
mariages. 77 : I, 3 5 2.
^ Reines (Les) collectionneuses. 76 : II, 319.
Renan (Ernest). Ses origines. 77 : I, 3. — Sa famille. 79 : I,
234. — • Sa croix d'officier. 80 : II, 54. — Anecdote sur sa sœur.
83 : I, 75. — Aversion pour les omnibus. 277. — Lettres à
propos de son voyage en Bretagne. 84 : II, 178. — Reçoit
M. de Lesseps à l'Académie. 85 : I, 228. — Discours dans un
ianquet à Quimper. II, i i5. — Son Prêtre de Néini. 290, 307.
Renard (Capitaine). Trouve la direction des ballons. 84 : II,
114, 143.
Renaudot. Projet de statue à sa mémoire, 83 : II, 224.
Repas. Heures diverses. 80 : I, 279.
Rességuier (Comte). Tué à tort par Vapereau. Vers à ce sujet.
81 : I, 157.
Reszké (M'i^de). Son mariage. 85 : II, i83.
Retz (Cardinal de). Son orthographe. 78 : I, 157.
Revendiquomanie (La). 76 : I, 210.
Reverchon. 77 : II, 121.
Revue militaire. 79 : II, 63.
Richard (M'^^), de l'Opéra. 77 : II, 270.
Richard (Georges). 77 : II, 179.
— LXXI —
Richard (Jacques). Ses poésies. 79 : I, 6 1, 90, 12 3, 188. —
Notice. 90.
Richelieu (Cardinal de). Tombeau de sa famille. 79 : I, 172.
— Son crâne. 84 : II, 16.
RiCHEPiN. Joue lui-même Nana Sahib. 84 ; I, 5. — Les Blas-
phèmes. 289. — Son drame de Macbeth. 399. — Querelle avec le
père Hyacinthe. Il, 180, 21 3.
RicoRD (D""). Son épiiaphe. 82 : II, 278.
RiQUER (M^^<= Edile), de la Comédie-Française. Notice à propos
de sa retraite. 84 : II, i i.
RiSTORi (M™e). 76 : II, 175. — Aux Italiens dans Mac6e//i.
84 : II, 239. — Son opinion sur Rachel et sur Sarah Bernhardt.
249.
RivAROL (Le) de 1842. 82 : II, 208.
Rivière (Commandant). Sa mort. 83 : I, 32 2. — Sa dernière
page. 3 5o.
Rivière. Toast de ce député à Rabelais. 82 : II, 62.
Robespierre, auteur d'un madrigal. 81 : II, 283.
Robin (D'^). A propos de ses funérailles. 85 : II, 290.
R0CHEFORT (Henri). 76 : î, i3 ; H, 343.— Sonnet à la Vierge.
79 : I, 217. — Retour à Paris. 80 : II, 36. — Rencontre Gam-
betta. 82 : I, 14.
Roger. Mémoires de ce ténor. 80 : II, 42, 122. — Son tona-
beau. 82 : II, 29.
Roger (Charles). Nécrologie. 85 : I, 3 2 5.
RoLLEAU (L'abbé de). 77 : II, 187.
RoLLiN (Oscar). Notice nécrologique. 81 : II, 3 5.
ROLLiNAT. Ses poésies. 82 : II, 3o6. — 8 3 : I, i3, 60.
Ronsard. Son troisième centenaire. 85 : II, 3 2.
Rosières (Les). 79 : I, 68.
Rossand, fabuliste. 82 : II, 121.
Rossi (Ernesto). Joue le Cid aux Français. 76 : I, 38.
RossiNi. Prix fondé par lui. 78 : I, 211.
Rouget de l'Isle. Légitimiste. 76 : II, 60. — Poète. 78 : I,
118. — Sa première statue. 82 : II, 38, 71. — Lettre à Berlioz.
73. — Lettre de Voiart sur sa mort. 75. — Sa deuxième statue
et son acte de naissance. 134. — Poète léger. 270.
RouLET (Le père), prédicateur naturaliste. 79 : I, 3 08.
Rousseau (J.-J.). Sa mort. 83 : II, 2 5. — Nouvelle édition
de la Nouvelle Héloïse. 184.
— LXXII —
RoussEiL (M'''^). Singulière aventure. 76 : II, 266. — 78 : I,
210. — Traductrice de Virgile. 82 : II, 245. — Son drame
Elza. 83 : II, 340. — Saisie judiciairement et lettre à ce sujet.
84 : II, 2 10.
RouviER (Maurice). Son procès. 76 : II, 63.
Royalisme. Un certificat officiel. 84 : I, 1 5.
RuBENs. Son centenaire. 77 : II, i58.
RuTE (M'"e de). Voir Solms.
Satnt-Albin (Ph. de). Notice. 79 : II, 296. — Son testament.
80 : I, ii5.
Saint-Antoine, colonel. 80 : I, 62.
Sainte-Beuve. Ses Cahiers. 76 : I, 277. — Divers portraits lit-
téraires empruntés aux Cahiers. 3oi. — Lettre à N. Martin. 77 :
II, 25i. — Son avis sur l'orthographe. 79 : I, 274. — Sa vie
intime par Pons. II, i3, 42, et par Nicolardot. 83 : I, 261.
Saint-Georges (Marquis de). Ses cheveux, 77 : I, 21.
Saint-Marc-Girardin. Anecdote. 80 : I, 169.
Saint-René-Taillandier. 77 : I, 261.
Saint-Saens. 77 : I, 143. — Membre de l'Institut. 8 1 : I,
1 53. — Jugé par Catulle Mendès. 82 : II, 23.
Saint-Victor (Paul de). Sa mort. 81 : II, 11. — Comparé à
Th. Gautier. 45. — Républicain. 83. — Son tombeau. 82 : II,
21.
Salis (Rodolphe), directeur du Chat noir et candidat municipal
et politique. 84 : I, 258.
Salla (M™"). Détails biographiques. 82 : I, 240, — Son ma-
riage. 83 : I, 89.
Salon (Le). Salon annuel. 76 : I, 25 i, — le Santon de Gé-
rôme. 3 10. — Les portraits. 367. — Salon annuel. 77 : I, 257,
292, 323. — Le tableau de Détaille. 342. — Salon annuel. 78 :
I, 3 56. — 79 : 1) 326. — 80 : I, 259. — Les récompenses.
325. — Recettes. II, 3i. — Règlement nouveau. 36o. — Salon
annuel, ouverture. 81 : I, 276. — Clôture et bilan. 36 1. — Sa-
lon annuel. 82 : I, 233, 264. — Son bilan. 365. — Salon an-
nuel, 83 : I, 263, — Le Salon en vers. 273. — Bilan. 371. —
Salon triennal, II, 172. — Bilan. 343. — Salon annuel. 84 : I,
— I.XXIII •^-
267. — Statistique de ce Salon. 326. • — ■ Prix du Salon. 383. — •
Origine du mot « salonnier ». II, 147. — ■ Salon annuel. 85 : I,
267. — • La médaille d'honneur. 345.
Salvayre. 77 : I, 236.
Samary (M"" Jeanne\ de la Comédie-Française. 77 : II, 3 2.
Samson. Son tombeau. 80 : I, 3 20.
Sand (George;. Notice nécrologique. 76 . I, 3 3 8. — Sa gé-
néalogie et sa famille. 3 56. — L'éducation de sa fille. 357. ■ —
Poète. 36(). — Théâtre inédit. II, 10. — Mauprat. 77 : I, 237.
— Le Marquis de Vilkiner. 3 3o. — Relations avec Napoléon III.
II, 265. — François le Champi. 337. — Première rencontre
avec Chopin. 79 : 1, 1 58. — • Sa correspondance. 81 : I, 2,
39, 154. — Son état civil. 53. — Sa correspondance. 82 : I,
3oo. — Relations avec Musset. II, 98. — Lettres à Flaubert.
83 : I, 179. — Mise en cause à propos d'A. Dumas fils. 84 : I,
io3. — Sa statue. II, 97, 109. — Complainte composée par
elle. I I o.
Sandeau (Jules). Sa mort. 83 : I, 239. — Son mariage, 85 :
I, 275. — Mort de sa veuve. 281.
Saphira (D''), auteur d'un prétendu manuscrit du Nouveau Tes-
tament. 84 : I, 206.
Sarcey (P.). 76 : I, 54, 82, 104, 24S ; II, 20, 55, 90, 168.
— 77 : II, 25, 3 II. — Conférencier. 79 : I, 82. — Querelles
avec la Comédie-Française. 81 : I, 139. — 83 : I, 2 58. —
Suit l'Odéon en Hollande. 3 56. — Opéré de la cataracte. 84 :
1, 368.
Sardou père, auteur dramatique. 82 ; I, 49.
Sardou (V.). 76 : 1, 7 ; II, 72. — 77 : I, 42, 44, 321 ; II,
235, 3o3. — 78 : I, 246. — Reçu à l'Académie. 289. — Nos
Intimes. II, 8. — Daniel Rachat. 80 : I, 97. — Plagiaire. 227.
— Cinquantenaire de son père. II, 129. — La paternité d'Ode»e.
81 : II, 355. — 83 : II, 65. — Plagiaire. 85 : I, 3i6.
Sauzet (P.). Notice. 76 : II, 45.
Savan (Michel'. Ses quatrains politiques 79 ; II, 201.
Say (Léon), ambassadeur. 80 : I, 2 58. — Président du Sénat.
289. — Notice. 290.
Scandale (Un grand . 76 : II, 357.
ScHAH (Le) de Perse. 78 : I, 375. — Anecdotes. Il, 18. —
Ses mémoires. 80 : I, 5 1 .
Scheffer Ary). 77 : II, 3 3o.
/
— LXXIV —
ScHEFFER (Ch.). Elu à l'Institut. 78 : II, 324.
ScHEFFER (Henri). 77 : II, 33 i. — Sa famille. 79 : I, 235.
Schneider (M'*''). Son portrait par le Monsieur de l'orchestre.
76 : I, 20. — Son mariage. 81 : II, 226.
ScuŒLCHER. Don de ses gravures à la bibliothèque de l'École
des Beaux-Arts. 84 : I, 214.
ScHOLL (A.). Critique Zola. 79 : I, 21 5.
ScHUMANN. Son jugement sur Us Huguenots de Meyerbeer. 77 :
I, 272.
Scribe (Eug.). 76 : II, 263, 349. — Histoire d'emprunteur.
79 : II, 210.
Seine (La). Ses crues à diverses époques. 76 : I, 177.
SÉMELAiGNE (D''), auteur d'une étude sur le sommeil pathologi-
que. 85 : II, 24.
Senard. Refuse la croix. 76 : II, 5 1.
SÉNAT. Citations latines dans quelques discours. 76 : II, i3i,
192. — Elections de Wurtz et de Berthelot. 81 : H, 63. —
Elections de janvier. 82 : I, i.
Serpent de mer (Le). 83 : II, 87.
Serpette. Jugement porté sur ce compositeur dans un rapport
officiel : 76 : I, 4 2.
Serrano (Comte). Annulation de son mariage. 85 : II, 134,
209.
Seurre. Lettre à propos de son Napoléon de la colonne Ven-
dôme. 76 : I, 47.
SÉVERINE (M'"<=). Epouse le D^ Guébhard. 85 : II, 349.
Shelley. 77 : II, 88, io3.
Siège de Paris. Documents relatifs. 84 : I, 12,
Sifflet (Le) au théâtre. 85 : I, 370.
Signatures illisibles. 85 : II, 242.
SiLVESTRE (Th.). Notice. 76 : I, 366; II, 17.
SiMERY (Jean). 77 : II, 212.
Simon (Jules). Reçu à l'Académie. 76 : I, 3 52. — Premier
ministre, II, 357. — 77 : I, 2 9o;II,2 00.
SiMROCK (Karl). 76 : II, i 19.
Skating-Ring (Le). 76 : I, 279.
SoiToux, statuaire. 78 : I, 180.
SoLMS (M'"'' de). 77 : I, 200. Voir aussi S/oc<; (Baron).
Sonnets. Extraits de l'Almanach fantaisiste d'Alexis Martin.
— LXXV —
82 :I, 23, 86, 154, 219, 278, 344; 11, 16, 94, i53, 220»
284, 339.
SoRBONNE (La). Sa reconstruction. 80 : 11, 109. — A propos
delà pose de la première pierre. 85 : 1, 16.
SoREZi (Carlo). 77 : I, 340.
SouLiÉ (Frédéric). A prévu la littérature naturaliste. 82 : I, 18.
Spiritisme. 76 : 11, 246.
Staël ; M'>'c de). Sa mort. 85 : II, 3 10.
Stanley à Paris. 78 : I, 71.
Statistique. Les ménages. 79 : I, 282.
Statues. Le monument de P.-L. Courier. 76 : II, 54. — His-
toire du Mercure enlevant Psyché, des Tuileries. 121. — Statues
de l'amiral Renaudin, Flaubert, Barra, Sauvage, amiral Perret.
81 : II, 161. — Une statue de Diderot. 276. — Statues de Ma-
riette-Bey. 82 : II, 38. — Rouget de l'isle. 38, 71, 134. — Ra-
belais. 55. — Carnot. i3 5. — Renaudot. 83 : 11, 224. — Alex.
Dumas. 257. — Gambetta. 84 : I, 225. — Général Margueritte.
333. — Diderot. Il, 67. — G. Sand. 67. — Pinel. 102. — La
Rachel de Clésinger. i55. — Fresnel. 164. — Beaurepaire. 166.
— Statues et feuilles de vigne. 246. — A propos d'une statue à
Eust. de Saint-Pierre. 328. — Ph. Pinel. 85 : II, 33. — Vol-
taire. 37. — Béranger et l'abbé Grégoire. 38. — Lamartine. 104.
Stendhal. Réflexions inédites. 82 : II, 342.
Stern (Daniel). Sa mort. 76 : 1, 147. — Ses mémoires. 77 :
II, 33.
Stock (Baron). Autobiographie. 83 : I, 19. Voir Solms.
Strauss (Johann), chef d'orchestre. 84 : II, 25 i.
Subventions théâtrales. 79 : I, 378.
Suicides. 77 : II, 3 1 .
Sully-Prudhomme. Peint par lui-même. 82 : I, 4. — Reçu à
l'Académie. 161. — Vers inédits. 83 : I, i 56.
Sultans (Qiielques). 76 : I, 342.
SuppÉ. Aventure électorale. 79 : II, 59.
Surin (Dom). Son testament. 79 : II, 248.
Taglioni (M™*). Ses mémoires. 84 H, 8.
Taine à l'Institut. 78 : II, 289.
— LXXVI —
•Talabot (Paulin). Nécrologie. 85 : I, i6 5.
Tallandieba (M"e). Notice. 78 :I, 3Ji.
Talleyrand. Ses treize serments. 79 : II, 822. — Ses Mémoi-
res. 81 : II, 37. • — A table. 212.
Talma. Lieu de sa naissance. 80 : II, 21 5.
Tambours (Les). Leur suppression. 76 : II, 53. — Le tambour
japonais. 87. — Leur résurrection. 82 : II, 5i.
Taquin (Jeu du). 80 : II, 58, 87.
Tartufe. Différentes étymologies de ce personnage. 76 : I, 2 5o.
Taxil (Léo). Sa conversion et ses suites. 85 : II, 61, 81.
Taylor (Baron). 78 : II, 21 5. — Reçoit le prince de Bis-
mark. 79 : II, 169. — Son tombeau inauguré 84 : I, 314.
Tcheng-Ki-Tong (Générai). Ouvrages sur la Chine. 84 : I,
353. — 85 : II, 243.
Télégraphe (Le). 78 : II, i53.
TÉLÉPHONE (Le). 78 : II, i53.
Tessandier (M"''). Notice. 80 : II, 273.
Testaments. Marquis de Chasseloup-Laubat. 76 : II, 3. —
Pierre Lebrun. 34. — M™'= de Boissy. 41. — Guizot. 65. — -
Montalembert. io3. — Pierre le Grand. 245. — Montalem-
bert. 77 : I, 34. — D'un modèle. 91. — Maréchal Vail-
lant. 299. — Testaments étranges. II, i5, 23. — Raspail. 78 :
I, 266. — Duc de Broglie. 79 : II, 36. — Cousin. 122. —
Dom Surin. 248. — Ph. de Saint-Albin. 80 : I, i i 5. — Curieux
testament d'un médecin. 84 : I, 373. — Testament littéraire de
V. Hugo. 85 : II, 43. — Testamenfde l'amiral Courbet. i36.
— Du docteur Robin. 291.
THEATRES. — Ambigu. 77 : I. Jiislice. 141. — l'Expiation.
334. —A/ma. 335. — \\. la Tour de Nesle. 180.
78 : Uni Cause célèbre. 14.
79 : I. l'Assommoir, 5o.
80 : I. Turenne. 80. — Robert Macaire. 2 2 3. — les Mou-
chards. 383. — II. Diana. 256. — Rose Michel. 357.
81 : I. Nana. 66. — II. l'Assomnujir. 182. — M"'' Massin
dans Nana. 245. — le Petit Jacques. 3 10.
82 : I. La Marchande des quatre saisons. 122. — Jack Tem-
pête. 190. — Soo*^ représentation delà Vie de Bohème. 276. —
II. Les Mères ennemies. 3 10.
83 : I. La Glu. 47. — L'As de trèfle. 176. — II. Les Deux
Orphelines. 241. — Pot-Bouille. 36 5.
— LXXVII
84 : T. La Jeunesse du roi Henri. 89. — L'As de trèfle. 166.
— Carnot. 275. — Les Trois Devins. 364. — II. Un Drame au
fond de la mer. 140. — Fualdès. 266. - — La Fille du diable.
365.
85:1. L'Homnu de peine, i 10. — En grève. 198. — La
Closerie des Genêts. 240, 280. — Louis XVI et Marie-Antoinette.
3o3. — II. Pierre Pascal. 77. — Une Cause célèbre. 174. — Le
Roi de l'argent. 3o3. — Flore de Frileuse. 364.
Anvers (Théâtre d'). 84 : I. Pedro de Zalamea, de Benj. Go-
dard. 86. .
Arts (Théâtre des). 79 : I. Le Petit Ludovic. 268.
Athénée. 78 : I. La Revue. 58,
79 : I. Lequel ? 268.
80 : I. Bric à brac. 123. — les Dindons de la farce. 32o. —
H. La Goguette. 178. — L'Article 7. 3o8.
81 : I. Les Noces d'argent. 1 59.
82 : I. Le L.apin. 12. — Le Réveil de Vénus. 363.
Beaumarchais. 79 : 1. Le Droit du seigneur. 270.
80 : I. La Girouette. i55. — Madeleine-Bastille, revue. 3o8.
84 : H. La Proie. 207. — Boislaurier. 235.
85 : I. Jean Cévenol. 80. — II. L'Assiette au beurre, revue.
333.
BouFFES-DU-NoRD. 82 1 I. Nadine. 261.
BouFFES-"ARi-^irN5. 77 : I. Les Trois Margot. 93. — 11. Ma-
dame l'Archiduc. i54.
78 : 11. La Grande-Duchesse. 278.
79 : 1. La Marocaine, i 1 .
80 : I. Fleur de thé. 3 5. — Les Mousquetaires au couvent. 184.
82 : I. Coquelicot. 147. — Gillette de Narbonne. 3i i.
83 : \\\. Madame Boniface. 241.
84 : I. La Dormeuse éveillée. 8. — Madanie Favart. 167. —
II. le Chevalier Mignon. 242. — Le Diable au corps. 363.
85 : I. Gaspari directeur. 54. — Les Cent Vierges. 80. — Per-
venche. 198. — 11. M'"" Ugalde diiectrice. 218. — La Béar-
naise. 363.
Cercle artistique (Théâtre du]. 82 : 11. Revue de l'année.
364.
Cercle de la presse (Théâtre du). 81 : I. La Revue pornogra-
phique. 18.
Chateau-d'Eau. 78 : II. Les Clievau.x du Carrousel. 280.
— LXXVIII —
- 80 : I. la Convention nationale. 80. — Le Puits des quatre
chemins. 2 5 2. — Si j'étais Roi. 3 52. — Le Bijou perdu; la Pou-
pée de Nuremberg. 384. — II. Martha. 3i. — La Fée des
Bruyères. 3 2. — La Fanchonnette. 63. — Le Cardinal Dubois.
143. — Bug Jargal. 309. — L'Ouvrier du faubourg Saint-An-
toine. 372.
81 : I. Exploitation lyrique (direction Millet). 288. — II. Ca-
therine la bâtarde. 145. — Malheur aux pauvres. 209. — La
San Felice. 3i 1. — Casse-Museau. 372.
82 : I. Le Capitaine Xaintrailles. i2 3. — Pierre Vau.v. 147.
— II. Simon ou l'Enfant trouvé. 278.
83 : II. Devient théâtre lyrique. 239. (Voir Théâtre Lyrique.)
84 : I. La Traviata. 5o. — Roman d'un jour. il^. — Lucia
di Lamermoor. 167. — L'Opéra populaire ferme ses portes. 23 1 .
— Les Martyrs. 33 1. — II. £^e/i/ie Marcel. 240, 269. — Fer-
meture définitive du théâtre. 269.
85 : I. Le Ronwn d'Elise, les Français au Tonkin. 107. — La
Sang-brùlé. 271. — II. La Mille et deuxième Nuit. 22. — Caïn.
267.
Chatelet. 77 : II. Rothomago. 269.
80 : I. Les Fugitifs. 122. — tes Pilules du diable. 224. —
II. Michel Strogoff. 307, 3 52.
81 : II. les Mille et une Nuits. 371.
82 : II. Bilan delà direction Rochard. 106. — Madame Thé-
rèse. 200.
83 : II. Peau d'âne. 81.
84 : I. Le Tour du monde. 167.— II. La Poule aux aufs d'or.
85 : 1. Le Mariage au tambour. 199. — L'Assommoir. 365. —
II. Coco fêlé. 2o3.
Cirque olympique. 80 : II. Ce que coûte la troupe, i i 5.
Cluny. 77 : II. Trente ans ou la Vie d'un joueur. 148.
80 : I. Les Crochets du père Martin. 82. — Le Marchand de
son honneur. 252. — II. Les Rosières de Meudon. 96.
81 : II. Les Braconniers. 144. — Histoire de ce théâtre. 186.
82 : I. I i5 rue Pigalie. 243.
85 : I. Changements dans la direction. 54. — II. Mon Oncle.
2o5,
Comédie-Française. 76 : 1. Départ de M-"» A. Tlessy. 19. —
Les anniversaires de Molière, de Corneille et de Racine. 33. —
— LXXIX —
L'Etrangère. loi. — Représentation de retraite de M"* Nathalie,
192. — Retraite de M™<= Plessy. 269. — Recettes. 3o8. — Barré et
Mi's Barreita, sociétaires. 328. — Mariage de M""= Jouassain,
rentrée «le Coqueiin cadet. 329. — Anniversaire de Corneille. 3 3o.
— 11. Les comédiennes grasses et les maigres. 90. — La cabale
et l'Ami Fritz, il-j. — Rome vaincue et Sarah Bernhardt. 2o5. —
Paul Forestier. 268. — L'Ami Fritz. 33o.
77 : 1. Le Magister. 43. — Chatterton. 80.^ Le Joueur; Am-
phitryon. 208. — Jean Dacier. 274. — Le Marquis de Villemer.
3 3o. — L'incident Febvre. 368. — II. Le Barbier de Séville. 44.
— Andromaque. 106. — Le Chandelier. 174. — Hernani. 297,
324.
78 : I. Le Misanthrope. 49. — Représentation de retraite de
Bressant : les Caprices de Marianne. 97. — Othello, de Aicard, et
M. de Fourceaugnac. 98. — Hernani. i58. — Les Fourcham-
bault et M"'^ Agar. 2o3. — Le Fils naturel. 3 39-
79 : I. L'album du prince de Galles. 200. — Ruy Blas. 2o5.
Voyages divers. 290. — L'Etincelle. 3o3. — A Londres. 33o,
3 5 3. — II. Pensées d'artistes dans l'album du prince de Galles.
19. — A Londres. Si, 64, 84. — Réouverture à Paris. 70. —
Le nouveau plafond. 71. — Le Mariage de Figaro. 3 i 1 .
80 : 1. Ruy Blas. 29. — Anniversaire de Molière, Diogène et
Scapin. 47. — Traitement des sociétaires. 49. — Daniel Rochat.
{j8, io5. — Cinquantenaire d'/fer«a/!i. il i . — Britannicus. 172.
"Worms et M"e Dudlay dans le Cid. 211. — L'Aventurière; l'in-
cident Sarah Bernhardt. 241. — M'"<'^ Bartet dans Ruy Blas et
Croizette dans F Aventurière. 280. — Difficultés au sujet de Daniel
Rochat. 286. — Droits d'auteur. 287. — Coqueiin démission-
naire. 324. — Procès Sarah Bernhardt. 3 58. — II. Garni. 3. —
M"e Bartet dans le Gendre de M. Poirier. 49. — Début de
M"o Lerou. 143. — Débuts de Leioir et de Féraudy. 173. —
2 oo« anniversaire du théâtre. 225. — Le Bourgeois gentilhomme.
23 1. — L'Impromptu de Versailles. 2 33. — Incident de la
Moabite. 258. — Représentation d'adieu de Talbot. 33o. — Jean
Baudry. 3 32. — Début de Le Bargy. 35 1. — M-"" Lloyd et
Bartet, sociétaires ; démission de M^'Ponsin. 371.
81 : 1. Recettes de Jean Baudry. 27. — Retraite de M'i« Fa-
vart. 33. — La Princesse de Bagdad. 67. — Rentrée de M'i'-'Tho-
1er. 137. — Pendant le bal. i38.— Attaques de Sarcey contre le
théâtre. 139. — Le Monde où l'on s'ennuie. 246. — Recettes et
— LXXX —
répertoire. 314. — La jeune troupe. 253. — Cruffier et Pru-
dhon dans le Monde où l'on s'ennuie; M^'^^ Barretta et Tlioler
dans le Mariage de Figaro; M. Volny et M"« Bartet dans Made-
moiselle de Belle-hle. 327. — II. Maiire Pathelin. i3. — Le Feu
au couvent. i5. — Œdipe roi. 80. — Le Bargy dans Jean Bau-
dry. 108. — Richard Mazure, inspecteur de la scène. 128. —
Débuts de Ph. Garnier. 2 3 5. — On ne badine pas avec l'amour.
394. — Démission de M™" Dinah Félix. 342. — Philiberte. 346.
— Mil* Dudiay dans Phèdre. 371.
82 : I. Suite des débuts de Ph. Garnier el de M"« Rosamond.
,3. — ^racs Tholer, Durand et Kalb dans le Demi-Monde. 48.
— Décès de Verteuil. 129. — Soirée en l'honneur des quatre-
vingts ans de V. Hugo. 137. •^— Reprise de Barberine. 142. —
Débuts de M"'^ Feyghine. 145. — Les Rantzau. 195. — Service
en campagne ; les Portraits de la Marquise. 3o6. — La Famille
Poisson. 307. — Anniversaire de la naissance de Corneille. 329.
— 11. Le Chandelier. 83. — Les Corbeaux. i63. — Le Roi s'a-
muse. 289. — Banquet en l'honneur d'Hugo. 3 5 3. — Cinq
nouveaux sociétaires. 3 56.
83 : 1. Etat et traitement des sociétaires. 10. — Retraite de
M'i° Croizette. 12. — Mariage de Worms et de M"" Barretta.
55, — Mort de Tronchet. 59, 278. — Débuts de M""^ Muller.
89. — Reprise et recettes des Effrontés. i32, 245. — La retraite
de Delaunay. 23 1, 262. — • Les Demoiselles de Saint-Cyr. 3oo. —
— Toujours. 334. — II. Mademoiselle du Vigean. 12. — Le bougeoir.
i3. — Les quarante dames jouées au Théâtre-Français. 17. —
Soirée en l'honneur de la délégation hongroise. 45. — Le Supplice
d'une femnteet son histoire. 98. — Les Maucroix. 200. — Bruits
de retraites d'artistes; débuts de M"« Bruck. 2 56. — Débuts de
M"° Brindeau et soirée en mémoire d'Alex. Dumas père. 263. —
Don du portrait d'Armand Dailly. 280. — Bertrand et Raton.
3o8. — Bilan de l'année. 3 16. — M"'= Brindeau dans Ruy
Blas. 319. — Une Matinée de contrat ; débuts d'Henry Samary
et de M"« Marsy. 334, 369.
84 : I. Maîtres et Valets. 48. — Smilis. 5i. — M"ics Marsy
et Briick dans le Mariage de Figaro. 109. — H, Samary dans
l'Ecole des femmes. 134, — Débuts de M™e Pierson dans l'Etran-
gère. 168. — Débuts de M"i'^ Paul Mounet. 198. — Les Four-
chambault. 236. — Centenaire du Mariage de Figaro. 271. —
La Duchesse Martin, io-]. — M™*-' Lloyd dans la Joie fait peur.
— LXXXI —
3i^. — Le Député de Bombignac. 322. — M™'' P. Mounel dans
Iphigénie en ALtlide. 363. — II. Retraite de M"»" Riquer. i i. —
Recettes comparées. i55. — Bicentenaire de Corneille. 202. —
Les Pattes de mouche. 241. — Débuts de Raphaël Dufios. 268.
— Débuts de M"'"' Céline Montaland. 361. — Anniversaire de
Racine. 36^.
85:1. Débuts de Clerli dans le Légataire universel. 11. — Les
parts des sociétaires pour l'année 188 5. i, 22. — Don par Dumas
d'un autographe de Molière. 2 3, 72. — Denise. 37. — Démis-
sion de Coppée, bibliothécaire. 39. — Anniversaire de Molière.
46. — Situation des vingt-quatre sociétaires. 71. — G. Monval,
bibliothécaire. 72. — M"""^ Barretta dans le Gendre de Mon-
sieur Poirier. 81. — Débuts de M"° Persoons. 170. —
M"*' Montaland dans le Demi-Monde. 171. — Décès de Régnier,
249, 257. — Raphaël Duflos et M"" Brûck dans Ruy Blas. 272,
— M"'' Montaland dans Mademoiselle de La Seiglière. 3 18. —
Kaempfen directeur intérimaire. 345. — Soirée en mémoire de
Victor Hugo ; une Rupture. 364. — II. Crise directoriale. 4, i i.
— Les Folies amoureuses ; M"'= Marsy et Sarcey. 48. — Le Bargy
et M™'= Pierson dans // ne faut jurer de rien. 49. — Don Juan
d'Autriche. 141. — A propos de l'engagement résilié de Marais.
,66. — Décès de M'"o Provost-Ponsin. i38, i83. — Débuts
d'Albert Lambert, de Laugier et de M'^"* Francis Fournier. 171,
,y3. — Distribution exceptionnelle de Tartuffe. 173. — Incident
et lettre de Coquelin à ce sujet. 201. — Antoinette Rigaud. 204.
— Décès de l'administrateur général Emile Perrin. 207. - — Re-
traite de Madeleine Brohan. 218. — Nouveau plafond du foyer.
218. — Jules Claretie nommé administrateur général. 229. —
Coquelin aîné dans Tartuffe. 232. — Liste des directeurs du théâ-
tre. 247. — Discours prononcés aux obsèques de M. Perrin. 249.
— Laugier dans 7/ ne faut jurer de rien; 100'^ de Denise ; Jean
Baudry. 266. — Reprise de Britannicus (M'"'^ Agar, A. Lambert,
M'''' Durand). 267. — Recettes. 275. — Céline Montaland dans
le Monde où l'on s'ennuie. 304. — Socrale et sa Femme; l'Héri-
tière. 334. — M""^ Pierson sociétaire. 36o. — Elle joue Tartuffe.
363. — Anniversaire de Racine. 366.
Comédie (La) parisienne. 80 : I. Origine de ce nouveau théâ-
tre. 143.
8; : II. Léa. 160. — Le Testament dt Mac-Farlane. 24^. —
Tant mieux pour elle. 372.
k
— LXXXII —
82 : I. La Perle.
DÉJAZET (Ballande), 77 : I. L'Éternelle Comédie. 43. — If.
L'Amour et l'Argent. 11, 45.
78 : I. Charleniagne. 82. — Les Filles du père Marteau. 201.
79 : I. La Dispense.' 2GS.
80 : I. Chien d'aveugle. 224. — II. Le Mannequin. 3o8.
81 : I. La Couronne nuptiale. 159. — II. Nos Fils. 160. —
La Bamboche. 209.
84 : II. Le Télescope. 240.
85 ; I. le Rêve de Malitou. 4 S. — Le Coucou. 199. — Un
Oncle de Paimbœuf. 272. — II. Régine. 3o6.
Eden-Concert, 85 : II. Pall-Mall-revue. 36 3.
Eden-Théatre. 83 : I. Ouverture. 17. — Excehior. 18. —
Frais et recettes. 59. — II. Sieba. 3 12.
84 : I. Nouvelle direction. 275. — II. La Cour d'amour. 209.
— Robert Macaire. 3o3.
85 : I. Messalina. 109. — II. Speranza. 363.
Fantaisies-Oller. 76 : 1, io5.
Fantaisies-Parisiennes. 82 ; II. M""= Laurent dans Marie-
Jeanne. 2 5.
Folies-Dramatiques. 76 : I. La Belle Poule. 20.
77 : I. Les Cloches de Corneville. 234.
79:1. Madame Favart. i i.
80 : II, Les Boussigneul. 3i. — Le Beau Nicolas. 256. — la
Mère des compagnons. 371.
81 : I.'Ies Poupées de l'Infante. 21 5. — II. Les Deux Roses.
244.
82 : I. Le Petit Parisien. 56. — Boccace. 222. — II. Fan fan
la Tulipe. 2 36.
8 3 : II. François les Bas-Bleus. 268.
84 : I. La Fille de Madante Angot. 167. — II. Rip. 3oi.
85 : 1. Les Petits Mousquetaires. 147. — II. La Fauvette du
Temple. 3o5.
Folies-Marigny. 81 : II. Disparition et histoire de ce théâtre.
112.
Gaité. 76 : I. Le Bourgeois gentilhomnie. 61.
78 : II. Orphée aux enfers. 81.
79 : I. Les Brigands. 10.
80 : I. Pétrarque, opéra. 82. — Représentations de la Patti.
12 3, 211. — Le Courrier de Lyon. 2 2 3.
LXXXIII
8i : I. Lucrèce Borgia (réouverture). 144. — II. Le Patriote.
108. — Quatre-vingt-treize. 871.
. 82 : I. Soirée en l'honneur des quatre-vingts ans d'Hugo, loi).
— La Closerie des genêts. 242. — La Belle Gabrielle. 36 3. —
II. la Tour de Nesle. 199. — Le Courrier de Lyon. 3i i.
83 : I. Henri IIL et sa Cour. 334. — Ce drame rapproché de
l'affaire des Fenayrou. 339. — II. Kéraban le Têtu. i3i. — Monte-
Cristo. 241. — Représentation en l'honneur de Dumas père. 264.
84 : I. la Charbonnière. 88. — Henri III et sa Cour. 145. —
Le Courrier de Lyon. 166. — Le Droit du seigneur. 274. — II.
Le Grand Mogol. 172.
85 : I. Myrtille. 197. — La Girouette. 271. — II. Le Petit
Poucet. 265.
Gymnase. 76 : II. Chàteaufort. 43. — La Comtesse Romani.
3o I .
77 : I. Fernande. 42. — Le Père. 107. — Bébé. 176. — II.
Pierre Gendron. 178. — Les Petites Marmites. 287.
78 : 1. La Dame aux Camélias; débuts de Guitry. 209. —
II. La Navette. 3o5.
79 : l. L'Age ingrat. 10. — Nounou. 268.
80 : I. Le Fils de Coralie. 5 3. — ■ Les Folies de Valentine ;
l'Amiral. 2 52. — Andréa. 307. — II. V. Koning, directeur. 12.
— La Papillonne. 208. — Les Braves Gens. 333.
8-1 : I. Le Mariage d'Olympe; censure de cette pièce. 16. —
L'Alouette; Phryné; Miss Fanfare. i83. — Monte-Carlo. 245. — •
Madanie de Chamblay ; le Chapeau d'un horloger. 329. — II. Le
Duel de Pierrot. 44. — Les Elections. 109. — Rentrée de M. et
de M™^ Lagrange. 142. — Brutus lâche César ; On demande un
gouverneur. 1S2. — Les Premières Armes de Richelieu. 244.
82 : I. Serge Panine. 10. — Les Débuts de Pluchette ; la Carte
forcée. 243. — Madame Caverlet. 274. — II, Héloïse Paranquet.
180. — Le Mari qui pleure. 181. — L'Assassin. 197. — Un Ro-
man parisien. 275.
83 : I. Monsieur le Ministre. 65. — Le Père de Martial. 237.
— II. Le Roman parisien ; débuts de Damala. 195. — Autour du
niariage. 24c. — La Petite Marquise et Passé minuit. 268. — Le
Maître de forges. 364.
84 : I. 3ii. — Mariage du directeur Koning avec M"^ Ha-
ding. 383. — II. La Plume au vent. 3oî. — La Ronde du com-
missaire. 33o. — La Camaraderie. 365.
LXXXIV —
85 : I. Le Roman d'un jeune homme pauvre. 46. — Le Prince
Zilah. i32. — II. Les Mères repenties. 206. — Sapho. 365.
Hippodrome. 84 : II. La 'pantomime Bayard. 26.
Italiens. 76 : II. La Forza del destino. 270.
77 : II. M"° Albani. 11. — La Traviata et M^^c Heilbronn.
,^5. — II. Poliulo. 287. — M"° Litta. 3o2.
78 : II. La Traviata. 81. — II. Le Capitaine Fracasse. 5i. —
Les Amants de Vérone. 242.
83 ; II. Pérégrinations de ce théâtre. 294. — Réouverture
avec Simon Boccanegra. 3j3.
84. I. Débuts de M"'° Valda ; M^'» Marimon. 8. — Les Puri-
tains. 5o. — Hérodiade. 84. — Débuts de Gayarre, 108, 122. —
M™<^ de Cepeda. 109. — Recettes. 122. — M™"** de Reszké et
Garbini dans Hérodiade. i3 5. — Maurel seul directeur. 184. — Nou-
veaux engagements d'artistes.275. — Débuts du ténor Stagno. 307.
— Un Ballo in maschera. 3 10. — Bilan de la saison. 340. — II.
Festival de bienfaisance. 238. — Débuts de M™" Sembrich. 243.
— Un Ballo in maschera avec trois débuts. 267. — La Traviata
avec Sembrich ; débuts de Lubert. 268. — // Barbiere, 3o2. — //
Trovatore. 3 3 3. — Aben-Hamet. 362.
85 : I. Leur nouvelle disparition. 10. — Mis en faillite. 54.
— II. Projet d'une saison d'hiver à l'Opéra. 14.
Menus-Plaisirs. 82 : II. La rue Bouleau. 277.
84 : I. Vlndigne. 200. — II. Bagasse. 240. — Ma femme
manque de chic. 3o3 .
85 : II. L'Homme de paille. 3o6.
Milan (Théâtre de). 85 : I. Un drame sur l'affaire Morin-Hu-
gues au théâtre Fossati. 12.
Monnaie (Théâtre de la), à Bruxelles. 81 : I. Hérodiade. 362.
84 : I. Sigurd. 86.
Nations (Théâtre des). Voir Théâtre historique.
Nouveautés. 78 : I. Ouverture avec Coco, vaudeville. 371.
79 :l. Fatinitza. 166. — II. Le prestidigitateur Hermann.
275.
80 : II. Le Voyage en Amérique. 178. — Les Parfums de Pa-
ris. 372.
81 : I. Le Parisien. iSg. — La Vente de Tata. — Le Jour et
la Nuit. 268.
82 : 1. Fatinitza. 222. — II. Le Cœur et la Main. 236.
83 : I. Le Droit d'ainesse. 48. — II. Le Roi de carreau. 267.
— LXXXV —
84 : I. UOiseau bleu. 5o. — Babolin. 169. — II. La Nuit
aux soufflets. 172. — Le Château de Tire-Larigot. 266.
85 : I. La Vie mondaine. 107. — La Cantinière. 200. — II.
143. — La Crémaillère. 3 3 3.
Odéon. 76 : 1. Les Danicheff. 17. — Recettes. 3o8. — La
Corde au cou. 3 3 1 .
77 : I. le Secrétaire particulier. 10. — Le Barbier de Pézénas.
43. — L'Hetman. 82. — Mauprat. 2 36. — II. François le
Champi. 337.
78 : I. Balsamo. 173. — II. Sa direction. 71. — Rodogune.
,73.
79 : I. La Perruque merveilleuse. 46. — Samuel Brohl. 76. —
L'ancien foyer. 118. — II. Le Trésor. 36o.
80 : I. UnHomme à plaindre. 29. — Les Inutiles. 81. • — Voltaire
chez Houdon. 110. — Les Noces d'Attila. 174. — II. Réouver-
ture. 176. — • La Peau de l'archonte; les Parents d'Alice. 177. —
Charlotte Corday. 271.
81 : I. Son bilan. 27. — Jack. 48. — Le Klephte ; Mon
Député. 174. — Madame de Maintenon. 243. — II. Le Voyage
de noces; Rival pour rire. 180. — La Belle Affaire. 181. — Ma-
rie Touchet ; le Dîner de Pierrot. 265. — Bénéfice de Gill. 266.
— Les Enfants d'Edouard. 346. — L'Institution de Sainte-Cathe-
rine. 364.
82 : l. L'Honneur et l'Argent. 79. — Cérémonie en l'honneur des
quatre-vingts ans d'Hugo. 140. — Mon Fils. 146. — Une Aven-
ture de Garrick. 174. — Centenaire de l'Odéon. 237. — Othello.
241.-^ II. L'Ecran du roi; le Mariage d'André. i38. — Rot-
ten-Row. 180. - — Charles VII chez ses grands vassaux. 197. —
La Maîtresse légitime. 2 36. — Amhra. 33 i.
83 : 1. Le Drame de la rue de la Paix, i 5. — -Les Papillotes.
44. — Le Nom. 68. — Formosa. 169. — L'Odéon en Hollande.
3 56, — II. Le Bel Armand. 140. — L'Exil d'Ovide. 141, —
La Famille d'Annelles. 200. — Débuts de M'^*^' Caristie Martel et
Lefèvre. 241. — Représentation en l'honneur de Dumas père.
264. — Severo Torelli. 3 i i . ■ — Bilan de l'année. 3 1 7.
84 : I. Placet au roi. 48. — La Fille de l'orfèvre, i 10. — Où
peut-on être mieux? 169. — Les Petites Mains. 199, — Antony.
23 5. — Le centenaire du Mariage de Figaro. 271. — L'Athlète.
3o6. — Bérénice. 309. — II. Louis XL 141. — Le Mari, 174.
— LXXXVI —
— Débuts de M'^" Scellier. 175. — .Bicentenaire de Corneille.
204. — Macbeth. 266. - — Les Ménechines. 36o. — Athalie. 364.
85 : I. Porel nommé directeur. 6 — Céliinène, de L. Legendre,
et anniversaire de Molière. 46. — La Maison des deux Barbeaux.
81. — L'Ile aux corneilles. 82. — Henriette Maréc!(al. 134. —
Mahomet. 172. — Feu de paille. 198. — - Le Divorce de Sarah
Moore. 289. — L' Artésienne. 273. — II. Venceslas; l'Ecole des
vieillards. 140. — Louis XI; Macbeth. 141. — Débuts de
Vandenne et de M"" Wohlbruck. 170. — Conte d'avril. 172. —
Cynthia. 265. — Les Jacobites (débuts de M"° Weber). 3o5. —
Anniversaire de Racine. 367.
Opéra. 76: l. Jeanne d'Arc. 197. • — Ouvrages antérieurs in-
spirés par ce sujet. 200. — Recettes. 3o8. — II. Réfutations de
l'architecte Garnier sur l'excès de luxe reproché au nouvel Opéra.
77. — Le Prophète et ses diveis interprètes, i 10. — Robert le
Diable. 3 3 2. — Note sur les Huguenots. 3 3 6.
77 : I. Le Roi de Lahore. 234. — II. Faust. 47. — - La Reine
de Chypre. 107. — Faust. 209. — L'Africaine. 357.
78 : I. Débuts de Sellier. 175. — II. Polyeucte. 211. — Sa
direction. 3 3 2.
79 : I. La Reine Berthe. 9. — Yedda. 46. — ■ II. Divers débuts
(Mmes jje stuklé , Hamman , Leslino , Heilbronn, Janvier,
MM. Melchissédec, Maurel, Dereinis, Dubulle, Mierzwinski). 3 32-
336.
80 : I. Don Juan. i3. — Départ de M'''^ Heilbronn. 147. —
Aïda. 147. — Début de M°i<^ Montalba. 280. — Frais de mise
en scène. 286. — Concerts historiques. 3o6. — Guillaume Tell.
371. — II. Maurel dans Faust. 21. — Début de M'^'' Dufrane.
J09. — Le Comte Ory et sa légende. 268. — La Korrigane. 3 20.
— Début de M"e Baldi ; les seize Marguerite de Faust. îl-j, —
Soirée extraordinaire avec l'Alboni ; débuts de Jourdain. 871.
81 : I. Son budget. 26. — Le Tribut de Zamora. 2o5. —
Gestion de l'année. 309, 3i3. — ■ Débuts de M'"''* Grisswold et
Lacombe-Duprez. 33 i, 3 3 2. — II. Robert le Diable. 16. — Le
Prophète. 44. — M"*^ Grisswold dans Faust. 107. — M"° Salla
engagée. 128. — Eclairage électrique. 246. — Don Juan. 335.
82 : I. Débuts du ténor Lamarche. 14. — M™" Krauss dans
Faust. 46. — Naniouna, ballet. 141. • — -La bibliothèque publique
du théâtre. 166. — Françoise de Rimini. 239. — II. Maurel dans
— LXXXVII —
la Favorite. 19. — Retraite de Villaret. 20. — Débuts de
M"ie Nordica. 83. — De Mi"e Engally. 2 3 5.
83 : I. M"« Devriès dans Hamlet. 107. — Henry VUL 129.
— Débuts deM°ics Lureau et Duvivier. 365. — II. l'Africaine.
79. — Débuts de Plançon. 80. — De M''*' Isaac. 171. — D'Es-
calaïs. 237. — Nouvelle distribution àe Faust. 238. — Archives
du théâtre. 271. — Bilan annuel. 3 16. — la Farandole. 3 63.
84 : I. Sapho. 97. — II. Débuts de Hourdin et de M"° Her-
vey. 140. — Recettes. i5 5. — Débuts de M™^ Duménil. 208.
— 100° à'Aïda. 239. — Mort de M. Vaucorbeil. 203. — La
future direction. 293. — Ritt et Gaiihard, directeurs. 295. —
Françoise de Rin^ini et M™° Isaac. 3o2. — Diverses salles occupées
par ce théâtre. 334. — Blavet, secrétaire général. 345.
85 : I. Tabarin. 45. — M™<^ Devriès rentre dans Faust. 47.
Mii« Mauri dans Yedda. 47. — M™" Devriès dans Hamlet. 79.
— Réduction dans les traitements des artistes. 11 1. — Rigoletto.
1 3o. — Le Tribut de Zamora. i 70. — - Débuts de Ed. de.Reszké.
2 3 8. — Débuts de Bérardi. 271. — Recettes. 277. — Réen-
gagements de M. et de M"'^ Escalaïs, et de M™^^ Fatou et Sanla-
ville. 280. — L'ancien et le nouvel Opéra (réponse de Ch. Gar-
nier). 3 10. — Sigurd. 3 63. — II. L'Opéra devant la Chambre, i.
— Projets d'une saison d'hiver des Italiens à l'Opéra. 14. —
Nouveaux débuts du ténor Bertin. 80. — Débuts des ténors Duc
et Ibos. 142, 171, 304, 3o5. — Départ de M"'^ Krauss. 218.
— 100^ de Coppélia. 3o3. — Le Cid. 324, 33 i.
Opéra-Comique. 76 : I. Causes de sa décadence, i 5o. — II.
L'orchestre, 143. — Mariage de M^'i^ Chapuy. 144. — Lalla-
Roukh, débuts de Furst. 3 16.
77:1. Débuts de M"*^ Fechter. i 76. — Cinq-Mars. 211. —
Le prix Cressent : Bathyle. 270. — II. Les Surprises de Vamour.
287.
78 : I. Psyché. 307.
79 : I. Suzanne. 9. — Réouverture. 239.
80 : I. Le Maçon. 82. — Jean de Nivelle. 144. — Débuts de
M'^*^ Van Zandt. i85. — M"" Isaac dans le Domino noir. 307.
— La Fée. 372. — II. L'Amour médecin. 368.
81 : 1. Les Contes d'Hoffmann. 86. — La Flûte enchantée.
285. — Le Pardon de Plo'érmel. 3 16. — II. Note sur Fra Dia-
volo. 46.
82 : I. Les Pantins. 8. — La Taverne des Trabans. 9. — Dé-
LXXXVIII
buts de M^'"^ Merguillier. 14. — Attendez-moi sous l'orme; Philé-
mon et Baucis. i i5. — Galante Aventure. 172. — Les Noces de
Figaro. 277. — Joseph. 327. — II. M''° Van Zandt rentre dans
Mignon. 199.
83 : I. Giralda. 43. — Van Zandt et Talazac à Monte-Carlo.
84. — Lakmé. 235 — Carmen. 236. — La Perle du Brésil et
débuts de M' "^ Nevada. 289. — Maihias Corvin ; le Portrait.
367. — II. Bilan financier. 317. — Carmen. 370.
84 : I. Manon. 48. Débuts de Degenne. 3o8. — Le Baiser;
l'Enclume; Partie carrée; le Portrait. 365. — A propos de Car-
men. 383. — II. Recettes. i5 5. — Joli Gilles. 2 36. — Gala-
thée. 237. — M™- Adler débute dans Mignon. 241. — Incident
Van Zandt et son départ. 263, 269. — Roméo et Juliette. 333.
85 : I. La 200'' de Carmen. 81. — Diana. 109. — Nouvel
incident Van Zandt. 161. — Le Chevalier Jean. — Débuts de
Lubert et de M'^'^ Calvé. 171. — Mignon et ses divers interprè-
tes. 200. — Une Nuit de Cléopâtre. 240. — Départ de M"^"^* Bil-
baut-Vauchelet et Vial. 248. — Représentation de retraite de
M"": Carvalho. 3 3 2. — Le Roi l'a dit. 3 36. — II. Débuts de
^mes patoret et Simonnei et du ténor Degrave. 170. — Débuts de
Maurel et rentrée de M"^ Isaac dans hEtoile du Nord. 206. —
Lalla Roukh. 3 3 3. — Première soirée d'abonnements. 334.
Opéra-Popl'laire. Voir Chateau-d'Eau.
Palais-Royal. 77 : II. Le Phoque. 36i.
78 : I. Bouton de rose. 273.
79 : I. Tant plus ça change... 10, 21.
80 : I. la Corbeille de noces. 80. — Le Siège de Grenade. 224.
— La Gifle; les Deux Chambres. 28S. — II. A Londres. 17. —
La salie restaurée, i 74. — Une Corneille qui abat des noix. 3o8.
— Divorçons ! 3 5 i .
81 : I. Recettes de Divorçons! 27.
82 : I. Le Mari à Babette. 9. — Le Volcan. 190. — La Bre-
bis égarée. 319. — II. le Truc d'.irthur. 2 36. — Monsieur Ga-
rât. 36 1 .
83 : II. Ma camarade. 202.
84 : II. Centenaire du théâtre. 209. — Le Cupidon. 3o2.
— Les Petites Godin. 332.
85 : I. Elle et Lui et débuts de M™« Judic. 48. — Bijou et
Bouvreuil, i-jl. — Cherchons papa. 240, — Les Petites voisines.
— IA\\1\
304. — II. Mal aux chtKus . jt»;. — le Baron dt Carabasu.
3 3t..
PoRr»:-$AiNr-MARTiN. 76 : II. louis XI. 6. — l< Btitard. 74.
77:1. la Riint Mar$oi. 8. — tes Exilés. 109, — U. I( Juif
trratU. 109. — Lt Bossu. 3oj.
78 : l. Unt Caust cilèbrt. i.|. — Les Misérablts, 174.
79 : Its Enfants du capitaine Granl. 10. — W.Cendrillon. i ;v>.
80 : l. les Etrangleurs de Paris, 184. — La Mendiante. Î5».
— II. la Bou^juetière des Innocents. 3a. — l'Arbre de Noël, a 10.
8 I : l. Les Chevaliers du Brouillard. 88. — Trente Ans ou la
Vie d'un joueur. 307. — Le Prêtre. 3 3o. — II. La Biche au bois,
160.
8a : 1. le Petit Faust. 116. — Le Donjon des Etants, j-jj. —
IL Michel Strogoff. ti-j. — lo^a^e à travers l'impossible. 3 3o.
83 : l. Le Juif errant. 108. — te Paie de Paris, ii-j. — ta
Faridondaine. S 36. — 11. te Crime de Faverne. 80. — Froufrou
avec Saïah Bernhaidt. 170. — NanaSahib, 369,
84 : I. Jean Richepin dans Nana Sahib. 5. la Dana aux
Camélias. 86. — Macbeth. 309. — II. tes Danicheff. aoS. —
Theodora. 365.
Renaissance. 77 1 ' ; Marjolaine. 93. — 11. />i Tii^ane.
1S7.
79 : I. trt (" II. — II. ta Jolie Persane. 170.
80 : I. tes ; > de la Sj" demi-brigade, n). — II. ta
Marjolaine. 145. — Giroflé-Girofla. a53. — Bellt-Lurette. 274.
81 : !. Janot, 5o. — tes Voltigeurs de la 3î". 159. — te
Canard à trois becs. 284. — L'Œil crevé. i83. — La C.wiargo.
3 1 1 . — Le Sais. 36 1 .
Sj ; l. A/a(/a»ie le Diable, jjj. — U. La Bonne Aventure.
«76.
83 : I. Smetta. 116. — II. te Vertiiio. tôt. — Le Fou Cho-
pine. ao3. — La Clairon. 167. — Fanfreluche. 364.
N.} : l. ta Pe/i7e Marquise. 167. — te Présomptif. 3 3 3. —
II. t',A/Ma:o/ie. a38. — L'Inflexible. 361). — Voyage au Cau-
case. 33 1.
85 : I. La Parisienne. 83. — J'épouse ma femme. 148. — La
Nuit du 16. 174. — Lequel? 190. — te Cornac. 374. — II. L'n
Duel s'il vous plall. loi.
Saint-Pktersbouiig (Théâtre dol. 84 : l. Richard Ul, de Sal-
vayie. 8i>.
/
— xc —
Taitbout (Théâtre). 80 : I. Sa disparition et son histoire. 373.
Théâtre Historique, puis des Nations. 76 : II. Reprise de Mar-
ceau. 140.
77 : II. Le Régiment de Champagne. i53, 159. — La 100"
d'Hamkt. 3 60.
78:1. Marceau à Nantes. S 1 .
79 : II. Les Mirabeau. 273, 284.
80 : I. Le Beau Solignac. 56. — II. les Nuits du boulevard.
142. — Garibaldi. 367.
8i : I. Représentations de la Patti. i58. — II. Latude. 64. —
Le Duc de Kandos. 181. — La Fille du déporté. 345.
82 : I. Claude Fer. 10, 56. — La Grande Iza. 122. — Les Fou-
lards rouges. 222. — II. Lydie. i3 2. — les Deux Serruriers.
277. — Les Carbonari. 334.
83 : I. Le Nouveau Monde. 108, 160. — II. L'Orpheline de
Senilliac. 8 1 .
85 : I. Fualdès. 108. — Le Médecin des enfants. 174. — Les
Champfort. 273.' — Le Roman d'Elvire. 3o3. — Rocambole.
337. — II. Les Crochets du père Martin. 79. — Les Chevaliers
du Pince-nez. 80. — Le Courrier de Lyon. 171. — Notre-Dame
de Paris. 3 3 2.
Théâtre Lyrique. 76 : II. L'ancien et le nouveau. 2 3 3. —
Reprise de Giralda. 234. — Paul et Virginie. 29S.
77 : I. le Timbre d'argent. 143. — Le Bravo. 234. — II.
La Clef d'or, 173. — Graziella; VAumônier du régiment. 174.
78 : I. Sa disparition. 12.
83 : II. Réinstallé au Théâtre du Château-d'Eau ; léouverture
avec Roland à Roncevaux. 239. — Est subventionné. 344.
Variétés. 76 : II. Quand il n'y a plus de foin... 42. — La
Belle Hélène. 208.
77 : I. Le Docteur Ox. 93.
80 : I. La Petite Mère. i5 5. — Mes Beaux Pères ; l'Œil du
Commodore. 288. — II. Représentation en l'honneur d'Offenbach.
290. — ■ Rataplan, revue. 334.
81 : I. La Roussotte. 88. — Le Tour du cadran. 283. — II.
Une Soirée parisienne. 269. — La Grande Revue. 339.
82 : I. 1(7/. i3. — II. Les Variétés de Paris, revue. 332.
83 : I. Mam'zelle Nitouche. 46. — Pschutt et v'ian, revue.
336. — Vers sur Dumas père. 337.
XCI
84 : I. La Cosaque, 88, — II. Le Chapeau de paille d'Italie.
tSç. — Le Grand Casimir, 239. — Révision, revue. 3o3.
85 : I. Flagrant Délit. 45. — Matn'zelle Gavroche et débuts de
M"° Granier. 49. — Le Remords d'Anatole, i-jl. — Dernières re-
présentations de Judic. 201, — II. Le Naufrage de M. Godet. 139.
Les Potins de Paris, revue. 304. — Monsieur le Député; les
Brigands. 363.
Vaudeville. 76 : I. Madame Caverlet. 84. — Recettes. 309.
— II. Froniont jeune et Risler aîné. 178.
77 : II. Dora. 44.
78 : II. Les Bourgeoisde Ponlarcy. 146. — Montjoye. 3o3.
79 : I. Ladislas Bolski. 76. — Les Faux Bonshommes. 144.
80 : I. Le Nabab. 79. — La Vie de Bohème. 243. — Nos
Députés en robe de chambre. 3o8. — II. Pétillard et Mérigot. 3 1.
— L'Heure du pâtissier. 74. — Les Grands Enfants. 194. — Le
Père prodigue. 3o6.
81 : I. Madame de Navaret. 87. — La Princesse Georges. 174.
— La Visite de noces. 180. — ■ Retraite de M™" Alexis. 180. —
Le Voyage d'agrément. 33o. — II. Odette. 341. — Discussion
sur la paternité de cette pièce. 3 5 S.
82 : I. L'Auréole. 173. — Le Voyage d'agrément. 242. — Un
Mariage de Paris. 275. — Un Mari malgré lui. lig. — Le Pres-
soir. 362. — II. Tête de linotte; les Deux Veuves. 179. — Fé-
dora. 326.
83 : I. Recettes de Fédora. 274. — II. Le Prétexte. 142. —
les Affolés. 201. — Bénéfice de M"° Fargueil. 281. — Les Rois
en exil. 3 3 5. — Le Voyage d'agrément et Tête de linotte. 370.
85 : ï. Diane de Lys. 43. — La Flamboyante, i 10. — Le
Baiser anonyme, iti. — La Princesse Falconi, 170. — Le i5*
Hussards, 237. — Bébé. 3io. — II. Un Divorce ; la Partie fine.
142. — Les Invalides du mariage, 206. — L'Amour. 265. —
Les Femmes terribles, 332. — Le plus heureux des trois. 363.
85 : I. Changements dans la direction. 54. — Clara Soleil. 82.
— II. Les Espérances; Bébé. i38, — Cherchez la femme. 172.
— Georgette. 3 3 5.
Thénard. Communications grammaticales. 8i : I, 210, 337;
II, 26. — La question de l'eau. 75. — Les rébus. iSo. — Une
réclame du dernier siècle. i85. — Les larmes de M™* de Sévigné.
202. — Sur Florian. 333. — Une signature dé Molière. 85 :
II, 106.
— XCII —
Thénard (M™"). Notice. 77 : I, 304.
Thérésa(M11''). Rentre à l'Alcazar. 83 : II, 278.
Thierry (Augustin). Ses derniers jours, 76 : II, 49.
Thierry (Edouard). 76 : I, 46, 211, 2i3. — 77 : I, 36i.
Thiers. 76 : I, 277. — 77 • '> ^^4, 3S4 ; II, 55. — Sa
mort. 129. — A la tribune. 157. — Peint par Dumas fils. 161.
— Au lycée. 182. — Gastronome. 184. — Et Louis XV. i85.
— Et Gambetta. 186. — Son mariage. 188. — ■ Ses discours,
188. — Ses funérailles. 189. — En 1834. 206. — Et M. de
Bismark. 217. — Et Louis-Philippe. 219. — Sa famille. 2 3 2.
Son arrestation au coup d'Etat. 259. — Son portrait par Caro.
262. — Ses oeuvres posthumes. 78 : I, 37 ; II, 249. — Anni-
versaire de sa mort. 129. — Inauguration de sa statue. 79 : II,
66. — Ses amis. 80 : I, 4. — Sa statue à Saint-Germain. II,
161. — Opinions diverses. 164. — Apothéose en vers. 247. —
Mort de sa veuve. 362. — Ses papiers politiques. 366. — Reçu
à l'Académie. 81 : II, 3o2.
Tholer (M'i^). Rentre à la Comédie-Française. 81 : I, 137,
327.
Thuillier (M"° Marguerite), artiste de l'Odéon. Son décès.
85 : II, 73. — Lettre à G. Sand. 74.
Timbres-Poste (Les). 76 : II, 5 3.
Tisserant, de l'Odéon. 77 : II, 246.
ToFFOLi (A.). 77 : II, 273.
Tolstoï (Léon), écrivain et cordonnier. 85 : II, 88.
Tombeaux. M™" de Maintenon. 78 : I, i38. — Les Bona-
parte. 79 : II, 7. — Les Bourbons à Saint-Denis. 8.
ToNKiN. Echec passager de nos troupes et ses suites. 85 : I,
193; II, 322, 36i.
TopiN (Marins). 76 : I, 5 3, 211.
TouROUDE (Alfred). Notice et lettre inédite. 76 : II, 74,
Tremblements de terre. 83 : II, 82.
Tresse (J.). 77 : I, i65; II, 372.
Tribunaux. L'affaire Rouvier. 76 : II, 6 î. — La baronne de
Livernière. 157. — Les Tribunaux révolutionnaires. 177. — Af-
faire relative à Fr: mont jeune et RisUr aîné. 179. — Affaire Gâte-
bourse (billets de banque). 204. — Procès du coiffeur Lespés.
3 5o. — Une échéance matrimoniale. 77 : I, 24. — Affaire
Godefroy-Courtefoy. I, i3i. — Le droit à la guillotine. 314.
— A la prison. 3i5. — La veuve Gras. II, 80. — Affaire de
— XCIII —
Valdrôme. 78 : I, 25. — Danval. 278. — Zalews'ki. II, i3.
— Femme Gillet. 5o, 78. — M. et M™" C. Mandés. 5i.
— Rattazzi et Morales. 170. — Le socialiste Claudel. i86.
— Un bigame. 196. — Marc de Montifaud. 362. — Amour
et colique. 79 : II, 249. — Histoire d'adultère. 80 : I, 58.
— Les cabaleurs. 120. — Procès Gentien-Bière. igS. — Af-
faire Legardeur de Tilly. II, 98. — Affaire Valtesse-Delabigne.
81 : II, 295. — Le procès Rochefort-Roustan. 354. — Affaire
Sébapolis. 82 : I, 19. — Procès Zola-Duverdy. 100. — Affaire
de Chaulnes. 228. — Affaire Perrot. 246. — Affaire Abel-El-
iuini. 83 : II, i. — Affaire Sardou et Uchard à propos d'Odette.
65. — Les Fenayrou. 339. — Procès des Danicheff. H^ : I, i63.
— Procès Ménard-Moiival. 194. — Affaire Clovis-Hugues. 85 :
I, 24. — Christin dit Marc de Valleyres. II, 22.
Trochu (Général). 77 : II, 23 3.
Tronchet, de la Comédie-Française. Notice. 83 : I, Sg, 278.
Troubat (J.). 78 : I, 42, 65.
Trouillebert. Ses tableaux pris pour des Corot. 8 3 : I, 48,
279.
Tuileries (Les). A propos de leur reconstruction. 77 : I, 41.
— Démolition des ruines. 82 : II, 5.
Tunnel projeté entre la France et l'Angleterre. 84 : II, 38.
u
Uchard (Mario). Discussion à propos de la paternité d'Oûfe//e.
81 : II, 355. — 83 : II, 65.
Ugalde (M"^^), directrice des Bouffes-Parisiens. 85 : II, 218.
Ulbach (Louis), poète et décoré. 77 : I, 11 i. — Une dédi-
cace. i83.
Université (L'). Réformes. 76 : II, 21 5.
UzANNE (Octave], 78 : I, i36, 140; II, 191.
Vabre (Jules). 85 : I, 23.
Vaillant (Maréchal), 77 : I, 299.
"Valazé (Les). 76 : II, 237, 291.
Valentin (Edmond). Notice. 76 : I, i36.
Valentino. 78 : I, 343.
— XCIV —
Vallès (Jules). Crée le Cri du peuple. 83 : II, 269. — ■ Né-
crologie et notice. 85 : I, 97. — Poète. 106, 180. — Lettre à
Sarah Bernhardt. 114.
Vanderbilt (William). Notice. 85 : II, 358.
VAN-GHELL(Mi'e). 77 : II, 270.
Van Tieghem, de l'Institut. 77 : I, 63.
Van-Zandt (M'i'^). Chante les Noces de Figaro (Chérubin). 82 :
I^ 277. — A Cauterets. II, 61, 71. — Rentre à l'Opéra-Comi-
que. 199. — A Monte-Carlo, 83 : I, 84. — Crée Lakiné. 235.
— Incidents relatifs à sa prise de possession du rôle de Rosine
dans le Barbier de Séville. 84 : I, 263. — ^-Nouvel incident et dé-
part de rOpéra-Comique. 85 : I, 161. — Lettre de démission.
2l5.
VARIÉTÉS. 76 : I. les Frères d'armes. 90, i23, i5 5, 188,
220. — Le Parnassiculet contemporain. 377. — II, Utilité de la
poésie. 27.
77 : I. Une parodie de la Légende des siècles. i56.
78 : II. Coppéiades (parodies de Coppée). 317, — Pastiches de
Leconte de Lisle et Catulle Mendès. 349.
79 : I. La Vierge au pied de la croix, d'Antoine Corneille. 28.
— Poésies de Jacques Richard. 61. — Notice biographique et
littéraire sur ce poète. 89. — Poésies du même. i23, 188. —
L'Ail, vers de Méry. 252. — Une lecture chez M"'° Colet. 285.
— Complainte de Robert Burat, 345. — Vers de Th, Gautier.
38 1. — II. Mort et testament de V. Cousin, 120.' — Lettre inédite
de Rachel. 190. — Le divorce et les Mirabeau. 284.
80 : I. Alexandre Ecoffey, 3o. — Le cabotin. 94. — Poésies
d'Edouard Munier. 126. — Scène inédite de Marion Delorine.
i56. — La cour d'Athènes sous le roi Othon. 186, — les Deux
Ages, de V. Hugo. 254. — II. Baudelaire inédit. 154. — ■ Con-
trat de mariage du père de Colbert. 182. — Réceptions de La
Fontaine et de Boileau à l'Académie. 2 5i. — Une épîlre à Bos-
suet. 285. — Un poète savoislen. 3i5. — Jules Janin et Voise-
non. 346.
81 : I, Conte inédit de Caylus. 28. — Conte de Noël par Sa-
rah Bernhardt. 59. — ■ Un discours de Labiche. 90. ■ — Le suicide
de Gérard de Nerval. 120. — Jules Janin et Deburau. i85. —
Poésies d'Aug. de Chatillon. 216. — Poésies de M™° Colet. 342.
— II. Contes orientaux. 91. — Conte arabe par le maréchal
— xcv —
Bosquet. 219. — Lettres de Florian. 3 12. — Pensées inédites.
3] 8. — Duvergier de Hauranne, vaudevilliste. 347.
82 : I. Lettres d'un inconnu à une inconnue. 27. — Les ban-
quets Molière. 59. — Pensées inédites. 92. — Auguste Barbier.
124. — L'esprit de M'"'' de Puysieux. i58. — Controverse reli-
gieuse (les Pères Monsabré et Hyacinthe). 280. — La mort de
Gilbert. 349. — II. Lettres inédites de la Pompadour. 3o. —
M'"" des Houllières. i56. — Le Mercure galant. 187. — Ré-
flexions inédites de Stendhal. 842. — Marivaux précurseur de
Zola. 366.
83 : I. Les Mémoires à la mode. 28. — RoUinat et le genre
fatal. 60. — Vers de Sully Prudhomme. 91. — Les commence-
ments de Jules Janin. 124. — Opinions diverses sur le divorce.
i83. — Lettres inédites de Flaubert. 25 3. — Le cinquantenaire
du Charivari. 283. — Lettre de Legouvé sur sa Médée. 314. —
La dernière page d'H. Rivière. 3 5o. — La Légende des siècles.
379. — II. Les quarante dames auteurs delà Comédie-Française. 17.
— La mort de J.-J. Rousseau. 2 5. — Le ménage d'Henri Heine.
61. — La maison de Saint-Denis. 92. — A propos du divorce.
126, — L'album de M™*^ de Genlis. 154. — L'idylle de Montmar-
tre. 188. — Lettres de Rachel. 219. — Poésies de Dorchain.
283. — Une vente d'autographes. 345.
84 : I. Lettres inédites de Rachel. 2 1 ; de Veuillot. 29 ; de
Laprade. i23; de Chateaubriand. i56; de Henri Martin. 157;
de J. Sandeau. 160 ; d'Octave Feuillet. i85. — Comment se fait
une pièce de théâtre. 217, 25i, 283. — Billets inédits de Pon-
sard. 3i6. — Lettres d'Aimée Desclée. 341. — II. Lettres de
Scribe. 28; de la marquise de Coigny. 54; de Voltaire à d'Alem-
bert. 91, 122 ; de Crébillon. i 56 ; de Ducis. i58. — Le Sacri-
fice d'Abraham, de J. Claretie (cantate inédite). i85. — Le Billet
donné, fantaisie de Coquelin cadet. 220. — A Corneille! vers de
A. de Gotnaris. 253. — Pensées diverses (Carmen Sylva, lord
Beaconsfield, A, Gendron), 282. — Lettres de Bufîon, Désaugiers
et Alex. Dumas. 347.
85 : I. Lettre inédite de Salvandy. 2 5. — Deux lettres à pro-
pos de Diderot (Ch. Baudelaire et Hostein). 58. — Paul de Mo-
lènes. i52. — Quatre lettres (Gamahut, Dumas fils, A. Naquel,
Gounod). i85. — Le registre de Lagrange. 217. — Delacroix et
Berryer (correspondance). 2 5o. — Lettre de Coquelin sur Ré-
gnier. 283. — Une Marchande de pommes de terre frites. 347.
— XCVI —
— ll.Le Sommeil pathologique, par le D'' Sémelaigne. 24. — Lacol-
lectionCrémieux (lettres de Halévy, M""^Grisi,Crémieux, J. Janin,
Victor Hugo, Rachel). i52, 186. — Lettres à Arsène Houssaye
(Louis Veuillot, Sainte-Beuve, duc d'Aumale, Th. Gautier). 219.
— Correspondance de P. de Molènes. 278. — Rachel et la Clai-
ron. 284.
Vaucorbeil. Notice nécrologique. 84 : II, 263.
Vendredi (Le). Préjugé attaché à ce jour. 76 : I, 3 18. — Com-
ment les libres penseurs célèbrent le Vendredi-Saint. 84 : I, 228.
Vengeances de femmes. 76 : I. 286.
VENTES. 76 : I. Vente Barye. 112. — Collection de tableaux
Schneider. 202. — Autographes de L. Desnoyers. 21 3. — Vente
de tableaux Valchren. 271. — Ventes Fréd. Lemaitre, Déjazet.
325; Moriac, P. Foucher. 326; Ad. Liebermann. 327.
77 ; I. Tableaux. 57. — Diaz et Fromentin. 96. — Suermont.
154. — De Béhague. 181. — Oppenheim. 248, 280. — Se-
delmeyer. 280. — Autographes. 294, 325. — Didot, 3io. —
Cora Pearl. 3ii. — Ch. Marchai, Napier. 319. — II. Autogra-
phes. 37. — Courbet. 342.
78 : I. Anonyme. 159. — Faure. 283. — L. Richard. 349.
— F. Didot. 362. — II. De livres. 80. — D'un tricorne de
Napoléon F"". 86. — De pièces de cinq francs à la mèche. 1 56.
— Du domaine d'Ermenonville. 217.
79. : I. Vente d'un livre rare. 42. — Lettres autographes.
298, 334. — Firmin Didot. 343. — Faux autographes. 3 58. —
II. Fillion. 39, 72. — Le château de Ménars. 53. — L'hôtel
Contât. 246.
80 : I. Collection Demidoff. i63, 3 38. — Souvenirs napo-
léoniens. 218. — Livres rares. 282. — Tableaux Bournonville,
284. — II. Vente Bressant. 3 10.
81 : I. Bibliothèque Ed. Fournier. 57. — ■ Lettres autographes.
74. — Papiers de Beaumarchais. 106. — Galerie Wilson. 208.
— Collection Double. 324. — Bibliothèque Didot. 383. — II.
Livies des de Musset. 174. — Les ventes Fournier, Janin et Ma-
rescot. 195. — Ch. Pillet. 3oo.
82 : I. Autographes. 90. — Livres et musique. 108, 177. —
Manuscrits de Balzac. 279. — II. Collection Hamilton. 11. —
Tableaux de Courbet. i3. — Collection d'éventails. 14.
83 : I. Vente de l'atelier de Gill. 58. — Les bijoux de Sarah
Bernhardt. 73. — Autographes. 199. — La galerie Narischkine.
— XCVII —
21 3. — II. Autographes. 3o2. — Collection Borniche. 327.—
Autographes. 345.
84: I. Autographes Bovel. 92, 120, 358. — Ventes Louis
Leloir. 201 ; Lasseny. 337.
85 : I. La bibliothèque de Monselet. 68. — Tableaux d'Eva
Gonzalez. 126; de Bastien-Lepage. 3o6.
Verdi. Donne A'ida à l'Opéra. 79 : II, 198. — • Sa résidence
en Italie. 199.
Vermersch, poète. 78 : II, 56, i83. — Un portrait de lui.
79 : II, I 5o.
VÉRON (Sophie). 80 : II, i2 3.
Verteuil. Notice biographique. 82 : I, 129, 202.
Vesco. 77 : I, 282.
Veuillot (L.). 76 : I, 27, 807; II, 275, — 77 : II, 204,
248, 366. — Poète. 78 : II, 3o. — Sa mort. 83 : I, 210. —
Débuts littéraires. 241. — Poète. 248. — Lettres inédites. $28.
— Sa fille entre en religion. 84 : II, 25 i. — Sa correspondance.
85 : I, 202.
Vibert (Paul). Accuse Sardou de plagiat, 80 : I, 227.
Victor-Emmanuel (Le roi). A propos de sa mort. 78 : I, 22,
33. — Son ongle. 345. — Et les décorations. II, 60.
Victoria (Reine). Son journal, 78 : 1, 3. — Attentat sur sa
personne. 82 : I, 147. — Sa liste civile. 83 : II, 2x3.
Viel-Castel (h. de). Ses mémoires. 83 : I, 28 ; II, 161.
ViENNET, amant de la reine. 79 : I, 276.
Vigny (A, de). 76 : I, ioi . — 77 : 11, 87. - Et M'"': Dor-
val. 79 : I, 86. — Visite académique à Royer-Collard. 247.
ViLLARET. Carrière de ce ténor. 82 : II, 20,
ViNCENNES (Un duc de). 79 : II, 186.
ViNOY (Général). Sa mort. 80 : I. 270, — Ses ouvrages mili-
taires. 273.
VlNGTRlNIER, 77 : II, 345.
Visites académiques. 78 : I, 92, 3o3 ; II, 45, 248. — 79 :
I, 247.
Vivier, mystificateur. 79 : II, 212, — 82 : II, 146.
ViZENTiNi (Albert). Notes biographiques. 76:1,59. — 78:!,
12,
VoiSENON. Ses contes. 78 : II, 191.
Voleuses (Les) de magasins. 76 : II, 22.
VoLNY, du Théâtre-Français. 77 : I, 82 ; II, 176.
— XCVIII —
VoLNYS (M™^). Nécrologie, 76 : II, i5i.
Voltaire. Soa centenaire. 78 : I, 187, 293, 323. — Ses fe-
nêtres, 3 3 5. — Sa statue aux Français. II, 69. — Où sont ses
cendres ? 81 : I, 225. — Où est son talon ? 85 : II, 1 18.
Voyages. Ce qu'ils coûtaient jadis. 76 : II, 220.
VoYER (Capitaine). Notes biographiques. 76 : I, 23.
VuiTRY. 77 : II, 93.
w
Wagner. A propos de sa musique jouée en France. 76 : II,
124. — Sa mort et ses œuvres. 83 : I, 98. — Jugé par Méri-
mée. 178. — Et par Gounod. 84 : I, 370.
Wagon-Imprimerie. 76 : II, 287.
Wald (Frédéric), compositeur de musique. 76 : I, 24.
Weber (M"*^). Ses débuts. 85 : II, 3o5, 371.
Weiss (J.-J.). Portrait littéraire. 83 : I, i5i.
Weldon (M""). 78 : II, 21 3.
WiHL (Louis), poète allemand. 76 : II, 286.
WiLSON. Epouse M^''^ Grévy. 81 : II, 22 5. — A une fille.
83 : I, 98.
WoLFF (Albert). Querelle littéraire avec Zola. 81 : II, 3 3.
WooDHULL (M™«). 77 : II, 285.
WoRMs, de la Comédie-Française. 77 : I, 109, 2 2 3, 3 32 ; II,
297. — Elu sociétaire. 78 : I, 9.
Wrangel (Maréchal.). 77 : II, 274.
Zola (E.). 76 : I, 14, 374 ; II, 346. — Plagiaire. 77 : I,
89, 161. — Au Théâtre-Français. 338. — Critique. II, 324,
327. — Et la critique. 78 : I, 3oi. — Son théâtre. II, 168. —
Et les romanciers. 3 5 3, — A propos de l'Assommoir. 79 : I, 48. —
Jugé par les étrangers. 70. — Article sur Hugo. 196. — Criti-
qué par Scholl. 21 5. — Préface des Annales du théâtre. 262. —
Etude sur Courbet. 3 12. — Critiques sur Nana. II, 279. — Pla-
giaire, 80 : I, III. — Ses débuts. 345. — Contradictions à pro-
pos de Ranc. II, 78. — Réclame une statue pour Balzac. 3 2 3.
— XCIX —
— Parodie de la fête d'Hugo à son adresse. 8i : I, 140. — Ar-
ticle contre les normaliens. 194. — Qualifié par un grand-duc.
372. — Article sur les crevettes roses. II, 19. — Querelle litté-
raire avec A. Wolff. 3 3. — • Chiffre de tirage de ses romans. 83 :
I, 142. — Interdiction de Germinal. 85 : II, 2^7.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro i — i5 janvier 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Le Pont-Neuf. — VHérodiade de M. Massenet
à Lyon. — Un nouveau ministère. — Les Députés poètes.
Théâtres : Nouveautés, la Scala , la Porte-Saint-Martin : Marion
Delorme, Menus-Plaisirs, Dèjazet, Palais-Royal, Châtelet (Concerts) .
Petite Gazette. — Nécrologie.
Variétés : Nos Députés.
La (Quinzaine. — C'est avec un certain orgueil, ou
au moins avec une réelle satisfaction, pour nous-même
comme pour nos lecteurs, que nous leur signalons ren-
trée de notre recueil dans sa onzième année d'existence.
Une durée aussi longue, pour ce genre de publication,
n'a jamais été, croyons-nous, atteinte par un recueil
similaire; car les petites gazettes nos aînées ont toutes
I. — 1886. ,
— 2
sombré après quelques années ou même quelques mois
d'une vie le plus souvent difficile et problématique.
Nous ne saurions donc trop remercier nos lecteurs de
leur fidélité à nous suivre, et rendre, en même temps,
à la bonne administration, à la persévérance et aux
efforts de notre gérant toute la justice qui leur est due
en cette circonstance.
— Nous n'avons pu parler, dans notre dernier nu-
méro, de l'accident survenu au Pont-Neuf, le pont le
plus populaire de Paris, mais qui vient de perdre sans
doute beaucoup de son crédit dans la confiance des
masses. En effet, une des arches de ce vieux monument,
— toujours neuf dans l'esprit public, — s'est affaissée
suffisamment pour inspirer des craintes sur la solidité du
pont tout entier.
La première pierre en fut posée sous Henri III, en
1578, le 51 mai, et non sous Henri IV, comme on le
croit communément. L'architecte était le célèbre An-
drouei du Cerceau. Le pont fut terminé en 1604, sous
Henri IV. Il a été, en 1848, l'objet d'une restauration
considérable. Jadis c'était le lieu le plus fréquenté de
Paris, car il était couvert de boutiques de toutes sortes,
et même mal famé, comme le constate la pièce de vers
assez connue dont voici le début :
Rendez-vous des charlatans,
Des filous, des passe-volants,
Pont-Neuf, ordinaire théâtre
J —
Des vendeurs d'onguents, d'emplâtres,
Des chanteurs de chansons nouvelles,
D'entremetteurs de demoiselles...
On trouvait aussi des théâtres de bateleurs sur le
Pont-Neuf, notamment ceux de Mondor et de Tabarin,
qui attiraient un très nombreux public.
C'est en 1635 que fut élevée la statue d'Henri IV
sur le terre-plein où elle se trouve encore aujourd'hui.
Renversée en 1793, elle fut rétablie en plâtre en 1814,
et définitivement inaugurée le 23 octobre 1817, sous
sa forme actuelle.
— On pouvait croire que l'intervention du clergé
dans les affaires des comédiens, si fréquente aux siècles
derniers, et même dans celui-ci pendant les premières
années de la Restauration, était désormais sans retour
possible. Nous avons vu au contraire, il y a quelque
temps, lors du bi-centenaire de Corneille, un curé, celui
de Saint-Roch, traiter les artistes de la Comédie-Fran-
çaise avec une considération toute particulière. Or, il
vient de se passer, à Lyon, un fait bien imprévu qui
semble devoir rallumer, pour un moment du moins,
cette vieille querelle faite par le clergé aux gens de
théâtre et aux œuvres qu'ils représentent.
On a joué récemment à Lyon VHérodiade de M. Mas-
senet. On sait que, dans ce bel ouvrage semi-biblique,
l'auteur du livret définit à sa manière la mission de
Jésus-Christ, qui, sous le nom de Jean, figure le prin-
cipal personnage du drame lyrique de l'auteur du Cid.
L'archevêque de Lyon, Më^ Caverot, cardinal de
l'Église romaine, s'est ému vivement à propos de la re-
présentation de cet opéra, qu'il considère comme un
scandale et comme un sacrilège, et aussitôt, de sa meil-
leure plume, l'éminent prélat a adressé au directeur de
'la Revue hebdomadaire de Lyon, qui avait déjà fulminé
contre Hérodiade, une longue lettre dont voici le prin-
cipal passage. Cette lettre constitue aujourd'hui un vé-
ritable document bien caractéristique et bien inattendu
à une époque comme la nôtre où les questions reli-
gieuses sont devenues si délicates et parfois si irri-
tantes.
Lyon, 27 décembre 1885.
...Ily aquelques semaines, le vénérablearchevêquede Vienne,
en Autriche, élevait courageusement la voix contre l'interpré-
tation sacrilège qu'un peintre de ce pays avait osé donner du
récit évangélique sur l'une de ses toiles. Aujourd'hui l'arche-
vêque de Lyon ne saurait non plus se taire devant une œuvre
qui, pour appartenir à un art différent, semble être inspirée
par le même esprit et tendre au même but 1. Ne dirait-on
pas, à voir les manifestations qui se sont produites depuis
quelques années en des lieux très divers, qu'il y a, de la part
de certains hommes, une sorte d'accord secret pour faire ser-
vir les arts aux entreprises dirigées contre le christianisme r
I. Le cardinal, dans la première partie de sa leure, qualifie Hc-
rodiade « une œuvre où les pages du saint Évangile sont indigne-
ment travesties et profanées ».
- 5 —
Autrement, comment expliquer que ces odieux travestissements,
dont nous avons à nous plaindre, portent presque toujours sur
des faits empruntés à l'histoire religieuse?
Je formais le projet de faire connaître mes pensées sur ce
triste sujet, lorsque je l'ai trouvé traité comme il convenait
par votre excellente feuille; dès lors, il m'a semblé que le
meilleur moyen de dégager ma conscience était d'approuver
publiquement votre protestation.
Vous aurez ainsi rendu service aux catholiques, en signalant
à leur attention le vrai caractère de l'œuvre que nous déplo-
rons ensemble, et en les invitant à lui refuser, de près ou de
loin, tout suffrage et tout concours. Si quelques-uns étaient
tentés de céder à l'influence de formes plus ou moins attrayantes,
ils voudront bien se rappeler qu'il y a des cas où la logique
et l'honneur de notre foi nous imposent de rigoureux sacrifices.
Une coupe a beau être d'or, si on la sait empoisonnée, on
l'écarté de ses lèvres à tout prix : de même, c'est en vain que
l'art ferait étalage de ses séductions : s'il est destiné à venir
en aide à l'impiété, le devoir du chrétien est d'y demeurer
obstinément étranger...
Signé : L. M. Card. Caverot,
Archevêque de Lyon,
— Un nouveau ministère vient d'être constitué sous
la présidence de M. de Freycinet, le 8 de ce mois, et à
la suite de la démission de M. Henri Brisson, qui n'a
pas voulu conserver le pouvoir en raison de la faible
majorité qui avait assuré à la Chambre le vote des
crédits du Tonkin. Ce ministère comprend, outre
M. de Freycinet, ministre des Affaires étrangères,
MM. Demôle, à la Justice; Sarrien, à l'Intérieur; Sadi-
— 6 —
Carnot, aux Finances; général Boulanger, à la Guerre;
contre-amiral Aube, à la Marine; Goblet, à l'Instruction
publique; Baihaut, aux Travaux publics; Lockroy, au
Commerce, devenu par décret spécial ministère du
Commerce et de l'Industrie; Develle, à l'Agriculture,
et Granet, aux Postes et télégraphes.
Les Députés poètes. — Divers journaux ont relevé,
avec citations à l'appui, la liste des poètes, ou soi-disant
tels, qui figurent comme législateurs à la nouvelle
Chambre des députés : Gustave Rivet, Clovis Hugues,
Camille Pelletan, Tony Révillon, Henry Maret, Mau-
rice Faure, Henri Rochefort, Saint-Martin, Antide Boyer,
Jules Gaillard, Lambert Sainte-Croix, Georges Leygues,
Aristide Rey, Edouard Lockroy, Henri de Lacretelle,
Martin Feuillée, etc..
Voici divers détails sur quelques-uns de ces nourris-
sons des Muses dont la plupart ne doivent aujourd'hui
leur éphémère notoriété poétique qu'à leur situation
électorale.
Et tout d'abord Gustave Rivet, poète et auteur dra-
matique. Suit un petit madrigal de sa façon que nous
préférerons toujours à tous les projets de loi que le dé-
puté pourra produire :
Votre petit minois m'agace,
Je l'ai sans cesse sous les yeux.
Je le vois qui passe et repasse,
— 7 —
Tantôt me faisant la grimace,
Tantôt riant et gracieux.
Pour égayer ma solitude,
C'est avec vous, charmant lutin,
Que je cause soir et matin.
Adieu le vieux discours latin,
Je ne vois que vous dans l'étude.
L'autre jour que mon professeur.
En robe noire de docteur,
Me disait : « Redoublez de zèle ! »
Dessous sa robe de drap noir
Et sa toque je crus vous voir
Et je dis : <• Oui, Mademoiselle. »
A citer de lui aussi une chanson sur le comte de
Chambord et les légitimistes, intitulée : le Bonnet rouge
et le Bonnet de coton , qui fut saisie en 1875 et dont voici
le dernier couplet :
Peuple qui veux marcher à l'aise,
lis vont te coudre- dans un sac ;
Toi qui chantais la Marseillaise,
Tu vas entonner Salvum fac...
C'était l'hymne de délivrance.
Hélas ! tu changeras de ton.
Quitte ton bonnet rouge, France,
Pour mettre un bonnet de coton!
Clovis Hugues, lui, est un véritable poète, souvent
bien inspiré, et plus particulièrement par le charme et les
— 8 —
douceurs du foyer conjugal, témoin ces aimables vers à
sa femme, celle-là même qui fut l'héroïne du drame ju-
diciaire où Morin reçut la mort de cette jolie main fémi-
nine et gantée :
A JEANNE
Tu le sais, toi, ma Jeanne, ô grande bien-aimée 1
J'ai mille fois cueilli l'églogue parfumée
Au bord des flots jaseurs où boivent les oiseaux :
Car, lorsque j'ai bien fait mon devoir dans la lutte,
Je note volontiers les jolis airs de flûte
Du vent dans les roseaux.
Tony Révillon est plutôt romancier que poète, ce qui
rend plus curieux les quelques vers qu'il a semés çà et
là en ce genre :
LES NYMPHES DE COROT
Lorsque je suis allé, cet automne, à Verrières,
J'ai vu votre maison, Madame, au bord du bois,
Et j'ai compris qu'enfant vous écoutiez les voix
Des nymphes de Corot dansant dans les clairières.
Quand le soleil, avant de quitter l'horizon,
Passait comme un frisson de flamme sur la Bièvre,
Les parfums forestiers en vous mettaient leur fièvre,
Et votre pied frappait l'émail vert du gazon.
Le jour, on vous trouvait sous les chênes, pensive,
Et vos yeux ont gardé, sous leurs grands sourcils noirs,
Le reflet des désirs vagues et des espoirs
Dont ils suivaient alors la troupe fugitive.
Et lorsque vous pensez, Madame, à votre bois,
Comme des gouttes d'eau d'un arbre après la pluie,
II vous tombe des yeux des larmes que j'essuie ;
Des nymphes de Corot vous entendez les voix.
Maurice Faure, député de la Drôme, cigalier émérite,
auteur d'une aubade provençale intitulée : An bord du
Rhône, très populaire dans toute la Provence, et ou se
rrouve le couplet suivant :
Près du Rhône, loin des vains bruits,
S'il est doux d'aimer sa maîtresse
Dans la mystérieuse ivresse
Du silence étoile des nuits,
Rêver sur son onde que dore
L'éclat naissant du nouveau jour
Est plus joyeux, et notre amour
Veillera quand tout dort encore.
Georges Leygues, député de Lot-et-Garonne, compa-
triote de Jasmin, auteur du Coffret brisé et de la Lyre
d'iiirain, parle ainsi aux grelotteux :
Vous me faites pitié, faquins pâles et mièvres;
Votre cœur, désormais à tout indifférent,
Ne peut plus concevoir ni le beau ni le grand:
Un dégoût éternel est figé sur vos lèvres.
Au flanc des monts aimés des pasteurs et des chèvres,
Loin des molles langueurs du boudoir odorant, .
Que n'allez-vous plutôt boire l'eau du torrent,
L'air pur qui fortifie et qui calme les fièvres ?
— lO —
Mais non! vous vous croyez nouveaux et curieux ;
Vous prétendez subir un dieu mystérieux
Qui fait saigner vos chairs et torture vos âmes,
Quand, désertant la vie et ses mâles combats,
Flétris, dégénérés, l'œil terne, le front bas,
Vous ne savez chanter que l'ivresse et les femmes!
Antre poète, le Marseillais Antide Boyer, fondateur et
rédacteur du journal provençal lou Troun de l'er, où il
publiait des contes grivois et des poésies.
Poète encore, le félibre et cigalier Jules Gaillard, lau-
réat des fêtes arlésiennes de 1877, pour un éloge pas-
sionné des jeunes filles d'Arles :
Si devant votre bouche ouverte
Tout baiser d'amour convoité
Devenait une feuille verte,
La terre au loin serait couverte
De bois autour de la cité.
Et si chaque cœur qui vous aime
Allait, comme un astre argenté,
Luire là-haut du feu suprême,
Un second ciel, dans le ciel même.
Surgirait sur votre cité.
M. Paul Bert fait aussi des vers à ses heures, témoin
ceux qu'il a publiés, il y a un an, en l'honneur de
Victor Hugo.
M. Saint-Martin, du déparlement du Vaucluse, est
— Il —
l'auteur d'un poème, Juvenilia, qui ne contient guère
que des chants d'amour.
Nous avons déjà cité ici même des vers de Roche-
fort; nous avons également donné la pièce intitulée les
Rois à l'Exposition (1867) qui aurait été composée par
M. Lambert Sainte-Croix en collaboration avec l'ancien
préfet de la Seine, M. Ferdinand Duval; cela se chantait
sur l'air de T^cn souvicns-ta? En voici le premier et le
dernier couplet :
Venez chez moi, venez, rois de la terre!
La table est mise et les vins sont frappés ;
Le jeu, l'amour, tout est prêt pour vous plaire,
Les seins sont nus et les dés sont pipés.
Viens, roi des Grecs! Paris vaut bien Athène,
La Maison d'Or vaut bien le Parthénon,
Et tu verras si notre belle Hélène
A ce qu'il faut pour mériter son nom !
Vous n'êtes plus, Majestés en détresse,
Bonnes qu'à boire et qu'à faire l'amour;
Rois bambocheurs, hâtez-vous, le temps presse;
La royauté n'a peut-être qu'un jour.
Çà, vautrez-vous dans votre auguste fange:
HohenzoUern, Romanofet Cobourgs,
Bragance, Habsbourg, Brunswick, Savoie, Orange
Les rois s'en vont! Baitez aux champs, tambours!
Citons encore Henri de Lacretelle, qui a commis, à
lui seul, plus de vers que tous ses collègues à eux tous.
C'est un impénitent ! Il a même fait jouer un drame au
Théâtre-Français : Fais ce que dois, trois actes en vers
(17 septembre 18 $6). Il paraît que ses tiroirs sont en
outre remplis de vers inédits et de pièces à présenter.
Le Figaro cite de lui une déclaration d'amour échevelée,
qui doit remonter à la jeunesse de Tauteur, aujourd'hui
plus que vénérable, et qui n'a pas vu le jour encore :
Ni la gloire, manteau de pourpre et de vertu
Dont un homme par siècle à peine est revêtu ;
Ni les mille bravos, clairons de la fortune,
Qui pleuvent incessants au pied de la tribune,
Lorsque...
[Ici une longue, période à la manière cornélienne.)
Ni l'extase confuse et paradisiaque
D'un fumeur d'opium, Chinois ou Syriaque,
Ni le tressaillement d'un cœur républicain,
Quand un Brutus vengeur exécute un Tarquin;
Ni la mort de Baudin, ni les sublimes fièvres.
Ne valent le baiser quefai pris sur tes lèvres.
El M. Paul Devès, un cigalier, lui aussi, et qui a été,
hélas 1 deux fois blackboulé aux dernières élections! Il
a écrit quelques jolies strophes, comme celle-ci :
Viens dans les bois ! Le doux soleil d'automne
De pourpre et d'or teint les vapeurs du soir.
Au baiser chaud du vent l'herbe frissonne,
Et de l'étang pâlit le clair miroir.
Jeunesse, amour, dans mon sein qui bouillonne,
Au cri des sens mêlent leur grande voix,
Viens dans les bois I
I J
C'est peut-être un peu léger pour un ex-garde des
sceaux; mais ces vers remontent, disons-le bien vite, à
une époque où certes il ne pensait pas devenir député,
et encore moins ministre !
Cette énuméralion est forcément incomplète, car plus
d'un de nos législateurs s'est masqué d'un faux nom
pour produire les enfants de sa muse. Parmi eux nous
citerons M. Baïhaut, député de la Haute-Savoie, au-
jourd'hui ministre des Travaux publics, qui a donné,
sous le pseudonyme de Charles de Pomoy, un fort joli
volume de vers contenant cent et une pièces et intitulé
simplement Poésies. En voici, à titre d'échantillon, deux
strophes prises au hasard :
11 faisait presque noir, et, perdu dans l'opale,
L'horizon conservait une lumière pâle,
Un jour mystérieux ;
. Et la brise du soir, légère et parfumée,
Faisait dans le vallon soupirer la ramée.
Nous n'étions que nous deux.
Nous allions dans le bois, foulant aux pieds la mousse;
Tu me serrais la main, ton haleine si douce
Effleurait mes cheveux ;
Et l'étoile ou la fleur, le vent ou le nuage,
Murmuraient près de nous, dans leur secret langage :
« Ils s'aiment tous les deux. »
Pour être député, l'on n'en est pas moins homme (voilà
que par entraînement nous aussi, nous faisons un vers),
— 14 —
et l'on reste sensible aux souvenirs d'amour (ce qui
en fait encore un).
Théâtres. — Les Nouveautés nous ont donné, le
28 décembre, leur revue annuelle, les Nouveautés de
Paris, de MM. Blum, Wolff et Toché, avec MM. Bras-
seur père et fils, Berthelier, Montaubry, Allart,
IVimes j. Darcourt, Deval, etc.. Le succès de l'inter-
prétation a été surtout pour M. Berthelier, qui détaille à
ravir les fort jolis couplets de son rôle. Quant à la pièce,
elle n'a pas grande originalité, mais elle est suffisamment
gaie.
— Le même soir, à la Scala, revue annuelle sous le
titre de On refuse du monde. Auteurs, MM. E. Lévy et
J. Sermet, avec musique de M. Herpin. Paiilus, Libert
et M"ie Duparc jouent et chantent avec succès cette
pièce amusante qui aurait peut-être mérité les honneurs
d'une scène plus sérieuse.
— Le 30, la Porte-Saint-Martin a représenté la Ma-
rion Delorme de Victor Hugo avec un grand luxe de
costumes, de mise en scène et de décors. Nous doutons
même qu'à ce point de vue le drame d'Hugo ait jamais
été aussi magnifiquement encadré. Il n'avait pas été
représenté depuis la reprise qu'en fit la Comédie-Fran-
çaise le 10 février 1873. Cette reprise fut éclatante, et
donna soixante représentations de suite avec des recettes
longtemps considérables. A partir de la quatrième soirée
I!) —
on fit plus de 7,000 francs pendant plusieurs mois con-
sécutifs.
Voici la distribution des principaux rôles de Marion
Delorme à cette dernière époque, avec la distribution
actuelle en regard :
Théâtre -Français.
Porte-St-Martin.
Saverny
MM.
Delaunay
Berton
Didier
MOUNET-SULLY
Marais
Louis XIII
Dressant
Ph. Garnier
Langély
GOT
LÉON Noël
Nangis
Maubant
DUMAINE
Laffemas
Febvre
Cosset
Marion
M '"6 Favart'
s. Bernhardt
On a surtout applaudi, dans l'interprétation d'aujour-
d'hui, MM. Berton, Dumaine, Marais, Philippe Garnier
et Mn^e Sarah Bernhardt, qui s'est montrée, comme
toujours, la grande artiste que l'on sait. M. Philippe
Garnier a même obtenu un succès tout particulier grâce
à l'originalité de sa tenue, de son costume, et à l'art
consommé avec lequel il a su représenter plastiquement
et physiquement l'indolent Louis XIII.
La reprise de Marion Delorme est un de ces événe-
ments littéraires et artistiques qui ont toujours le don
I. Les autres petits rôles étaient également remplis rue de Ridie-
lieu avec une perfection rare par MM. Thiron, Barré, Garraud,
Prudhon, Boucher, Kime, Coquelin cadet, Joumard, Martel, Char-
pentier, Joliet, D. Vernon, Chéry ; M"'e P. Granger.
— ib —
de passionner la population parisienne, et l'accueil
qu'elle vient de recevoir permet à M. Duquesnel d*es-
pérer de longues et fructueuses représentations.
— Aux Menus-Plaisirs, le 3 1 , nouvelle revue an-
nuelle, Pêle-mêle Gazette, de MM. Blondeau, Monréal et
Grisier, jouée par Fusier, Chambéry, Montcavrel, et
Mmes Toudouze, Berthier, Lardinois, etc. Quelques
jolies scènes d'imitations théâtrales, et surtout le tableau
très réussi des Beni-bouffe-toujours, ont assuré le succès
de cette revue.
— Le même soir, M. Maurice Simon inaugurait sa
direction au théâtre Déjazet avec la lop représentation
de Mon Oncle, cette bouffonnerie du théâtre Cluny, que
les artistes qui l'ont créée jouent aujourd'hui au bou-
levard du Temple avec un égal succès.
— Le 6 janvier, le Palais-Koyal a donné une assez
plaisante parodie de la pièce de Sardou au Vaudeville,
sous le titre de la Fille de Georgette. On a annoncé,
comme auteur de la pièce, un M. Valbidor , pseu-
donyme composé de la première syllabe du nom de
MM. Valabrègue, Billault et Dorgeval. Hyacinthe, Ray-
mond, Milher, Pellerin, et surtout Mmes Mathilde et
Lavigne, ajoutent encore par l'excentricité de leur jeu à
la fantaisie de leurs rôles.
— La Renaissance a donné, le 8 de ce mois, une
excellente bouffonnerie en 5 actes, de M. Alex. Bisson,
Une Mission délicate, jouée par Saint-Germain, Delau-
— 17
noy, Galipaux, Vois, Mme Dunoyer, etc. Une débu-
tante, M"e Boulanger, a également réussi.
— Aux Concerts du Châtelet, nous avons eu, !e
27 décembre, une belle exécution de Struensée, que le
public accueille toujours avec des applaudissements
frénétiques. Entre celte œuvre magistrale et la Reforma.
iion-Symphonie de Mendelssohn, la suite d'orchestre de
M. Guiraud a paru un peu pâle. — Le 3 janvier pas de
concert, Colonne et son orchestre exécutant à l'Odéon
la musique à'Athalie. Mais en revanche, le 10, magni-
fique séance avec Mme Krauss, qui a obtenu un véri-
table triomphe dans l'air d'Alceste, de Gluck, « Divinités
du Slyx », et dans le Roi des Aulnes, de Schubert, exécuté
pour la première fois avec l'orchestration de Berlioz.
Petite Gazette. — Notre confrère Stoullig vient de
créer sous le titre de Revue d'art dramatique une nouvelle revue,
format de la Revue des Deux-Mondes, qui paraîtra deux fois
par mois, et qui ne s'occupera exclusivement que de questions
théâtrales.
— Les dix premières représentations du Cid à l'Opéra ont
produit 205,344 francs de recette.
— Le bilan de l'Odéon, pour l'année 1885, première année
complète de la direction Porel, a donné une recette de
702,377 francs. C'est, avec l'année 1876(801,769 fr.), la plus
forte recette annuelle que ce théâtre ait faite depuis 1870.
NÉCROLOGIE. — 25 décembre. Le peintre Amaury Duval,
élève d'Ingres et neveu du poète Alex. Duval. On voit de lui,
au Luxembourg, Une jeune fille sortant du bain.
— 27. Le ténor Stephanne qui a eu, un moment, un
— i8 —
certain succès à l'Opéra-Comique. Il n'avait que trente-cinq ans.
— 27. Le docteur Fauconneau-Dufresne, spécialiste très
connu pour les maladies du foie, à l'âge de quatre-vingt-huit
ans.
— 28. Le docteur Le Bret, ancien président de la société
d'hydrologie de France.
— 29. L'architecte Franel, auteur du célèbre monument
élevé à la mémoire du duc de Brunswick, par la ville de
Genève, à laquelle ce royal excentrique avait légué sa fortune
en lui imposant cette condition.
— 29. Eugène-François-Charles Provost, né en 1857, ex-
sociétaire de la Comédie-Française oii il avait débuté le
18 juin 1859 dans Arnould de la Famille Poisson et Alain des
Héritiers. Il avait quitté la Comédie-Française en 1869, parce
que le comité, qui l'avait nommé sociétaire pour être agréable
à son illustre père, s'empressa, après sa mort, de le désocié-
tariser le plus promptement qu'il put. Il joua ensuite, pendant
peu de temps, à l'Odéon et aux Bouffes-Parisiens. Son frère,
qui avait épousé M"" Ponsin, est aujourd'hui caissier de la
Comédie-Française.
— 31. M. Escande, ancien rédacteur de la Gazette de
France, de F Union, du Nouvelliste du Tarn, etc..
— 4 janvier. Le docteur Amédée Dechambre, membre de
l'Académie de médecine, et directeur, depuis lafondation{i85 5)
jusqu'à ce jour, de la Gazette hebdomadaire de médecine et de
chirurgie. Il a également dirigé le Dictionnaire encyclopédique
des sciences médicales qui compte aujourd'hui plus de quatre-
vingts volumes. 11 avait soixante-quatorze ans.
— 5. Ernest Panckoucke, ancien directeur gérant du Mo-
niteur universel que son grand-père avait fondé. C'est à son
père, Charles Panckoucke, qu'on doit une célèbre collection
de classiques latins.
— 6. Gilbert-Boucher, sénateur de Seine-et~Oise, président
de la Commission des bureaux de tabac, ancien conseiller
— 19 —
à la Cour d'appel de Paris. Il habitait à Luzarches le châ-
teau de Rocquemont, qui avait appartenu à Sophie Arnould,
et où l'on voit encore de très curieux souvenirs artistiques du
XVIII« siècle,
— 6. Frédéric-Albert-Pierre, comte de Falloux du Cou-
dray, membre de l'Académie française, né à Angers le
7 mai i8i i . On sait qu'il fut le premier ministre de l'Instruc-
lion publique de Louis-Napoléon Bonaparte (20 déc. 1848).
On connaît aussi ses relations avec M'"° Svetchine et l'in-
fluence mutuelle et considérable qu'ils exercèrent l'un sur
l'autre. Il a publié la correspondance de cette célèbre Russe
devenue si fervente catholique, ainsi qu'une notice détaillée
sur sa vie. Il laisse un frère, le cardinal Frédéric de Falloux.
— 7. Jean-Victor Ségalas, avocat, mari de M™° Anaïs Sé-
galas. C'est lui qui avait organisé pendant le siège de Paris
le service des pigeons voyageurs. Né le 9 octobre 1802, il
était officier de la Légion d'honneur.
— 7. Léon Gaucherel, l'aquafortiste si connu, directeur du
journal l'Art. Cet éminent artiste est un de ceux qui ont le
plus contribué aux progrès de l'eau-forte contemporaine. Il
était né le 2 I mai 1816, à Paris, et était chevalier de la Légion
d'honneur.
— 7, Adhémar Barré de Saint-Venant, membre de l'Aca-
démie des sciences (section de la mécanique), né le 2 3 août 1 797.
C'était, après M. Chevreul, le membre le plus âgé de cette
scientifique compagnie.
20
VARIETES
' NOS DÉPUTÉS
Nous donnons en son entier, vu sa curiosité, la lettre
suivante que M. Clovis Hugues, le poète-député de Mar-
seille, vient d'adresser au journal la Lanterne, et qui est un
document des plus intéressants à conserver pour l'histoire de
notre temps. On y trouvera de bien piquants et même de bien
amusants détails sur la vie difficile que font à nos honorables
les braves gens qui les ont élus !
Tous les jours, chaque député reçoit en moyenne
une vingtaine de lettres lui demandant des services
personnels en dehors de tout ce qui se rattache aux
agitations politiques du moment.
En toutes ces lettres, il y a un débordement de con-
fiance à l'égard de l'heureux élu. Qu'il fasse un signe,
le plus insignifiant des signes, du bout des doigts, et le
rêve de son correspondant est réalisé. Avec un mot,
avec une pauvre apostille de trois lignes au bas d'une
requête, il distribue des bureaux de tabac, obtient des
2 I
grâces, fait pleuvoir des secours, rapatrie des compa-
triotes, réforme des jugements rendus parles tribunaux,
renvoie des militaires dans leurs foyers, fleurit des bou-
tonnières, révoque des administrateurs, trouve des
nourrices, retrouve des parapluies perdus, change des
fonctionnaires de résidence, casse des décisions minis-
térielles, attendrit des créanciers, conclut des mariages,
règle des divorces, apaise des belles-mères, étouffe des
scandales, fait réussir des examens, corrige des en-
quêtes, répand des permis de circulation, nomme des
préfets, des sous-préfets, des vice-consuls^ fabrique des
évêques républicains et donne des emplois dans les
ministères, dans les maisons de banque, dans les
grandes Compagnies et même chez les simples parti-
culiers. Tout cela, du reste, en une seule journée.
Exigez-vous des chiffres? Chaque député a toujours
une cinquantaine de nominations en train dans les
postes et télégraphes; au ministère de ia guerre, il
expédie mensuellement une trentaine de demandes de
congés, de changements de corps, de renvois dans les
foyers; au ministère des finances, il opère avec une
perspective de soixante bureaux de tabac à obtenir par
trimestre; à l'approche du jour de l'an et du 14 juillet,
il recommande, pour son compte particulier ou avec la
signature d'autres collègues, une quinzaine de postu-
lants au ruban de ia Légion d'honneur. De là une tem-
pête, un ouragan, un cyclone d'apostilles dans les
22
ministères. Mais est-il nécessaire d'ajouter que le cy-
clone n'arrache rien? Les ministres, assaillis, débordés,
ne répondent même pas ou répondent par quelque for-
mule banale, imprimée, tirée à plusieurs milliers d^exem-
plaires. Et comment feraient -ils autre chose, quand
nous leur présentons à la fois deux ou trois mille can-
didats pour une seule nomination?
Que fait pourtant le député devant cette exagéra-
tion de confiance? Il écrit à chacun de ses correspon-
dants qu'il apostillera la demande, qu'il verra le mi-
nistre ou le directeur de la Compagnie, et qu'à la
première occasion, etc. Or, juste à ce moment, il vote
contre le ministère ou contre la Compagnie, quelquefois
contre les deux à la même séance. Mais les votes ne
font rien à l'affaire, et nous recevons toujours un peu
plus de requêtes dans les périodes où nous combattons
le gouvernement, car bon nombre de braves gens
croient encore à l'existence du député à qui l'on ne
refuse rien, parce qu'il se fait craindre. La crainte du
législateur, c'est le commencement de la sagesse.
Eh bien! même en admettant qu'un député possède
une énorme influence dans les ministères, comment sy
prendra-t-il pour apporter la solution désirée aux cinq
ou six cents demandes qu'il reçoit chaque mois? Il y
a là une impossibilité matérielle sur laquelle il est inutile
d'insister. De plus, à quel moment s'occupera-t-il des
affaires du pays, s"'il veut essayer de faire réussir seule-
- 23 —
ment le quart des demandes qui lui sont adressées?
Dans la matinée, à l'heure où il pourrait étudier les
questions, il moisira dans les antichambres; au Palais-
Bourbon, pendant les séances, il écrira sa correspon-
dance ou payera d'un vote ministériel, contre sa propre
conscience, les services qui lui auront été rendus.
En somme, il y a, dans toute la correspondance de
la plupart des députés, une certaine quantité d'hypo-
crisie, déguisant beaucoup d'impuissance, et, certai-
nement, ils ne se pardonneraient pas cette hypocrisie
épistolaire, si elle n'était une des formes de la politesse
française. Les anciens députés ont répondu, pendant
quatre ans, à plus de quatre cents lettres par mois; et
ils n'ont pas réussi vingt fois en leurs démarches, tout
en assurant chacun de leurs correspondants de la possi-
bilité d'une heureuse solution.
Réélus au scrutin de liste, qui devait les délivrer dé-
finitivement de l'horrible corvée des sollicitations, ils
sont plus que jamais accablés de demandes. Une re-
marque à faire : ces demandes leur sont adressées le
plus souvent par d'honnêtes et crédules citoyens, géné-
ralement étrangers à leurs départements. Mais elles n'en
constituent pas moins, pour chacun d'entre nous, une
préoccupation constante, absolument préjudiciable aux
intérêts généraux du pays.
C'est pour cela que j'ai cru devoir signaler dans votre
vaillant journal, si fréquemment reproduit par la presse
— 24 —
de Paris et de la province, la puérilité qu'il y a pour
l'électeur à s'imaginer que tout est dit quand son député
l'a gratifié d'une apostille, au milieu d'un encombrement
de cent autres demandes qu'il apostillera également et
que les ministres jetteront au même panier, après avoir
reçu à eux seuls le contre-coup des trois ou quatre mille
demandes quotidiennement adressées au Palais-Boubon.
... J'en ai fait le compte, et c'est ainsi!
comme dit Ruy-Blas en un lambeau de vers de la
grande tirade.
J'ai personnellement une correspondance moyenne
de cinq cents lettres par mois, et je finis toujours par
répondre à toutes.
C'est vous dire assez qu'en vous écrivant cette cinq
cent unième lettre, je tiens surtout à servir les électeurs
eux-mêmes et à les mettre en garde contre un excès de
confiance qui se traduit par du temps perdu à leurs
dépens et aux dépens du pays.
Avec mes remerciements anticipés, agréez, mon cher
ami et ancien directeur, l'assurance de mes meilleurs
sentiments.
Clovis Hugues,
Député des Bouchçs-du-Rhône.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 3jS.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 2 — 3i janvier 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Assassinat du préfet de l'Eure, banquet Molière,
Paul Baudry. — Pauvre La Fontaine! — Théâtres: Comédie-
Française, Odéon, Opéra-Comique, concert Colonne, Château-d'Eau,
Adelina Patti.
Varia : Une bague royale. — Livres poursuivis. — A propos
d'étoiles. — Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
Variétés : Page inédite de Casanova.
La Quinzaine. — L'Assassinat du préfet de l'Eure.
— Le Banquet Molière. — Mort de Paul Baudry. — Le
mystérieux assassinat du préfet de l'Eure, M. Barrême,
dans un compartiment de chemin de fer, entre Paris et
Mantes, a été le sujet de toutes les conversations et le
grand événement de cette quinzaine. C'est le 1 3 que le
fait s'est produit, et depuis ce jour aucun indice n'a pu
mettre la police sur la trace du coupable. On n'en est
même pas réduit à un simple soupçon, et il est à craindre
I. — 1886. 3
— 2G —
que l'auteur de cetattentat n'échappe définitivement à la
justice.
On a prétendu que M. Barrême, qui voyageait con-
tinuellement sur la ligne, y faisait une guerre acharnée
aux joueurs de bonneteau, qu'il en avait fait arrêter
quelques-uns, et que la digne association de ces escrocs
de chemin de fer avait juré la mort du préfet, qui avait
finalement succombé sous les coups de l'un d'eux. A
ce propos, on a publié de nombreux articles sur les
boimeteurs, audacieux filous qui, surtout les jours de
courses, s'installent dans les wagons où ils flairent des
dupes et où ils parviennent, en effet, à les faire jouer
avec eux. Puis cette piste, sur laquelle tout le monde
s'est d'abord jeté, a été ensuite à peu près abandonnée
par l'instruction, et par un examen plus approfondi des
faits, et le mystère continue, après plus de quinze
jours déjà, à obscurcir, pour bien longtemps peut-être,
sinon pour toujours, l'origine et les causes de cette
dramatique affaire.
— Le 1 5 janvier a eu lieu le banquet annuel des
Moliéristes, sous la présidence de M. Jules Claretie,
qui a prononcé, au dessert, une allocution bien fine-
ment tournée, et où nous avons été heureux de re-
trouver la plume de l'écrivain éminent et du lettré
érudit auquel ont été confiées les destinées de la Co-
médie-Française. Voici cette allocution presque en
entier :
— 27 —
Messieurs ,
Tout à l'heure, en venant prendre la place où vous avez
bien voulu m'appeler, je passais rue de Richelieu, et j'y
cherchais des yeux la maison où est mort Molière... Eh bien,
je signale à la commission des inscriptions de la ville de Paris
un fait qui doit considérablement étonner les étrangers : la
date de la mort de Molière, dont nous glorifions aujourd'hui
la naissance, la date funèbre figure, à quelques mètres de
distance, sur deux maisons à la fois.
Au numéro 34, une plaque noire indique au passant que
Molière est mort en cet endroit, et au numéro 40, une plaque
blanche avertit, — plus justement, — que Molière a rendu là
le dernier soupir. Qui sait, Messieurs? Cette double inscrip-
tion, cette double constatation a son utilité, sans doute, et,
en m'éloignant, je me faisais cette réflexion : « Si Molière
est mort tant de fois, c'est peut-être qu'il n'est pas mort du
tout et qu'il est tout simplement toujours vivant, vivant, à
quelques pas de sa chambre mortuaire, sur la scène où on
l'acclame, vivant dans sa glorieuse Maison , vivant dans nos
bibliothèques, vivant dans nos esprits, vivant dans nos propos,
dans nos souvenirs, dans nos joies, dans nos tristesses, dans
nos rires, — vivant partout , c'est-à-dire immortel ! »
Aucun homme, en vérité, n'a rencontré devant la postérité
de tels hommages. Ce fils de petit bourgeois, ce comédien
errant devenu directeur de théâtre, ce faiseur de pièces et de
farces, cet amuseur que devaient fort mépriser les marquis
dont il raillait les rubans, cet homme qui ne fut rien en son
siècle qu'un homme de génie, a survécu de par la royauté de
l'esprit à toutes les autres puissances, et la moindre signature
du comédien de Louis XIV coûte plus cher aujourd'hui qu'un
autographe du Grand Roi.
Mais ce n'est pas à vous, moliéristes, qu'il faut apprendre
ce que vaut Molière : vous êtes ici pour le fêter... J'aime ce
— 28 -
mot de Moliéristes. Ce n'est pas un barbarisme, loin de là : c'est
un gallicisme. Il console de tant d'autres mots en istc passa-
blement attristants. On vous a accusés de former une petite
chapelle spéciale : où est le mal ? Quand on a honoré tant
de faux grands hommes, pourquoi ne vénérerait-on pas les
vrais? Du reste, Molière est de ceux que tout le monde aime.
C'est un des gais aïeux de toutes nos familles, et, si je ne
redoutais de faire ici allusion à la politique, je dirais qu'en
France Molière est ce qui nous divise le moins.
Messieurs, fêtons, honorons, glorifions donc Molière sur nos
théâtres, dans nos livres, dans nos toasts, et s'il m'est une
joie, s'il m'est un honneur, c'est, — après avoir présidé ce
banquet des moliéristes et y avoir célébré Molière chez vous,
— d'aller tout à l'heure l'entendre louer, l'entendre applaudir
et célébrer chez lui.
En buvant, Messieurs, à Molière, — en portant des lau-
riers toujours verts à son marbre toujours jeune, — nous
acclamons ensemble l'art dramatique , gloire incontestée de
notre nation, et l'esprit français, impérissable patrimoine de
la patrie ! A Molière, le plus Français des poètes de France ! »
On était très nombreux au banquet, et cependant le
vide s'est fait très vite. M. Claretie a même dû quitter
la table avant la fin du repas, appelé au théâtre par les
exigences de son service directorial. Il y avait en effet
en l'honneur de Molière une solennité dont nous par-
lons plus loin, et qui avait lieu également à l'Odéon.
Les deux théâtres ont donc enlevé au banquet une
bonne partie des convives et la soirée s'est trop tôt
terminée.
— 29 —
— L'art vient de faire une perte bien sensible dans
la personne de l'illustre peintre Paul Baudry, décédé à
Paris, le i6 de ce mois. Entre autres chefs-d'œuvre, il
a laissé surtout ce merveilleux plafond de l'Opéra que
nous pouvons admirer trois fois par semaine, mais qui
gagnerait tant à être déplacé pour produire son véri-
table effet et être estimé à sa juste valeur. Né le 7 no-
vembre 1828, à Bourbon-Vendée, où son père était
simple sabotier, M. Paul Baudry, membre de l'Aca-
démie des beaux-arts depuis le 24 mai 1870, est mort
d'une maladie de cœur. Il avait été fait commandeur de
la Légion d'honneur en 1875. Nous renvoyons nos lec-
teurs, pour plus de détails sur la carrière de ce grand
artiste et pour l'appréciation de son talent, à l'étude que
lui a consacrée M. Jules Clarelie, dans la collection des
Peintres et SculpîeiKrs qu'il a publiée à la Librairie des
Bibliophiles '.
C'est seulement le 2 5 janvier qu'ont été célébrées les
obsèques de Baudry, pour permettre à son frère, alors
en Egypte, d'y venir assister. Au cimetière Montpar-
nasse, où a eu lieu l'inhumation, sept discours ont été
prononcés par MM. Turquet, Charles Garnier, Antonin
Proust, Thomas, Bailly, Halgan et Rieder. Nous em-
prunterons au discours de M. Turquet, qui représentait
le gouvernement, le passage suivant qui contient sur ce
I. Lire aussi, dans le Temps du 26 courant, un très remarquable
et très complet article de Paul Mantz.
— 3o -
grand artiste un renseignement tout à fait caractéris-
tique, donné par lui-même :
Baudry n'eut pas seulement les dons qui font l'artiste hors
ligne : il eut les vertus qui rehaussent le génie, qui enno-
blissent la gloire. Il fut simple, il fut modeste. Tout au tra-
vail, il préféra au bruit le recueillement, aux applaudissements
le témoignage de sa conscience; enfin, il aima l'art pour l'art.
(■ On me rendra cette justice plus tard, écrivait-il à un
compagnon de sa jeunesse, que si j'ai déserté en apparence
les Salons annuels, c'a été par dévouement à la grande pein-
ture. Une petite toile nous assure le succès et souvent la
fortune. Si la gloire m'est donnée, ce qui est encore bien
douteux, j'ai la satisfaction de dire que j'aurai négligé com-
plètement le profit. »
Pour rendre cette justice à Baudry, ses contemporains
n'ont pas attendu qu'il eût cessé de vivre, mais je veux pro-
clamer son désintéressement sur sa tombe, parce que c'est là,
il me semble, l'éloge funèbre qu'il eût le plus souhaité.
Pauvre La Fontaine ! — Jamais on ne s'est tant
occupé de La Fontaine. En même temps qu'on le ré-
imprime dans la précieuse collection des Grands Écri-
vains de la France de la maison Hachette, la Librairie
des Bibliophiles vient de donner de ses Contes et de
ses Fables des éditions ornées de merveilleuses eaux-
fortes, qui sont déjà dans les bibliothèques de tous les
vrais amateurs. Nous ne serions pas étonné de voir
paraître prochainement un organe spécial ayant pour
litre le La Fontainiste, comme nous avons déjà le Molié-
riste. Cetta publication devrait être doublée d'un comité
— JI —
de défense, car la loi édicté des peines contre les gens
qui dégradent les monuments publics, et, par une
étrange anomalie, elle laisse impunies les atteintes
portées à nos grands écrivains, dont les œuvres sont
pourtant, encore plus que celles de nos grands archi-
tectes, la gloire vraie et impérissable du pays.
Nous avons déjà signalé les étranges arrangements de
pièces de Molière dont certains cuistres s'étaient rendus
coupables. C'est aujourd'hui le tour de La Fontaine, et
voici, presque coup sur coup, deux pédants, dont l'un
s'avise de dénaturer ses Fables et l'autre de les corriger.
L'un de ces deux messieurs est un ancien ami et
commensal de Sainte-Beuve, qui profita des confidences
recueillies dans son intimité pour publier sur lui un
ouvrage impudent qui eut le succès certain réservé à
tous les livres orduriers. M. Nicolardot , — puisqu'il
faut l'appeler par son nom, — s'est d'abord amusé à
faire de la statistique sur les fables, sur le nombre de
vers qu'elles contiennent en m.oyenne, sur le nombre
de fois que chaque animal entre en scène, et autres
exercices de même utilité. Il relève aussi les imperfec-
tions de style de ce pauvre fabuliste, qui a eu la male-
chance de ne pas vivre du temps de Nicolardot, lequel
lui aurait volontiers enseigné le beau langage. Mais le
point capital de son livre, c'est la découverte qu'il a
faite que La Fontaine avait un cœur davidiqiie. Ses fa-
bles ne sont, à vrai dire, que des psaumes, et, en les
— 32 —
écrivant, il n'a cessé d'avoir des réminiscences de la
Bible. Ainsi, la Grenouille qui veut se faire aussi grosse
que le bœuf^ c'est Adam mangeant le fruit défendu; —
l'Homme qui court après la Fortune^ c est Nahuchodono-
sor; — l'Homme qui l'attend dans son lit, c'est Daniel.
Comme bouffonnerie, c'est assez réussi. Mais en voilà
assez, n'est-ce pas? sur Nicolardot. Passons maintenant
à son copain.
Celui-là, qui pourtant n'a diffamé personne, est en-
core plus audacieux que Nicolardot. C'est le baron Eu-
gène du Mesnil, de Dijon, qui a publié un livre sous
ce titre : Fables de La Fontaine. — Les fautes de langue
ont été corrigées par le baron Eugène du Mesnil. Tandis
que Nicolardot se borne à déposer des sottises autour
des fables, le chaste et érudii grammairien-baron va
jusqu'à les corriger et les expurger. Ainsi, au lieu de :
Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre,
il met :
Va-t'en, chétif insecte, imbécile diptère.
Il est choqué de ces deux vers :
Avant l'oût, foi d'animal.
Intérêt et principal.
et il imprime :
Avant l'oût tout sera prêt,
Principal et intérêt,
ce qui fait une faute de prosodie dans le second vers.
Mais, quand on agit pour le bon motif, on n'y regarde
pas de si près.
Dans la fable le Mari, la Femme et le Voleur^ on lit :
Et n'ayant caressé son mari de sa vie.
« Vite, atténuons cela », s'est dit le pudique baron,
et il a ajouté cet élégant palliatif:
Le mari croyait être un pacha de l'Asie,
En Europe il faudrait de meilleurs procédés.
Tout est à l'avenant, et nous n'irons pas plus loin.
Mais c'est tout de même beaucoup d'avoir senti s'a-
battre sur soi, presque en même temps, un Nicolardot
et un du Mesnil. Pauvre La Fontaine!
Théâtres. — Le 1 5 janvier, la Com.édie-Française
et rodéon ont célébré, comme d'habitude, le 264^ an-
niversaire de la naissance de Molière. Rue de Riche-
lieu on a joué une petite saynette inédite, en vers, de
M. d'Hervilly, Molière en prison, qui a suffisamment
réussi. Ces sortes d'à-propos survivent rarement, d'ail-
leurs, à l'occasion qui les a vus naître. Le Bargy,
Leloir, Féraudy, et Mi'e Durand, remplaçant Mi'e Marsy
indisposée, ont interprété les rôles de ce fugitif ou-
vrage. On a joué ensuite l'Avare, remis à la scène avec
la distribution exceptionnelle suivante :
Maître Jacques. MM. GOT.
Cléante. Delaunay.
-34-
Laflèche.
MM.
COQUELIN cadet.
Valère.
Prijdhon.
Anselme.
Martel.
Harpagon.
Laugier.
Elise.
M mes
' Barretta.
Frosine.
Granger.
Marianne.
Muller.
Très vif succès, surtout pour Got, Delaunay et
M™e Granger. M. Laugier, intelligent, plein d'activité
et de mouvement en scène, — trop de mouvement peut-
être, — a paru être un peu trop jeune et manquer de
l'étoffe voulue dans ce rôle si difficile et si complexe
d'Harpagon. Ce n'en est pas moins un artiste de pre-
mier ordre et de grand avenir.
A l'Odéon, avec le Misanthrope et le Malade imagi-
naire, M. Porel nous a donné une petite comédie à-
propos, la Première du Misanthrope, de MM. Armand
Ephraïm et Adolphe Aderer, très bien interprétée par
MM. Albert Lambert, Amaury, Rebel, Rameau, et
M"e Nancy Martel. Le succès en a été assez vif.
— A l'Ambigu, le i6, première représentation de la
Banque de l'univers, pièce en cinq actes, de M. Grenet-
Dancourt. Il y a bien de la fantaisie et de l'observation
contemporaines dans cette série de tableaux qui tien-
nent à la fois de la comédie et du drame, mais plus
encore de la comédie. Bien que la pièce n'ait pas
réussi, puisqu'elle a dû quitter l'affiche après cinq re-
présentations seulement, nous ne saurions trop féliciter
— o:>
M. Rochard de l'avoir accueillie. Quant à M. Grenet-
Dancourt, il sort plutôt grandi que diminué par cet
insuccès, et nous dirons même, dût-on nous accuser
d'émettre un paradoxe, que nous préférons de beaucoup,
au point de vue littéraire surtout, cette œuvre, malgré
son insuccès, à l'éternel succès des Trois Femmes pour
un mari du même auteur.
— Le 19, reprise à l'Opéra-Comique de Zampa, le
chef-d'œuvre d'Hérold, qu'on n'y avait pas joué de-
puis le 28 janvier 1885. L'ouvrage a atteint ce même
soir sa 527^ représentation. La première date du 3 mai
1851. Des créateurs de Zampa il ne reste plus aujour-
d'hui que ChoUet, qui vit retiré à Nemours et qui a
quatre-vingt-un ans, et M^e Casimir, qui en a quatre-
vingt-deux. Maurel chante actuellement le rôle de
Zampa, et Mn^e Calvé celui de Camille. Mouliérat fait
Alphonse; Grivot, Daniel; Barnolt, Dandolo , et
M"e Esther Chevalier, Rita. Le succès de cette belle
reprise a été considérable, grâce à la science drama-
tique et musicale de Maurel, au talent sérieux, bien
qu'un peu hésitant peut-être, de M"e Calvé, à la gaieté
et à l'esprit de Grivot et de Barnolt, et à la voix tou-
jours bien conduite de Mouliérat et de Mi'e Chevalier.
Quelques passages de la partition ont un peu vieilli,
mais l'ensemble n'en demeure pas moins d'un efïet
puissant et, par endroits, grandiose.
— Le dimanche 1 7, grand succès, au concert Colonne,
— 3b —
pour le célèbre violoniste Joachim, l'un des plus grands
virtuoses de notre temps. Il a joué, au milieu d'ovations
sans nombre, un concerto de Beethoven, un autre de
Spohr (le 6e) et un prélude, avec menuet et gavotte, de
J.-S. Bach. La Symphonie romaine de Mendelssohn, les
Fêtes cVHéhé de Rameau et la Rapsodie hongroise de
Liszt complétaient ce merveilleux programme.
Le dimanche suivant, 24, M. Joachim a joué une
seconde fois au concert Colonne. Il a exécuté un con-
certo de Mendelssohn, une romance extraite d'un con-
certo hongrois de sa composition, et deux morceaux
de Schuinann. Le succès a été de nouveau colossal,
M. Joachim a donné, en outre, deux ou trois concerts
à la salle Erard. Ce grand artiste ne fait d'ailleurs que
passer parmi nous. Né le 28 juin 1831 à Kitlsée, petit
village des environs de Presbourg, il n'a pas encore-
cinquante-cinq ans.
— A la Comédie-Française a eu lieu, le samedi 23,
la première représentation de la nouvelle pièce en
trois actes de M. Gondinet, Un Parisien. C'est une
pièce très gaie, pleine d'observations prises sur le vif,
soit pour ce qui concerne l'existence à Paris d'un
Parisien exclusif, soit pour ce qui regarde les mœurs
de province, lorsque ce Parisien , qui n'a jamais quitté
Paris, se trouve soudainement, par un concours de
circonstances très habilement préparées, transporté,
comme malgré lui, dans la bonne, ville de Montauban.
c'est de la gaieté de bon aloi, sans charge excessive,
assaisonnée parfois d'une pointe d'émotion qui, à un
moment donné, tire même la larme à Pœil. Enfin, c'est
de la comédie comique, et de la meilleure, avec une
abondance, une surabondance même de mots d'esprit
et de reparties plaisantes qui éclatent à tout moment
comme des fusées dans un feu d'artifice. Un grand
succès, en somme, auquel concourent les deux Co-
quelin, Thiron, Boucher, Garraud , et M^es Reichem-
berg, Céline Montaland et Kalb.
— Le Î24, au théâtre du Château-d'Eau , première
représentation d'un drame nouveau, en cinq actes et
neuf tableaux, de MM. Gaston Marot et Clairian, la
Casquette du père Biigeaud, qui met en scène, avec le
fameux duc d'Isly, le colonel Lamoricière et les com-
mandants Cavaignac et Yussuf. C'est une pièce inté-
ressante et qui a été fort bien accueillie.
— Adelina Patti. Le grand événement artistique de
la première quinzaine de février sera la réapparition de
la trop fugitive planète Adelina Patti dans le ciel pari-
sien, où le public lui avait destiné une place d'étoile
fixe de première grandeur. Trois fois seulement on
pourra Pentendre à l'Eden-Théâtre, les 5, 6 et 9 fé-
vrier. Que les dilettanti se le tiennent pour dit, car il
est bien certain qu'on refusera du monde. Prophète à
bon marché, nous prédisons à la diva un immense
succès que la prochaine fois nous constaterons.
- 38 —
Varia. — Histoire d'une bague royale. — A propos
de la mort récente d'Alphonse XII , le Masque de fer
nous raconte l'anecdote suivante :
(( Au moment de son premier mariage avec sa cou-
sine la princesse Mercedes, fille du duc de Montpensier,
le roi, entre autres cadeaux, offrit à sa jeune femme une
petite bague, sorte de souvenir intime et, pour ainsi
dire, en dehors des présents officiels.
La jeune reine mit aussitôt le bijou à son doigt et ne
le quitta plus. A la mort de Mercedes, le roi reprit cette
bague et la donna à la reine Christine, sa grand'mère.
Peu de temps après, celle-ci mourut à son tour, et le
bijou échut à l'infante del Pilar, sœur d'Alphonse XII;
l'infante mourut quelques jours plus tard.
Pour la troisième fois, la bague revint au roi, qui la
donna alors à l'infante Christine, sœur de la reine Mer-
cédés et seconde fille du duc de Montpensier. Trois
mois après, l'infante Christine était morte.
Enfin, le roi Alphonse se fit remettre une dernière
fois l'anneau si tristement fameux, et voulut le garder
et le porter.
A sa,.mort, quand on recueillit les bijoux du roi, la
vue de cette bague rappela que tous ceux qui jus-
qu'alors l'avaient portée étaient morts bien peu de temps
après qu'elle leur avait été successivement remise. »
Celte bague, aujourd'hui, est suspendue par un ru-
- 3o -
ban au cou de la vierge de l'Almudena, patronne de
la ville de Madrid.
Livres poursuivis. — On avait fait courir ces jours
derniers, le bruit que le parquet allait diriger des pour-
suites contre Germinal^ le roman d'Emile Zola. A ce
propos, l'Événement nous raconte l'anecdote suivante :
Benoît XIV venait d'être élu pape. Un pauvre prêtre
qui avait été le condisciple du nouveau prélat, mais
était resté cantonné dans une petite cure de la pro-
vince d'Orvieto, s'en vint un jour le trouver et lui tint
le langage suivant :
« Mio padre, je viens de faire un livre que je tiens à
te dédier. Tu es toujours tout-puissant : accepte, et tu
me rendras service.
— Comment! répondit Benoît XIV, non-seulement
j'accepte, mais pour que tu puisses en retirer un grand
profit, je vais te faire intenter un procès par la sacrée
congrégation des Rites. «
Et comme le pauvre prêtre se récriait,
« Ecco, mon ami, lui dit-il, si tu ne procèdes pas
ainsi, tu ne vendras pas dix exemplaires de ton livre.»
Le conseil fut suivi, et les éditions se succédèrent
avec une rapidité jusqu'alors inconnue.
A propos d'étoiles. — Nous recevons d'un de nos
abonnés la communication suivante :
— 40 —
« Voulez-vous me permettre de jouer un instant les
Sarcey dans la Gazette anecdotiqiie? Cq sera peut-être
bien un peu sur votre dos, mais vous êtes de ceux,
j'espère, qui ont les reins solides. Donc, dans votre
dernière quinzaine de 1885, une expression, bien
inoffensive, s'est glissée, qui a fait jeter les hauts cris à
quelques puristes : il s'agit d'une certaine étoile en re-
traite, cousine germaine assurément d'une certaine
étoile en herbe dont nous nous sommes amusés jadis ici
même. Mais cette fois les puristes en question se sont
rebiffés et se sont demandé pourquoi, après tout, on ne
dirait pas étoile en herbe^ comme on dit poète ou chan-
teur en herbe, les deux figures ayant même valeur. La
question ainsi posée ne fut pas résolue; l'expression
étoile en herbe me paraissait fautive sans que je pusse
expliquer pourquoi elle l'était. La nuit m'a apporté cette
explication, et je suis heureux de vous donner aujour-
d'hui la solution de ce grave problème qui nous em-
barrasse fort, sans doute parce qu'il est extrêmement
simple. C'est que le mot étoile, dans la phrase où vous
l'avez mis, s'appliquait à une comédienne, et était déjà
pris au figuré. Il y avait donc comparaison : or toute
comparaison, si elle se continue, doit se continuer dans
le domaine où elle a été prise. Ainsi on dira d'une
chanteuse que c'est une étoile qui apparaît à l'horizon,
qui brille, qui s'éteint, mais on ne dira pas d'elle que
c'est une étoile qui fait naufrage ou qui se casse la
— 41 —
jambe, pas plus qu'on ne dit : Le char de l'État navigue
sur un volcan. »
LES MOTS DE LA QUINZAINE
Une femme de faible vertu est citée comme témoin
en police correctionnelle, et le président l'interroge :
« Votre état?
— Mon président, je vous dirai comme le grand roi :
l'état, c'est moi !... » [cil Blas.)
Attribué par Gil Blas à la spirituelle comtesse de
B... :
« La Française suit la mode comme un chien suit
son maître; l'étrangère, comme un aveugle suit son
chien. »
Pris sur un album :
« On a toujours vingt ans dans quelque coin du
cœur. »
Sur un autre album :
« L'amour est un œuf frr.is, le mariage un œuf dur,
le divorce un œuf brouillé. «
— 42 —
D..., qui admire beaucoup, et avec raison, les Pe-
tites Sœurs des pauvres, disait l'autre jour à un de ses
amis :
« Comparez donc la vie de ces gardes-malades avec
celle de ces filles évaporées qu'on rencontre dans les
théâtres et dans les concerts de Paris.
— Hé ! mon cher ami, ces dernières sont les « pe-
tites sœurs des riches 1 n
(Echo de Paris.)
M"ie X..,, très jalouse se trouve dans une position
intéressante. Un ami de la maison lui rend visite, et la
complimente sur sa grossesse.
« Mon mari ne vous en avait donc pas informé?...
— Il l'aura sans doute oublié...
— Oublié? Ce n'est pas possible! Pourquoi mon
mari a-t-il tenu cela secret? Que me cache-t-il?... Oh !
mon Dieu, j'y songe! Quelle horrible idée! Si ce n'était
pas de lui ! » {Charivari.)
M^a^k#\^k^w%^
Entre bohèmes :
« Mon vieux, je t'annonce une grande nouvelle.
Lundi, je m'embarque pour l'Australie, et il est pro-
bable que tu ne me reverras jamais!
— Alors... prête-moi deux louis! »
[Cil Blas.)
-43 -
Un avare, payant un de ses foiirnisseurs, compte
!es pièces de monnaie à mesure qu'il les tire de sa
caisse.
« 27 francs, 28, 29... 60.
— Comment dites-vous? s'écrie le créancier.
— Ah! pardon, je me figurais que je jouais au pi-
quet. »
PETITE GAZETTE. — La constitution du nouveau
ministère a donné lieu à d'intéressants articles rétrospectifs,
dont voici le résumé. Le cabinet Freycinet est le vingt et
unième depuis la guerre de 1870; et voici le nombre de
ministres consommés, depuis la même époque, par les dépar-
tements ministériels dont les noms suivent:
Guerre 16 ministres.
Marine 16 —
Finances 17 —
Intérieur 28 —
Affaires étrangères .... 15 —
— M™*^ Inès Sarrante, ancienne cantatrice, qui a depuis
abordé la médecine et conquis ses brevets, vient d'être nom-
mée médecin de l'Opéra. C'est la première femme qui ait
occupé cette situation.
NÉCROLOGIE. — 9 janvier. Mort du comte Adrien de La
Valette, ancien directeur-fondateur du journal l'Assemblée
nationale de 1848, qui devint le Spectateur en juin 1857, fut
supprimé en 1858 et reparut sans succès en 1877, 11 était
né à Paris, en 1814.
— 9. Emmanuel Miller, membre de l'Académie des inscrip-
tions et belles-lettres, orientaliste distingué, né en 181 2.
— 44 —
— 15. L'auteur dramatique viennois Ebersberg, bien connu
dans les lettres sous le nom de O. F. Berg, vient de mourir
dans une maison de santé, à Dobiing (Autriche). Il avait été
décoré de la Légion d'honneur.
— 17. M. Reignier, conservateur du musée de Lyon et
célèbre peintre de fleurs. Il avait soixante-dix ans.
— 18. Guillaume-Joseph-Gabriel de La Landelle, ancien
officier de marine et romancier. Né le ^ mars 18 12, il était
chevalier de la Légion d'honneur depuis 1865.
— 18. Amilcar Ponchielli, né le 31 août 1834, à Caderno,
près Crémone, professeur au Conservatoire de Milan. C'était,
après Verdi, le plus célèbre des compositeurs italiens vivants.
Son Giocondo, ses Promessi Sposi, sa Mûrion Delorme, etc., ont
eu de considérables succès au delà des monts. Il avait épousé
la célèbre cantatrice Theresa Brambilla.
— 23. Dressant, le sociétaire retiré du Théâtre-Français,
ce « Mario de la comédie de genre», comme l'a appelé un de
ses biographes, est mort à Nemours (Seine-et-Marne), à l'âge
de soixante-dix ans. Nous avons souvent parlé de cet éminent
artiste dans notre Gazette (voir la table décennale) ; nous nous
bornerons donc à rappeler qu'il fut le dernier grand premier
rôle de la Comédie-Française vraiment digne de ce nom. On
ne l'a jamais remplacé dans Almaviva du Mariage de Figaro,
dans Richelieu de Mademoiselle de Belle-Isle, dans Gaston de
Presle du Gendre de M. Poirier, non plus que dans ces bril-
lants personnages, comtes ou marquis, des fines comédies de
Musset et de Feuillet. Au théâtre comme à la ville. Dressant
avait une distinction suprême et une irréprochable tenue de
véritable gentilhomme. 11 avait les goûts artistiques les plus
élevés, et évidemment, bien qu'il fût le fils avéré d'une simple
petite ouvrière de Chalon-sur-Saône, il avait du sang de
grand seigneur dans les veines.
— 23. Le doyen de la démocratie française, Hippolyte-
Victor Charamaule, né le 23 avril 1794, à Mèze (Hérault),
-45 -
vient de mourir à l'âge de quatre-vingt-douze ans. Député
de 1834 a 1842, il fut le premier commissaire du gouverne-
ment, à Montpellier, en 1848. L'Empire l'exila en 1852 à
cause de ses opinions politiques. Le 27 mai 1879, il concou-
rut, mais en vain, bien que sur la présentation de Victor
Hugo, pour un siège d'inamovible au Sénat.
— 24. Edmond-Louis- René Tulasne, membre de l'Insti-
tut (botanique), âgé de soixante et onze ans. Il avait remplacé
Adrien de Jussieu à l'Académie des sciences.
— 2 s- Mort de M™'' Mélingue, née Théodorine Thiesset,
et d'abord connue sous le seul nom de Théodorine au boule-
vard, oij elle remporta de grands succès dans les théâtres de
drame. Elle fut admise au Théâtre-Français avec le titre de
sociétaire en 1843, pour y créer le rôle de Guanhumara dans
les Burgraves. Son succès fut moindre rue de Richelieu qu'au
boulevard, et en 1852, le i'^'' avril, elle se retira définitive-
ment avec une pension de 5,^00 francs. Elle avait épousé le
célèbre comédien Mélingue, dont elle eut deux fils, Gaston et
Lucien, tous deux bien connus comme artistes peintres. Elle
était née en 1813.
— 25. Jean-Casimir Roucoux, né le i'=f octobre 1844, à
Paris, décoré de la médaille militaire pendant le siège,
comme caporal du 24<= bataillon de la garde nationale mobili-
sée, ancien artiste de l'Athénée. Il était le frère de notre
confrère Paul Roucoux connu au théâtre sous le pseudonyme
de Paul Burani.
— 25. Le célèbre docteur Jules Guérin, né le i*"" mars
1801 ; fondateur, en 1830, de la Gazette médicale. Il a eu
comme critique, comme inventeur, comme généralisateur, une
réputation considérable ; il a eu aussi, comme tel, beaucoup
d'ennemis. En somme c'était une gloire, incontestée pour
tout le monde, du corps médical français.
Institut. — Le 22 janvier l'Académie des inscriptions et
belles-lettres a procédé au remplacement du regretté M. Léon
- 46 —
Renier, décédé. Il n'y a eu qu'un seul candidat pour ce fau-
teuil : M. Gaston Boissier, de l'Académie française, qui a été
élu par 28 suffrages sur 30 votants.
En revanche, on n'a pas pu pourvoir au remplacement de
M. Egger, également décédé. Après trois tours de scrutin
infructueux, où ont été ballottés MM. Clermont-Ganneau
Longnon et Héron de Viliefosse, l'ajournement de l'élection a
été prononcé.
VARIETES
UNE PAGE INÉDITE DE CASANOVA
Cette page, que nous communique M. Kahn, attaché à la
Bibliothèque de la Sorbonne, a été trouvée dans les papiers
de Casanova de Seingalt, au château de Dux en Bohême :
c'est une sorte de poème en prose à strophes presque symétri-
ques, d'un style fort différent de celui des autres œuvres litté-
raires du célèbre aventurier. Il serait difficile d'y voir l'ébau-
che d'une pièce de vers ; le manuscrit est une copie soigneu-
sement écrite : les versets sont séparés les uns des autres par
deux petites lignes horizontales.
C'est le seul essai de Casanova vers une forme plus libre
que le vers et plus musicale que la simple prose, et peut-être
même le premier essai qui en ait été fa/t. Il est curieux de
voir Casanova pressentir cette technique bien avant Aloysius
Bertrand.
47 —
AUX BEAUX CHEVEUX DE THÉRÈSE
[Ces cheveux parlent ainsi: )
Je suis, belle Thérèse, la fameuse chevelure qui entoura
jadis la roïale tête de l'illustre Bérénice. Heureuse d'a-
voir été si souvent pressée par son brillant diadème dont
la splendeur était égale à celle d'un astre.
La peinture n'a jamais pu imiter et la nature n'a ja-
mais pu produire cheveux plus beaux que les miens,
car elle m'a donné en partage mille boucles, l'or filé,
l'éclat le plus brillant et la longueur sans pareille.
Pendant que ma reine était glorieuse de me posséder
et qu'elle me comblait de sa tendresse, la fortune per-
fide travaillait à me précipiter.
Le vain charme des lauriers qu'on recueille à la
guerre vint séduire le roi mon époux, qui, tout jeune,
n'avait été jusqu'à cet âge-là occupé que de plaisirs
amoureux.
Oh ! vous qui avez aimé, dites l'affreux état dans le-
quel Bérénice se vit plongée dans le dernier moment de
-48-
ce cruel adieu. J'ai ressenti, moi aussi, les outrages d'une
douleur tant excessive.
Bérénice, noiée dans ses larmes, leva au ciel ses beaux
yeux et m'offrit en sacrifice aux dieux qui le feraient
retourner couronné des lauriers de la victoire.
Je fus l'innocente victime immolée à la joie de 'son
heureux retour, gage sacré et incontestable de la ten-
dresse de la reine. Hélas! que ma douleur fut amère,
lorsque le perfide couteau, couteau sacré, me sépara de
sa roïale tête !
J'ai tant plu aux dieux dans ce fatal moment, trésor
de beauté toute divine, quoique détachée des appas
et des grâces enchanteresses de son charmant visage,
que les zéphyrs ministres des immortels, tout inondée
des pleurs de la reine, me ravirent et me transportèrent
sur leurs ailes au milieu des astres les plus brillants.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
II 29 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, }38.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 3 — i5 février 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Les assassinats. — Réception de M. Ludovic
Halévy à l'Académie. — Autographes : M. Charavay. — Les Petiis
Salons. — Théâtres : Opéra, Palais-Royal, Cluny, Variétés, Vaude-
ville, Odéon, Comédie-Française, Opéra-Comique, Châtelet.
Varia : Trois Nouveaux Immortels, — Rochefort sauvé par la
sainte Vierge. — L'ignorance de Rachel.
Petite Gazette. — Nécrologie.
Variétés : Un Peintre écrivain.
La Quinzaine. — Nous vivons dans un temps bien
troublé! A une quinzaine sanglante succède une
quinzaine sanglante. On avait assassiné un préfet sur
un chemin de fer, il y a quinze jours; cette fois c'est
un ingénieur qu'une foule en délire assomme et exécute
dans les circonstances les plus tragiquement épouvan-
tables. C'est le 26 janvier, à Decazeville, que le fait
I. — 1886. 5
— DO —
s'est passé. Le sous-directeur des Houillères et fonde-
ries de l'Aveyron, exploitées en cet endroit, M. Jules
Watrin, ingénieur civil des mines, que les mineurs
avaient pris en aversion, — le procès qui s'ensuivra
nous dira pour quelle cause, — a été jeté par quelques-uns
d'entre eux, d'un premier étage dans la rue, où une
foule furieuse et sauvage l'attendait et a quasiment mis
le malheureux en pièces. Le soir même il était mort. Il
était d'origine lorraine et n'avait que cinquante ans.
A peine cette émotion commençait-elle à se calmer
qu'une tentative d'assassinat avait lieu en plein jour et
en plein hôtel du Louvre; un personnage d'un rang
social élevé, M. Artaud-Haussmann, neveu de l'ancien
préfet de la Seine, cherchait à tuer à coups de revolver
un soi-disant ami qu'il avait attiré à l'hôtel, comme en
un guet-apens, dans un but non encore bien expliqué.
En même temps d'autres assassinats avaient encore
lieu en différents endroits de Paris, notamment celui
d'une fille dont la fin mystérieuse n'a pu être non plus
encore expliquée, et dont l'assassin demeure également
inconnu.
Plusieurs duels ont, d'autre part, vivement occupé
l'attention publique, et surtout celui de MM. Edmond
Magnier et de Dion qui a eu de singulières péripéties, et
qui a été suivi d'un second duel entre M. Magnier et
l'un des témoins de son adversaire. Le tout s'est ter-
miné par d'insignifiantes égratignures, ce qui est d'au-
— 5i —
tant plus heureux que les causes de cette double ren-
contre étaient de bien peu d'importance.
Et maintenant, nous ne saurions vous parler, si ce
n'est pour mémoire, de l'activité du nouveau ministre
de la guerre, des changements de garnison qu'il a im-
posés à divers régiments de cavalerie soupçonnés de
tiédeur républicaine ; de la question de l'amnistie portée,
comme tous les ans, par l'extrême gauche, devant la
Chambre, et comme tous les ans une fois de plus en-
terrée ; d'une nouvelle proposition d'expulsion des
princes, qui n'aboutira pas plus que les précédentes;
des nouveaux débuts de M. Rochefort à la tribune; de
ceux de M. Millerand, récemment élu député de Paris,
et qui est plus un orateur d'affaires judiciaires que poli-
tiques, et de bien d'autres choses, qui d'ailleurs ne
nous regardent pas, au moins pour ce qui concerne le
cadre réglementé de notre Gazette.
— Le jeudi 5 février, M. Ludovic Halévy a pro-
noncé son discours de réception à l'Académie française;
c'est M. Edouard Pailleron qui lui a répondu, La cir-
constance mettait donc en présence deux auteurs dra-
matiques également applaudis. M. Ludovic Halévy a
très consciencieusement fait l'éloge de son prédéces-
seur, M. d'Haussonville, et M. Pailleron a riposté par
l'éloge très brillant de M. Ludovic Halévy. Dans ce
tournoi, c'est M. Pailleron qui devait forcément rem-
porter la victoire. En effet, la vie de M. d'Hausson-
— 52 —
ville, vie de devoir, de sacrifices et d'honneur, offrait
certainement un beau sujet de discours , mais c'était
un sujet peu varié. En revanche, que de choses déli-
cates et charmantes on pouvait dire sur le talent, sur
les œuvres et même sur la personne de M. Halévy !
M. Pailleron n'y a pas manqué. Il s'est étendu,
comme avec délices, sur le détail des jolies comédies,
des romans et surtout des études mondaines qui ont
fait la renommée de M. Halévy., Les voûtes du grave
Institut ont dû, pour un moment, retentir de l'éloge
mérité de la Famille Cardinal! M. Pailleron a jugé à
leur juste valeur ces fmes et exactes études si bien
prises sur le vif, et le lendemain un docte sénateur,
M. Scherer, déclarait à son tour, dans le Temps, que
la Famille Cardinal était le chef-d'œuvre de M. Halévy.
Ces messieurs ont peut-être raison. Qui sait si, dans
cent ans et plus, l'histoire des demoiselles Cardinal et
de leur illustre famille ne survivra pas aux œuvres de
M. Scherer, même à celles de M. Pailleron, et peut-être
aussi à toutes les autres œuvres de leur auteur. C'est
que l'histoire véridique de cette étonnante famille con-
stitue, comme dit Zola, un document humain !
Pailleron a attribué aussi le succès du théâtre d'Ha-
lévy à la gaieté qu'il a eu l'art d'y mettre. Et, à ce
propos, l'éminent auteur du Monde où l'on s'ennuie, —
une pièce qui n'est pas triste non plus! — a clos, ou à
peu près, son élégant discours par la boutade suivante :
50
« Mais la gaieté! l'inoffensive gaieté! Cette qualité,
j'allais dire cette vertu, si particulièrement française qui
nous rendait le devoir plus facile, le malheur plus léger;
qui mettait à nos autres vertus comme une aigrette
scintillante; qui, mêlée à notre urbanité, en faisait de
la politesse, à notre courage de la bravoure, qu'est-elle
devenue?
« Hélas! elle est atteinte, elle aussi, par ce mal de
langueur, par cette anémie endémique qui, depuis si
longtemps déjà, nous ronge et dont on peut établir le
diagnostic par mille indices. Par nos révolutions d'a-
bord, car les révolutions d'un peuple sont comme les
colères d'un homme : elles ne prouvent que sa fai-
blesse; par les préoccupations politiques qui accaparent
notre vie, puisque, pour continuer la comparaison, la
politique n'étant que le fonctionnement organique d'un
État, un peuple qui sent sa politique est comme un
homme qui sent ses organes : il est malade. Et par
combien d'autres preuves encore ne pourraiî-on pas
l'affirmer! Par nos engouements de valétudinaire dans
les petites choses et nos terreurs puériles dans les
grandes, par cette passion malsaine pour la littérature
salissante, semblable à la curiosité des gens mal por-
tants pour les livres de médecine, par notre avidité à y
chercher tout ce qui peut souiller, avilir, diminuer l'hu-
manité et l'abaisser au niveau de notre propre abaisse-
ment, nous persuader que l'effort est inutile parce que
- 54-
notre espérance est lasse et nous faire croire qu'il n'y a
plus rien en ce monde parce que nous croyons avoir
tout perdu.
« Oh! oui, ce peuple est malade, et je ne le croirai
guéri que lorsque la gaieté lui sera revenue , et que
j'entendrai résonner encore son rire sonore et clair
comme celui du vieux coq gaulois. »
Autographes. — M. Etienne Charavay a vendu le
23 janvier, à l'hôtel Drouot, une curieuse collection de
lettres autographes dont les plus précieuses pièces pro-
venaient de Racheljde Frédérick-Lemaître, d'Alfred de
Musset, etc.. C'est ce dernier grand poète qui a eu la
palme de la vente, où il figurait pour cinquante-six nu-
méros.
Une de ses lettres, relative à Rachel, mérite d'être
particulièrement citée. Le ton n'en est pas commun, ni
habituel, mais on sait qu'Alfred de Musset avait la
franchise plus que nette et parfois brutale. Voici donc
ce qu'il écrivait à un journaliste qui l'avait attaqué à
propos d'un article sur Rachel :
Monsieur,
Je vous ai cherché hier soir au Théâtre-Français et à
l'Opéra, espérant vous y rencontrer au foyer, afin de vous dire
en public ce que je pense de votre article de lundi dernier. Ne
vous ayant pas trouvé, je suis obligé de vous écrire.
Il est reçu, je le sais, que, du moment qu'on écrit, on ap-
- 55 —
partient à la critique ; je n'ignore pas non plus le ridicule qui
s'attache à la vanité blessée. Mais si vous avez, comme jour-
naliste, le droit de me juger, j'ai celui de vous dire, de vous
à moi, ma façon de penser. J'avais écrit, dans la Revue des
Deux-Mondes, poliment et sincèrement mon opinion sur
M"'' Rachel. Je ne vous désignais point. Vous m'avez fait une
réponse qui n'a ni mesure ni convenance. Votre article est
grossier. Littérairement, vous êtes un enfant à qui il faudrait
mettre un bourrelet, et, personnellement, vous êtes un drôle à
qui on devrait interdire l'entrée du Théâtre-Français.
Voilà, Monsieur, ce que je vous aurais dit hier si je vous
avais rencontré et ce que je vous répéterai la première fois
que je vous verrai. Vengez-vous de cette lettre, si vous voulez,
par quelques nouvelles injures; je m'y attends, et je ne m'en
soucie pas le moins du monde.
Alfred de Musset.
Cette curieuse lettre a été vendue 205 francs.
Est-ce sur le même critique qu'il composait, quelques
jours après, le quatrain épigrammatique suivant, qui
s'est vendu 50 francs?
Par propreté, laissez à l'aise
Mordre cet animal rampant.
En croyant frapper un serpent,
N'écrasez pas une punaise.
Le discours manuscrit de réception du même poète à
l'Académie a été adjugé 400 francs.
Viennent ensuite quelques vers qui ne figurent pas
dans les œuvres complètes, et que le poète avait écrits
— se-
au bas d'un dessin représentant une femme nue auprès
de laquelle repose un jeune homme :
Qui que tu sois, je t'en conjure,
Mets ton lit de l'autre côté,
Ne traîne pas ta couverture
Sur le sein déjà maltraité
De cette douce créature.
Un crayon plein d'habileté
Créa son aimable figure,
Qui respire la volupté!
Elle est belle •, laisse-la pure.
Dans les lettres, à lui adressées, qui font partie de la
même collection, nous en trouvons une datée du
20 novembre 185 1 et dans laquelle Victor Hugo lui
écrit, à propos de sa candidature à l'Académie :
Je suis vôtre de la tête aux pieds. Je voterai effrontément
pour vous à la face de tous les Falioux et de tous les Monta-
lambert possibles...
V. Hugo.
Cette lettre, qui n'a qu'une petite page, est vendue
82 francs.
Suit une curieuse lettre de Mérimée après le succès
de l'élection :
Envoyez (lui dit-il) votre carte aux trente-neuf membres de
l'Académie, sans en excepter M. Berryer, et surtout à ceux
qui ont voté contre vous. L'usage académique est de croire
qu'on a été nommé à l'unanimité.
MÉRIMÉE.
- 57 -
Le manuscrit autographe de l'Habit vert^ comédie de
Musset en collaboration avec Augier, a été adjugé
245 francs.
Le billet suivant, signé Eug. Labiche, ne s'est vendu
que 1 2 francs. Il valait certes mieux que cela !
La comédie est l'art de faire rire avec orthographe.
Le vaudeville est l'art défaire rire sans orthographe.
Le drame est l'art de se faire jouer par Sarah Bernhardt.
Puis viennent divers autographes adjugés à des prix
également divers : des lettres de Sarah Bernhardt, 1 5 fr.;
Déjazet, 82 fr.; Got, 18 fr.; Coppée, 13 fr.; Dumas
père, 40 fr.; Dumas fils, 70 fr.; de Vigny, 62 fr.; Bis-
marck, 75 fr., et, enfin, Napoléon III, lettre de trois
pages et demie au maréchal Randon sur un projet de
loi militaire, 500 francs.
Terminons par le poète Mistral qui envoyait, en 1848,
à dix-sept ans, au rédacteur de la Semaine, trois pièces
de vers, dont l'une, le Cfiant du peuple, débute ainsi :
Gloire au grand peuple, au peuple magnanime,
Dont le courroux brisa la royauté!
Guerre aux tyrans ! tel fut son cri sublime
Quand il fallut venger la liberté.
Avec les rois plus de pactes frivoles,
Plus de traités violés tant de fois.
La perfidie inspire leurs paroles ;
Guerre éternelle entre nous et les rois !
Ce triple « élan poétique » du jeune Mistral a été
vendu 60 francs.
- 58 -
Les Petits Salons. — Avec le mois de février com-
mence tous les ans la saison picturale. Avant le grand
Salon de peinture du mois de mai, où il y a toujours tant
de tableaux qu'on finit parne pas en voir un, nousavons
le régal des petits Salons, qui nous présentent quelques
œuvres qu'on peut examiner à son aise et sans fatigue.
La plus ancienne de ces expositions particulières est
celle du cercle de l'Union artistique, autrement dénom-
mé Cercle des Mirlitons. Ce sont les portraits qui cette
année tiennent la corde. Avec celui de M. Cabanel, par
lui-même, qui est un vrai chef-d'œuvre, on doit citer
celui de Paul Juriewitch, par le regretté Paul Baudry ;
celui de M. de Laborde, par Bonnat, ainsi que d'autres
portraits fort remarquables par Jules Lefebvre, Wencker,
Roll. Quant aux toiles à sujets, elles ne sont guère inté-
ressantes.
L'exposition du cercle de la rue Volney est un peu
inférieure à la précédente. On sent, en y entrant, une
moins bonne odeur de peinture. Il faut pourtant y citer
les pittoresques Maisons de pêcheurs de Cazin, un bon
tableau de Buland, un joli chien de Lambert, qui par-
tage maintenant ses tendresses entre chiens et chats,
et un portrait de Lerolle, un peu trop fait dans la ma-
nière de Whistler.
Nous venons d'avoir aussi l'ouverture de l'exposition
des Aquarellistes, où les élégants et les élégantes vont
périodiquement s'écraser, magis ut videantur, comme
- 59-
dit Cicéron, quam ut videant. Les visiteurs sérieux qui
s^y sont rendus après l'ouverture ont pu remarquer que
les anciens, comme Français, Harpignies, Eugène
Lami, tiennent toujours bon. Très remarquables les
brillantes aquarelles de Vibert, ainsi que les gracieuses
compositions d'Edouard de Beaumont pour deux contes
de Perrault. Rien de bien saillant parmi les œuvres des
nouveaux venus. Nous ne sommes que médiocrement
touchés par les étrangetés de Besnard et les coloriages
pâlots de Boutet de Monvel, qui ne valent pas ses toiles.
On peut ranger encore dans les petits Salons l'expo-
sition des œuvres recueillies pour la tombola organisée
en vue d'élever une statue à Claude Lorrain, et où
l'on trouve plusieurs œuvres de valeur, entre autres le
portrait du peintre Français, par Bonnat ; — et enfin une
exposition de 76 paysages d'Edmond Yvon, suivie
d'une vente qui n'a produit que 34,000 francs, somme
évidemment inférieure à la valeur des œuvres vendues.
Les amateurs de peinture ont eu, on le voit, de quoi
occuper leurs loisirs dans la quinzaine qui vient de
s'écouler.
Théâtres. — L'Opéra a donné, le 26 janvier, une
grande représentation de gala au profit des pauvres,
dans laquelle on a fait détller sous nos yeux des spé-
cimens de tous les genres du théâtre à diverses époques,
et joués dans les costumes, avec les décors, et même
— 6o -
pour le théâtre primitif, avec les masques du temps.
C'est ainsi que nous avons pu entendre un prologue
antique, Bakkhos de M. de Banville, un Agamemnon,
également antique, restitué par M. de Bornier, les
Captifs de Plaute, arrangés par M. Truffier, la Farce de
maître Pathelln, puis des scènes du Cid, représentées
comme au temps de Corneille même. On a fini par un
petit ballet, les Jumeaux de Bergame, d'après Florian,
de MM. Nuitter et Mérante, musique de Th. de Lajarte,
déjà donné l'été dernier à Paramé, et où M'ies Subra,
Sanlaville et Biot ont été très vivement applaudies.
En somme, spectacle plus curieux qu'amusant, plus
intéressant que gai, mais qui a donné une recette de
95,000 francs, soit près de 50,000 francs pour les pau-
vres. Ce brillant résultat vaut mieux que toutes les cri-
tiques.
— Le 27 janvier, au Palais-Royal, Trop de vertu!
pièce en trois actes de MM. Hennequin père et fils, et
qui, malgré cette collaboration, n'a pas réussi. Jouée
par Daubray, Calvin, et M™" Mathilde et Lavigne, la
dernière insuffisante pour son personnage trop déve-
loppé, cette pièce manquée a dû quitter l'affiche après
six représentations.
— A Cluny, le 29, très brillante et heureuse reprise
de Doit-on le dire ? l'amusante comédie de Labiche et
Duru, jouée pour la première fois le 20 décembre 1872,
au théâtre du Palais-Royal, où elle fut créée par Cil-
— 6i —
Pérès, Brasseur, Hyacinthe, Priston, et Julia Baron.
Montcavrel et Mesmakers sont aujourd'hui les deux
principaux interprètes de cette jolie pièce dont le suc-
cès a été très vif.
— Le 30, nous avons eu aux Variétés les Demoiselles
Clochart, comédie-vaudeville en trois actes d'Henri
Meilhac. Le premier acte, merveilleux d'observation, de
vivacité et d'entrain, a accaparé à lui seul le succès de
la soirée, et a même fait pâlir les deux autres. Admira-
blement jouée par Dupuis, Léonce, Baron, Lassouche,
^rnes Réjane, Jane May, etc., la pièce nouvelle con-
stitue un spectacle des plus réjouissants.
— Le I" février, reprise au Vaudeville du Voyage
de M. Perrichon, comédie en quatre actes, de Labiche
et Ed. Martin, et dont les représentations depuis l'ori-
gine (10 septembre 1860) se chiffrent par centaines. Le
rôle de Perrichon, cet inénarrable carrossier en retraite,
a été créé par Geoffroy au Gymnase, et repris ensuite à
l'Odéon par Montbars et par Pradeau. C'est Jolly qui le
joue aujourd'hui d'une manière très personnelle et non
moins réussie. Le succès de cette reprise a donc été
très brillant grâce aussi à une interprétation d'ensemble
excellente et dans laquelle nous citerons, après Jolly,
MM. Boisselot, Michel, Corbin, Garraud fils, et
Mmes Grassot et Vrignault.
— C'est d'ailleurs la quinzaine des reprises à succès.
En elfet, l'Odéon vient de nous rendre (2 février) le
— 62 —
Fils de famille, cette charmante comédie de Bayard et
de Biéville, représentée pour la première fois au Gym-
nase, le 25 novembre 1852. On joue aujourd'hui la
pièce sans couplets, ce qui lui donne d'ailleurs une al-
lure plus vive. C'est Lafontaine qui a repris le rôle du
colonel, créé par lui il y a trente-quatre ans, et dans
lequel il est encore tout à fait- remarquable. M'"" Léo-
nide Leblanc interprète avec beaucoup de distinction
le personnage d'Emmeline, et M. Dumény a montré de
la verve et de la belle humeur dans le rôle d'Armand,
où le précédait le grand souvenir de Dressant. Colom-
bey est un fort amusant Kirchet, Duard un Canard
des plus ahuris, et M"e Rachel Boyer est bien trop
jolie pour son rôle d'aubergiste campagnarde. Quant à
Mn^e Crosnier, cette duègne si parfaite joue avec des
allures soldatesques tout à fait extraordinaires le rôle
de la cocasse sœur du colonel. En somme, une belle
et bonne soirée qui en promet bien d''autres.
— Le 3, reprise de l'Aventurière à la Comédie-
Française, avec M"e Pierson et M. Got, jouant pour la
première fois les rôles de Clorinde et d'Annibal.
M"e Pierson est une fort aimable et gracieuse comé-
dienne, mais elle ne pouvait songer à faire oublier
M™e Plessy qui avait fait du personnage de Clorinde
un type absolument exceptionnel. C'est Régnier qui a
créé le fantasque rôle d'Annibal; Got le joue avec
beaucoup de fantaisie et d'originalité, mais il n'a ni la
60
J —
gaieté ni surtout l'extérieur du personnage. Il a eu
toutefois son succès habituel.
— A l'Opéra-Comique, nous avons eu, le 4, un ou-
vrage nouveau, le Mari d'un jour, de MM. d'Ennery et
Silvestre, musique de M. Arthur Coquard, compositeur
qui n'est connu à Paris que par quelques tentatives
musicales assez heureuses, Cassandre, Ossian, Jeanne
Darc, le Chant des épées, etc., mais qui n'avait encore
abordé le théâtre qu'à Angers, sa ville natale, où il a
fait représenter, le 21 mars 1884, un opéra en deux ac-
tes intitulé l'Ëpée du roi. Le succès en fut assez vif pour
que M. Carvalho lui offrît aussitôt un livret. Ce livret
n'était malheureusement que médiocre, et M. Arthur Co-
quard, mal inspiré par les péripéties absentes d'un su-
jet insuffisant, ne nous paraît pas avoir donné tout à
fait ce que ses œuvres antérieures permettaient d'espé-
rer. Plusieurs morceaux ont été pourtant favorablement
accueillis : un joli air de ténor, un entr'actetrès finement
écrit, et diverses autres pages de moindre importance.
Degenne, Fugère, Isnardon, Barnolt et M"ies simonnet
et Degrandi ont vaillamment conduit leurs rôles, et il
ne faudra pas s'en prendre à ces excellents artistes si
la pièce n'obtient pas définitivement un succès durable.
En même temps l'Opéra-Comique a repris la tou-
jours jeune partition de Richard Cœur-de-Lion, qui a été
pour Talazac et pour Bouvet l'occasion d'un véritable
triomphe.
-64-
— Au Châlelet, reprise, le 8 février, de l'Assommoir,
qui en est à sa 558e représentation. Dailly joue tou-
jours Mes-Bottes, et l'on peut dire qu'il est, à lui seul, le
grand succès de la pièce, laquelle, malgré Paul Deshayes
(Coupeau) et M"^e5 Melcy (Gervaise) et Defresnes
(Virginie), est déjà, en grande partie, fatigante et
vieillie.
— Au concert du Châtelet, Mme Krauss a renouvelé,
le 31 janvier, ses triomphes de l'autre fois en chantant
avec l'ampleur qu'on lui connaît l'air à'Alceste, les stan-
ces de Sapho, le Roi des Aulnes. Le dimanche suivant,
Maure!, bien qu'il fût peut-être de moindre attrac-
tion que l'éminente cantatrice, a triomphé, lui aussi,
dans l'air d'Élie de Mendelssohn, l'air à'Anacréoa de
Grétry, et dans le grand duo du Vaisseau fantôme de
Wagner. Pour ce dernier morceau, il a été intelligem-
ment secondé par M'ie Tanesi. Mais la malheureuse ar-
tiste, saisie par le froid, avait sur la voix un voile que
pouvaient seules soulever les notes aiguës. Pourquoi
donc aussi les cantatrices ont-elles la fâcheuse habi-
tude de venir en toilette décolletée s'exposer aux fu-
nestes courants d'air qui circulent entre la salle et la
scène du Châtelet ? Nous sommes loin de tenir pour
rien les charmes de Mi'e Tanesi, mais l'ensemble de sa
personne nous les aurait facilement laissé deviner sous
une robe montante.
— 65 —
Varia. — Trois Nouveaux Immortels. — Le jeudi 1 1
février, l'Académie française a procédé à Félection de
trois nouveaux immortels à trois fauteuils vacants dans
l'ordre suivant :
Fauteuil de M. About. — Huit candidats sont en
présence : MM. Léon Say, H. de Bornier, Léautey,
Ferdinand Fabre, Gust. Droz, Eug. Mouton, Ch. Read et
de Beaumont; ce dernier se porte à tous les fauteuils.
Au deuxième tour M, Léon Say, qui a eu 1 3 voix au
premier tour sur 32 votants, est élu par 18 voix. Il
aura donc à prononcer les deux éloges de Sandeau et
d'About, ce dernier étant mort avant d'avoir pu louer
officiellement son prédécesseur.
Fauteuil de Victor Hugo. — Un seul candidat,
M. Leconte de Lisle, qui est élu au premier tour par
21 voix.
Fauteuil du duc de Noailles. — Sont en présence :
MM. Hervé, Eug. Mouton, de Beaumont, etc..
M. Edouard Hervé est élu au premier tour par 23 voix.
Il reste encore à pourvoir au fauteuil vacant de M. de
Falloux.
Rochefort sauvé par Li sainte Vierge. — Le bruit de
ferraille produit par la double rencontre de noire con-
frère Edmond Magnier, dont nous parlons plus haut, a
réveillé toutes les anciennes histoires de duels. Dans
un article du Matin^ Paul de Cassagnac rappelle un
6
— 66 —
duel qu'il eut jadis avec Rochefort au sujet d'un article
de ce dernier sur la reine Marie-Antoinette. Après avoir
vainement essayé de se battre en Belgique, oi!i ils fu-
rent dépistés par les gendarmes, les deux adversaires
finirent par se rencontrer près de Saint-Denis, et
voici le curieux incident que raconte, à ce propos, Paul
de Cassagnac :
« Rochefort me manqua. Je tirai. Rochefort tomba.
Je le crus mort, car la balle l'avait atteint où je visais,
en pleine hanche.
« On l'entoura. Le médecin constata , tout surpris,
qu'au lieu d'être traversé de part en part, comme cela
devait être fatalement, il n'avait reçu qu'une très vio-
lente contusion.
« La balle avait donc dévié. Sur quoi? Le médecin
chercha, et, de plus en plus surpris, nous montra une
médaille trouée par la balle, médaille de la Vierge
qu'une main amie avait cousue secrètement dans la
ceinture de son pantalon. Sans cette médaille miracu-
leuse, il était tué raide. »
t
L'Ignorance de Rachcl. — Au sujet de lettres de
Rachel trouvées dans les papiers de Crémieux, et pu-
bliées par la Revue bleue, nous avons eu l'occasion de
parler du peu d'instruction de notre grande tragédienne,
qui, à défaut d'érudition, avait un merveilleux instinct
- 67 -
pour interpréter exactement ses rôles. Voici encore, à
ce sujet, une anecdote racontée par Jules Janin.
L'auteur de Mademoiselle de Belle-lsle faisait un jour
répéter le principal rôle de cette pièce à Rachel. Au
moment où la marquise disait à M"e de Belle-lsle :
« Rappelez-vous le malueur de Fouquet! » Rachel eut
un geste admirable.'
« Ah ! bien ! dit Dumas, c'est cela. Vous savez donc
l'histoire de Fouquet?
— Moi? reprit Rachel, pas un mot! Mais vous me
dites : « Rappelez-vous le malheur de Fouquet! »
Naturellement, je tremble et j'ai peur. Qu'ai-je besoin
de m'inquiéter de M. Fouquet et de ses malheurs?... «
Et Janin ajoute : « Elle avait le génie; elle faisait
bien de s'y tenir... »
Telle n'était pas l'opinion d'une illustre ancêtre dra-
matique de Rachel, la Clairon, et à ce propos nous ren-
verrons le lecteur à la curieuse variété que la Gazette
anecdotiqae a publiée dans son numéro du 1 5 novembre
1885, sous le titre de Rachel et la Clairon.
PETITE GAZETTE. — Grand émoi à la Comédie-Fran-
çaise où le comité, puis l'administrateur général, viennent de
faire quelques exécutions.
M^'e Dudlay, sociétaire, soumise à réélection après dix ans
de services, n'a pas été élue de nouveau par le comité. On lui
offre, comme compensation, un simple engagement de pen-
— 68 —
sionnaire, avec appointements analogues à ceux qu'elle tou-
chait comme sociétaire.
Sont prévenus que leur engagement ne sera pas renouvelé à
expiration MM. Clerh, Hamel, Falconnier et M"»" Amel
et Lerou.
M. Boucher et Mi''= Martin, qui ont l'un vingt ans et l'au-
tre quinze ans de services, demandent leur admission à la re-
traite. Enfin Mi'^ Rosa Bruck se retirera volontairement à la
fin de son engagement.
— On a vendu récemment à Londres la remarquable biblio-
thèque Woodhull qui a produit 302,323 francs. Dans la der-
nière vacation figurait un exemplaire des œuvres illustrées de
Victor Hugo donné par l'auteur à sa filleule, M'»" Anna-
Alice-Adèle Asplet, qu'on appelle du nom de M™'' Quatre A.
Victor Hugo a tracé une loule de notes en marge, plus
quelques-uns de ces curieux dessins à la plume dont il avait
le secret.
Sous le portrait de sa fille Léopoldine il a écrit ce qua-
train :
Elle faisait mon sort prospère,
Mon travail léger, mon ciel bleu.
Lorsqu'elle me disait : « Mon père, »
Tout mon cœur s'écriait : « Mon Dieu. »
Victor Hugo.
Ce livre aété adjugé au prix de $,050 francs.
— La célèbre cantatrice Bianca Donadio, connue surtout
en Italie, va entrer, dit-on, en religion. Rappelons, à ce propos,
que, malgré son nom d'origine étrangère, la brillante artiste
n'est autre que M"** Blanche Dieudonné, ancienne élève du
Conservatoire de Paris, et qui appartient par sa naissance à
une famille française.
NÉCROLOGIE. — 26 janvier. Notre confrère et ami Ar-
mand Baschet, si connu par ses publications diplomatiques, par
ses travaux sur les archives de Venise et par ses études histo^
-69 -
nques, est mort à Blois à l'âge de cinquante-six ans. C'était
un écrivain bien distingué, quoique peu populaire, d'un esprit
vif et brillant, et d'un caractère spirituel, facile et enjoué.
— 29. Le journaliste Xavier Raymond, ancien rédacteur
du Globe, du Temps et des Débats. Il a aussi publié de nom-
breux ouvrages sur l'Inde, sur la Chine et sur les diverses
marines militaires de l'Europe. Il avait 74 ans.
— 30. Joseph-Thomas Winnerl, célèbre mécanicien, connu
surtout pour ses travaux d'horlogerie. Il avait été l'ami et le
collaborateur du grand Arago.Né en 1799, il était officier de
la Légion d'honneur.
— i^r février. M. Chouquet (Gustave-Adolphe), conserva-
teur du musée du Conservatoire de musique et auteur d'inté-
ressants travaux sur la musique. Il avait soixante-six ans.
— Emile Bellot, lithographe, qui avait servi de modèle
à Manet pour son fameux tableau du Bon Bock. Depuis lors, il
avait fondé le Dîner mensuel qui portait le même nom et qui,
depuis neuf ans, réunit chaque mois de nombreux artistes et
littérateurs.
— 2. Le sculpteur Pierre Loison, élève de David d'An-
gers, auteur de nombreux bustes et statues éparpillés un peu
partout dans les jardins publics, dans les églises, etc. Il avait
65 ans.
— 2. Emile Gassmann, rédacteur du Moniteur universel.
— 4. Charles Raymond de La Croix de Chevrières, comte
de Saint-Vallier, ancien ambassadeur, sénateur, né le 12 sep-
tembre 1833. Il a rempli les plus hauts postes de la diploma-
tie, a été ambassadeur à Berlin et a rendu, comme tel, de
grands services dans les moments difficiles qui ont suivi la
guerre.
X
— 70 —
r r
VARIETES
UN PEINTRE ECRIVAIN
Alfred Stevens, le plus Parisien de nos peintres, bien qu'il
soit d'origine belge, vient de publier sous le ùtred' Impressions
sur la peinture des pensées qu'il a recueillies au jour le jour,
dans le travail de son atelier, et qui ont paru ces jours-ci,
en un élégant petit volume, à la Librairie des Bibliophiles'.
Nous ne doutons pas que ces pensées, d'un style très net et
d'une allure tout à fait personnelle, ne soient appelées à un
grand succès; mais, comme elles ne sont imprimées qu'à
très petit nombre, peu de curieux auront le privilège de les
posséder, et nous croyons devoir en consigner ici quelques-
unes que nous avons choisies parmi les plus vives et les plus
originales.
— Il y a des talents qui offensent, parce qu'ils ont
l'air de nous dire : « Voilà ! ça y est ! »
— Si vous peignez une figure blonde et que la femme
de l'amateur soit brune, votre tableau court le risque
de rester longtemps accroché dans votre atelier.
— Plus une chose est belle et distinguée, plus elle
est difficile à peindre.
— Il faut savoir peindre une moustache poil par
poil avant de se permettre de l'accuser d'un seul coup
de brosse.
I. In-i8, raisin, tiré sur papier de Hollande. Prix : 3 francs.
— 71 —
— Ce qui a été vite fait est vite vu, à moins que la
dextérité ne soit le résultat de longues et consciencieuses
études.
— Les tableaux péniblement exécutés, où l'on sent le
labeur, régalent le public ; il en a pour son argent.
— Une vieille pantoufle est plus pittoresque que Tes-
carpin d'un élégant.
— Les mouches ne se gênent pas sur la mauvaise
peinture, elles respectent la bonne. Mystère!
— Si l'on peint une paysanne, on fait acte de penseur ;
mais si Ton peint une femme du monde, on est réputé
faire acte de mode. Pourquoi? Une femme du monde a
cependant plus souvent regardé le ciel qu'une paysanne.
— La commande d'un tableau est déjà presque un
empoisonnement pour l'artiste, puisqu'elle porte atteinte
à son initiative.
— Pourquoi y a-t-il tant d'artistes qui portent la
blouse toute l'année pour ne prendre le frac que lorsqu'il
s'agit d'exposer au Salon?
— Le peintre qui fait toujours le même tableau plaît
au public par l'unique raison que celui-ci le reconnaît
aisément et se croit connaisseur.
— Les grands maîtres sont plus étonnants chez eux
qu'au Louvre, parce qu'en les regardant chez eux on
épouse le pays o\i ils sont nés.
- 72 —
— Le peintre est, dans le domaine de l'art, le plus
choyé et le plus rétribué, et c'est celui qui se plaint le
plus.
— La peinture, c'est la nature entrevue à travers le
prisme d'une émotion.
— Il est anormal de peindre un mouvement violent,
un homme qui court, par exemple ; les gens impression-
nables, au bout d'un certain temps, seraient tentés de
lui dire : « Mais asseyez-vous donc ! »
— On pleure en lisant un livre ou en écoutant de la
musique ; on ne pleure jamais devant un tableau, de-
vant une sculpture.
— Si on laissait entrer le public au Salon avant les
artistes, quelles drôles d'appréciations on obtiendrait!
— Il est toujours dangereux de faire un portrait pour
rien, car celui qui a posé ne le défend jamais lorsqu'on
le critique.
— Dans une exposition bovine, soyez certain que le
public s'arrêtera de préférence devant le bœuf à cinq
pattes.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 3} S.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 4 — 28 février 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Trois élections à l'Académie. — La Mort de
Mozart. — Lettres de M. Guizot. — Théâtres : Salle Oller, Nations,
Eden, Nouveautés, Concert Colonne.
Varia : Un Sonnet wagnérien. — Dénouements au théâtre. —
Racine et la Marseillaise.
Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
Variétés : Dynastie des Brohan.
La Quinzaine. — La politique a daigné nous laisser
à peu près calmes et tranquilles durant cette quinzaine.
Les questions artistiques et littéraires ont heureusement
pris le pas sur elle. On s'est d'abord occupé des élec-
tions académiques. Il y avait trois fauteuils vacants, et,
comme nous l'avons dit dans notre dernier numéro, on
a créé, en un même jour et en une seule séance, trois
nouveaux immortels.
I. — 1886. 7
- 74 —
Ces trois élections ont donné lieu à bien des com-
mentaires. Comme en France il faut que la politique
intervienne un peu en toutes choses, on a dénoncé,
da ns certains journaux, l'élection de M. Edouard Hervé
co mme un choix absolument politique. Il paraît que
n otre confrère va représenter l'orléanisme à l'Académie.
11 est, dit-on, le porte-parole des princes! Et pour
preuve, combien de volumes a-t-il à son actif, cet
écrivain qu'on dit si éminent? A cela les autres, — ceux
de son parti, — répondent que M. Hervé a été nommé
comme un des premiers journalistes de l'époque. Qu'il
écrive pour ou contre les princes, qu'importe? La
question n'est pas là. M. Hervé écrit dans une langue
pure, correcte, élégante, des articles fort judicieuse-
ment conçus et exprimés; ce qu'on estime littéraire-
ment en lui, c'est surtout la manière dont il expose sa
pensée, c'est, en un mot, beaucoup plus la forme que
le fond de ses articles. Quant à ses livres, combien en
a-t-il écrits? Deux tout au plus, et un ou deux articles
dans la Revue des Deux-Mondes. Nous ne croyons pas
que le bagage littéraire de M. de Sacy fût beaucoup
plus considérable, et cependant M. de Sacy a été un
des journalistes qui ont fait le plus d'honneur à l'Aca-
démie française.
On a beaucoup épilogue aussi sur l'élection de
M. Léon Say, « autre orléaniste déguisé », comme dit
la Lanterne. Cet économiste distingué, ce financier de
- 75 -
premier ordre, ne compte à son actif qu'un grand
nombre de discours d'affaires, qui pouvaient se passer
d'une forme littéraire absolue. Cependant c'est le genre
d'éloquence très spécial de M. Léon Say que l'Aca-
démie a voulu récompenser en lui. C'est l'orateur disert
et clair à la fois, si net dans le choix des expressions et
dans l'ordonnance des arguments et des périodes, qu'on
a entendu élire.
A Victor Hugo on ne pouvait aujourd'hui donner
comme successeur que Leconte de Lisle. L'Académie
s'est, en quelque sorte, manifestée dans cette élection
comme étant Texécuteur testamentaire du grand poète
qui n'aurait pas choisi, tout le monde le sait, d'autre
héritier pour son fauteuil. Écrivain de haute distinction,
poète froid et sans grandes envolées , mais d'un talent
correct et sûr, M. Leconte de Lisle n'est guère connu
du gros public. Mais les lettrés et les délicats l'appré-
cient à sa juste valeur. Il méritait certainement l'Aca-
démie, et il nous semble que celle-ci lui offre en outre
une unique occasion de se rendre populaire en un seul
jour : c^est lui en effet qui doit prononcer l'éloge de
Victor Hugo. Quelle plus belle matière à un plus beau
discours!
L'Académie va encore, cette semaine, se distinguer
à la Comédie-Française , où l'un de ses membres les
plus éminents, et le plus inattendu à coup sûr en cette
circonstance, va faire représenter un à-propos drama-
-76-
tique en un acte, à l'occasion de l'anniversaire de la
naissance de Victor Hugo (26 'février). Ce numéro
paraîtra au moment même où le « 1802! » de M, Ernest
Renan fera son apparition sur la scène qu'ont illustrée
Corneille, Molière, Racine... et Victor Hugo. Avouons
tout d'abord que voilà un choix bien étrange d'auteur
dramatique pour écrire une pièce de théâtre ! C'est évi-
demment à l'écrivain auquel on doit Caliban, l'Eau de
Jouvence et le Prêtre de Némi que M. Jules Claretie a
songé en allant chercher M. Renan pour le produire
sur son théâtre. Ce sera, en effet, une vive attraction et
une bien piquante curiosité que ces premiers débuts de
l'auteur de la Vie de Jésus sur la scène française.
Et tout de suite, comme cela est de mode aujour-
d'hui, M. Renan a été « interwievé » par un reporter
du Gaulois sur les tendances de sa nouvelle œuvre. Et
M. Renan, se prenant au sérieux dans son nouveau
personnage, a donné sur sa pièce une sorte de
consultation qui occupe deux colonnes dudit Gaulois.
La scène se passera aux Champs-Elysées, où tous les
grands génies littéraires qui ont précédé Victor Hugo
se rencontreront avec lui... Mais nous ferons mieux de
réserver pour notre prochain numéro les passages sail-
lants de cette consultation de M. Renan. Elle contient
quelques aperçus que nous ferons plus utilement res-
sortir en donnant le compte rendu de sa pièce et le
bilan de la soirée qui l'aura vue naître.
— 77 -
— Le grand fait artistique de la quinzaine a été
l'exposition, à l'atelier du peintre, puis à l'hôtel Sedel-
meyer, du nouveau tableau de Munkacsy, la Mort de
Mozart. C'est par invitations qu'on était admis chez
l'artiste à la première exhibition de son œuvre, qui
a eu lieu dans des conditions tout à fait inusitées.
L œuvre nouvelle était, en effet , entourée d'une sorte
de trompe-l'œil qui n'a pas permis de la juger sérieu-
sement le premier soir. Placée sur un fond obscur et
éclairée d'une manière toute spéciale, enguirlandée et
ornée de tentures et de tleurs, elle faisait un peu, dans
l'éloignemenl calculé oia on l'avait installée, l'effet
d'une grande apothéose de féerie. Ajoutez à cela qu'un
orchestre habilement dissimulé a exécuté les princi-
paux morceaux du Requiem de Mozart comme accom-
pagnement obligé de l'exposition du tableau qui repré-
sentait sa mort !...
Cet appareil théâtral, qui n'est, à nos yeux, qu'un
coup de réclame assez maladroit, n'ajoutera rien à
l'œuvre nouvelle de M. Munkacsy. Sa Mort de Mozart
a les mêmes qualités et un peu plus de défauts que ses
précédents tableaux. La composition en est intéres-
sante, bien qu'un peu touffue, mais elle est largement
traitée ; les couleurs, un peu vives, les tons, un peu crus,
s'affaibliront à la longue, et l'œuvre nouvelle gagnera
en valeur avec le temps. Nous lui préférons cependant
le Christ devant Pilate, et surtout les Filles de Milton,
-78-
qui sont, jusqu'à ce jour, les deux toiles les plus réussies
de leur auteur. Mais pourquoi M. Munkacsy persiste-t-il
à ne pas gratifier de ses œuvres notre Salon annuel?
Tant qu'il n'aura pas répondu à cette question par
l'envoi d'une de ses toiles, on continuera à dire de lui,
avec une certaine raison, qu'il n'ose pas affronter une
exposition française.
Lettres de M. Guizot. — - On en a publié un cer-
tain nombre dans les deux volumes de souvenirs in-
times et de correspondances qui ont vu récemment le
jour chez Hachette, sous les auspices et même sous le
nom de M^e de Witt, l'une des filles de Guizot, celle-
là même qui a continué et achevé VHisîoire de France
si bien commencée par lui.
Voici deux curieux extraits de cette intéressante cor-
respondance.
I
GUIZOT EN SOIRÉE CHEZ LEGOUVÉ.
A Madame de Wiît.
Paris, 1 1 février 1862,
... Je t'écrivais dimanche en revenant des obsèques de
M. Baude. Je t'écris aujourd'hui après être rentré hier à minuit
d'une soirée musicale chez M. Legouvé. Ces contrastes dans
la vie me déplaisent. J'aime une impression unique et prolon-
gée. Il n'y a pas moyen, à Paris, d'échapper aux contrastes.
— 79 —
J'ai passé hier la soirée en présentations. D'abord le mu-
sicien, M. Gounod, avec qui j'avais déjà dîné là et qui m'a
fait promettre d'aller à la première représentation de sa
Reine de Saba. Je lui ai dit que je n'étais pas allé à l'Opéra
depuis vingt-neuf ans. Il n'en a tenu que davantage à m'y
faire aller, et j'ai cédé. Après M. Gounod, Legouvé m'a
amené M. Ritter, le grand pianiste du jour et de la soirée,
simple, animé, et point avantageux. Puis Théophile Gautier,
que je n'avais jamais vu : la tète de Vitellius, un gourmand
enfoncé dans sa graisse et dans sa barbe, figure de gros épi-
curien spirituel et moqueur. Je lui ai dit que je le lisais avec
plaisir dans le Moniteur et que je trouvais le Moniteur litté-
raire supérieur au Moniteur poWiïque. Ma. préférence lui a plu.
Je me suis rassis. Un jeune homme s'est assis à côté de moi.
Autre présentation : M. Gustave Doré, l'artiste des Contes
de Perrault. Je lui ai parlé de la joie de mes petits-enfants à
voir ses images. Le compliment lui a paru médiocre. Je lui
ai parlé alors de ses dessins sur le Dante. Il était plus con-
tent. Je lui ai demandé s'il ne ferait pas une série de dessins
sur Shakespeare, et je lui en ai suggéré quelques-uns sur
Macbeth, Hamlet, le Roi Lear et la Tempête. Ceci l'a charmé.
Longue conversation sur Shakespeare. Il a de l'esprit naturel,
vif et inventif. Il ira en Angleterre avant de se mettre à
l'œuvre. Il est allé en Espagne pour faire une série de des-
sins sur Don Quichotte qm vont paraître dans une belle édition
in-folio, comme les Contes de Perrault. M. Doré s'est éloigné.
Un moment après, je vois debout, à côté de moi, un mon-
sieur maigre, la tête couverte de cheveux ébouriffés, l'œil
perçant, l'air spirituel et assez noble. M. Legouvé s'appro-
che : ce Eh bien 1 moucher Berlioz?» Nous faisons connais-
sance. Celui-là est un enthousiaste sincère, point bavard,
jusqu'au moment où son enthousiasme le saisit, et il devient alors
fécond et éloquent. En contraste frappant avec le critique
sceptique et sensuel, Théophile Gautier. La musique a mis fin
- 8o —
aux présentations et aux conversations, et je suis rentré à
minuit. Je t'ai dit ma soirée, qui m'a assez amusé, mais je ne
voudrais pas recommencer souvent. On peut s'amuser un mo-
ment même de ce qui ne plaît guère; on ne peut vivre
qu'avec ce qui satisfait.
II
GUIZOT CHEZ l'empereur.
A Madame de Witt.
Paris, 19 mars 1866.
... J'ai présenté hier Prévost-Paradol ' à l'Empereur : ac-
cueil parfaitement courtois; pas la moindre trace d'humeur.
Comme de coutume, il s'est d'abord adressé à moi : « Il y a
longtemps que je n'ai eu le plaisir de vous voir. Votre santé me
paraît bonne, rien ne vous fatigue. » Un compliment à demi-
voix sur la dignité personnelle, le beau langage, etc. Il s'est
tourné vers Paradol : « Je regrette, Monsieur, qu'un homme
d'esprit comme vous ne soit pas de mes amis. — Moi aussi.
Sire, je le regrette. — Nous ne pensons pas de même sur Cé-
sar; vous avez, je crois, autrefois, dans un de vos ouvrages,
exprimé des idées qui n'étaient pas si différentes des miennes.»
Paradol, un peu surpris et ne sachant plus ce qu'il avait pu
dire dans son Précis d'histoire universelle, ne répondait rien.
Je suis intervenu : «Votre Majesté met en pratique en ce mo-
ment ce que disait un jour l'Empereur, son oncle, à M. de
Fontanes : « Laissez-nous au moins la république des lettres.
— Oui certainement «, a dit l'Empereur. Puis il a dit
I. A la suite de son élection à l'Académie française.
- 8i —
quelques paroles gracieuses à Saint-Marc Girardin et à Viile-
maiii. Il m'a demandé pourquoi je venais si peu à Paris.
« J'aime mieux la campagne, Sire, et pour me reposer et
pour travailler. » Quelques mots obligeants sur mes travaux.
En tout une courtoisie préméditée et sans apparence d'effort,
quoique avec un peu d'embarras. L'entrevue a duré cinq ou
six minutes, et nous nous sommes séparés contents.
Théâtres. — Le i 2 février a eu lieu , dans l'an-
cienne salle oh régnait d'abord le bal Valentino, rue
Saini-Honoré, et oij nous avons eu ensuite l'exhibition
d'un panorama éphémère, l'inauguration d'un cirque
d'un nouveau genre, créé et dirigé par M. Oller. Ce
n'est pas que les exercices équestres y soient différents
de ceux qu'on voit dans les autres cirques; au con-
traire, celte partie du programme est ici, comme valeur
et comme exécution, inférieure aux mêmes exercices
des deux grands cirques de Paris. Mais l'innovation a été
l'enlèvement subit et instantané du plancher qui sert de
piste, et à la place duquel nous avons eu sous les yeux
une vaste piscine, dans laquelle et au-dessus de la-
quelle ont eu lieu des exercices de nageurs et de na-
geuses , ou de gymnasiarques imitant, plus ou moins
bien, Blondin traversant le Niagara sur une corde
raide.
En somme, grand succès pour cette dernière partie
du programme. Quant aux autres parties, nous conseil-
lons à M. Oller d'en varier quelque peu la monotonie.
- 82 —
— Le 17, au théâtre des Nations, reprise des Nuits
du boulevard de MM. Pierre Zaccone, Théodore Henry
et Mary Clicquet, ce dernier ancien notaire qui a mal
tourné et qu'on a envoyé pour ce fait en Nouvelle-
Calédonie rêver à d'autres drames plus réalistes. Nous
avons déjà parlé des Nuits duboulevard, lors de leur pre-
mière représentation, en septembre 1880. Bornons-
nous donc à constater une interprétation suffisante où
figure un ancien acteur du Théâtre-Français, M. Char-
pentier.
— Le même soir deux premières représentations à l'É-
den. Djemmah^ ballet en 2 actes de MM. Léonce Détroyat
et Pluque, régisseur de la danse à l'Opéra, musique de
M. Francis Thomé, était d'abord destiné à l'Académie
nationale de musique, comme on dit en termes officiels.
Il est d'allure plus sérieuse, en effet, que les ballets
ordinaires de l'Êden. M"e Cornalba en mime et en
danse avec grand charme le rôle principal. Le spectacle
a commencé par la Folie parisienne, ballet pantomime
en six tableaux, avec pantalonnades et arlequinades,
musique du même M. Francis Thomé. C'est M'i^ Car-
men, très expansive et très brillante ballerine, qui a eu
le succès de cette première pièce. Quant à la musique
des deux ouvrages, elle est suffisamment scénique, mais
elle a peu d'originalité.
— Le 19, les Nouveautés ont renouvelé leur affiche
avec un opéra-comique. Serment d'amour, trois actes,
— 83 -
de M. Maurice Ordonneau , musique de M. Edmond
Audran. C'est évidemment là une louable tentative
d'acclimatation, sur une scène d'opéreite, de Topéra-
comique véritable, tel que l'entendaient nos pères , tel
même qu'on le jouait encore il n'y a pas quarante ans.
La nouvelle partition de M. Audran, très bien inter-
prétée par Morlet et M'i^ Marguerite Ugalde, a com-
plètement réussi.
— Le 14, Maurel est revenu au concert Colonne,
pour y recueillir de nouveaux bravos avec la plupart
des airs qu'il avait chantés le dimanche précédent. Le
Galop, de M^e de Grandval, qu'il interprétait pour la
première fois, est un morceau plein de vigueur et d'éclat
qui a fait une vive impression sur le public. — Le
même jour, au concert Lamoureux de l'Éden, exécu-
tion du premier acte de la Walkyrie, de Wagner, chanté
par Mme Brunet-Lafleur et M. Van-Dyck. Plusieurs
passages ont excité l'enthousiasme de l'auditoire, mais
beaucoup d'autres l'ont laissé froid. Après cette expé-
rience, il nous paraîtrait peut-être périlleux d'offrir aux
Parisiens une œuvre complète de Wagner.
— Le 21, exécution, par Colonne, de la belle sym-
phonie le Désert, de Félicien David, qui a reçu son
accueil ordinaire. Le Lever da soleil, cet inimitable mor-
ceau de musique descriptive, a soulevé la salle. Bos-
quin, qui chantait les soli, les a dits avec une fraîcheur
de voix et une méthode qui ne laissaient rien à désirer.
-84-
Au début du concert, les scènes alsaciennes de Massenet
ont éié très applaudies.
Varia. — Un Sonnet wagncrien. — Beaucoup de nos
lecteurs connaissent-ils la Revue wagnéricnne, fondée,
il y a un an, dans le but d'initier le public français aux
mystères du génie de Wagner? C'est douteux, et nous-
même devons au Voltaire le plaisir de leur révéler l'exis-
tence de cette intéressante publication. C'est ce jour-
nal qui nous apprend que tous les efforts des rédacteurs
de la Revue en question ont tendu, tendent et tendront
à expliquer aux profanes les beautés énormes, mais très
fermées, de la musique du maître des maîtres.
Or, voici un des sonnets explicatifs que contient le
dernier numéro de la Revue wagnérienne. Il est de
M. Stéphane Mallarmé :
Le silence déjà funèbre d'une moire
Dispose plus qu'un pli seul sur le mobilier
Que doit un tassement du principal pilier
Précipiter avec le manque de mémoire.
Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
Hiéroglyphes dont s'exhale le millier
A propager de l'aile un frisson familier!
Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.
Du souriant fracas originel haï
Entre elles de clartés maîtresses a jailli
Jusque vers un par\'is né peur leur simulacre,
^ 85 —
Trompettes tout haut d'or pâmé sur les vélins,
Le dieu Richard Wagner irradiant un sacre
Mal tû par l'encre même en sanglots sibyllins.
Nous avons cherché en quelle langue pouvait bien
avoir été écrit ce sonnet, et nos recherches sont restées
infructueuses ; peut-être est-ce du volapiïck.
Les Dénouements auîhcâtrc. — Sous ce titre M. Febvre,
de la Comédie-Française, a publié dans le Temps un
article de souvenirs fort intéressant, auquel nous faisons
un emprunt.
Febvre jouait, à la Gaîté, le rôle d'un jeune peintre
amoureux et imberbe dans le Médecin des enfants, où
une jeune mère meurt au cours de l'action.
« Un soir, raconte-t-il, après la représentation de cet
ouvrage, nous soupions au café du théâtre. A une
table près de la nôtre se rafraîchissaient quelques mar-
chandes du Temple...
Elles venaient d'assister à la représentation du drame
de Dennery.
« Quelle jolie pièce! dit l'une d'elles; y a surtout
une chose qui m'a fait un effet énorme : c'est à la fin,
quand la mère se déguise en officier pour revoir sa
fille! »
On juge de notre stupéfaction! Quel officier?...
Quelle mère?... Tout à coup la lumière se fit dans mon
esprit-
— 86 —
« J'ai trouvé, dis-je à mes camarades : Ja jeune mère
déguisée en officier, c'est moi... Suivez-moi bien. Un
habit bleu à boutons de cuivre, voilà pour l'uniforme;
mon visage imberbe, voilà pour l'aspect féminin.
Ajoutez à cela mon rôle qui a disparu pendant deux
actes... juste au même moment où cessait de paraître
celui de la jeune mère, tout s'explique. Ainsi, pour
cette brave femme, la mère c'était moi. »
Un soir, à la Comédie-Française, je jouais Made-
moiselle de Belle-lsle et terminais le spectacle par Un
Caprice, d'Alfred de Musset.
Dans le drame de Dum.as, je représentais le chevalier
Daubigny, et le comte de Chavigny dans Un Caprice.
Deux amis à moi, dont je pourrais citer les noms,
entendirent, à la sortie, cette réflexion effarante :
« C'est très joli; mais je ne comprends pas bien
pourquoi, au dernier acte, Febvre change de costume
pour prendre, en somme, quoi... une tasse de thé? »
Ainsi donc Mademoiselle de Belle-lsle^ pour eux, avait
six actes, malgré l'affiche... malgré... malgré tout,
enfin! »
Racine et la « Marseillaise ». — Un lecteur du
Journal des Débats nous apprend qu'il a fait la connais-
sance, à Oxford, d'un certain M. Gudbran Vigfusson,
lequel a découvert, en lisant le Théâtre de Racine, que
-S7~
les tragédies à'Alhalie et d'Esther ont donné naissance
à la Marseillaise de Rouget de Lisle. Voici, d'ailleurs,
les rapprochements assez curieux faits par l'auteur de
cette découverte.
« Voyez, dit-il, en particulier le chœur de Tacte IV
d'Athalie :
chères sœurs, n'entendez-vous pas
Des cruels Ty riens la trompette qui sonne?
Salomith.
J'entends même les cris des barbares soldats.
Marseillaise :
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats?
Esther, I, v :
Quel carnage de toutes parts!
On égorge à la fois Us enfants, les vieillards.
Et la sœur et le frère,
Et la fille et la mère,
Le fils dans Us bras de son père.
Marseillaise :
Ils viennent jusque dans nos bras
Égorger nos fils et nos compagnes...
Comparez encore : Athaiie, I, ii :
Et comptez-vous pour rien Dieu qui combat pour nous?...
Dieu dont U bras vengeur, etc.
Et Marseillaise :
Amour sacré de la patrie,
Soutiens, conduis nos bras vengeurs.
— 88 —
Liberté, liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs!... »
De tout quoi M. Vigfusson conclut que Rouget de
Lisle a trouvé dans Racine les principales idées et le
mouvement de son chant national. Nous ne nous en
portons pas garant ; mais l'idée nous a paru assez ingé-
nieuse pour être remarquée.
Shakespeare-Bacon. — Dans le genre de ce qui pré-
cède, voici une autre découverte dont nous fait part la
Revue britannique, et qui tendrait à prouver que Shake-
speare n'a jamais existé, littérairement parlant.
Une dame américaine, M^e Potts, et un érudit,
M. Donelly, ont trouvé de compte à demi des docu-
ments qui, prochainement publiés, « prouveront haut la
main, paraît-il, que la renommée de Shakespeare a été
usurpée, et que Bacon , le philosophe, est le véritable
auteur de toute cette philosophie poétique qui, sous le
nom de Shakespeare, a charmé plusieurs générations...
M. Donelly se fait fort d'avoir découvert la clef d'un
langage crytographique qui contient des preuves irré-
cusables de l'identité de Shakespeare et de Bacon. «
Erratum. — Notre confrère Hémelan, de la Revue
générale^ nous fait savoir que ces vers d'Alfred de
Musset,
Qui que lu sois, ]e t'en conjure,
Mets ton lit de l'autre côté...
- 89 -
que notre dernier numéro signalait comme ne fai-
sant pas partie de ses œuvres complètes, figurent dans
ses Œuvres posthumes, page 1 2 de l'édition Char-
pentier, sous ce titre : Dans la piison de la garde na-
tionale (vers écrits au-dessous d'une tête de femme des-
sinée sur le mur). Ce mur est celui de Vhotcl des Hari-
cots, rendu célèbre par le séjour de tant d'artistes et de
gens de lettres réfraclaires au service de la garde na-
tionale.
« On a prétendu, ajoute M. Hémelan, que, lors de la
démolition de l'hôtel des Haricots, des mains pré-
voyantes ont enlevé pierre à pierre les murs des cel-
lules, et que ces souvenirs historiques doivent être
conservés au musée que la ville de Paris a institué à
l'hôtel Carnavalet. »
Nous renvoyons le cas à notre confrère Lucien
Faucou, directeur du journal V Intermédiaire des cher-
cheurs et des curieux, et bibliothécaire à l'hôtel Car-
navalet.
LES MOTS DE LA QUINZAINE
Note d'album :
« C'est souvent la femme qui nous inspire les grandes
choses qu'elle nous empêchera d'accomplir. »
- 90 —
En cour d'assises.
Une femme vient d'avouer qu'elle a volé une dou-
zaine découverts d'argent.
« Je n'ai pas pu, dit-elle, résister à la tentation
pensez donc... ils étaient marqués à mon chiffre! »
(Événement.')
A la correctionnelle :
« Alors, dit familièrement le président au prévenu,
vous vous vantez de « faire la montre » avec une re-
marquable dextérité.
— Aussi bien que personne ici !. .. soit dit sans vous
offenser. » {Voltaire.)
Le soir de la première représentation d'un de nos
derniers /our^, un monsieur, à la fm du spectacle, bous-
culait tout le monde, afin d'être plus vite dehors.
Gavroche l'interpelle :
« Hé ! là-bas, ne vous sauvez pas comme ça! On ne
va pas recommencer ! » {Charivari.')
Entre cocottes.
« Comment va donc ta sœur?
— Je ne sais pas. Il y a quelque temps que nous ne
nous voyons plus.
— Ah! Elle a bien tourné? » -
-- 91 —
Au restaurant :
« Comment trouves-tu ce Champagne?
— Euh! euh!...
— C'est pourtant de la veuve Cliquot.
— Elle s'est peut-être remariée! »
(Événement.
PETITE GAZETTE. — L'Académie des sciences mo-
rales et politiques a procédé, le 1 5, à l'élection des succes-
seurs de MM. Adolphe Vuitry et Victor Bonnet, membres de
la section d'économie politique. Huit candidats étaient en pré-
sence : MM. Juglar, de Foville, Paul Boiteau, Henri Ger-
main, Cucheval-Clarigny, A. Mangin, G. Lagneau et Noël.
Fauteuil de M. Vuitry. — 36 votants. — M. Henri Ger-^
main obtient 18 voix au premier tour et 24 au second. Il est
élu.
Fauteuil de M. Bonnet. — M. Cucheval-Clarigny, qui
obtient 16 voix au premier tour, est élu au second tour par
21 voix.
NÉCROLOGIE. — II février. Le peintre Auguste Hada-
mard, auteur du Cuirassier de Reichshoffen remarqué au dernier
Salon. Il avait 62 ans.
— II. Charles Cabot, ancien acteur des théâtres des bou-
levards, auteur dramatique et membre de la Société des au-
teurs, à 80 ans.
— II. Paul-Athanase Fauché, duc d'Otrante, troisième
fils de l'ancien ministre de la police du premier Empire. Le
titre de duc revient après lui à son fils Gaston, premier
écuyer du roi de Suède.
— 12. L'archevêque d'Auch, Mgr Géraud de Langalerie
(Pierre-Henri), né en 18 10, et d'abord évêque de Belley de
1857 à 1871.
— 9= —
— L'éditeur Jeanmaire, de la rue des Bons-Enfants, qui a
été plusieurs fois candidat sans succès au Conseil municipal de
Paris.
— M. Jamin (Jules), l'éminent secrétaire perpétuel de
l'Académie des sciences (sciences physiques et naturelles), à
l'âge de 75 ans.
— 14. Charles Expilly, publiciste et romancier, né en 1814.
Il a fait aussi beaucoup de voyages, surtout au Brésil, d'oii il
a rapporté les matériaux de son plus sérieux ouvrage : la
Traite, l'Emigration et la Colonisation (1866).
— 15. Gustave Morin, artiste peintre, élève de Léon Coi-
gnet, à l'âge de 76 ans. Ses meilleures toiles sont exposées
aux musées de Rouen et du Havre.
— 16. Le docteur William Johnston, médecin de la colo-
nie américaine à Paris, né vers 1825. En 1859 il était cor-
respondant du New-York-Times pendant la guerre d'Italie, et
il adressait à ce journal des relations quotidiennes signées du
pseudonyme de Malakoff. Pendant le siège le docteur Johnston
se distingua comme organisateur et médecin d'ambulance. Il
fut alors décoré de la Légion d'honneur, en récompense de
son dévouement à nos blessés, et promu officier de l'ordre en
1876.
— 19. Prosper Giquel, officier supérieur de la marine
française, ancien créateur et directeur de l'arsenal de Fou-
Tchéou, en Chine, où il avait le rang de général de division.
Il était en dernier lieu chef de la mission chinoise à Paris. Né
en 1836.
— 20. Jacques-Emile Lafon, élève de GrosetdeDelaroche,
auteur de nombreux tableaux religieux dont le musée du
Luxembourg possède les deux principaux : Jésus au milieu des
docteurs et Saint Jean de Dieu reconnaissant Jésus dans un
pauvre.
(JJ —
VARIETES
LA DYNASTIE DES BROHAN
Notre collaborateur Georges d'Heylli vient de publier, à la
librairie théâtrale Tresse et Stock, une notice biographique et
artistique sur Madeleine Brohan, la regrettée sociétaire de la
Comédie-Française. Cette notice, qui contient un portrait de
l'éminente artiste, très finement gravé par Lalauze, donne
d'intéressants détails sur cette belle lignée des Brohan qui a
si longtemps illustré le théâtre. En voici l'intéressant résumé.
La première des Brohan, Augustine Suzanne, naquit
le 29 janvier 1807, à Paris. Elle a joué successive-
ment de 1823 à 1842 à l'Odéon, au Vaudeville et à la
Comédie-Française. Elle a excellé, à ce dernier théâtre,
dans le rôle de Suzanne du Mariage de Figaro. Elle a
quitté le théâtre à l'âge de trente-cinq ans, et vil en-
core aujourd'hui, dans une glorieuse retraite, à Fon-
tenay-aux-Roses. Elle a eu quatre filles :
1° Joséphine-Félicité-Augustine, née le 2 décembre
1824, et qui a appartenu à la Comédie-Française du
19 mai 1841 au i^r Janvier 1868. Obligée de quitter
prématurément le théâtre, par suite d'une grave ma-
ladie d'yeux, qui la rend aujourd'hui presque aveugle,
— 94 —
Augustine Brohan a épousé, dans sa retraite, M. Edmond
de Gheest, ancien secrétaire de la légation belge, à Paris,
qui est décédé le 12 juillet dernier.
2° Élisa et Anna, deux sœurs jumelles, qui se sont
mariées le même jour, 5 juin 1847. L'une a épousé le
violoncelle Samary, dont elle a eu plusieurs enfants :
Jeanne Samary-Lagarde, sociétaire de la Comédie-
Française; Marie Samary, pensionnaire du théâtre de
l'Odéon, et Henry Samary, pensionnaire du Théâtre-
Français. Sa sœur jumelle a épousé M. Dorter, em-
ployé des postes, et en a eu une fille, Camille Dortet»
qui a aussi un moment abordé le théâtre.
5° Emilie-Madeleine, née le 21 octobre 1833 et qui
a appartenu à la Comédie-Française du i $ octobre
i8$o au 30 décembre 1884. Sociétaire le 1$ juillet
1852, elle a épousé le 7 juin 1853, M. Mario Uchard,
dont elle a un fils. Ce mariage n'a pas été heureux, et
le divorce a été prononcé entre les deux époux en
décembre 1884. Son plus grand succès au théâtre a été
dans le Monde où l'on s'ennuie^ qu'elle a joué deux cent
cinquante fois. Enfin, pendant son séjour à la Comédie-
Française, elle y a créé ou repris cinquante-neuf
rôles.
Le 8 novembre dernier, en réponse à une lettre de
M. Georges d'Heylli, lui demandant de lui faire savoir
la vérité sur la double question de sa retraite et de sa
-95 -
représentation à bénéfice, Madeleine Brohan a adressé
la lettre suivante à notre collaborateur :
... Non, je ne donnerai pas de représentation d'adieu. J'ai
été fort malade, d'une très grave laryngite. Aujourd'hui je
vais mieux, mais je n'oserais risquer de reparaître devant le
public. La très violente émotfon que j'éprouverais me coupe-
rait absolument la voix et je ferais là une fort triste figure.
C'est donc fini. Je suis très heureuse d'avoir pu, grâce à l'a-
dorable rôle de Pailleron, partir sur un succès. A d'autres
maintenant. Il faut être philosophe, et je le suis...
Encore une fois merci.
Vôtre,
M. Brohan.
Enfin, Mme Madeleine Brohan, ayant envoyé à sa
mère la notice de M. d'Heylli qui la concerne, en reçut
l'adorable lettre suivante, qui prouve que, malgré l'âge
(soixante-dix-neuf ans), le charme et l'esprit survivent
toujours chez les Brohan :
Fontenay-aux-Roses, 15 janvier 1S86.
Ma bien bonne et bien chérie Madelon,
Je me hâte de te renvoyer ta biographie qui est absolument
charmante. Je l'ai lue tout d'un trait, sans m'arrêter, malgré
la faiblesse de mes yeux, et Dieu sait avec quel plaisir I
Le très gracieux et très bienveillant auteur de cette bro-
chure a dû se livrer à de bien longues et nombreuses recher-
ches pour arriver à cette exactitude des faits et des dates. Je
suis très fière, savez-vous! et bien heureuse aussi, de voir
-gG-
glorifier mes belles-filles par une si aimable et si fine plume.
En ce qui me concerne personnellement, il me semble bien
que l'auteur m'accorde des éloges exagérés, et je ne me sou-
viens pas d'avoir jamais été aussi charmante qu'il veut bien le
dire. Après cela, je suis si vieille que j'ai pu oublier bien des
choses. Bah! admettons que dans ma jeunesse j'étais char-
mante, il sera toujours plus facile de le croire que d'y retour-
ner voir, pas vrai? Je te prie, et au besoin je te somme, de
faire tous mes remerciements à l'aimable auteur de cette jolie,
jolie biographie des Trois Brohan, faite à l'occasion du départ
de la plus jeune, qui quitte le théâtre de ses succès quand elle
pouvait y briller di.v ans encore.
Bonsoir, ma grosse mignonne, nous mangerons demain ton
faisan et tes oranges.
Ta vieille maman,
Suzanne Brohan.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1 129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 35S
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 5 — i5 mars 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Mémoires : L. Michel, Cora Pearl, Ernest
Legouvé. — Le Volapuck. — M"s Dudlay. — Théâtres : Bouffes,
Variétés, Français, Odéon (anniversaire V. Hugo), Porte-Saint-Mar-
tin, Opéra-Comique, Palais-Royal, Ambigu, Concerts (Géza, Colonne,
Lamoureux).
Varia : Cinquantenaire des Huguenots. — Archireportage. — Livres
rares. — Ch. Gréville et Napoléon 111.
Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
La Quinzaine. — Nous assistons, en ce moment, à
une éclosion de mémoires et d'autobiographies qui
semble ne pas devoir de sitôt prendre fin. Arsène Hous-
saye, Gustave Claudin, Albéric Second, Armand de
Pontmartin et autres nous ont donné successivement
des détails plus ou moins étendus sur leur époque, leurs
relations et leurs amis ; dans la seule quinzaine qui
vient de finir, trois personnages d'allure et de tenue
j. — 1886. 9
- 98 -
bien différentes, et dont les noms hurlent un peu de se
voir réunis, Louise Michel, Cora Pearl et Ernest Le-
gouvé, viennent, à leur tour, de dévoiler les secrets de
leur existence devant leurs contemporains.
On pouvait croire qu'en nous initiant aux mystères de
sa vie la grande révolutionnaire, ainsi qu'on appelle
Louise Michel dans son parti, allait faire oeuvre poli-*
tique beaucoup plus que littéraire. Or, c'est précisément
le contraire qui est arrivé. Les Mémoires de cette vi-
rago de la tribune faubourienne sont anodins au pos-
sible, et ils ont une teinture littéraire qui montre que
son éducation première est loin d'avoir été négligée.
Ainsi, on trouve dans cette vaste élucubration des ta-
bleaux étudiés, des paysages poétiques très joliment
tournés comme invention et comme style, et même des
citations de vers de l'auteur elle-même qui rappellent
beaucoup plus M^^ Deshoulières que Jules Barbier.
Dégustez, sil vous plaît, dans ce genre cette petite
élégie intitulée :
LES ROSES.
Fleurissez, roses embaumées;
Fleurs de l'espoir et de Tété,
Les brises toutes parfumées
Vous emportent en liberté.
Rose de l'églantier sauvage
Que dore le soleil levant,
Tu tomberas, au vent d'orage,
Feuille à feuille dans le torrent.
- 99 —
Roses blanches, fières et belles,
Fleurissez pour les fronts charmants
Que la mort couvre de ses ailes.
Roses de mai douces et frêles,
Parez les tombes des enfants.
O roses, le vent a des ailes;
Mais tant que le sol sera chaud,
11 naîtra des roses nouvelles,
Toutes fraîches pour le tombeau.
Et toi, rose du cimetière,
Fleuris à l'ombre doucement
Et, blanche ou rou^e, dans le lierre
Élève ton front rayonnant.
Ma mère aimait ces belles roses.
C'était fête quand je pouvais
En envoyer fraîches écloses;
Elle n'en aura plus jamais.
Ah ! pourquoi Louise Michel ne cherche-t-elle pas à
apprivoiser ses auditeurs des réunions publiques en leur
lisant de tels vers, au lieu de les enflammer et de les
exciter aux mauvaises passions par ses prédications vio-
lentes et folles !...
Avec les Mémoires de Cora Pearl, nous entrons dans
un autre ordre d'idées. Les souvenirs évoqués par
Louise Michel n'ont rien de malpropre, et tout le monde
peut les lire sans craindre de salir sa pensée. Avec Cora
Pearl, c'est une autre affaire. Cette grande dame de la
haute galanterie, un peu hors d'âge aujourd'hui, nous
lOO
donne le récit de ses bonnes fortunes, petites et grandes,
avec un cynisme bête à force d'être naïf. Elle avoue
tout d'abord que si elle publie son livre, c'est qu'elle
est ruinée et qu'elle a besoin d'argent. C'est donc là une
pure spéculation de scandale et de librairie, qui rappelle
un peu les trop fameux Mémoires de Sarah Barnum pu-
bliés jadis par M'ie Colombier. Ici encore c'est un livre
à clef : Cora y travestit le nom de tous ses adorateurs,
et autres, mais de façon trop claire pour qu'ils ne soient
pas aussitôt reconnus : ainsi Adrien Marut, représente
le prince Lucien Murât ; Hector Crémieux devient
Nestor Crémillot, et ainsi de suite K Les anecdotes,
auxquelles sont mêlés bon nombre de personnages de
l'Empire, y compris le prince Citron (prince d'Orange),
n'offrent aucun intérêt et sont de la dernière banalité.
Le livre ouvre par l'acte de naissance authentiquement
reproduit de Cora Pearl elle-même. Elle se nomme en
I. Le prince Masséna y devient Lasséma ; le duc de Gramont-
Caderousse, Dumont Barberousse; Hortense Schneider est transfor-
mée en Hermance Schalder ; enfin le prince Napoléon y paraît sous
le nom de duc Jean. Le livre contient beaucoup de lettres et de
billets de cette Altesse Impériale. Voici même un petit portrait de
lui assez exact et pas trop mal tourné, et dont le mérite revient à
l'auteur réel, quel qu'il soit, des Mémoires de Cora Pearl : « Cet
homme est un ange pour ceux qui lui plaisent: son de voix agréable,
rire franc, conversation spirituelle, au besoin badine. Ange, je le répète,
pour ceux qui lui plaisent; démon, roué, emporté, insolent pour les
autres, et ne se gênant jamais. »
— 101
réalité Emma-Élisabeth Cronch ; elle est née au mois
de février 1842, en Angleterre, à Plymouth, et elle est
la fille d'un professeur de musique qui avait seize en-
fants. Espérons que les quinze autres ont plus honora-
blement tourné !...
Les Mémoires de M. Ernest Legouvé, dont la pre-
mière partie seulement vient de paraître, ont pour titre :
Soixante Ans de souvenirs. M. Legouvé y parle beau-
coup plus des autres que de lui-même, ou tout au moins
beaucoup des autres à propos de lui-même. Ce pre-
mier volume, qui nous conduit aux environs de 1848,
contient des portraits anecdotiques d'un haut intérêt, et
dont quelques-uns avaient déjà paru dans le Temps.
L'auteur nous introduit successivement dans l'intimité
de Casimir Delavigne, N. Lemercier, Jouy, Dupaty,
Béranger, la Malibran, Berlioz, Eugène Sue, etc. On
peut dire qu'ici à l'anecdote vient se joindre le docu-
ment, et les futurs biographes des écrivains et des ar-
tistes que nous venons de citer trouveront à faire une
ample moisson de renseignements dans ces intéressants
Mémoires. Nous y relevons une assez piquante défini-
tion de Napoléon l^' jugé au point de vue de sa popula-
rité. « Nous étions libéraux sous Louis-Philippe, nous
dit M. Legouvé, tout en étant Bonapartistes, parce
qu'alors, en parlant de Napoléon, tout le monde dans
Popposition ne songeait qu'au grand homme en ou-
bliant le despote ; aujourd'hui, c'est tout le contraire,
102
Topposition ne veut voir en Napoléon que le despote ;
elle oublie volontairement le grand homme ! »
VOLAPUCK. — Nous vous annonçons la naissance dé-
finitive d'une nouvelle langue, qui a la prétention de
devenir la langue universelle, et de supplanter toutes les
autres : la langue Volapùk. C'est M. le professeur
Schleyer, ecclésiastique allemand, qui en est l'inventeur.
Un comité vient de se former à Paris, sous la présidence
de M. Ernest Lourdelet, pour ouvrir plusieurs séries de
cours du dialecte nouveau, et rattacher l'association des
volapùkistes français aux institutions du même genre qui
existent déjà en Europe.
Disons bien vite que cette langue, prétendue univer-
selle, et dont on fait grand bruit en ce moment, a sur-
tout pour point de départ et pour base la langue alle-
mande elle-même, et qu'en dehors de ce fondement
fixe et étroit elle recrute ses mots et ses modes dans le
pur domaine de la fantaisie. Ajoutons que rien n'est
plus dur, plus barbare, plus rude même que ses dési-
nences et ses consonances, et que jamais personne ne
s'habituera à substituer aux mots usuels, à quelque
langue qu'ils appartiennent, ceux que M. le professeur
Schleyer a imaginés pour les remplacer. Consentirons-
nous jamais à dire, en volapùk, Fient pour France ou
Jidop pour Europe ? Voici un exemple plus concluant
encore emprunté à ce bizarre dialecte : que pensez-
vous que veuille dire : Bouedams Kanoines painekou vola-
lOJ
puko ? Tout simplement : Les commandes peuvent être
faites en volapûk. C'est là une annonce de magasin
déjà converti à la nouvelle langue, qui rappelle un peu
la turquerie du Bourgeois gentilhomme.
Eh bien, non, Ja langue universelle n'est pas fondée,
et pas plus M. Schleyer qu'aucun autre ne la fondera
jamais. Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, les Anglais
parleront toujours anglais, les Allemands toujours alle-
mand et les Français toujours français ; le volapùk
n'est qu'une excentricité de plus à ajouter à tant
d'autres, et qui sera de courte durée.
— Il nous faut bien parler, nous aussi, de la grosse
affaire de la sociétaire Dudlay, qui a failli devenir une
question d'État. Cette tragédienne vient d'être remerciée,
au bout de dix ans de services, par le comité du Théâtre-
Français qui ne voulait plus la conserver que comme
pensionnaire. M^e Dudlay consentait à une transaction qui
eût rendu sa situation bien difficile : le comité lui offrait
18,000 francs, mais toujours comme pensionnaire; le
ministre, qui doit protéger la tragédie et les tragédiens,
voulait qu'on lui en donnât 24,000. Les membres du
comité ont refusé les propositions du ministre. Alors
celui-ci, rompant toutes les négociations,* a promulgué
l'arrêté suivant qui mérite d'être conservé dans toute sa
teneur comme un document de haut intérêt pour l'his-
toire de la Comédie-Française :
— 104 —
Le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts :
Vu, etc.;
Considérant qu'il importe au maintien des traditions de la
Comédie-Française d'assurer les représentations du réper-
toire tragique ;
Que c'est en vue de maintenir ces traditions qu'une sub-
vention est accordée à la Société et que l'État s'est réservé
le droit d'intervenir dans l'administration de ses affaires;
Considérant qu'il n'existe actuellement à la Comédie-Fran-
çaise aucune autre artiste qui tienne les rôles remplis par
M*''' Dudiay dans la tragédie...;
Considérant que la Société, en la nommant sociétaire il y
a trois ans, a reconnu elle-même que M>'^ Dudiay avait les
qualités qui justifiaient ce titre; qu'il ne paraît pas qu'elle en
soit moins digne aujourd'hui;
Arrête :
Article premier. L'engagement qui lie à la Comédie-Fran-
çaise M"" Adeline Dudiay en qualité de sociétaire est main-
tenu dans tous ses effets jusqu'au jour de son expiration,
c'est-à-dire jusqu'en 1896.
Article 2. L'administrateur général est chargé, en ce qui le
concerne, de l'exécution du présent arrêté et de le notifier à
qui de droit.
Le 24 février 1886.
Signé : René Goblet.
A la suite de cet arrêté le comité, se déclarant à la
fois impuissant et froissé, a donné sa démission en masse,
à l'exception de M. Maubant, qui, en sa qualité de tra-
gédien, n'a pas voulu « lâcher » sa camarade la tragé-
dienne Dudiay. Puis M. Delaunay a annoncé qu'il allait
prendre sa retraite définitive au mois de mai, et MM. Got
— io5 —
et Coquelin ont assuré qu'ils en feraient autant dans un
an. Mais le décret de Moscou, ce sage et prudent dé-
cret qui régit si heureusement la Comédie-Française, a
prévu ces coups de tête qui ne sont souvent que des
feux de paille. Aux termes de ce décret, la démission
d'un sociétaire n'est valable qu'au bout d'une année,
s'il plaît à ce sociétaire de la renouveler après ces douze
mois écoulés. En effet, dans le cours d'une année, que
de susceptibilités, que d'irritations, que de fureurs sor-
ties souvent d'un verre d'eau, peuvent s'apaiser, se
calmer, et définitivement s'évanouir avec la lettre de
démission elle-même, dans l'éternel oubli!...
Théâtres. — Une erreur de mise en pages a fait
omettre, dans le dernier numéro, le compte rendu de la
jolie opérette des Bouffes, les Noces improvisées, pa-
roles de MM. Liorat et Fonteny, musique de M. Francis
Chassaigne. Cette pièce, qui devait d'abord s'appeler
la Mariée d'un jour, a changé son titre à cause de
l'opéra-comique, le Mari d'un jour, qui se donnait en
même temps à la salle Favart. Mais point n'était besoin
de prendre cette peine pour une pièce qui est morte
après trois représentations. Les Noces improvisées sont,
elles, au contraire, bien vivantes, et la musique gaie et
pimpante de M. Chassaigne est fort bien interprétée,
surtout par M. Alexandre et M"e J. Thibault, qui a une
voix fraîche et charmante. M"e Milly-Meyer joue avec
— loG —
une verve endiablée, et M. Maugé se tire à merveille
d'un amusant rôle de vieux beau.
— Le 23; février, première représentation aux Variétés
du Fiacre 1 17, comédie en trois actes de MM. deNajac
et Albert Millaud, laquelle rappelle un peu le triom-
phant D/Vorf 0^5 que l'un des deux auteurs a écrit jadis
en collaboration avec Sardou. La pièce nouvelle est
fort drôle et surtout jouée à ravir. Baron y a trouvé un
succès personnel considérable. Auprès de lui Lassou-
che, en cocher, Montrouge en commissaire de police
rhumatisant, M'"^ Céline Chaumont, très fine mais un
peu trop minaudière, Didier, Barrai, etc., complètent
un ensemble excellent.
— Le 26 a eu lieu , à la fois aux Français et à l'Odéon ,
la première célébration de Tanniversairede !a naissance
de Victor Hugo, qu'on fêtera sans doute désormais sur
ces deux théâtres, comme on fête les anniversaires de
Corneille, de Molière et de Racine. Pourquoi, si l'on en-
tre dans cette voie, ne pas faire de même pour Regnard,
Voltaire, Casimir Delavigne, Alex. Dumas, et même
Ponsard, et bien d'autres encore qui, au point de vue
purement dramatique et théâtral, valaient bien Victor
Hugo?
Nous avons déjà dit qu'au Théâtre-Français on avait
joué, sous le titre de « 1802 «, un à-propos de M. Er-
nest Renan. C'est un simple dialogue en prose qui met
en présence, dans l'Olympe, aux Champs-Elysées, au
— loy —
moment même où va naître Victor Hugo, Corneille
(Got), Racine (Delaunay), Boileau (Coquelin), Diderot
(Febvre) et Voltaire (V/orms). Pourquoi pas Molière?
A ces personnages, M. Renan a ajouté un génie
(M'-" Reichemberg) qui est chargé de leur donner des
nouvelles de ce qui se passe sur la terre. Ce dialogue
des morts, écrit dans une langue d'une fmesse et d'une
pureté excessives, gagnera surtout à être lu. Au théâtre,
il ne pouvait produire qu'un assez médiocre effet. Toute-
fois, la curiosité aidant, on l'a trèschaudement accueilli.
Nous sommes persuadé, d'ailleurs, que ces bravos-là
ne donneront pas à penser à M. Renan qu'il est devenu
subitement un Alex. Dumas, un Sardou ou un Emile
Augier !
A l'Odéon, M'^^" Rousseil et Weber ont récité avec
un égal succès un à-propos en vers de M^e Simone
Arnaud, qui porte le même titre que celui de M. Re-
nan, « 1802 ».
— Le 27, nous avons eu à la Porte-Saint-Martin un
nouvel Hamlet, adaptation en vers de MM. Lucien
Cressonnois et Charles Samson, lequel ne comporte pas
moins de cinq actes et onze tableaux. Les auteurs ont
suivi assez fidèlement le drame de Shakespeare, et
M. Duquesnel a mis leur adaptation en scène avec un
grand luxe et une réelle exactitude de costumes et de
décors. Très grand et très légitime succès pour Philippe
Garnier qui a composé admirablement le personnage
— io8 —
d'Hamlet, et a débité son rôle avec beaucoup de cor-
rection et de netteté. Il a d'ailleurs été fort bien se-
condé par Volny (Laërte), Léon Noël (Polonius) et
H. Luguet (le spectre). Quant à M^e Sarah Bernhardt,
qui représente Ophélie, elle a montré dans ce personnage
poétique et touchant, toutes ses qualités d'autrefois ;
elle a même retrouvé encore un peu de celte voix d'or
qu'elle faisait valoir avec tant de charme et de succès à
la Comédie-P'rançaise, et qu'elle nous semblait avoir
momentanément perdue dans les violents efforts qu'exi-
geait d'elle le développement excessif des grands dra-
mes qu'on lui a donné à jouer depuis deux ou trois ans.
— A l'Opéra-Comique, le 27, heureuse reprise de
Joseph de Méhu\, avec Talazac, Garroul, Soulacroix et
la gentille M'i^Simonet dans le rôle de Benjamin.
— Le i^"" mars, l'Odéon a joué pour la première fois,
une bluette en un acte et en vers, David Téniers, de
MM. Edouard Noël et Lucien Pâté. Rebel, Boudier,
Sujol, Hameau et M^^' Régis et Real ont fait valoir
avec leur talent habituel l'ouvrage nouveau dans une
représentation populaire à prix réduits, dont le public a
fait excellent accueil à la pièce et à ses interprètes. On
a joué ensuite le Beau Léandre (reprise) de Théodore
de Banville, qui a été la joie et l'éclat de rire de la
soirée.
— Au Palais-Royal, le 3 mars, première représenta-
tion de Zî;g^m^, comédie en trois actes de MM. Paul
— log —
Bilhaut et Albert Barré. C'est une pièce à la Labiche,
c'est-à-dire mêlée de beaucoup d'observation et de
gaieté et que jouent à ravir MM. Daubray, Calvin, Lu-
guet, Raimond, Pellerin et M^es Mathilde et Dinelli.
Le persistant guignon qui frappe depuis si longtemps le
Palais-Royal serait-il donc enrayé? En tout cas, il ne
serait que temps.
— Le lendemain 4 mars, à l'Ambigu, première
représentation de Martyre, drame en cinq actes de
MM. Dennery et Tarbé, tiré d'un roman du premier
de ces deux heureux collaborateurs. Martyre a, en effet,
considérablement réussi : action rapide et empoignante,
sujet pris sur le vif, — une fille qui sacrifie son bon-
heur et son honneur à l'honneur de sa mère, — et dé-
veloppements habilement conduits jusqu'à un dénoue-
ment qui a satisfait tout le monde. Ajoutons que ce
drame, plus littéraire dans sa forme que ceux qu'on
joue d'habitude à l'Ambigu, est supérieurement inter-
prété par MM. Saint-Germain, Lacressonnière, Du-
quesne. Courtes et par Mm'^s Marie-Laurent, Marie Jul-
lien, Jane May, etc. En somme, très grand succès.
Concerts. — Le samedi 27 février, nous avons en-
tendu à la salle Albert-le-Grand, faubourg Saint-Ho-
noré, le remarquable et étonnant pianiste comte Géza
Zichy, dans un concert donné au bénéfice des victimes
du devoir. Ce virtuose hongrois est manchot et exécute,
d'une seule main, en faisant les basses avec son pouce,
— 1 lO —
les morceaux les plus difficiles. Son succès d'artiste a
été très vif.
— Le lendemain 28, au concert Colonne, première
audition de la légende symphonique de MM. Cerfbeer et
de L'Eglise, qui a pour titre Rubezahl. La musique est
de M. Georges Hue, déjà connu au théâtre et dans les
concerts. Plusieurs morceaux très dramatiques et très
inspirés, notamment un trio et un finale plein de vigueur
et surtout de puissance orchestrales, ont soulevé à di-
verses reprises l'enthousiasme du public. M^e Caroline
Salla, qui a appartenu à l'Opéra, le ténor Jourdain, la
basse Auguez, etc., ont interprété avec leur talent
éprouvé et déjà populaire cette remarquable symphonie
qu'on a donnée une seconde fois le 7 mars avec le
même succès.
— Le même jour, 28 février, première exécution au
concert Lamoureux (Eden-Théâtre) du Chant de la
Cloche, légende dramatique, couronnée au concours
musical de la Ville de Paris, en 1885, et dont M. Vin-
cent d'Indy a composé à la fois le poème et la mu-
sique. M. Van Dyck et M^e Brunet-Lafleur ont chanté
cette œuvre également remarquable , d'une moins
grande science musicale, à coup sûr, que la symphonie
de M. Hue, mais où se décèle peut-être un talent plus
personnel et plus original.
En somme, les deux concerts rivaux ont attiré un
public considérable, et comme le Chant de la Cloche a
— III
été également joué de nouveau le 7 mars, MM. Lamou-
reux et Colonne n'ont eu qu'à échanger tout simple-
ment leurs clients du dimanche précédent, pour faire
une fois encore salle comble.
Varia. — Le Cinquantenaire des Huguenots. — Le
1er mars, il y a eu cinquante ans que les Huguenots ont
été représentés pour la première fois à l'Opéra. C'était
le 29 février 1856 (année bissextile) qu'avait lieu cette
grande solennité musicale. Voici quelques détails sur les
diverses et successives interprétations des principaux
rôles de ce chef-d'œuvre :
Rôle de Raoul, — créé par Nourrit, et repris ensuite
par les ténors Duprez, Marié, Espinasse, Gueymard,
Roger, Michot, Morère, Villaret, Warot, Colin, Léon
Achard, Mierzwinski, Salomon, Sellier, Escalaïs, et
aujourd'hui Duc, qui vient d'y obtenir un succès écla-
tant.
Rôle de Marcel, — créé par Levasseur, et repris par
Dérivis, Serda, Bouché, Obin, Depassio, Belval, Cou-
Ion, Boudouresque et Gresse.
Rôle de Nevers, — chanté successivement par Déri-
vis, Massol, Marié, Portehaut, Dumestre, Faure, Ma-
noury, Lassalle, Maurel, Caron et Melchissédec.
Rôle de Valentine, — créé par M"" Falcon, et repris
par M"'e^ Stoltz, Heinefetter, Julienne Dejean, Julian
Van Gelder, Viardot, Poinsot, Cruvelli, Gueymard-
— 112 —
Lauters, Barbot, Sasse, Mauduit, Hisson, Patti, de
Reszké, Krauss, Montalba, Dufrane.
Rôle de la reine, — chanté successivement par
Mmes Dorus-Gras, Nau, Dobrée, Laborde, Dussy, Van-
denheuvel-Duprez, de Maësen, Carvalho, Daram,
Hamann, Lacombe-Duprez, Lureau-Escalaïs, Isaac et
d'Ervilly.
Trois des créateurs de l'ouvrage survivent encore
aujourd'hui : Mme Palcon, devenue W^^ Malençon ;
M. Massol, qui a créé le petit rôle de Tavannes, et
Mme Dorus, qui a épousé le musicien Gras, trois jours
après la première représentation (5 mars 1836).
La ioqs représentation des Huguenots a eu lieu le
10 juillet 1839; la 500e, le 4 avril 1872; enfin la re-
présentation du [«^ mars était la 786^.
Archircportage. — On se rappelle le fameux Gagne,
archicandidat à toutes les élections, et qui avait la ma-
nie de placer le dissyllabe archi en tête de tous ses
mots. Nous empruntons l'un des archi que sa mort a
laissés vacants pour qualifier la fureur de reportage à
outrance qui sévit aujourd'hui dans la presse. Ainsi, ces
jours derniers, un journal du matin, ayant à raconter un
incendie, commençait son article comme suit :
« Mi'e Blanche Thibaut occupe, au numéro 43 de la
rue Lafayette, un grand et splendide appartement situé
au quatrième étage, et ayant neuf fenêtres en façade.
— 1 1 J —
« Hier, elle avait réuni quelques convives en un dî-
ner intime dont voici le menu :
Consommé velouté
Homard à l'américaine
Filet sauce madère
Chapon rôti
Salade
Haricots panachés
Charlotte russe
Dessert
« A huit heures précises, au moment où le maître
d'hôtel déposait le filet sur la table, la porte de la salle à
manger s'ouvre violemment, et ce cri: «Au feu !» poussé
par une bonne, jette l'émoi parmi les convives. Etc.»
Ce menu ainsi placé ne fait-il pas admirablement, et
n'y a-t-il pas pour le lecteur un intérêt palpitant à sa-
voir ce que M"'' Blanche Thibaut offrait à ses convives?
Il arrivera pourtant un jour où le public s'apercevra
à quel point les reporters se moquent de lui.
Les Livres rares (1719). — Tableaux, autographes,
livres, etc., tout ce qui tient aux arts et aux lettres pas-
sionne, à notre époque, un public assez nombreux, et
surtout riche, si nous en jugeons par les enchères dont
certains objets sont honorés.
Les curiosités vraies sortent rarement de France, et
il se rencontre toujours un amateur pour conserver à
10
— 114 —
notre pays un phénix qui ne renaît plus ; et, quand !a
chose en vaut la peine, le gouvernement lui-même entre
en lice. En fut-il toujours de même? Nous en doutons;
et le fait suivant, que nous avons rencontré dans le
Journal de Burat (publié en 1865 par M. Campardon),
prouverait que notre pays a fait des progrès, surtout en
matière bibliographique.
« Juillet 17 19. Il y eut un si grand empressement à
la vente de la bibliothèque de l'abbé Baluze que dans
une enchère qui se fit entre un libraire anglais et un
hollandais sur une édition de Sénèque • imprimée à
Rome en 1475, le premier l'emporta pour la somme de
501 livres; l'autre emporta l'édition de Spaccio délia
Bestia trwnfante ^ en un vol, in- 1 2 pour 600 livres. »
Voilà des prix minimes, et l'on a droit d'être surpris
que des étrangers aient enlevé de semblables raretés.
Les Mémoires de Ch. Gréville et Napoléon III. — Les
lignes un peu brutales qui suivent sont empruntées aux
mémoires de Charles Gréville, récemment publiés à
Londres, et qui ont la touche et les allures indiscrètes
et même grossières des trop fameux mémoires de Viel-
Castel. Ajoutons que ce Gréville est le frère de Charles
1. L'édition de Sénèque qui porte la date de 147$ fut imprimée
à Naples; celle de Rome est de 1485.
2. Volume rare, dit Brunet.
— ii5 —
Gréville, qui a aussi publié des mémoires, mais d'une
valeur plus authentique et plus sérieuse :
« Les équipages de la cérémonie du mariage de
Napoléon III étaient splendides, les troupes superbes,
la cathédrale admirablement décorée. L'empereur était
ignoble (comme il le sera toute sa vie). Il semblait mal
à l'aise dans un uniforme si serré qu'à peine pouvait-il
lever les bras. La face congestionnée, les yeux à demi
clos, il semblait ne rien voir et marcher dans un rêve.
L'impératrice était admirablement mise, en velours
blanc épingle... Delane (rédacteur en chef du Times)
m'a dit qu'au moment où ils montaient les Champs-
Elysées, en voiture à la Daumont, pour se rendre à
Saint-Cloud, au milieu d'un immense concours de
peuple, personne ne toucha à son chapeau, si ce n'est
lui-même (Delane) et un autre Anglais qui se trouvait
avec lui. Cet acte de courtoisie parut exciter beaucoup
plus la curiosité générale que ne le faisait le cortège du
couple impérial. »
Voici, également empruntés aux mêmes mémoires,
quelques petits vers curieux, qui avaient passé la
Manche, en 1856, car la police ne les aurait certaine-
ment pas laissé publier alors en France :
LE PRINCE IMPÉRIAL
Sur son baptême
Par son grand-père Hollandais,
Par son aïeul Irlandais,
- ii6 —
Anglais, dit-on, par alliance,
Espagnol aussi de naissance :
Vous voyez quelle étrange chance !
Il ne manque à l'enfant de France
Que d'être tant soit peu Français.
MADEMOISELLE LE HON
Sur son mariage
Quel est donc ce visage blond
Qui ressemble à la reine Hortense ?
C'est la fille de M. Le Hon.
Morny soit qui mal y pense!
RETOUR DE CRIMÉE
Sur Plon-Plon
Plon-Plon, qui prétendait avoir si soif de gloire,
Très brusquement nous a fait ses adieux.
Pourtant, lorsque l'on a la foire.
Ce n'est pas le moment de déserter les lieux !...
LES MOTS DE LA QUINZAINE
Définition de l'iiomme d'affaires :
Un homme qui, n'ayant pas su se tirer d'affaire
lorsqu'il avait à faire ses propres affaires, trouve des
clients qui lui confient leurs affaires.
(Événement.^
— 117 —
A l'Exposition des bébés, une dame, suivie de deux
enfants fort laids, est en extase devant un magnifique
nourrisson, et demande à la nourrice :
« Pourriez-vous me donner Padresse du père? »
Un examinateur pose une question à un élève. Celui-
ci reste coi.
« Est-ce que ma question vous embarrasse ? » demande
le professeur.
L'élève avec assurance : « Non, Monsieur, ce n'est
pas la question, mais la réponse. »
Scène conjugale :
Madame. — Votre conduite est indigne, vous ne
m'avez rien donné pour mes étrennes, et vous en avez
envoyé de splendides à votre maîtresse !
Monsieur. — D'abord , je n'ai pas de maîtresse ;
ensuite, je ne lui donne jamais d'étrennes ! !
{Voltaire.)
Entre agioteurs, place de la Bourse :
a Puisque vous me demandez mon avis, je ne vous
cèlerai point que ces valeurs ne me paraissent pas trop
catholiques.
- ii8 —
— Très bien, mon cher, je vais m'empresser de les
convertir. » (G// Blas.)
Entre un bourgeois et son architecte.
« Comment? vous m'aviez donné votre parole que
ma villa me coûterait au maximum 80,000 francs!,..
Et voici que vous me réclamez 1 30,000 francs !...
— C'est exact, Monsieur, mais vous avez voulu un
é\age de moins !... » (Gil Blas.)
PETITE GAZETTE. — Notre confrère Bernard-De-
rosne du Gil Blas ayant publié dans ce journal une critique
du nouveau drame de la Porte-Saint-Martin , Hamlet, que
M™'' Sarah Bernhardt n'avait pas, pour ce qui la concernait,
trouvée tout à fait de son goût, a reçu de la tragédienne la
lettre suivante que nous citons comme l'une des plus éton-
nantes et des plus inattendues qu'ait jamais signées la plume
de cette trop irascible personne :
Monsieur,
Votre critique est de mauvaise foi. Donc vous êtes un malhonnête
homme, doublé d'un imbécile.
Sarah -Bernhardt.
Notre confrère s'est borné à reproduire cette lettre pour
toute vengeance, et c'était en effet bien suffisant.
NÉCROLOGIE. — 17 février. Le célèbre chiromancien
Desbarolles, comte d'Hautencourt, artiste peintre, romancier,
poète, voyageur , et l'un des plus forts escrimeurs de ce
temps. Il était né le 22 aoiît 1801.
— 19. Le prince Grégoire Ypsilanti, ancien ministre de
Grèce à Paris, gendre du richissime baron Sina et beau-père
— 1 1 9 —
du prince de Hohenlohe, fils du gouverneur d'Alsace-Lor-
raine, à l'âge de cinquante et un ans.
— 21. Zabban, auteur, sous le pseudonyme de Castorinc
du bulletin financier du Chaiiviiri, journal auquel il appar-
tenait à ce titre depuis plus de trente ans.
— 2 1. Eugène Delaporte, fondateur, en 1846, des So-
ciétés orphéoniques de France, dont le nombre est aujour-.
dliui d'au moins 9,000. 11 avait soi.xanle-huit ans.
— 2:. M™*^ Menjaud, veuve du célèbre sociétaire de la
Comédie-Française et mère de l'ancien ténorino du Théâtre-
Lyrique, à soi.xante-seize ans.
— 22. Le tailleur Laurent-Richard, depuis longtemps
retiré des affaires et qui s'occupait surtout, en ces dernières
années, de spéculations de tableau.^:. Il avait soixante-quinze
ans. L'une de ses filles a épousé le célèbre docteur Charcot'
— • 22. Charles de Montzen, ancien officier démissionnaire
en 1850, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition parmi
lesquels on doit citer VHistoire des institutions d'éducation
militaire. M. de Montzen, qui était âgé de quatre-vingt-un
ans, était le fils du général de Montzen qui combattit contre
a France, dans les rangs de l'armée des princes, pendant la
Révolution.
— 24. Jules Le Berquier, ancien bâtonnier de l'ordre des
avocats à la Cour de Paris, ancien avocat de la ville, colla-
borateur de la Revue des Deux-Mondes, et enfin auteur de
publications relatives à des questions de municipalité. Né
le 24 mars 1819, il était inscrit au barreau de Paris de-
puis 1842.
— 26. Léopold Menu, chanteur de l'Opéra du 17 mars 1873
au 30 septembre 1880. Il avait une assez belle voix de
basse. Il a créé le roi dans Aïda ., Indra dans le Roi de
Lahore, Albin dans Polyeucte et Jacques dans Jeanne Darc.
— 28. Le chanteur Bonnehée (Marc), qui avait débuté à
l'Opéra en 1855 dans le rôle d'Alphonse de la Favorite. Il
— 1 20 —
avait une fort belle voix de baryton que mallieureusement il
perdit très peu d'années après ses débuts. Il était professeur
de chant au Conservatoire depuis 1879; il y avait remplacé
Roger.
— i" mars. L'acteur Bousquet, artiste, puis caissier du
théâtre de la Porte-Saint-Martin. Il est mort à soixante-dix
ans dans l'exercice de ces dernières fonctions.
— 2. M""^ Eugène Forcade, veuve de l'ancien bulletinier
politique de la Revue des Deux-Mondes. Elle fut d'abord ac-
trice des théâtres du boulevard sous le nom de M'^« d'Har-
ville; on l'a souvent confondue avec M™« Harville, veuve
du comédien de ce nom, fille du sociétaire Brindeau et au-
d'hui femme de M. Frédéric Febvre.
— 4. Alfred Assolant, écrivain d'un talent très fin et très
personnel, ancien camarade d'About, de Sarcey, d'Hervé, etc.,
à l'Ecole normale, auteur de nombreux romans et d'articles
humouristiques. Il était né le 20 mars 1827.
— 4. Emile Pichoz, directeur-fondateur de la Société
d'auditions et d'émulation musicale et dramatique. C'était un
compositeur de talent, élève de Leborne et de Victor Massé,
joué quelquefois aux concerts Pasdeloup, et dont l'œuvre dra-
matique principale, le Florentin, a été exécutée en 1870 au
théâtre de la Monnaie, à Bruxelles.
— 8. Le capitaine de vaisseau Gougeard (Auguste), qui
fut général de division pendant la guerre, et que Gambetta
choisit pour ministre de la marine dans l'éphémère cabinet
qu'il présida en novembre 1881 et qui reçut le nom de Grand
Ministère. Il était né en 1827.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
iiic) — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 338
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 6 — 3i mars 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Institut : M. J. Breton. — Décès de M. Hetzel.
— Théâtres : Gymnase, Déjazet, Comédie-Française, Bouffes, Opéra,
Colonne.
Varia : Vers oubliés. — Retour de Crimée. — M. Chevreul cri-
tique dramatique. — Meissonier candidat. — Vers inédits de Nadaud.
— Curieux Testament. — Peau humaine. — Articles de piété.
Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
Variétés : Pensées d'un pape.
La Quinzaine. — L'Institut vient d'appeler à lui un
peintre d'un grand talent, M. Jules Breton, pour rem-
placer dans la section de peinture, à l'Académie des
Beaux-Arts, le regretté Paul Baudry (20 mars). Six
concurrents étaient en présence, MM. Emile Lévy, Jules
Lefebvre, J.-P. Laurens, Maillot, Henner et le nouvel
élu. Il a fallu quatre tours de scrutin. Au quatrième
I. — 1886. Il
— 122 —
tour M. Jules Breton l'a enfin emporté par 20 voix
contre 1 1 données à M. Henner. C'est sur l'initiative de
l'Académie que le nom de M. Henner avait été ajouté à
la liste des candidats, et nous devons dire que, dans le
public, on s'attendait un peu à son élection.
Mais depuis la mort de Paul Baudry, et tout récem-
ment, il s'est produit, en faveur de Jules Breton, un fait
considérable qui a dû certainement, non moins que son
talent très hautement estimé, influencer ses juges à
l'Institut. En effet, il y a eu, le 6 mars dernier, à New-
York, une vente de tableaux provenant de la richissime
collection Morgan, et qui comprenait une très grande
quantité de toiles de notre école française contempo-
raine. Dans cette vente, qui a produit 4,422,750 francs,
les Communiantes de Jules Breton, qui ont eu tant de
succès au Salon de 1884, au Palais de l'Industrie,
ont été poussées jusqu'au chiffre extraordinaire de
225,000 francs'. Il était bien juste d'offrir un fauteuil
à l'Institut à un maître dont les étrangers estiment les
1. Voici quelques autres prix atteints dans cette vente par des toiles
françaises : le Retour des Missionnaires, de Vibert, 127,500 francs;
la Petite Sentinelle, de Cli. Bargue, 6i,5oo fr. ; les Laboureurs, de
Millet, 70,000 fr. ; la Madone, de Bouguereau, 4 5,000 fr.; deux toiles
de Corot, 70,000 et 75,000 fr.; la Vedette, de Meissonier, 50,000 fr.;
le Crépuscule, de Rousseau, 75,000 fr. ; la Source, d'Henner,
50,000 fr. ; les Connaisseurs, de Roybet, i <,ooo fr. ; un Café au Caire,
de Gérôme, 23,000 fr. ; Sur le Nil, de Fromentin, 25,000 fr.; la Pi-
leuse, de Millet, 75,000 fr., etc.
I2D
œuvres à un si haut chiffre. Mais il est certain, et cela
ressort du résultat même du scrutin qui a placé Henner
en deuxième rang, que la première place vacante dans
la section de peinture à l'Académie des Beaux-Arts lui
est réservée.
— M. Pierre-Jules Hetzel, le chef de l'une des li-
brairies de Paris les plus en vogue et les plus estimées,
est mort le 1 6 de ce mois à Monaco. Il était né le 1 5 jan-
vier 1814.
M. Hetzel, en dehors de son habileté commerciale
qui lui a donné de gros produits surtout depuis une
vingtaine d'années, était un écrivain très distingué.
Sous le pseudonyme de P.-J. Stahl, il a publié un cer-
tain nombre d'œuvres charmantes. Il avait aussi un
moment abordé la politique. En 1848 il était devenu
chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères, puis
du ministre de la Marine, et enfin secrétaire général du
Pouvoir exécutif. Expulsé de France après le coup
d'État, il se retira à Bruxelles et y ouvrit une maison
de librairie. C'est là qu'il publia les Châtiments^ les Con-
templations ^ la Légende des siècles^ etc.. Après l'am-
nistie de 1859 il transporta sa librairie à Paris. Mais ce
n'est guère que depuis l'exploitation considérable des
œuvres de Jules Verne et d'Erckmann-Chatrian que la
librairie Hetzel a pris l'essor et l'activité de production
qu'elle a encore aujourd'hui. N'oublions pas de dire que
le Magasin d'éducation et de récréation que M. Hetzel
— 124 —
fonda avec Jean Macé est de la même époque, et que
son succès fut également immense.
En somme, M. Hetzel laisse à son fils, qui depuis un
certain temps déjà l'avait remplacé, une des premières
librairies de Paris. Souhaitons à cet heureux successeur
et héritier d'un père habile la même habileté et la même
chance.
— Tout est bien qui fmit bien. Le calme a remplacé
l'orage à la Comédie-Française, et, le lo de ce mois,
un nouveau comité a été nommé en place du comité
démissionnaire. MM. Maubant, Mounet-Sully, Thiron,
Barré, Coquelin cadet et Sylvain composent aujour-
d'hui ce comité, avec M. Prudhon comme membre
suppléant. Mais MM. Got, Delaunay, Febvre, Worms
et Coquelin aîné font partie, avec les nouveaux mem-
bres, du comité de lecture.
Ajoutons que quelques artistes du théâtre, sociétaires
et pensionnaires, qui traitaient un peu trop la disci-
pline par-dessous jambe, ont été rappelés par un petit
speach très courtois mais très ferme^ que l'adminis-
trateur général a adressé à toute la Comédie réunie, à
l'observation plus stricte du règlement et à une obéis-
sance qui doit être, en effet, égale pour tous. Nous ne
saurions trop féliciter M. Claretie de sa résolution en
cette circonstance. Ce qu'il faut surtout au directeur de
la Comédie-Française, — comme d'ailleurs à tout direc-
leur d'une exploitation théâtrale quelconque, — c'est
— 125 —
de la décision, de l'énergie et du tact, ce qui peut se
résumer par la fameuse « main de fer gantée de ve-
lours «. Et nous sommes ravi de voir que M. Claretie
a, quoi qu'on ait pu dire, à la fois cette main-là et ces
gants-là!...
Théâtres. — Le Gymnase a repris, le 1 1 mars, Fro-
mont jeune et Risler aîné, comédie tirée par Ad. Belot
du célèbre roman d'Alph. Daudet, et qui a été jouée
pour la première fois au Vaudeville, le i8 septembre
1876. MM.Berton, Delannoy, Parade, et M^e' Bartet,
V. Lafontaine et Pierson, avaient alors créé les princi-
paux rôles. Ce sont aujourd'hui MM. Damala, Romain,
Raynard, Lagrange, Landrol , et M^es Rosa Bruck,
dont c'est le début au Gymnase , Jeanne Malvau et
Laîné, cette dernière prêtée par l'Odéon, qui interprè-
tent la pièce. Le succès a été surtout pour Landrol
(Risler) et M'ie Laîné (Désirée). La jolie Mi'e Brùck
se tire bien du rôle de Sidonie, quoiqu'elle n'y mette
peut-être pas assez de souplesse. Son rôle est, d'ail-
leurs, assez ingrat. Et puis, il faut bien le dire, cette
pièce n'est pas scénique; l'action s'y engage mal
et se développe péniblement. Nous ne comprenons
guère, quant à nous, la tendance qui pousse M. Daudet
vers le théâtre, et nous ne voyons pas ce qu'il peut gagner
en réputation à faire d'un excellent roman une pièce
médiocre. H en est peut-être chez qui l'amour du gain
Ï26 —
serait le mot de l'énigme; mais ce n'est pas le cas de
M. Daudet. Quoi qu'il en soit, M. Koning, après les re-
cettes de Sapho, a eu raison de faire à l'auteur la galan-
terie d'une reprise de Fromont jeune, qui n'aura pas de
peine à tenir l'affiche jusqu'à l'apparition de la pièce
nouvelle.
— Le 12, le théâtre Déjazet, qui devient décidément
une succursale du théâtre Cluny, a repris les Maris in-
^u/e/5, amusante comédie de M. Albin Valabrègue, jouée
d'abord à ce dernier théâtre en 1883. Le succès en a
encore été très vif. Le même soir, première repré-
sentation de Coup double , comédie en un acte, de
M. Edouard Noël, écrite dans un style un peu précieux
peut-être, et même trop littéraire pour Déjazet, mais
qui a également réussi.
— A la Comédie-F'rançaise, M. Pierre Laugier a
continué, le 1 3, ses intéressants débuts dans VEcole des
femmes, rôle d'Arnolphe. La pièce de Molière était
exceptionnellement distribuée à Delaunay , Silvain,
Martel, Truffier, M^es Kalb et MûUer. Il y avait eu
service de presse comme pour une première représen-
tation. M. Laugier a très honorablement réussi; il n'a
contre lui que son extrême jeunesse qu'il ne parvient
pas à dissimuler assez; mais c'est là un défaut qui pas-
sera toujours trop vite. Le grand, l'immense succès, le
triomphe de la soirée a été pour Delaunay, qui est
absolument merveilleux d'entrain, de grâce, de vivacité,
— 127 —
et surtout de jeunesse. On a acclamé à plusieurs re-
prises ce charmant sexagénaire, qui n'aura jamais plus
de vingt ans à la scène. Il a cependant accompli sa
soixantième année le 21 de ce mois,
— Les Bouffes tiennent un grand succès avec leur
opérette nouvelle, Joséphine vendue par ses sœurs, très
amusante farce de MM. Paul Ferrier et Fabrice Carré,
musique de M. Victor Roger (20 mars). Cette bouffon-
nerie, dont le premier acte est surtout à signaler, est
jouée et chantée avec un ensemble parfait par Maugé,
Piccaluga, Lamy, et M^es Macé-Montrouge, Jeanne
Thibault, et surtout Mily-Meyer, cette drolatique et
fantaisiste comédienne, qui a le talent de faire si bien
valoir tout ce qu'elle dit. Elle obtient un succès fou
avec son air :
Quand y a d'I 'hygiène,
Y- a pas de plaisir,
un type de chanson de café-concert qui restera. La
musique de M. Victor Roger est bien appropriée à ce
sujet désopilant, et on en a bissé plusieurs morceaux.
— Le 22, débuts à l'Opéra dans Faust du ténor
Muratet, ancien lauréat du Conservatoire, et qui a
un moment appartenu à l'Opéra-Comique, où il n'a
chanté que Lalla-Roukh. La voix de M. Muratet est
fort agréable, bien que le médium en soit un peu sourd.
On l'a surtout applaudi dans le duo d'amour du second
acte.
— 128 —
— Le même soir, première représentation à i'Odéon
du Modèle, comédie en un acte, en vers^ de Pierre Bar-
bier, dont c'est le troisième ouvrage. Cette comédie,
qui confine au drame, a iionorablement réussi, bien que
l'action en soit trop importante pour un seul acte. Elle
eût gagné à plus de développements. Signalons, dans
l'interprétation, Albert Lambert, Monvel, et M^es Ha-
damard et Nancy Martel.
— Le 2 1 mars, Colonne a brillamment terminé la
série de ses vingt concerts d'abonnement, Pour la der-
nière séance il nous avait réservé la surprise de Faure,.
qui devient maintenant beaucoup plus rare que les
beaux jours. Des fragments des Pêcheurs de perles, de
Bizet, le Purgatoire, de Paladilhe, la célèbre romance
de Plaisir d'amour, lui ont donné l'occasion de dé-
ployer dans toutes ses fmesses cet art du chant que
seul il possède a un aussi haut degré : aussi ne lui
a-t-on pas marchandé les applaudissements. Le con-
cert devait être intéressant à tous les points de vue :
Liszt y assistait dans une loge avec M^e Viardot et
M^ie Munkaczy. Après l'exécution de son troisième Poème
symphonique, qui figurait au programme, toute la salle
s'est tournée vers lui pour l'acclamer. On l'a fait venir
sur la scène, et on lui a même demandé de se mettre
au piano; mais il s'y est refusé : on sait que l'éminent
artiste a fait vœu de ne plus poser ses doigts sur les
louches d'ivoire... du moins en public.
— 129 —
Un semblable concert, où beaucoup de personnes
n'avaient pu trouver à se placer, devait nécessaire-
ment se renouveler ; aussi Colonne l'a-t-il répété le
dimanche suivant, avec très peu de variations dans le
programme.
Varia. — Vers oubliés. — « Voici, nous écrit un de
nos lecteurs, des strophes de Leconte de Lisie, le nou-
vel académicien, qui sont presque inédites. Elles ont paru
jadis, — il y a environ quarante ans, — au début de la
carrière littéraire du poète, dans un journal de Bretagne.
Il ne se les rappelle peut-être pas ; je leur trouve une
fière tournure.
La famille de ce créole était en effet d'origine bre-
tonne. Son père, chirurgien militaire, avait épousé une
femme très noble, descendante du marquis de Lanux
et alliée aux comtes de Toulouse; aussi le républica-
nisme, très sérieux d'ailleurs, du poète est-il teinté de
beaucoup d'aristocratie.
Quand Leconte de Lisle a écrit ces vers, oiJ Tidée
spiriiualiste domine avec tant de force et de convic-
tion, il n'avait guère plus de vingt- cinq ans. »
Je suis l'homme du calme et des visions chastes.
L'air du ciel gonfle mes poumons;
Dans un repli des mers éclatantes et vastes
Dieu m'a fait naître au fond des monts.
— i3o —
Dès l'heure où j'ai marché sur nos splendides cimes,
L'éternelle création
A bercé ma jeunesse entre ses bras sublimes
Et dans sa contemplation.
La première rumeur qui me vint aux oreilles
Ne fut pas le sanglot humain,
Et l'aube m'a nourri de ses lèvres vermeilles
Que ma lèvre but dans sa main.
Je me suis abreuvé dans l'urne universelle
D'un amour immense et pieux :
Car je viens du pays oii tout chante et ruisselle,
Flots des mers et rayons des cieux'.J
Le monde où j'ai vécu n'a point quelques^coudées,
On ne le trouve en aucun lieu ;
C'est l'empire infini des sérieuses idées,
Et calme on y rencontre Dieu.
Retour de Crimée. — Nous avons donné, dans notre
dernier numéro, un extrait des mémoires de Henri
Gréville, que nous avons par erreur appelé Charles,
prénom de son frère. Nous recevons à ce propos la
communication suivante d'un de nos lecteurs :
« ... Vous citez quatre vers sur le prince Napoléon
(Retour de Crimée) empruntés aux mémoires d'Henri
Gréville. Cette citation est incomplète; les quatre vers
en question ne composent en effet que la première
strophe de la pièce tout entière qui en a six, et dont
voici la copie exacte :
IJI —
RETOUR DE CRIMEE
Plon-PIon, qui prétendait avoir si soif de gloire,
Très brusquement nous a fait ses adieux.
Pourtant, lorsque l'on a la foire,
Ce n'est pas le moment de déserter les lieux !...
Plon-Plon, assure-t-on, à clieval est resté
Pendant une bataille et sanglante et cruelle.
C'est un fait historique, exact, incontesté,
Plon-Plon n'a pas quitté la selle.
Nos valeureux soldats, quand ils s'en vont en guerre,
Contre les froides nuits sont à peine abrités.
Les princes, c'est une autre affaire.
Il leur faut leurs commodités.
De notre grand Pion-Pion, le vaillant conquérant,
Applaudissons l'ardeur martiale et guerrière,
Quand sa division s'avançait en avant,
Plon-Plon restait sur le derrière.
Malgré maint propos goguenard,
La question est nettement tranchée;
Oui, Plon-Plon, malgré son départ,
Pour le siège était né comme pour la tranchée.
De loin Plon-Plon assiste aux exploits des soldats,
A son pays il a payé sa dette ;
Il a vu tout ce qu'on faisait là-bas
En ne quittant pas sa lunette.
« C'est anodin à coup sûr, et la chose, c'est le cas
de le dire, n'a qu'une odeur de curiosité rétrospective, n
- l32 —
M. Chevreul critique dramatique. — L'interviewage
est de plus en plus à la mode ; tout le monde s'en mêle^
et M. Davrigny, de la Comédie-Française, est allé,
nous apprend la Journée, interviewer M. Chevreul, qui,
paraît-il, n'a pas mis les pieds au théâtre depuis 1858.
Voici un fragment de leur conversation.
« J'aime beaucoup Molière, a dit M. Chevreul, parce
que j'aime sa science philosophique. Scn génie a de-
viné ce que l'expérience m'a appris du cœur humain.
Mais, Monsieur Davrigny, savez-vous quelle est la
pièce qui m'a le plus frappé? Inutile de chercher, vous
ne trouveriez pas. C'est la Gageure imprévue, de Sedaine.
La dernière fois que je l'ai vue, c'est «au château»,
lors des fêtes données par le roi à l'occasion des noces
du duc d'Orléans. Je l'ai vue aussi jouée par Baptiste
aîné, M'ie Contât et Fleury. C'était... avant-hier, vers
1820, mais j'ai oublié la date précise. Cette pièce char-
mante, je la sais presque par cœur. Et c'est à l'occasion
de la Gageure imprévue que j'ai fait sur Sedaine un tra-
vail écrit. Je ne l'ai pas encore publié. Quel beau ca-
ractère d'homme que cet auteur! »
Il faut être un grand savant comme M. Chevreul
pour trouver que le chef-d'œuvre du théâtre français
est la Gageure imprévue!
Meissonier candidat. — On sait que le célèbre
peintre Meissonier se présente aux prochaines éiec-
— i33 —
tions sénatoriales dans Seine-et-Oise. Ce n'est pas la
première fois, d'ailleurs, que cet artiste affronte les
chances d'un scrutin politique. En effet, nous trouvons
dans un catalogue d'autographes la note suivante écrite_,
en 1848, par Meissonier lui-même. Cette note était
destinée à présenter aux électeurs la profession de foi
du peintre, laquelle n'offre pas le même intérêt de
curiosité :
Ernest Meissonier se porte candidat dans le département
de Seine-et-Oise. Comme artiste, on connaît son talent, que
ses confrères viennent de consacrer en nommant Meissonier,
à l'unanimité, membre du jury de l'Exposition. Comme ci-
toyen, il a fait aussi ses preuves. En 184^ il repoussait énergique-
ment les instances personnelles de Guizotqui lui demandait le
dessin de la médaille commémorative de son voyage à Gand.
Le 24 février il était sur les barricades, le fusil à la main.
Père de famille, il a toujours vécu de son travail et gagné sa
vie à la pointe de son pinceau. Lamartine le recommande, et
voici sa profession de foi.
Signé : Chevallon, Terrien, Degousée,
Recurt.
Vers inédits de Nadaud. — A propos d'une fête que
la ville de Lille vient d'organiser en l'honneur du chan-
sonnier Gustave Nadaud, qui est un enfant de Roubaix,
le journal Paris cite ces vers inédits, qui nous ont paru
mériter d'être recueillis dans notre Gazette.
Dans l'océan de ma cuvette
Une mouche allait se noyer ;
— i34 —
Pour qu'elle s'y pût appuyer,
Je lui tendis une baguette.
La mouche, que ma main sauvait,
Remercia bien... la baguette;
La cause lui restant secrète,
Elle ne connut que l'effet.
Esprit borné, vue incomplète,
Se trouvent chez plus d'un humain ;
Nous apercevons la baguette,
Mais nous ne voyons pas la main.
Un Curieux Testament. — Voici le singulier testament
d'un homme de Sens (on pourrait même écrire sens sans
majuscule), que nous trouvons dans la Constitution,
journal de l'Yonne :
Je soussigné, Noël (Auguste-Joseph-Stanislas), chef d'esca-
dron en retraite, déclare : croire en Dieu, être de la reli-
gion de Jésus-Christ, en conséquence de quoi :
i" Il n'y aura aucun prêtre à mon inhumation, car le
prêtre est un sacrificateur, et il ne peut y avoir sacrifice
après celui du Christ qui a racheté tous les hommes;
2° On ne peut dire des prières pour moi (comme pour les
autres), par la raison qu'avant qu'elles arrivent à l'Éternel,
je serai jugé, et que Dieu, le seul infaillible, ne revient pas
de ses jugements, qui sont sages. De mon vivant, j'ai pra-
tiqué le bien ou le mal. Dieu en est juge;
3** Mon convoi sera le plus modeste possible; l'ostentation
dans cet acte est dictée par l'orgueil des familles. On prendra
donc pour me transporter au champ du repos le char des
pauvres ;
- i35 —
4° On invitera le moins de monde possible à mon enterre-
ment, car il ne faut pas distraire les vivants de leurs occu-
pations pour les morts;
5° Je ne veux ni eau bénite ni immortelles. Des deux côtés
il y a jonglerie;
6° Ma veuve est libre de porter mon deuil ; mais elle fe-
rait mieux en ne le portant pas, car il est aussi ridicule d'affi-
cher sa douleur que de prier en place publique. Beaucoup
d'hypocrites portent le deuil; il faut éviter, malgré la mode,
de ressembler à ces gens-là.
Fait à Sens, le 15 septembre 1882, ayant quatre-vingts
ans, en pleine santé de corps et de raison.
Peau humaine. — Une feuille spécialiste, le journal
la Halle aux cuirs, nous donne les renseignements sui-
vants :
« A la bibliothèque de Marlborough-House, près
Methley, en Yorkshire (Angleterre), il y eut jadis deux
livres reliés en cuir, provenant de la peau de la sorcière
yorkshirienne Mary Ratman, exécutée pour assassinat
au commencement de notre siècle. Ces livres dispa-
rurent lorsque les comtes de Marlborough se virent
forcés de vendre leur bibliothèque. Il y a eu des livres
semblables à Paris. Naguère, M. Zaehnsdorf, à Londres,
a relié deux livres en cuir humain, et un autre relieur
de Londres a, sur commande, relié la Da/z^e macabre,
de Hans Holbein, avec la même sorte de cuir.
« La peau humaine donne un cuir très solide, épais
et graine. »
— i36 —
Ainsi nous voilà fixés. Quand nous voudrons avoir
un cuir « très solide, épais et graine )>, nous n'aurons
qu'à expédier un de nos semblables dans l'autre monde,
en retenant sa peau.
Articles de piété. — Voici quelques articles que
nous relevons sur le catalogue d'un éditeur de Saint-
Dizier :
« Sachets de la sœur de Saint-Pierre, procurant à
ceux qui les portent « d'être préservés de la malice du
démon, des atteintes de la foudre et d^une mort subite
et imprévue » ; la pièce, 15 centimes; en velours,
25 centimes.
« Sonnettes de Lorette^ « pour gagner les indulgences
de VAngelus et préserver du tonnerre « ; 60 cen-
times.
« Chapelets des vingt-six martys japonais, « à la ré-
citation desquels on peut gagner 13,300 jours d'indul-
gence en faveur des âmes du purgatoire » ; la douzaine,
en os rouge avec notices, 3 fr. 2$ c. »
On trouve encore dans le catalogue, mais biffée à la
plume, l'annonce suivante :
« Eau de Notre-Dame de Lourdes, provenant directe-
ment de la source, à 90 centimes le litre, emballage et
port en sus. »
Et tout cela se vend sous le patronage de l'évêque.
I ù
7 —
Comment nos prélats ne comprennent-ils pas qu'ils font
plus de mal que de bien à la cause qu'ils servent en
prêtant la main à un commerce aussi ridicule?
LES MOTS DE LA QUINZAINE
<c Comment trouvez-vous mon portrait?
— Franchement, il n'est pas beau... »
Puis, pour atténuer ce jugement un peu vif :
« Mais, par exemple, il est bien ressemblant! »
Définition de l'âge mûr et de la vieillesse par un
brun :
« On a d'abord des grains de sel dans son poivre, et
ensuite des grains de poivre dans son sel. »
<c Vous êtes insupportable, Vicomte, avec votre rage
de dire à toutes les femmes que vous les aimez.
— Oh! Marquise, c'est par politesse.
— Insolent! »
Une cuisinière discute avec une marchande de beurre.
« Oui, ma maîtresse ne veut plus payer que 2 francs
la livre de beurre que je lui donnais à 2 fr. 50.
12
— i38 —
— Mais je ne vous le vendais que 2 francs.
— Tiens, voulez-vous pas que j'y mette de ma
poche! » [Figaro.)
Chez la modiste :
« Vous n'avez pas de coiffures qui me plaisent, tout
cela est trop extravagant. Je voudrais quelque chose de
plus simple.
— Ah 1 je vois ce que veut madame, un chapeau
pour sortir avec son mari. »
Note d'album :
c( Les châteaux en Espagne sont les édifices qui
coûtent le moins à construire, mais le plus à démolir. »
[Gil Blas.)
Entre gommeux :
<c C'est à ne pas croire ! notre ami Guy épouse pour
de vrai la grosse dondon avec qui tu l'as vu l'autre
jour se promener au Bois.
— Mais elle est tout à fait sur le retour...
— Et si tu savais où elle est allée!... «
[Événement.)
. — 109 —
PETITE GAZETTE. — Le ténor Warot, qui a long-
temps appartenu à l'Opéra-Gomique et à l'Opéra, et même au
Théâtre-Lyrique (direction Vizentini), vient d'être nommé
professeur de chant au Conservatoire, en remplacement de
M. Bonnehée, décédé.
— Mi'e Jeanne Gounod, fille de l'illustre auteur de Faust,
a épousé, le 24 de ce mois, M. le baron de Lassus, fils de
l'ancien préfet des Pyrénées-Orientales.
— M. Louis-Henri Issanchou, employé des postes, vient
de publier, sous le titre de Livre d'or des postes, un volume
des plus intéressants, et qui contient une série de notices, à
la fois administratives et littéraires, sur les employés supé-
rieurs et autres des postes et télégraphes. M. Issanchou, né
le 3 1 janvier 1861, a écrit aussi sous le pseudonyme de Henri
de Camboulives, nom de sa ville natale (Aveyron). Son Livre
d'or renferme une foule de renseignements biographiques et
bibliographiques utiles à consulter.
NÉCROLOGIE. — 10 mars. Décès d'un ancien comédien
du boulevard, du nom de Panot et qui avait appartenu au
théâtre, soit à Paris, soit en province, durant quarante an-
nées consécutives.
Le même jour est morte une ancienne danseuse, M"° Hen-
riette Dor.
— 12. M. Boinvilliers, ancien député, conseiller d'Etat et
bâtonnier de l'ordre des avocats à Paris, à l'âge de quatre-
vingt sept ans. Il était grand officier de la Légion d'honneur
depuis 1869.
— 13. M™e Rouland, veuve de l'ancien ministre de l'In-
struction publique de l'empire.
— 1 3. Le docteur Penot, directeur de l'Ecole commerciale
de Lyon, ancien professeur de sciences au collège de Mul-
house.
— 15. M. Georges Dampt, ancien secrétaire particulier de
— 140 —
M. Paul Bert, et qui collaborait au Voltaire sous le pseu-
donyme de Jean des Vignes. Il n'avait que vingt-sept ans.
— 18. Le compositeur Luigi Bordèse, auteur de morceaux
religieux estimés. Il a également fait représenter quelques
opéras-comiques.
— 24. Décès de M. Edouard Fournie, médecin de l'Institut
des sourds-muets, directeur de la Revue médicale, et ancien
médecin de la marine pendant la guerre de Crimée. Le doc-
teur Fournie avait la spécialité du traitement des maladies du
larynx. Il était âgé seulement de cinquante-trois ans.
— 24. Le paysagiste Louis-Emile Lapierre, qui a surtout
exposé des « sous-bois » qui lui ont valu une légitime répu-
tation. Il avait soixante-douze ans.
— 25. La comtesse de Chambord est morte aujourd'hui à
Goritz, Elle était la fille aînée du duc de Modène et avait
épousé le comte de Chambord le 16 novembre 1846. La com-
tesse de Chambord n'a pris qu'une seule fois une part ostensible
à la politique, en 1884, lors du décès de son mari, en s'oppo-
sant à ce que la cérémonie de ses obsèques fût officiellement
présidée et conduite par le comte de Paris. Depuis, elle n'a
plus jamais fait parler d'elle.
— 141 —
VARIETES
PENSÉES D'UN PAPE
Sous le titre de Pensées d'un pape \ M'^" la marquise de
Blocqueville, le gracieux auteur de Perdita, et d'autres ouvrages
qui ont eu un égal succès, va publier dans quelques jours un
recueil de maximes tirées des œuvres italiennes et latines de
Clément XIV, de son vrai nom Ganganelli, celui qui supprima
l'ordre des Jésuites. Les pensées de ce souverain pontife,
presque toujours d'une grande profondeur, se distinguent aussi
par un véritable caractère d'indépendance et d'impartialité.
M"® la marquise de Blocqueville, qui nous les présente dans
une intéressante préface, attribue à Ganganelli une analogie
avec Shakespeare qui ne nous frappe pas tout d'abord; mais
nous sommes entièrement d'accord avec elle pour trouver à
son auteur favori une grande élévation d'idées et une connais-
sance très approfondie du cœur humain.
Nos lecteurs nous sauront gré, sans doute, de leur offrir
par avance quelques-unes de ces pensées.
Les jeunes gens ont l'œil fin quand il s'agit d'analyser
un supérieur.
La vraie vertu n'est point farouche, et un visage riant
inspire la confiance.
I. Un volume in-}2 raisin, imprimé avec luxe. Librairie des Bi-
bliophiles.
— 142 —
Il ne faut pas pousser trop loin la perfection; les
hommes ne sont pas des anges, et il faut être sage avec
sobriété.
Ne condamnez jamais personne sans l'avoir mis dans
le cas de se justifier.
Les sciences sont des montagnes qu'on ne peut gravir
sans prendre haleine.
Le titre même de Majesté ne dédommage pas
l'homme de la liberté qu'il perd quand il devient Mo-
narque.
Un homme est toujours riche quand il fait usage des
privations, comme il est toujours pauvre quand il ne se
refuse rien.
Nous ne naissons pas moines, et nous naissons ci-
toyens.
La vérité est comme ces médicaments amers qui dé-
plaisent au goût, mais qui rendent la santé.
Un savant est presque toujours l'homme de la posté-
rité; le littérateur est l'homme de son siècle.
La tranquillité de la vie consiste à savoir supporter
les hommes et à savoir s'en priver.
— 143 —
Il faut laisser à ses enfants une honnête liberté, de
manière que la maison paternelle ne soit pas un pis
aller.
Il faut être intrépide lorsqu'on veut faire le bien.
Le bonheur de cette vie consiste à toujours espérer.
Il est honteux qu'il n'y ait des recherches que pour
les malfaiteurs, et qu'on ne s^informe ni de la fortune ni
de la demeure des hommes qui consacrent leurs veilles
à éclairer le public.
On serait obligé de ne voir personne si l'on fermait
sa porte h tous ceux dont on dit du mai.
Rien de plus petit qu'un grand dominé par l'orgueil.
Le style n'est que l'écorce d'un livre; et quelquefois
un arbre est bon quoique l'écorce n'en vaille rien.
On fait toujours mal quand on ne fait rien.
On n'est seul que lorsqu'on s'isole de soi-même pour
se répandre dans la société.
Notre imagination est souvent notre plus grand en-
nemi : il faut travailler à la lasser avant que d'agir.
Un prêtre qui aime l'argent est pire que le mauvais
riche et mérite d'être encore plus rigoureusement traité.
— 144 —
La vraie dévotion n'est ni brusque ni farouche.
Il n'est pas juste d'appauvrir les familles pour enrichir
les communautés.
Les cloîtres ne sont estimables qu'autant qu'on y a
l'esprit recueilli; ce ne sont pas les murs d'un monastère
qui en font le mérite.
C'est une chose odieuse pour un évêque de ne con-
naître que les personnes riches et distinguées de son
diocèse.
On ne guérit pas les plaies de l'âme par quelques
prières récitées à la hâte, mais par un travail continuel
à la réforme du cœur.
La première règle de la charité chrétienne est qu'on
ne peut croire le mal si l'on n'a rien vu, et qu'on doit
se taire si l'on a vu.
C'est toujours la charité qui doit agir, c'est elle qui
doit punir, comme c'est elle qui doit pardonner.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
II 29 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, }}?.
^
GAZETTE ANECDOTIQUE
NUMÉIIO 7 l5 AVRIL 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Liszt. — V. Hugo. Œuvres posthumes. — Dé-
buts de M. Gayarré. — 0. Feuillet, ChLimillac. — Marie Heiibronn.
— Théâtres: Porte-Saint-Martin, Gymnase, Opéra-Comique, Nations,
Vaudeville, Comédie-Française, Opéra.
Varia : Dépense il y a deux cents ans. — Débuts de Mi'e Denain.
— Balzac et le Magnétisme. — Une Valse funèbre. — Un Carrosse
sans chevaux en 164c.
Mots de la Q.uinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
La Quinzaine. — L'illustre pianiste Liszt a été le
héros, le lion de la quinzaine. On a donné en son
honneur concerts sur concerts, matinées sur matinées :
le 25 mars, puis le 2 avril, on a exécuté à Saint-Roch,
au milieu d'une affluence considérable, la messe que
Liszt a composée pour l'inauguration de la cathédrale
de Gran, en Hongrie (31 août 1856}, Le maître a
I. — 1886.
13
— 1 4^ —
assisté à cette exécution de son œuvre et a été con-
duit, avec un appareil un peu théâtral, à la place spé-
ciale qu^on lui avait réservée dans l'église. Tout le
monde a voulu le voir, et il s'en est suivi une bouscu-
lade peu digne du saint lieu. Quant à Liszt, la poitrine
constellée de décorations, le cou cravaté du cordon des
commandeurs de la Légion d'honneur, il présidait la
cérémonie avec une sérénité olympienne, comme un
dieu qui eût plané du haut d'un nuage, ou comme un
empereur sur son trône. Les jours suivants le maître a
exhibé sa personne un peu partout, soit chez le peintre
Munkacsy, qui fait son portrait, soit chez le président
de la République, qui Ta reçu comme il eût fait pour
un ambassadeur, et il n'a pas paru trop grisé par toutes
ces fumées de la gloire et par l'odeur de l'encens qu'on
n'a cessé de brûler pour lui et devant lui.
Cependant il n'a été donné au public d'entendre
que les œuvres composées par Liszt, sans entendre
Liszt lui-même. Aux concerts Lamoureux et Colonne
on a joué en sa présence divers morceaux de sa com-
position ou bien arrangés par lui. Le célèbre pianiste
Planté en a exécuté le plus grand nombre avec sa vir-
tuosité habituelle. Quant à Liszt, il s'est contenté d'as-
sister aux concerts où on le glorifiait, mais ses doigts
sont restés muets. Ce n'est que dans l'intimité de cer-
tains salons privilégiés qu'il a consenti à rompre le
silence, et quelques favorisés du sort seulement ont pu
- 147 —
entendre les beaux et glorieux restes de ce merveilleux
talent. Ce n'est que comme exécutant, en effet, que le
nom de Liszt restera à jamais illustre dans l'histoire de
la musique contemporaine. Chez lui le compositeur
s'efface^ et disparaît même tout à fait, devant le vir-
tuose. Ceux qui ont eu le bonheur de l'entendre dans
ces derniers jours ont dit et répandu l'impression pro-
fonde que leur avait laissée l'incomparable exécution
de ce maître des maîtres qu'on a si justement sur-
nommé le Paganini du piano.
Tout le monde sait que Liszt est depuis une vingtaine
d'années dans les ordres. Jadis il a mené l'existence
mondaine et brillante que la vogue immense de son
grand talent lui avait faite en même temps heureuse et
fortunée. Tout le monde sait aussi ses relations avec
Mme d'Agoult (Daniel Stem). Il en a eu trois enfants : un
fils, Daniel, mort jeune, tenant déjà de son père un grand
talent de pianiste, et deux filles. L'aînée, Blandine, a
été la première femme de M. Emile Ollivier; la seconde
s'est mariée en premières noces avec le pianiste-com-
positeur Hans de Bulow, et en secondes noces, après
divorce, avec Richard Wagner.
— Les héritiers de Victor Hugo viennent de publier
le premier volume de ses œuvres posthumes sous le titre
de Théâtre en liberté. Ce volume contient les pièces
suivantes : la Grand' mer c, drame en un acte (1865);
l'Épée, drame patriotique en cinq scènes (1869); Man^
— 148 —
geront-ih? drame en deux actes (1867); Sur la lisière
d'un bois, idylle dialoguée (1875); les Gueux el Être
aimé, monologues (1872 et 1874); et, enfin, la Foret
mouillée, fantaisie en quatre actes qui date de 1854.
Disons bien vite que, malgré son titre, ce théâtre
posthume n'est pas en vérité du théâtre , mais seule-
ment de la poésie épique et lyrique. D'ailleurs, il y a
de tout dans ce volume, du bon, du mauvais, du mé-
diocre et du pire; des passages merveilleux, et du fa-
tras qui n'est pas toujours sublime; cela est tantôt
superbe et tantôt barbare , parfois sensé et souvent
incompréhensible ; mais le tout trahit une imagination
ardente et une plume intarissable et admirablement
féconde. En somme, à part la Grand'mèrc, — et encore
après des arrangements et des coupures, — aucune des
pièces qui composent ce volume ne serait possible à la
scène.
On nous promet encore quantité de volumes pos-
thumes de Victor Hugo; on va jusqu'à parler d'une
trentaine! C'est beaucoup. Le premier, — dont nous
venons de parler, — ne saurait nous mettre par avance
en grand goût pour ceux qui suivront. Si une main
habile, intelligente, mais indépendante, tout en demeu-
rant respectueuse, voulait bien faire le choix de ce
qui seul est publiable dans les manuscrits inédits de
Victor Hugo, on en tirerait peut-être deux ou trois
volumes. Cela vaudrait bien mieux, pour la mémoire du
— 149 —
maître, que cette accumulation d'œuvres , auxquelles
manquera toujours la dernière retouche de leur auteur.
Qui nous dit, d'ailleurs, que lui-même aurait jamais
consenti à les publier?
— Deux événements artistiques assez importants se
sont produits durant cette quinzaine : M. Gayarré a
débuté à l'Opéra, et la Comédie-Française a donné la
première représentation du Chamillac de M. Octave
Feuillet.
M. Gayarré avait été accueilli avec un succès extra-
ordinaire à la salle des Italiens, place du Châtelet, il y
a deux ans. Ce remarquable ténor a une grande répu-
tation à l'étranger; il a voulu la faire consacrer sur la
scène de notre Opéra, et il y a fait sa première appa-
rition, le mercredi 7 avril, dans l'Africaine, rôle de
Vasco.
Nous avons déjà dit que M. Gayarré a une voix
blanche dont il se sert avec une extraordinaire habileté,
mais qui paraît maigre à côté de celles de nos artistes
français, et surtout sur la vaste scène de l'Opéra, avec un
orchestre beaucoup plus considérable et plus bruyant
que celui des scènes italiennes et espagnoles, oij le
ténor a principalement brillé. M. Gayarré a en outre le
geste excessif, et il se donne plus que tout entier, ce
qui n'est d'ailleurs que l'excès d'une précieuse qua-
lité. Ces réserves faites, nous constaterons le grand
succès de cet éminent artiste; il a notamment chanté à
— i5o —
ravir le grand récitatif du quatrième acte de l'Africaine,
qu'on lui a bissé. Il a également dit avec une tendresse
exquise sa partie dans le beau duo de ce même acte,
oh M"e Richard, qui chantait pour la première fois
Sélika, a partagé son succès. A côté de ces deux artistes,
M. Lassalle a trouvé le moyen de se faire rappeler deux
fois; il chante en effet le rôle de Nélusko avec une
maestria farouche et sombre qui est tout à fait dans le
caractère du personnage.
— Le 9 avril, la Comédie-Française a joué pour la
première fois les cinq actes nouveaux de M. Octave
Feuillet, Chamillac, pièce étrange, qui tient à la fois du
drame et de la comédie, et qui nous présente un ta-
bleau de mœurs contemporaines poussé un moment
très au noir, pour finir par un dénouement inattendu et
insuffisamment expliqué. L'œuvre nouvelle de M. Feuil-
let, qui renferme des parties charmantes et dignes de
son grand talent, va soulever bien des controverses et
bien des critiques. La plus grave à nos yeux, c'est que
l'intérêt véritable ne commence pour le spectateur
qu'avec le cinquième acte, que les quatre premiers se
bornent à préparer. Ce cinquième acte aurait rendu la
pièce plus claire s'il avait été placé avant tous les au-
tres, et en quelque sorte comme prologue. L'auteur
aurait pu, en vue de ce résultat, mettre en action au
début de sa comédie le grand récit qui la termine.
M. Feuillet n'en a pas jugé ainsi, et il s'en est suivi
— i:: I —
pour sa pièce une certaine obscurité qu'il s'est imaginé
dissiper par un grand coup de théâtre final, où M. Co-
quelin aîné a été absolument admirable par l'émotion
et le sentiment de son jeu à la fois si contenu et si
simple.
Nous ne saurions prévoir quel sort est réservé à la
comédie de M. Feuillet. Nous croyons cependant
qu'elle attirera la foule par la variété des scènes char-
mantes ou dramatiques qu'elle présente tour à tour,
aussi bien qu'en raison de son interprétation absolu-
ment exceptionnelle. Après Coquelin aîné, dont nous ve-
nons de dire l'immense succès, citons Coquelin cadet,
un député étonnant qui est la plus grande gaieté de la
pièce ; Laroche si parfait dans le personnage d'un com-
mandant trop scrupuleux et trop correct ; de Féraudy,
un peintre pris sur le vif; Febvre, encore en général,
et qui a eu l'art de mettre au premier plan un rôle un
peu trop court pour son talent; GravoHet, qui dessine
très spirituellement une silhouette de jeune premier à
peine entrevue; Henry Samary, plein de fougue et de
jeunesse dans un personnage de joueur repenti. Les
rôles de femmes sont tenus par M^es Bartet, Tholer
et Jeanne Samary, qui ont fait assaut de talent aussi
bien que de toilettes et qui ont obtenu , chacune dans
un personnage très différent de tenue et d'allure, un
considérable succès. Joliet, Roger, et M^e^ Persoons
et Martin, complètent un merveilleux ensemble qu'on
— I D2
ne trouverait nulle part ailleurs qu'à la Comédie-
Française.
Marie Heilbronn. — M™e Marie Heilbronn, vicom-
tesse de Lapanouse, est morte le 31 mars à Nice. Elle
était née en 1849, à Lyon, de parents hollandais. Elle
a appartenu successivement à plusieurs des plus im-
portants théâtres de Paris, et a eu une vie artistique
des plus nomades et des plus mouvementées.
Elle débute à l'Opéra-Comique, en 1866, dans la
Fille du régiment; en 1871, elle chante à Bruxelles et à
Monte-Carlo ; dans la même année, elle débute aux
Variétés, et joue les Brigands et les Braconniers, deux
opérettes d'Offenbach. Elle entre ensuite aux Italiens
(direction Escudier) et passe à l'état d'étoile dans la
Traviata et Don Juan (Zerline). En 1874, elle chante à
Londres, rentre aux Italiens en 1875, puis va donner
des représentations en Russie et en Amérique. A son
retour, elle crée le Bravo, de Salvayre, au théâtre lyri-
que de la Gaîté, et chante Paul et Virginie; puis elle
passe à l'Opéra-Comique et y chante Psyché^ d'Am-
broise Thomas. En 1880, elle débute à l'Opéra dans
Faust, et chante ensuite Don Juan (Zerline) et Hamlet.
C'est l'année suivante qu'elle épouse le vicomte de
Lapanouse, qui est ruiné par le krack de 1882. En
1884, Marie Heilbronn rentre une dernière fois à 10-
péra-Comique; elle y crée Manon, de Massenet, et la
— OJ —
Nuit de Cléopâtre, de Massé, et reprend Romeo et Ju-
liette, de Gounod. Elle est alors parvenue au point
culminant de son talent et de sa réputation. La mort
prématurée de cette brillante artiste est une grande
perte pour l'art et pour le théâtre de l'Opéra-Comique,
oij elle devait bientôt chanter Carmen, et oii on la rem-
placera difficilement.
Le jour des obsèques de Marie Heilbronn (5 avril),
on a publié sur elle les vers anonymes suivants :
A MARIE HEILBRONN
Elle est partie au temps des roses
Et sur un rayon de soleil !
Les oiseaux en sont tout moroses.
Eux qui chantaient à son réveil I
Las, mon cœur 1 toute froide et blanche
Dort la beauté qui fut Manon !
Le lis enlace la pervenche
A ses pieds pour former son nom !
Adieu donc, ô trop jeune morte;
L'ange qui te glaça la main,
Me voyant pleurer à ta porte,
Peut-être me prendra demain.
Aussi je veux chanter au monde,
Avant de le fuir pour jamais.
Que tu fus, Marguerite blonde.
Brune Manon, ce que j'aimais.
- i54 -
Si ton heure t'a semblé brève,
Ne te plains pas, douce beauté :
Car tu passas comme un beau rêve,
Comme une aurore qui se lève
Et finit dans l'éternité !...
Théâtres. — La Porte-Saint-Martin a repris, le
29 mars, mais pour quinze représentations seulement, en
raison du prochain départ de Sarah Bernhardt pour
l'Amérique, le beau drame de Sardou, Fédora, qui avait
si vivement réussi au Vaudeville, le 12 décembre 1882.
Ce grand succès s'est renouvelé encore cette fois;
on a applaudi surtout les deux éminents artistes qui
reprenaient les deux rôles oi!i ils avaient tant réussi il
y a trois ans, Sarah Bernhardt et Pierre Berton, qui
n'ont jamais joué avec une verve plus entraînante et
plus passionnée. Léon Noël et Paul Reney ont éié
également remarqués dans l'interprétation de l'œuvre
de Sardou, que la Porte-Saint-Martin pourrait jouer
certainement cent fois de suite sans le départ de Sarah
Bernhardt.
— Le lendemain 30, reprise au Gymnase de Serge
Panine, le victorieux drame de Georges Ohnet, qui
date également de 1882. Damala, Landrol , Lagrange,
Mmes pasca, Rosa Brûck et Malvau jouent les princi-
paux rôles. La pièce n'a pas vieilli, mais le public la
connaît trop. Malgré son intérêt et les belles et vigou-
reuses scènes qu'elle renferme, et que font valoir avec
- i55 —
leur succès habituel les artistes habiles qui la jouent,
nous croyons qu'une œuvre nouvelle aurait plus de
chance d'attirer la foule au charmant théâtre de
M. Konnig.
— L'Opéra-Comique a donné, le 51, un ouvrage
nouveau, Pliitus, trois actes de MM. Albert Millaud et
Gaston Jollivet, musique de M. Charles Lecocq. Cette
jolie pièce avait d'abord été jouée, il y a plusieurs an-
nées, au théâtre du Vaudeville, alors que M. Carvalho le
dirigeait. Les auteurs l'ont modifiée en vue de l'Opéra-
Comique, et M. Lecocq, très bien et surtout très spirituel-
lement inspiré, a composé une petite partition vive et
légère, qui rentre tout à fait dans le cadre du théâtre
où il était joué pour la première fois. L'auteur de la
Fille de Madame Angot a su rester simple, tout en mon-
trant qu'il avait une science musicale très sérieuse et
très exercée, et il a pleinement réussi. Un baryton
M. Soulacroix, a obtenu un vif succès dans l'interpré-
tation du principal rôle de Pluîiis ; il a une voix excel-
lente, bien timbrée, et il est en outre comédien parfait.
C'est une bien précieuse acquisition pour l'Opéra-
Comique. Fugère, Mouliérat, Grivot, Belhomme, et
M""" Deschamps, Patoret et Degrandi complètent cette
excellente interprétation.
— Le 1er avril, au théâtre des Nations, nous avons
eu cinq actes nouveaux : les Ménages de Paris, drame
de MM. Hippolyte Raymond, Paul Burani et Maxime
— i56 -
Boucheron, dont le succès a été assez indécis. Quel-
ques scènes un peu trop accentuées ont même un
moment indisposé le public. Il paraît qu'on les a suppri-
mées ou du moins atténuées aux représentations sui-
vantes. A citer, dans l'interprétation, MM. Georges Ri-
chard, Galabert, et M^es Savenay, Duchêne,etc.
— Au Vaudeville, le 3, deux reprises très heureuses
et très brillantes, /g C/u/', de Gondinet et Cohen, re-
touché et rajeuni, et les Grandes Demoiselles , la fine et
spirituelle comédie en un acte de Gondinet seul.
Succès considérable de pièces et d'interprétation. Toute
la troupe paraît dans ces deux charmantes comédies
qui ne réunissent pas moins de trente artistes différents
successivement en scène. C'est une sorte de défilé
comme le Théâtre-Français et l'Odéon en donnent de
temps à autre dans leurs cérémonies classiques. Dupuis,
Dieudonné, Jolly, Boisselot, Montigny, M^^s Legault,
Réjane, de Cléry, Grassot, Dharcourt, etc., etc., c'est-
à-dire tous et toutes. Le Club a produit une impression
plus vive encore que la première fois. La pièce a été
refaite, surtout en sa dernière partie, qui est aujour-
d'hui plus en rapport avec le ton léger des premiers
actes. Le second acte est toujours un chef-d'œuvre de
haute curiosité comme vivacité et comme mise en
scène.
— Signalons l'heureuse prise de possession à la
Comédie-P'rançaise (4 avril) des rôles de la duchesse
— ID7 -
de Réville et de M^ie de Séran , dans le Monde où l'on
s'ennuie, par M^es Lloyd et Pierson. M^e Lloyd avait
créé le rôle de M™e de Séran. Celui de la duchesse de
Réville, créé par Madeleine Brohan, avait été repris ré-
cemment par Céline Montaland qu'un accident... de
famille éloigne momentanément du théâtre.
— Le 5 avril, débuts à l'Opéra dans Signrd, rôle du
grand prêtre, de M. Martapoura , baryton de talent,
dont le succès a été très honorable. Cet artiste, né à
Martapoura (Bornéo), en 1858, se nomme en réalité
John van Heekeren. Sa famille ayant été massacrée
dans un soulèvement en 1859, il fut confié à un oncle
qui l'adopta et le fit élever en Europe. D'abord ingé-
nieur, M. Martapoura entra au Conservatoire de Bruxelles
et y obtint un premier prix de chant et d'opéra en 1 882 .
Varia. — La Dépense il y a deux cents ans. —
Nous avons donné dans notre numéro du 30 novembre
dernier Un Menu d'il y a cent ans. Voici maintenant
quelle pouvait être, il y a deux cents ans, la dépense
d'une famille aisée et assez haut placée. C'est M^e de
Maintenon qui nous en donne le détail dans une lettre
adressée, en 1679, à sa sœur, M^e d'Aubigné, et que
M, Henry Havard reproduisait dans une de ses der-
nières chroniques du Siècle.
Voici, ma chère sœur, un projet de dépense (pour Paris)
tel que ]e l'exéculerois si j'étois hors de la cour. Vous êtes
— i58 -
douze personnes : monsieur et madame, trois femmes, quatre
laquais, deux cochers, un valet de chambre :
1 $ livres de viande à 5 sols la livre . . 3 liv. 1 5 sols
2 pièces de rôti 2 10
Du pain I 10
Le vin 2 10
Le bois ■ ■ 2 »
Le fruit I 10
La bougie » 10
La chandelle » 8
14 liv. ; j sols
Je compte 4 sols de vin pour vos quatre laquais et vos deux
cochers (pour chacun). C'est ce que M™« de Montespnn donne
aux siens. Si vous aviez du vin en cave, il ne vous coiàteroit
pas 5 sols. Je mets 6 sols pour votre valet de chambre, et
20 pour vous deux, qui n'en buvez pas pour 5. Je mets une
livre de chandelle par jour, quoiqu'il n'en faille qu'une demi-
livre. Je mets 10 sols en bougie ; il y en a six à la livre, qui
coûte I liv. 10 sols et qui dure trois jours.
Je mets 2 livres pour le bois; cependant vous n'en brûlerez
que trois mois de l'année, et il ne faut que deux feux. Je mets
1 liv. 10 sols pour le fruit. Le sucre ne coûte que 1 1 sols la
livre, et il n'en faut qu'un quarteron pour une compote.
Je mets deux pièces de rôti : on en épargne une quand
madame ou monsieur soupe ou dîne en ville. Mais aussi j'ai
oublié une volaille bouillie pour le potage... Vous pouvez fort
bien, sans passer 1 5 livres, avoir une entrée, tantôt de sau-
cisses, tantôt de langue de mouton ou de fraise de veau, le
"igot bourgeois, la pyramide éternelle et la compote que vous
aimez tant.
Cela posé, et que j'apprends à la cour, ma chère enfant,
votre dépense ne doit pas dépasser ! 00 livres par semaine ; c'est
400 livres par mois. Posons 500, afin que les bagatelles que
- i59-
j'oublie ne se plaignent point que je leur fais injustice.
500 livres par mois font :
Pour votre dépense de bouche 6,000 liv.
Pour vos habits 1,000
Pour loyer de maison 1,000
Pour gages et habits des gens 1,000
Pour les habits, l'Opéra et les magnificences
de monsieur 3,000
12,000 liv.
Tout cela n'est-il pas honnête, et le reste de votre revenu
(il était de 1 5,000) ne peut-il suffire à certains extraordinaires
qu'on ne peut prévoir ni éluder, comme quelques gras repas,
l'entretien de deux carrosses, l'acquit de quelque petite dette.
Cent pistoles suffiront pour vos habits; vous avez une année
d'avance, et je vous en donnerai.
Les Débuts de M"« Denain. — Voici une petite lettre
relative aux premiers débuts de cette comédienne distin-
guée à la Comédie-Française, et qui les fixe à une date
antérieure à celle généralement admise ^8 juin 1840 —
Agnès de l'École des femmes). Nous avons copié cette
lettre à la vitrine d'un marchand d'autographes de la
rue Bonaparte.
COMÉDIE-FRANÇAISE
A M. Cherubini, directeur du Conservatoire.
Paris, le 9 juin i8j8.
Monsieur le Directeur,
M"« Denain, élève du Conservatoire, nous a offert de jouer
le rôle de Joas dans Athalic. Cette jeune personne paraît avoir
— lOO —
d'heureuses dispositions, et il peut être avantageux pour elle de
se faire connaître. Je viens donc vous prier de lui accorder l'au-
torisation de paraître sur votre scène chaque fois qu'on y jouera
le chef-d'œuvre de Racine.
Agréez .., etc.
Le directeur du Théâtre-Français.
Signe : Vedel.
M"e Denain avait alors quinze ans, étant née en 1825.
Elle a quitté la Comédie-Française le i^r juin 1856. Sa
fille a épousé le compositeur Léo Delibes.
Balzac et le Magnétisme. — Il y a cinquante ans
déjà, dans l'une de ses magistrales études de mœurs,
toujours si vivantes, l'auteur de la Comédie humaine
jugeait le magnétisme et l'hypnotisme, qu'on étudie plus
que jamais aujourd'hui dans les hôpitaux, dans les
livres et dans les journaux. Plusieurs excellents ou-
vrages récents d'écrivains fort goûtés , — notamment
Jean M ornas et le Roman d'un Interne, de Jules Claretie,
et le Garde du corps, de Georges Duruy, — roulent sur
ce sujet si intéressant, et il nous paraît curieux de rap-
peler l'opinion d'un illustre voyant à l'égard d'une
question qui préoccupe à bon droit tant d'esprits sé-
rieux et observateurs :
... <( Diable ! reprit (le juge d'instruction) Popinoî,
que dis-tu de cela, toi, docteur? Ces faits-là sont bien
étranges !
— i6i —
— Ils pourraient être, répondit (le célèbre docteur
Horace) Bianchon, un effet du pouvoir magnétique. .
— Tu crois donc aux bêtises de Mesmer, à son
baquet, à la vue au travers des murailles?
— Oui, mon oncle, dit gravement le docteur. En
vous entendant lire cette requête, j'y pensais. Je vous
déclare que j'ai vérifié dans une autre sphère d'action
plusieurs faits analogues, relativement à l'empire sans
bornes qu'un homme peut acquérir sur un autre. Je
suis, contrairement à l'opinion de mes confrères, en-
tièrement convaincu de la puissance de la volonté
considérée comme une force motrice. J'ai vu, tout
compérage et charlatanisme à part, les effets de cette
possession. Les actes promis au magnétiseur par le ma-
gnétisé pendant le sommeil ont été scrupuleusement ac-
complis dans l'état de veille. La volonté de l'un était
devenue la volonté de l'autre.
— Toute espèce d'acte ?
— Oui.
— Même criminel?
— Même criminel.
— Il faut que ce soit toi pour que je t'écoute.
— Je vous en rendrai témoin », dit Bianchon.
(H. de Balzac, Scènes de la Vie privée. — L'Interdiction.
Étude datée de Paris, février 1836.)
Une Valse funèbre. — Bien curieuse l'histoire ra-
14
— 102 —
contée par notre confrère Edouard Hanslick, critique
musical de la Presse de Vienne, et qu'il dit tenir de la
bouche même de Johann Strauss! A Vienne est morte,
il y a quelque temps, une dame veuve appartenant à la
haute société, et dont l'unique distraction avait été
d'écouter les valses de Johann Strauss, partout où il lui
avait été possible d'aller les entendre.
Lorsque, après sa mort, on prit connaissance de ses
dernières volontés, on trouva exprimé le désir qu'il fût
joué à son enterrement quelques-unes de ses valses
favorites, et qu'on remît à chaque musicien de l'orchestre
un ducat.
Johann Strauss, mis au courant des vœux de la dé-
funte, en fut si profondément touché qu'il voulut lui-
même diriger l'exécution.
Au jour fixé , il arriva avec son orchestre et son
violon , plaça ses musiciens devant la maison mor-
tuaire, et, au moment oij l'on descendait le corps,
attaqua en sourdine le fameux Beau Danube bleu.
L'exécution, au dire des témoins, fut une des plus
remarquables qu'on eût encore entendues, et produisit
sur l'assistance une impression plus poignante que
n'aurait pu le faire une marche funèbre; tout le monde
avait les larmes aux yeux.
Un Carrosse sans chevaux en 1645. — Edouard Four-
nier [Vieux-Neuf, t. I, p. 50) fait mention, d'après
— i63 —
Guy-Patin, d'un carrosse inventé par un Anglais, fils d'un
Français, « qui médite de faire des carrosses qui iront et
reviendront en un même jour de Paris à Fontainebleau
sans chevaux, par des ressorts admirables. On dit que
cette nouvelle machine se prépare dans le Temple. Si
ce dessein réussit, cela épargnera bien du foin et de
l'avoine. »
L'essai eut lieu, et la machine manœuvra dans l'en-
ceinte du Temple, et réussit fort bien, ditTallemantdes
Réaux. Mais, comme on reconnut qu'il fallait à chaque
voiture deux hommes pour remuer les manivelles, ce
qui rachetait par de bien plus onéreuses dépenses l'éco-
nomie d'avoine, on renonça à l'entreprise. Ed. Fournier
aurait pu trouver un autre motif de l'insuccès de cette
invention : car les grandes maisons avaient assez de
laquais pour en fournir les nouveaux carrosses. Mais
nous n'avons pas l'intention de discuter sur ce point, et
nous venons seulement donner, à l'appui de cette anec-
dote, le nom de l'inventeur.
On lit dans les Archives de la Bibliothèque communale
de Meaux, n^ 64 : — Du 4 février 164$. Lecture, à la
Cour du Parlement, de lettres patentes données à Fon-
tainebleau le 17 oct. précédent, portant permission à
Jean Théson, écuyer, de mettre en usage « un petit
carrosse à quatre roues, mené sans aucuns chevaux,
mais seulement par deux hommes assis, par lui inventé
et en servir et faire servir pendant XXX ans tous les
— 104 —
subjects, tant à Paris que autres villes et endroits de
son royaume, faisant deffense à toutes personnes de se
servir de sa petite invention de carrosses, ny d'en vendre
pendant ledict temps sans l'expresse permission dudit
Théson. »
C'est à M. J.-F. Thénard que nous devons la pré-
sente communication.
LES MOTS DE LA QUINZAINE
A la mairie.
« Je viens pour déclarer le décès de ma belle-mère.
— A quelle heure est-elle morte?
— Elle ne l'est pas encore, mais le médecin a assuré
que dans deux heures tout serait fini. »
Dans le monde :
« Tiens!... votre excellente amie, W^^ de X..., ne
se décolleté plus!..,
— Ma chère, c'est une femme intelligente ! Elle
comprend que le moment est venu de jeter un voile
sur le passé. »
[Gil Blas.)
— i63 —
Scène conjugale :
Monsieur s'approche de madame.
« Pouah ! vous sentez le tabac.
— Ah! chère amie, comme vous êtes changée! l'an-
née dernière, je le sentais tout autant, mais vous ne le
sentiez pas. «
Z..., passant devant un mendiant muni d'une pancarte
portant le mot « aveugle », jette dans son chapeau une
pièce de 2 francs et s'étonne de remarquer chez lui un
mouvement de joie.
« Mais vous voyez donc ? demande-t-il.
— Oui, répond tranquillement le faux aveugle : on
s'est trompé de pancarte à la maison. Moi, je suis
sourd-muet! »
Les (f bonnes amies ».
« J'ai vu Jeanne hier à l'Opéra. Elle est étonnante ;
elle semblait briller d'un nouveau lustre.
— Vraiment!
— C'est le mot : elle vient d'avoir ses quarante-cinq
ans. »
Une définition :
Feu. Qualificatif appliqué à un mortel qui s'est
éteint. {Événement,)
— iG6 —
PETITE GAZETTE. — La Société des gens de lettres
a renouvelé son bureau le 4 avril dans une séance plénière.
M. Jules Claretie a été réélu président.
— M. Delaunay a donné sa dernière représentation, le
!«'■ avril, à la Comédie-Française dans le Demi-monde. Nous
parlerons de la brillante carrière de cet éminent comédien
lors de sa représentation de retraite.
— Le nouveau musée du Luxembourg a été ouvert le
50 mars. L'entrée est rue de Vaugirard, en face de la rue
Pérou. Le musée comprend une galerie de sculpture, et pour
la peinture un grand salon carré et dix salles de différentes
grandeurs.
Le même jour a eu lieu, au quai Malaquais, à l'École des
Beaux-Arts, l'ouverture de l'exposition des œuvres de Paul
Baudry. Le catalogue comprend 3^5 numéros dont 150 pein-
tures, et le reste en dessins ou cartons. Parmi les toiles les
plus importantes citons le Supplice d'une Vestale (musée de
Lille), le Petit S.ùnl-Jean (au baron G. de Rothschild) et les
portraits de MM. Ambroise Baudry, frère du peintre; Eugène
Guillaume, le statuaire, et Ch. Garnier, architecte de l'Opéra.
— Le jury du cinquième concours Cressent vient de décer-
ner le prix à M. Edmond Missa, élève de M. Massenet au
Conservatoire. Le livret fourni aux concurrents était /<? Femme
juge cl partie, comédie de Montfleury arrangée en opéra-
comique par Jules Adenis.
NÉCROLOGIE. — On vient d'apprendre à Paris la mort du
lieutenant Palat (Justin-Marcel), du 1 i« hussards, assassiné le
8 mars par ses guides dans une mission que ce brave officier
accomplissait en se rendant d'Algérie au Sénégal par Tom-
bouctou. Il était né le 22 mars 1856. Littérateur distingué, il
avait donné, sous le nom de Marcel Frescaly, plusieurs études
militaires ou fantaisistes très remarquées. Le jour même de sa
mort il était admis à la Société des gens de lettres.
- iGj-
— 26. Décès de M. Henri Forneron, auteur de divers
ouvrages historiques couronnés par l'Académie française.
— 27. Léon Jacquard, professeur de violoncelle au Con-
servatoire, et qui était un musicien de premier ordre.
— 28. Jules Badin, ancien caissier du ministère de l'Inté-
rieur, chevalier de la Légion d'honneur. Il avait réuni une
collection d'autographes à laquelle notre Gazelle a pu, grâce
à son bienveillant concours, faire de fréquents emprunts.
Cette collection comprenait surtout des autographes de mem-
bres de l'Institut. Il avait soixante-quatre ans.
— 28. M. Robert Caze, journaliste et romancier, mort
des suites d'un duel qui remonte à un mois environ. Il avait
été professeur de littérature au collège de Porrentruy. Il
collaborait au Vollaire sous le pseudonyme àt Jo'i Brcscoii. Il
avait seulement trente-trois ans.
— i^"" avril. Jules Guiraudet, l'un des fils de l'imprimeur
Guiraudet, longtemps associé de M. Jouaust, père de l'éditeur
actuel de notre Gazelle. Il dirigeait le journal de théâtre
rOrcheslre sous le pseudonyme de Saint-Amé.
— 2. Hamburger (Edouard-Ernest), ancien artiste des
Bouffes, du Vaudeville, des Variétés, etc.. Il avait été mis
en évidence, à ce dernier théâtre, par sa fantaisiste création
d'Ajax dans la Belle Hélène d'Offenbach. II avait cinquante-
sept ans.
— 4. L'illustre poète polonais Bohdan-Zaleski, né en 1802,
et qui habitait la France depuis 183 1.
— 5. Le célèbre pianiste connu sous le nom de Théodore
Ritter. Il était né le 5 avril 1840, à Nantes, et se prénommait
Toussaint. Son père, Eugène-Prosper Prévost, était compo-
siteur de musique; sa mère, Augustine Dejean-Leroy, était
artiste. Le 18 mai 1865, Théodore Ritter avait obtenu léga-
lement l'autorisation de joindre son pseudonyme à son nom
patronymique. Sa sœur, connue sous le nom de Cécile Ritter,
et qui a créé Paul et Virginie au théâtre lyrique de la Gaîté,
— i68 —
est aujourd'hui M"ie Ciampi-CeUaj. Ritter avait été nommé
chevalier de la Légion d'honneur le 13 juillet 1880.
— 7. Le D"" Bouchardat, de l'Académie de médecine, pro-
fesseur à la faculté, à l'âge de quatre-vingts ans.
— 7. Le D"" Mounier, ancien professeur d'anatomie au
Val-de-Gràce, à l'âge de soixante-treize ans.
— 10. M. Gustave d'Eichthal, un des derniers survivants
de l'école saint-simonienne, à quatre-vingt-deux ans. Il avait
collaboré avec M. Enfantin aux deux journaux le Globe et
r Organisateur.
— ! I . La cantatrice Rose Bell, qui a d'abord joué à l'Opéra
sous son vrai nom, M'^^ de Lapommeraye, puis aux Italiens
sous le nom de Pomerani. Elle était sœur du critique Henri
de Lapommeraye.
— 1 1 . M. Jullien, ancien proviseur des lycées de Henri IV,
Louis-Ie-Grand et Vanves. Il avait quatre-vingt-cinq ans.
— II. M. Guérin de Tencin (Laurent-Joseph), ancien
président de la Société des sauveteurs. Né le 5 janvier 1785,
il était donc dans sa cent deuxième année.
— On annonce encore la mort, à la Nouvelle-Calédonie,
d'Adolphe-Alphonse Assi, qui s'était si fort illustré dans la
grève du Creusot, sous l'Empire, et qui avait ensuite joué un
des premiers rôles pendant la Commune. Lors de l'amnistie,
Assi, qui s'était fait une certaine position à Nouméa, où même
il était devenu conseiller municipal, avait préféré ne pas reve-
nir en France. Les principales autorités de la colonie ont
suivi le convoi de ce révolutionnaire converti. 11 avait qua-
rante-cinq ans.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, }}S
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 8 — 3o avril 1886
SOMMAIRE.
La Qiiinzaine. — La grève de Decazeville. — M. Drumont. —
L'Œuvre de M. Zola. — Affaire KTagnier-Tavernier. — Correspon-
dance de Dickens. — Talina à la campagne. — Tiiéâtres : Odéon_
Opéra-Comique, Châteiet, Gymnase, Porte-Saint-Mariin, Palais-
Royal, Colonne.
Varia : Sénateur et poète. — Molière corrigé.
Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
La Quinzaine. — La grève de Decazeville, dont
nous n'avons encore parlé qu'incidemment, préoccupe
beaucoup le monde des affaires et paraît devoir s'éterni-
ser. Le gros différend survenu entre les ouvriers de la
mine et les chefs des usines, qui se serait apaisé sans
doute après quelques jours de durée, est alimenté, en-
tretenu et prolongé par les excitations auxquelles les
malheureux mineurs sont en butte de la part de quel-
I. — 1886. 15
— I70 -
«à
ques députés et de quelques journalistes. Comme ce
seront évidemment les mineurs qui devront finir par
céder, on se demande à quoi peuvent servir ces exci-
tations, si ce n'est à donner à ceux qui les font plus
d'importance et plus de popularité, et quelle popula-
rité !... On a arrêté deux journalistes, MM. Duc-Quercy
et Roche ; mais les députés, qui ne sont pas beaucoup
moins coupables qu'eux dans la circonstance, conti-
nuent à circuler librement et à répandre, au moyen de
meetings et de discours, des promesses illusoires et
qu'ils seraient bien embarrassés de tenir, si jamais, par
un revirement, peu souhaitable, mais possible, ces ou-
vriers affolés et affamés les sommaient de le faire.
Jamais grève n'avait duré aussi longtemps. Il est vrai
que jamais les circonstances n'avaient été aussi favora-
bles aux grévistes et à leurs excitateurs. La loi est en
partie pour eux, et, en outre, ils ont trouvé des appro-
bateurs et des soutiens jusque dans le sein de certains
conseils municipaux de grandes villes, qui, comme
celui de Paris, ont voté des fonds pour leur venir en
aide. Il est vrai qu'en ce monde toute chose a une fin,
même la pilié d'un conseil municipal, et surtout les
subventions financières qu'il peut donner! Il est donc à
supposer que cette grève interminable ne prendra fin
qu'après épuisement des ressources du Comité qui Ten-
tretient.
— On fait grand bruit, en ce moment, autour d'un
livre de M. Edouard Drumonl, la France juive, qm a sou-
levé de violentes protestations dans le parti qu'il visait,
et qui a même valu plusieurs duels à son auteur. Celui-
ci, dans une lettre rendue publique, a défendu son ou-
vrage contre ses détracteurs, en déclarant qu'il avait été
sincère et de bonne foi, — trop sincère peut-être, — et
que les colères qu'il avait soulevées ne provenaient que
de cet excès de sincérité même. Quoi qu'il en soit, le
livre de M. Drumont offre un vif intérêt, et notre devoir
était de le signaler, autant pour sa propre valeur que
pour le petit scandale auquel il a donné lieu.
On parle moins, en revanche, du dernier livre de
M. Emile Zola, l'Œuvre, où ce remarquable roman-
cier s'est mis lui-même en scène. Le monde d'artistes
au milieu duquel se développe son sujet, est dépeint
avec les couleurs exagérées et forcées dont se sert ha-
bituellement M. Zola ; mais, si l'on veut bien passer
par-dessus beaucoup de pages excessives à tous les
points de vue, on ne peut nier qu'il n'y ait dans l'Œuvre
une grande puissance d'observation et de détails à dé-
faut d'un vif intérêt. Il semble cependant que la vogue
s'attache moins qu'autrefois aux livres nouveaux de
M. Zola ; on embouche moins de trompettes en son
honneur. Et cependant Zola n'a pas changé sa manière,
et son talent n'a pas diminué. C'est son genre qui s'use,
ses procédés étant toujours les mêmes et le public étant
mobile et capricieux ! Signe des temps !
— M. Magnier, directeur de VÉrcnement, dont nous
avons raconté, il y a quelques semaines, le premier duel
avec M. de Dion, vient de se battre une seconde fois avec
M. Thomegueix, et toujours pour la même affaire. Une
fois encore M. Magnier a été blessé, mais heureusement
sans gravité. Nous ne parlons, d'ailleurs, de ce second
duel que pour citer le fait singulier auquel il a donné
lieu.
Un des rédacteurs de l'Événement, M. Tavernier,
réclame depuis longtemps à M. Magnier des sommes
auxquelles il croit avoir droit pour sa collaboration à son
journal. M. Magnier a, paraît-il, toujours fait la sourde
oreille. En apprenant que son débiteur allait se battre,
et que, par conséquent, il allait compromettre sa créance
en compromettant sa vie, M. Tavernier a lancé à l'a-
dresse de l'adversaire de M. Magnier la curieuse assi-
gnation suivante :
L'an mil huit cent quatre-vingt-six, le quatorze avril : A
la requête de M. Adolphe Tavernier, homme de lettres, de-
meurant à Paris, 1 5, rue de Laval, pour lequel domicile est
élu en mon étude.
J'ai, soussigné, fait sommation à M. A. Thomegueix,
homme d"épée, demeurant à Paris, boulevard Haussmann, 1 06,
où étant et parlant à....
D'avoir à ne point se battre en duel avec M. E. Magnier,
directeur de l'Evcncmenl et locataire de l'ancien hôtel de Gi-
rardin, rue La Pérouse, à Paris;
El ce, attendu que M. Magnier doit à M. Tavernier une
IJJ
somme de plus de huit mille francs, non compris les frais de
voiture relatifs au premier duel de M. Magnier et non encore
remboursés au requérant;
Q^ue M. Tavernier a de bonnes raisons de penser que
M. Thomegueix, dont le courage lui est connu, va faire tout
son possible pour tuer M. Magnier;
Qu'il est à craindre que ce résultat tragique ne se pro-
duise et qu'ainsi la créance de M. Tavernier ne périsse avec
le corps de son débiteur.
En conséquence, le requérant somme mondit sieur Tho-
megueix de ne point donner suite à la rencontre annoncée
avec ledit sieur Magnier, avant que ce dernier lui ait payé
les nombreux mois d'appointements qu'il lui doit.
A ce qu'il n'en ignore.
Pourquoi je lui ai laissé copie du présent, dont le coût
est de...
Nous croyons que c'est la première fois qu'un fait de
ce genre se produit ! M. Magnier a répondu dans son
journal que les questions d'intérêt qui divisaient son
rédacteur et lui ne regardaient personne autre, et que
l'intervention d'un tiers, en pareil cas, lui semblerait
anormale. M. Magnier a peut-être raison; maisl'e.xploit
de M. Tavernier n'en demeure pas moins l'un des plus
étonnants qui soient jamais sortis de l'étude d'un huis-
sier. C'est un document désormais légendaire !
La Correspondance de Dickens. — La revue le
Livre vient de publier des extraits de la correspondance
de Dickens pendant son séjour à Paris dans les années
— 174 —
1S55 et 1856. Nous en citerons quelques curieux pas-
sages.
Dickens avait beaucoup connu l'Empereur à Londres.
Étant en 1855 à Boulogne-sur-Mer, au moment où le
prince Albert s'y trouvait avec Napoléon III, il rencon-
tra un jour les deux princes à un retour de promenade
dans un bois sur la route d'Amiens.
Comme je revenais, dit-il, de mon excursion, la blouse
ouverte, le chapeau sur l'oreille, les bottes couvertes de pous-
sière, voilà qu'en levant les yeux j'aperçois à dix pas devant
moi Sa Majesté l'Empereur des Français et Son Altesse
Royale le prince Albert, tous deux en uniforme, tous deux à
cheval, entourés d'un brillant état-major et des grooms
royaux en costumes écarlates.
J'étais confus de ma toilette, mais impossible d'éviter les
augustes personnages. Je me suis donc mis bravement en
position sur le bord de la route, et, quand les deux princes
ont passé, je me suis découvert en agitant de toutes mes
forces mon feutre aux larges bords. Alors l'Empereur a tiré
son képi, et, souriant très gracieusement, il m'a fait de la
main un signe de reconnaissance en me criant : Bonjour,
Dickens! Raide et formel sur sa selle, le prince Albert, com-
prenant sans doute, en entendant mon nom, que j'étais un
sujet anglais, a daigné incliner légèrement la tète. Ah! Ma-
dame, la différence entre les deux saluts fait la différence
entre les deux princes.
Voici l'opinion de Dickens sur Frederick Lemaître,
qu'il avait vu dans Trente Ans ou la Vie d'un joueur en
octobre 185 5 :
— 173 -
C'est le plus grand acteur du siècle, c'est un génie : la
façon dont il a joué hier défie toute comparaison. Jamais je
n'aurais cru qu'un homme pût arriver à ce degré de perfec-
tion dans l'horrible : pendant les premiers actes, il est si bien
grimé, il arpente si légèrement les planches, qu'il paraît suffi-
samment jeune; mais dans les deux derniers, alors qu'il est
devenu pauvre et misérable, il fait des choses tellement épou-
vantables avec sa figure, ses mains, ses jambes, tout son corps,
qu'un long frisson d'effroi involontaire se répand dans la
salle...
En revanche, Dickens n'emporta alors qu'une bien
mauvaise impression d'une représentation de la Comé-
die-Française, pour laquelle il se montre singulièrement
sévère :
j novembre iSjj.
Je dois avouer qu'en dépit de mon affection pour Régnier,
j"ai en horreur le théâtre de la rue de Richelieu : c'est un
vaste tombeau comme on en voit dans les légendes orientales,
où l'on va pour songer à ses amis morts ou à ses amours
contrariées. Il règne dans tout cet établissement une sorte de
raideur classique qui vous glace la moelle. Là, même mon
meilleur ami me paraît insupportable. On se lasse à la fin de
toujours voir un monsieur vêtu d'une toge évoluer pendant
un nombre d'actes déterminés en répétant à satiété les mêmes
gestes; s'il se souvient, il se frappe le front à plusieurs re-
prises; quand il lance un mot, il le scande: il a l'air de
saisir l'une après l'autre avec sa main droite les phrases à
mesure qu'elles sortent de ses lèvres et de les empiler en
pyramides sur le haut de sa tête.
- 170 —
Enfin, voici un portrait, pas très flatté on en con-
viendra, de Mme Sand, telle que cette femme de génie
est apparue à Dickens en 18 $6 :
Si on me l'avait montrée à Londres, dans la rue, je l'aurais
prise pour une des sages-femmes de la reine; elle est joufflue
et respectable, elle est brune avec une légère moustache et
des yeux noirs tranquilles; elle n'a rien du bas-bleu, si ce
n'est une petite façon finale de faire cadrer vos opinions avec
les siennes, qu'elle doit tenir de Nohant, maison de campagne
où elle vit en souveraine, dominant et tyrannisant un cercle
étroit d'adorateurs. En un mot, brave femme, très ordinaire
comme figure, comme conversation, comme manières. Pour
ce qui est de son esprit, on le dit très brillant; mais je n'ai
pu en juger; elle n'a pas daigné le sortir,
Talma a la campagne. — Nous recevons de notre
collaborateur M. Thénard la communication suivante :
Tout ce qui a rapport à nos gloires littéraires et artis-
tiques trouvant bon accueil chez la Gazette^, c'est avec
plaisir que je lui communique deux pièces inédites sur
le grand tragédien Talma.
L'une de ces pièces est une lettre de l'artiste, l'autre
est un simple papier officiel, mais qui m'a paru avoir
de la valeur à cause de celui-là même qui en est
l'objet. Les biographes de Talma y trouveront matière
à réflexions sur les habitudes et le caractère de leur
I. Voir la Gazette dn 15 février 1879.
/ /
héros. La mémoire de l'homme ne peut qu'y gagner.
A la date où cette lettre fut écrite, Talma touchait
à la soixantaine. Aussi son écriture m'a-t-elle semblé
un peu tremblée, quoique fme et délicate. Je ne suis pas
assez versé en graphologie pour en tirer de mysté-
rieuses déductions.
Voici d'abord la lettre adressée au baron Destouches,
alors préfet.
Paris, le 8 décembre 1822.
Monsieur le Baron,
Je prends la liberté de vous recommander la demande que
j'ai faite de l'échange d'un chemin vicinal à Brunoy qui sépare
de mon jardin une portion de terrain que je désire y joindre.
Cette demande régulièrement faite, ainsi que le veut la loi, est
maintenant dans vos bureaux. Il ne s'agit plus, je crois, que
delà renvoyer avec votre approbation au ministère de l'Inté-
rieur. Puis-je espérer que vous voudrez bien faire hâter cet
envoi ? Je désire ne pas laisser s'écouler cette année sans ter-
miner cette nouvelle partie de mon jardin : à mon âge, il ne
faut pas perdre de temps, si l'on veut encore se promener à
l'ombre des arbres que l'on a plantés. J'aurois eu l'honneur
de vous voir moi-même à Versailles, si des affaires sans nom-
bre ne me retendent captif à Paris. J'ose donc compter en
cette occasion sur votre extrême obligeance pour moi.
Recevez, je vous prie, Monsieur le Baron, l'hommage des
sentiments de respect et de haute considération que je vous
ai voués.
Talma.
Rue de la Tour-des-Dames, Chaussée-d'Antin.
- ,7S -
A la marge, en tête de la lettre, est écrit : « Recher-:
cher et mettre en règle, me dire où on en est. Répondu
le 10 décembre. »
Ce qui précède a pour commentaire la pièce sui-
vante, qui montre que Talma n'eut pas à attendre long-
temps l'effet de sa requête.
ORDONNANCE DU ROI.
Paris;le 25 décembre 1822.
Louis, par la grâce de Dieu, roi deFrance et de Navarre,
à tous ceux qui ces présentes verront, salut.
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat au dé-
partement de l'Intérieur,
Notre conseil. d'Etat entendu :
Nous avons ordonné et ordonnons Ce qui suit :
Art. i*^". — L'arrêté du préfet de Seine-et-Oise en date
du II novembre 1822, contenant proposition d'une nouvelle
direction à donner au chemin communiquant des Bosserons à
celui de Brunoy à Epinay, est approuvé.
Art. 2. — Le maire de la commune de Brunoy est en con-
séquence autorisé à abandonner au sieur François-Joseph Talma
l'emplacement du chemin des Bosserons à celui d'Épinay con-
tenant 10 ares ^0 centiares et à recevoir en contre-échange
un autre terrain contenant 22 ares 56 centiares, nécessaire à
l'établissement du chemin projeté.
Art. 3. — Le sieur Talma est autorisé à supprimer le la-
voir par lui établi pour l'usage public à l'extrémité du chemin
dont la suppression est autorisée, sous la charge d'en établir un
autre de même forme et dimension à l'endroit désigné dans la
délibération du conseil municipal du 14 aoiit i8e2.
— 179 —
Art. 4. — Le sieur Talma devra en outre payer à la com-
mune de Brunoy par forme d'indemnité une somme de 1 50 fr.
et supporter tous les frais auxquels le projet dont il s'agit
donnera lieu.
Art. 5. — Notrq ministre secrétaire d'Etat, etc.
Donné, en notre château des Tuileries, le 25 décembre, l'an
de grâce 1822, et de notre règne le vingt-huiticme.
Signé : LOUIS.
Le ministre de l'Intérieur, CORBIÈRE.
(Tiré des Archives départementales de Seine-et-Oise.)
La commune de Brunoy a-t-elle conservé le sou-
venir de Talma? Le lavoir existe-t-il encore? Quant
aux arbres plantés par le grand acteur, ils doivent être
dans tout leur développement; mais Talma, moins heu-
reux que le vieillard dont parle La Fontaine, n'a pu se
promener sous leur ombrage. Il mourait en 1826, à
soixante-trois ans.
Théâtres. — L'Odéon nous a donné, le 14 de ce
mois, un bien curieux et bien singulier spectacle avec
l'adaptation à la scène par M. Paul Meurice du Songe
d'une nuit d'été de Shakespeare. Le public de la pre-
mière soirée a été un peu déconcerté par les étrangetés
de cette féerie musicale et poétique, mais le public des
représentations suivantes lui a fait meilleur accueil. Le
sujet n'était d'ailleurs nouveau pour personne, car tout
— i8o -
le monde a lu ou au moins connaît la fantaisie dialo-
guée de Shakespeare dont les principaux personnages
ont déjà été utilisés souvent au théâtre. Q_uelques-uns
ont cependant prolesté contre certains excès de cette
fantaisie même, surtout au sujet du rôle de Saint-Ger-
main, qui joue pendant deux actes avec une tête d'âne
posée sur la sienne ; mais, à cela près, le Songe d'une
nuit if été a réussi ; sa représentation réalise d'ailleurs
le plus beau et le plus brillant spectacle du monde,
grâce à l'intelligente prodigalité de M. Porel. Les dé-
corations des quatre derniers tableaux sont notamment
au-dessus de tout éloge avec leurs forêts mystérieuses,
leurs bosquets entrelacés et leurs ballets charmants. Le
dernier tableau, qui représente le mariage et l'apothéose,
dépasse en luxe de costumes, de figuration et de lu-
mières, tout ce que l'Odéon nous avait jusqu'à ce jour
offert de mieux comme mise en scène. L'interprétation,
confiée aux premiers sujets, Paul Mounet, Saint-Ger-
main, Rebel, Amaury, et M^es Weber, Nancy Martel,
Antonia Laurent, Cerny, etc., est excellente. Enfin, la
belle et originale musique de Mendelssohn, si connue et
si populaire, ajoute encore à l'intérêt de ce spectacle
magnifique. Comme dans l'Arlésienne, l'orchestre de
Colonne y fait merveille.
— Le 19, reprise à l'Opéra-Comique d'un autre
Songe d'une nuit d'été, qui n'est pas inspiré de celui de
Shakespeare, mais où Shakespeare lui-même a un rôle,
— iSi —
bien invraisemblable et même bien irrespectueux d'ailleurs.
Ils''agitdu célèbre opéra-comique de M M. de Rosier et de
Leuven, mis en musique par Ambroise Thomas, et qui
est demeuré son plus célèbre ouvrage, antérieurement à
Mignon et à Hatnlet. Il date en effet du 20 avril 1850.
On l'a rajeuni, remanié au point de vue du livret et de
la musique, et même un peu trop allongé par endroits.
Ce bel ouvrage n'en reste pas moins digne du maître
qui l'a signé, et dont la réputation s'est tant accrue de-
puis sa première soirée. L'interprétation est d'ailleurs
excellente et même hors ligne pour ce qui concerne les
deux principaux artistes, M. Maurel et M^e isaac ; à
leurs côtés, MM. Taskin et Mouliérat et M"e Castagne
se sont également fait applaudir.
— Au Châtelet une féerie nouvelle, les Aventures de
M. de Crac, de MM. Blum et Toché, a également
réussi le même soir. Les auteurs y ont entremêlé les
aventures multiples attribuées audit M. de Crac aussi
bien qu'au non moins célèbre baron de Munchhausen.
Ler.r féerie est suffisamment amusante, magnifiquement
mise en scène et interprétée à ravir par Dailly et les
charmantes Grisier-Monibazon et Mary-Albert. Citons
aussi des ballets très brillants dont l'un contient un pas
d'aimées, mis en musique par Olivier Métra, et qui a eu
les honneurs de la soirée.
— .-^u Gymnase, le 20 avril, grand succès de la co-
médie nouvelle le Bonheur conjugal, trois actes de
— l82 —
M. Albin Valabrègue. La pièce est sans prétentions et
l'on n'y discute aucune thèse politique ou sociale ; l'in-
trigue en est simple, le sujet se passe dans le monde
bourgeois et met en scène deuxménagesdontlebonheur
conjugal s'écroule, pour se rétablir ensuite après une série
de péripéties amusantes et habilement préparées. On a
beaucoup ri, et aussi beaucoup applaudi les excellents
artistes du Gymnase, Noblet, Landrol, Romain, Numès,
Pierre Achard, la toujours sémillante et jolie Marie Ma-
gnier, et M^es Grivot, Darlaud, Pierval, ainsi qu'une
soubrette, M"e Netty, qui a fait preuve d'aplomb et de
finesse à la fois dans un petit rôle de femme de cham-
bre 011 elle a su se tailler un succès.
— Le 2 1, à la Porte-Saint-Martin, reprise de Pa-
trie! le grand et vigoureux drame de Sardou. La pre-
mière représentation de ce bel ouvrage date déjà du
i8 mars 1869. Créé par Dumaine, Berton père,
Mlle Fargueil, etc., il eut alors un succès de près de
deux cents représentations. Le Châtelet le reprit le
i^'' octobre 1872 et le donna à son tour plus de cent
fois de suite. Nous croyons que la reprise actuelle aura
au moins un égal succès. Sardou, à coup sûr, n'a rien
écrit de plus puissant ni de plus fort; on peut dire au-
jourd'hui, en piésence de cette grande œuvre qui sem-
ble avoir encore grandi en vigueur et en intérêt drama-
tiques, bien qu'elle ait dix-sept ans d'existence, que le
Sardou dramaturge est très supérieur à l'autre Sardou,
J —
auteur de ces charmantes et amusantes comédies que se
sont tour à tour disputées le Gymnase, le Vaudeville,
voire même la Comédie-Française.
Nous retrouvons encore Dumaine dans l'interpréta-
tion du rôle du comte de Rysoor, où il montre toujours
la même autorité puissante et grandiose. Marais joue avec
beaucoup de chaleur le rôle de Karloo où il avait à lutter
contre le souvenir encore vivant de Berton père; enfin,
Mme Tessandier, qui succède à M'^es Fargueil, Rousseil
et Duguéret dans le rôle de Dolorès, s'y est taillé un
des grands succès de sa carrière dramatique, notamment
dans la scène de la dénonciation où elle a été tout à fait
superbe. Volny, Cosset, Léon Noël, M^" Real, prêtée
par rodéon, et Schmidt, jouent les autres rôles princi-
paux avec leur talent habituel. Enfin les décorations et
la mise en scène sont absolument somptueuses et aussi
exactes, comme vérité historique, qu'on pouvait l'atten-
dre de MM. Sardou et Duquesnei.
— Le 2 2, au Palais-Royal, première représentation
d'une amusante et spirituelle bouffonnerie, la Perche,
trois actes de MM. Jules Prével et Gaston Marot. Le
succès de cette variante épicée de la Camaraderie, de
Scribe, a été très vif. On y a aussi applaudi les excel-
lents comédiens ordinaires de cet excentrique théâtre,
Daubray, Pellerin, Calvin, Milher, et M'^e^ Lavigne,
vraiment impayable en miss américaine, Dunoyer, Da-
vray, etc.
— 184 —
— Colonne vient de terminer sa saison en donnant
au Châtelet son concert du Vendredi-Saint, avec le
concours de M^e Rosine Bloch. Cet excellent contralto,
secondé par le ténor Maury, a obtenu un immense
succès dans l'admirable duo de Samson et Dalila, de
Saint-Saëns, un de ces morceaux comme il faudrait que
ce compositeur en eût fait beaucoup. La Symphonie hé-
roïque, de Beethoven; VAgniis Dei, de Rossini ; la mar-
che funèbre à'Hamlet, de Berlioz, figuraient aussi au
programme de ce concert, composé d'une façon très in-
téressante.
Varia. — Sénateur et Poète. — Nous parlions, dans
notre numéro du 1 5 janvier dernier, des députés poètes. Il
existe aussi des poètes au Sénat, et nous pourrions même
vous en nommer plusieurs. Ne citons aujourd'hui que
M. Bozérian, ancien avocat à la Cour de cassation, qu'un
projet de loi dû à son initiative met en ce moment en évi-
dence, et qui ne dédaigne pas non plus la muse, témoin
diverses pièces : le Haricot, Fidèle, Une Rime délicate,
etc., qui circulent sous son nom dans divers salons. L'au-
teur a fait faire un tirage de ses principales poésies, en
feuilles séparées, qui ne sont pas mises dans le com-
merce. Le hasard a fait tomber la suivante entre
nos mains. En la lisant, nos lecteurs jugeront sans
doute, comme nous, que les petits vers de M. Bozérian
ne manquent ni de piquant, ni de finesse, ni d'esprit.
— i85 —
UNE RIME DELICATE
Aux bords du Pô, près de Crémone,
J'errais, un jour, silencieux,
Et je tressais une couronne
De petits vers harmonieux.
Craignant que ma verve se perde,
J'étais ahuri, presque sot :
Je cherchais une rime à m...;
— Je n'ai pas prononcé le mot.
Chercher est chose assez facile ;
Le difficile est de trouver.
En vain je m'échauffais la bile :
Je reculais, loin d'arriver.
Que faire d'un mot tel que perde?
Oii caser pareil bibelot?
Je voulais autre rime à m... ;
— Je n'ai pas prononcé le mot.
Certes vouloir n'est pas un crime :
C'est fort bien de dire : Je veux.
Mais, pour trouver une autre rime,
11 faut qu'il en existe deux.
Or, en dehors de ce mot perde,
En est-il un qui, doux écho.
Puisse faire pendant à m... ?
— Je n'ai pas prononcé le mot.
N'allez pas mal prendre ces choses :
J'aurais pu sans doute aisément
Changer, voulant chanter les roses,
Les cordes de mon instrument.
i6
— i86 —
Pour que leur parfum ne se perde,
J'aurais pu... ; mais, quand il le faut !
Enfin, j'avais besoin de m...;
— Je n'ai pas prononcé le mot.
Je songeais au champ de bataille
Illustré par Victor Hugo,
Au bruit strident de la mitraille.
Au souvenir de Waterloo.
Pour que celui-là ne se perde,
Peut-on, songeant à ce tableau,
S'empêcher de songer à m... ;
— Je n'ai pas prononcé le mot.
Qu'ils sont beaux, quand on les regarde,
Réunis tous, sanglant troupeau,
Général, soldats, vieille garde.
Autour des loques du drapeau !
La bataille! Il faut qu'on la perde,
Dit l'un au travers d'un sanglot :
C'est bon; quanta nous rendre, m...;
— Cambronne a prononcé le mot '.
Je crains que ma muse badine
N'ait trop retroussé son jupon,
Et je tremble que son échine
Se ressente de mon aplomb.
Pour que désormais je le perde,
Voulant défriser mon jabot,
Si vous alliez me dire : m... !
— N'allez pas prononcer le mot.
I. Si Cambronne l'a prononcé une fois, pourquoi à ce couplet ne
ferait-on pas comme lui? (Note de l'auteur.)
-i87-
Molière corrigé. — Nous trouvons le curieux rensei-
gnement qui suit, dans un des derniers numéros de
l'Intermédiaire :
Le Nouveau Journal de Paris du 4 septembre 1830
raconte que, le 27 août précédent, on joua le Tartuffe à
Nancy. L'auteur chargé du rôle principal fut forcé de
chanter la Marseillaise, et la fin de la tirade de l'exempt
fut accommodée au goût philippiste du moment.
Voici quels vers étaient interpolés pour la circon-
stance dans le texte de Molière :
Ce prince généreux, ce Philippe qu'on aime,
Des mains d'un peuple armé reçut le diadème :
Il jura le maintien de notre liberté,
Et ce serment sacré sera la vérité.
Oui, les traîtres déjà prennent partout la fuite,
Suivis de faux dévots et de plus d'un jésuite :
L'aspect du roi français les remplit de terreur.
Ce qui les fait trembler fera notre bonheur.
Hommage à ce grand jour, au prince magnanime...
Il est aimé du peuple, il est roi légitime.
Bon, sage, vertueux, voulant faire le bien,
Il mérite le nom de prince-citoyen.
— i88 —
LES MOTS DE LA QUINZAINE
A l'un des derniers bals de la saison, un jeune homme,
après avoir reconduit sa danseuse à sa place, reste de-
bout devant elle.
a Vous désirez quelque chose? lui demande-t-elle.
— Mon claque, Mademoiselle, qui se trouve actuelle-
ment... sur la même chaise que vous. »
On demandait l'autre jour à un auteur dramatique
pourquoi il n'allait jamais voiries pièces de ses amis :
« Quand elles sont mauvaises, dit-il, ça m'ennuie ; et
quand elles sont bonnes... ça m'embête. »
Sur le boulevard :
« Pardon, Monsieur : ne seriez-vous pas, par hasard,
le fils de M. X...?
— Non, Monsieur; mais je vous prie de croire que, si
j'étais son fils, ce ne serait pas par hasard. »
G. R... se fait passer pour homme de lettres.
« Je n'ai jamais rien lu de lui, disait-on.
— Il n'écrit que pour les colonies », répondit Blum.
ÇEcho de Paris.')
— 189 —
Le baron Rapineau examinant, chez le marbrier, la
pierre qu'il doit faire placer sur le tombeau de sa
femme :
« Trois larmes ? Pourquoi trois larmes... quand
nous n'avons que deu.x yeux ? » [Figaro.]
Note d^album :
« C'est par l'esprit qu'on s'amuse ; mais c'est par le
cœur qu'on ne s'ennuie pas... »
Un antiquaire, entraîné par sa nièce, entre hier chez
un marchand d'oiseaux.
« Oh! vois donc, lui dit-elle, le beau perroquet!
quel plumage! et comme il parle bien 1
— Oui, répond l'antiquaire du ton le plus méprisant...
mais il est moderne !... »
X... vient de se marier, et un de ses amis le rencontre
avec une belle blonde à son bras.
« Une blonde, lui dit-il le lendemain. Tu m'étonnes
bien : tu avais horreur des blondes!
— Ah! mon ami, c'est vrai. Mais depuis que j'ai
épousé une brune! »
(Gaulois.)
Le romancier Z... entre un matin, furieux, chez un
de ses confrères, et tenant entre ses mains un journal
à demi lacéré :
« Tenez, lui dit-il, un article où l'on m'éreinte!
Quelque chose de honteux, d'ignoble, lisez... ce n'est
même pas écrit! C'est plein de fautes d'orthographe!
— Des fautes d'orthographe, reprend l'autre de son
accent le plus câlin... // y a donc des citations.^ »
(Echo de Paris.)
PETITE GAZETTE. — Mn>e Rose Caron, de l'Opéra,
vient d'être séparée de son mari par divorce. Elle devrait, en
conséquence, aux termes de la loi, reprendre son nom de
jeune fille, Rose Meunier. Mais, par une lettre du 1 1 avril,
M. Caron déclare qu'il autorise son ex-femme à continuer de
porter son nom au théâtre. « C'est une grâce que je lui fais,
dit-il, mais je n'admets pas qu'on la transforme, en sa faveur,
en un droit. »
NÉCROLOGIE. — 5 avril. — Le peintre Vaumont, conser-
vateur du musée de Rennes.
— 6. Emile Laisné, architecte de la ville de Paris.
— 10. Joseph-Victor SchefFel, un des poètes les plus po-
pulaires de l'Allemagne, à l'âge de soixante ans.
— II. Le docteur Amédée Forget, ancien président de la
Société de médecine.
— II. Pierre Rambosson, auteur de nombreux ouvrages
scientifiques mis à la portée de tout le monde; i! était né en
Savoie en 1827.
— IQI —
— 19, Le général Napoléon Ameil, fils du général du
premier Empire créé baron par Napoléon !•"■.
— 19. Le duc de Castries, ancien officier de cavalerie,
gendre du baron Sina et frère de la maréchale de Mac-Mahon,
très connu comme sportsman émérite. 11 n'avait que quarante-
huit ans.
— 19. L'évêque de Madrid, don Narcisso Martinez
Izquierdo, a été assassiné aux portes mêmes de son église
cathédrale (San Isidore), par un prêtre fanatique du nom de
Galeote, et dans des circonstances qui rappellent tout à fait
l'attentat dont fut victime, à l'église Saint-Étienne-du-Mont,
en 1857, l'archevêque de Paris, Msr Sibour. L'évêque de
Madrid n'avait que cinquante-quatre ans. Il était le premier
titulaire de son siège épiscopal créé l'an dernier. Il avait été
intronisé il y a neuf mois.
— 19. Le marquis de Monthoion, ancien ministre plénipo-
tentiaire et fils du général qui suivit Napoléon à Sainte-
Hélène. Il était frère du comte Tristan de Monthoion, ac-
tuellement notre chargé d'affaires à Constantinople, et par sa
mère remariée, frère du comte Roger (du Nord), mort il y a
quelques années.
— 24. Albert de Lassalle , ancien critique musical du
Monde illustré et qui descendait par son père du célèbre gé-
néral de cavalerie du premier Empire. On lui doit aussi quel-
ques publications humoristiques, notamment sa fameuse pla-
quette r Hôtel des Haricots (1864). Il a aussi écrit sous divers
pseudonymes; le plus connu est celui d'Halbeer, qui rappelait
son prénom. Il était né en 1853.
— 24. Hippolyte Magen, publiciste, âgé de soixante-dix-
sept ans. Après avoir débuté avec succès, en 1847, dans la
littérature dramatique, par un Spartacus en vers qui fut repré-
senté à rOdéon, M. Magen se jeta dans le mouvement poli-
tique et, lors de la révolution de 1848, fut l'un des organisa-
teurs du comité démocratique de Paris. Il fut condamné, à
— 192 —
plusieurs repiises, pour délits de presse, sous la présidence,
et fut une des premières victimes du coup d'État. Incarcéré,
puis exilé, il ne rentra en France qu'après la chute de l'empire.
M. H. Magen a publié une Histoire populaire de la Révo-
lution, une Histoire du Consulat et de r Empire, une Histoire
du second Empire, une Histoire des Moines et plusieurs autres
ouvrages de propagande républicaine. M. Magen était père
de notre confrère du Voltaire et beau-père de M. Massicault,
préfet du Rhône.
— 26. Eugène Isabey, fils du célèbre artiste miniaturiste
de ce nom mort en 1855. Il avait suivi, pendant longtemps,
les leçons de son père, mais sans montrer un goût bien vif
pour la peinture. On a raconté qu'il tenait, au contraire, à
embrasser une carrière active et qu'il voulait être marin ou
soldat. A la suite d'un voyage au Havre, sa vocation se ré-
véla; à l'aide de ficelles et de fiches en bois, il avait repré-
senté des mâts et des cordages pour étudier le jeu de la lumière.
Peintre de marines, Eugène Isabey conquit rapidement une
légitime et durable réputation. Puis, changeant de genre sans
modifier son procédé et sans imposer des limites trop étroites
à sa brillante imagination, Eugène Isabey, le peintre de ma-
rines, dessina de merveilleux escaliers moyen âge, des foules
parées, endimanchées, des seigneurs à collerettes bouffantes,
des dames à robes richement ornées.
Médaillé en 1824, en 1827 et en 1855, il était, depuis
1852, officier de la Légion d'honneur. Il avait quatre-vingt-
deux ans.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, }}8.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro o — i 5 Ji a i 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — La propriété de Chambord, — Les duels :
Mme de Valsayre et la maréchale Booth. — Le Salon : MM. Puvis de
Chavannes, Cabanel, Dagnan-Bouveret, Carolus-Duran, Henner ;
sculpture. — Théâtres: Menus-Plaisirs, Cirque des Champs-Elysées,
Folies-Dramatiques, Opéra-Comique, Déjazet, Comédie-Française,
Cluny.
Varia : Exposition Bonvin. — Duellistes en jupons et femmes en
culotte. — Adieux à Sarah-Bernhardt. — Dufaure et les allumettes
suédoises.
Petite Gazette. — Nécrologie.
La Quinzaine. — Une nouvelle question vient de
surgir, qui intéresse et occupe en ce moment l'opinion
publique^ question toute pacifique d'ailleurs et pure-
ment artistique. On sait que le comte de Chambord
reçut en don national, à la suite d'une souscription pu-
blique ouverte peu de temps après sa naissance, la
propriété pleine et entière du magnifique domaine de
Chambord. Aujourd'hui Henri V est mort, et, par son
1. — 18S6. 17
— 194 —
testament, il a laissé à l'un des fils de sa sœur, le comte
de Bardi, prince italien,'la possession du château et de
ses dépendances. Un étranger deviendrait donc, par
suite de ce testament, maître de cet immense domaine,
qui a plus de sept lieues de tour, et qui comprend dans
son étendue plusieurs bourgs, villages et communes.
Il en résulterait ce fait assez singulier, assez anormal,
pour ne pas dire impossible, que les habitants de ces
bourgs, villages et communes seraient les très humbles
serviteurs et sujets d'un prince étranger, bien qu'étant
citoyens français.
On s'est en conséquence ingénié à rechercher, dans
les documents relatifs à la souscription publique ou-
verte en 1820 (voir le Moniteur du 20 décembre), quel-
que moyen de démontrer que le don fait à l'enfant royal,
petit-fils de Charles X, semblait devoir être annulé en
quelque sorte par le fait même de sa mort. Si, en effet,
on pouvait trouver dans l'acte de cession une clause
quelconque qui permît d'engager contre les héritiers
actuels du comte de Chambord une action en restitu-
tion à la France du domaine que ce dernier n'aurait
reçu alors qu'à titre de dépôt, il serait facile de les
obliger peut-être, à l'aide d'une transaction, ou autre-
ment, à effectuer cette restitution. Plusieurs articles ont
été publiés à ce sujet dans les journaux, qui ont natu-
rellement plaidé, non pas en faveur d'une restitution
gracieuse, mais bien obligatoire, comme si le prince
- 195 -
mis actuellement en possession du domaine l'avait été
au mépris de la loi. Et chacun a conclu contre la vali-
dité du testament, émettant cet avis que le comte de
Chambord n'avait pas le droit de transmettre à per-
sonne autre qu'à un Français le domaine qui lui avait
été offert à titre de prince français, futur héritier de la
couronne. Nous avons même lu quelque part qu'à ce
dernier titre le comte de Chambord n'était possesseur
que viagèrement du domaine aujourd'hui contesté à
ses héritiers.
En revanche, nous n'avons vu citer nulle part un
document judiciaire de première importance dans la
question qui nous occupe. Après la révolution de
Juillet 1850, Louis-Philippe, qui cherchait à amoindrir
de plus en plus les souvenirs qui pouvaient conserver
des partisans au régime déchu, qu'il avait si preste-
ment remplacé, tenta, lui aussi, de contester au comte
de Chambord la propriété du domaine qui lui a donné
son litre. Les tribunaux furent saisis de l'affaire, on
plaida longtemps, et finalement un jugement rendu par
la Cour d'Orléans, le 4 mai 1839, déclara le gouver-
nement non recevable en sa demande, l'en débouta, et
confirma le comte de Chambord comme possesseur
définitif et immuable du domaine. Le comte de Cham-
bord avait donc parfaitement le droit de léguer par
testament, même à des étrangers, le don national dont
la possession lui avait été ainsi légalement reconnue,
— iqG —
et il l'a fait, sachant très bien aussi que le legs n'était
pas attaquable.
Une seule voie nous semble donc ouverte pour ceux
qui, comme nous, désirent voir la France rentrer en
possession d'un domaine national lequel rappelle de si
grands souvenirs historiques : en provoquer le rachat,
soit par l'État, soit par le moyen d'une souscription pu-
blique, en admettant que le possesseur actuel consente
à se dessaisir de sa propriété. Et maintenant reste à sa-
voir, dans le cas de l'affirmative sur ce dernier point,
si l'État est assez riche en ce moment pour racheter
un domaine d'une aussi considérable valeur, et si,
d'autre part, en cas de souscription, on trouverait réel-
lement un nombre suffisant de souscripteurs.
— Que de têtes tomberaient si Richelieu vivait au-
jourd'hui! Jamais on n'a vu plus de duels, et toujours
des duels entre journalistes, souvent pour des questions
d'interprétation d'articles mal compris, ou pour des
divergences d'opinions sur des sujets parfois bien
oiseux! Il est à remarquer^ d'ailleurs, que tous ces
duels finissent en général fort bien ; l'un des deux
adversaires reçoit un gentil petit coup d'épée bien
anodin, et l'honneur est déclaré satisfait. Il est vrai
d'ajouter que bien rarement l'honneur même est en
cause dans ces sortes de rencontres. Cependant u'.\ duel
assez sérieux a eu lieu au sujet de Li France juive de
M. Drumont, dont nous parlions dans notre dernier
— 197 -
numéro, et Tauteur de ce livre à tapage a été assez
grièvement blessé pour qu'il y ait eu un moment à craindre
pour ses jours. Son adversaire, M. Meyer, du Gaulois,
ayant commis, dans sa rencontre avec M. Drumont,
quelques incorrections dans sa manière de se battre,
incorrections qui ont eu pour résultat la blessure grave
de son adversaire, la jus;ice a dû intervenir et ouvrir
une enquête. Espérons que la solution en sera moins
radicale que celle que lui eiàt inévitablement appliquée
le cardinal de Richelieu.
Un autre duel^ — qui n'a pas eu lieu d'ailleurs, — a
eu des causes différentes et a également produit des
impressions tout à lait autres. Il s'agit d'une provoca-
tion adressée^par une dame Astié de Valsayre, qui avait
demandé à M. Pasteur de procéder sur elle à des expé-
riences sur l'inoculation du virus rabique, à cette fa-
meuse maréchale Booih, de l'armée du Salut, et cela à
la suite du procès de Villemomble, où le mysticisme a
joué un si singulier rôle. Cette bizarre provocation mé-
rite d'être citée et d être conservée ici tout entière.
24 avril 1S86.
Madame,
11 serait préférable que le gouvernement français se char-
geât de vous dire lui-même ce que je viens exposer; mais,
comme il ne peut suftire à réprimer tout ce qui « blesse » la
gloire de la France, au nom des patriotes soucieux de cette
gloire, et malgré les rieurs qui joindront peut-être à mon so-
— igS —
briquet de duelliste celui de (( don Quichotte redresseur de
torts », je prends la liberté de vous écrire.
Après la triste affaire de Villemomble, on ne peut nier que
le mysticisme, non content d'engendrer des ascètes, ne forme
des criminels qui cherchent l'impunité sous son manteau, ne
donne aux avocats, pour la défense, des armes qui, malgré
leur faiblesse, n'en captivent pas moins les jurés. Permettez-
moi donc de vous le dire : vos doctrines, pernicieuses, surtout
dans nos provinces, pour les esprits faibles ou dépravés, sont
par cela même nuisibles à la France ; heureusement délivrée
des monomanes que le moyen âge traitait par le bûcher, cette
dernière a déjà assez des religions régulières pour peupler
Sainte-Anne.
Au nom de cette France qui m'est chère et veut être glo-
rieuse de ses enfants, je vous en supplie, Madame, remportez
dans votre pays l'espèce de schisme dont, nouveau Luther,
vous cherchez à doter le nôtre. C'est courtoisement et à vos
pieds que je sollicite cette grâce; mais, si le langage de la
raison doit rester stérile, me considérant comme lésée dans la
personne de ma patrie, à mon grand regret, je me verrai con-
trainte de vous demander réparation par les armes et espère
que vous ne resterez pas au-dessous de votre compatriote
missShelby, ma loyale adversaire.
Veuillez agréer, Madame, l'hommage de mon profond
respect.
ASTIÉ DE VaLSAYRE.
La maréchale Booth, à qui sa religion interdit l'effu-
sion du sang, même en cas de légitime défense, ayant
été interrogée par un de nos confrères sur le genre de
réponse qu''elle comptait faire à la susdite provocation,
lui a fait la déclaration suivante :
— 199 —
« Je ne répondrai pas à cette provocation. Que veut
cette dame? Que je quitte la France? De quel droit me
parle-t-elle ainsi? Est-ce que je me mêle, moi, de ce
qu'elle peut faire ? Qu'elle me laisse donc agir à ma
guise. Si je ne m'en vais pas hors de France, elle veut
se battre avec moi? Voyons, Monsieur, est-ce qu'elle
parle sérieusement? Ne voit-elle pas que notre religion
me défend absolument tout rôle pareil? Notre but est
de ramener au bien les âmes égarées, de rendre à Dieu
les brebis qu'il a perdues, etc.; notre mission est donc
une mission de paix et de douceur. Et j'irais me
battre?
« Que Mnie de Valsayre, qui ne nous a probablement
pas vus à l'œuvre, vienne dans nos conférences. Qu'elle
se rende compte de notre œuvre, elle verra que nous
sommes loin de faire du mal. C'est toute la réparation
que je peux lui accorder. »
Mais M'"'' de Valsayre a été très peu touchée par
cette déclaration platonique; il lui faut un duel coûte
que coûte, et elle l'aura, elle l'a juré. Aussi a-t-elle
répondu au refus de la maréchale par une provocation
nouvelle plus instante encore que la première. Cette
fois la maréchale a riposté par une invitation à une con-
férence où elle prétend confondre son adversaire et la
réduire à la soumission et au silence par la simple per-
suasion. En somme, ce duel d'un nouveau genre finira
sans effusion de sang ; nous ne jurons pas que la ma-
— 200
réchale persuadera son adversaire, et qu'il n'y aura pas,
— au moins dans la foule des assistants, — quelques
horions échangés, mais le tout finira pour le mieux quelle
que soit celle des deux adversaires qui doive finalement
et verbalement « tomber » l'autre !...
Le Salon. — Le jour dit du vernissage a, malgré
son nom, tout à fait manqué de brillant cette année.
Jamais journée plus froide, plus humide et plus maus-
sade ne s'était levée sur cette solennité. On gelait au
dedans comme au dehors. Et puis n'avait-on pas ima-
giné de placer au fond du grand salon, faisant face à
l'entrée et occupant tout un côté, une immense pein-
ture de Puvis de Chavannesdont l'aspect glacial décou-
rageait les arrivants! Il semblait, en la voyant, qu'on
entrât dans une maison en démolition où la poussière
de plâtre serait venue se poser sur les peintures.
Et puis, il faut bien le dire, depuis que la Société
des Artistes, dans une excellente intention, a supprimé
les invitations pour le vernissage et les a remplacées
par une taxe de lo francs perçue au profit d'une
bonne œuvre, le beau monde a un peu déserté cette
répétition générale des nouveaux tableaux. L'année
dernière encore la mesure avait assez réussi, parce que
la recette était destinée aux blessés du Tonkin; mais
cette fois qu'il s'agissait d'une maison de retraite pour
les artistes, on s'est dit que la Société, qui réalise tous
— 201
les ans d'assez jolis bénéfices, n'a\"ait qu'à les employer
en paitie pour cette fondation, et l'on a boudé. Le
public de ce jour-là se composait donc de représentants
delà presse, venus pour travailler, et d'artistes avec
leurs familles, tous gens ne constituant pas cette bril-
lante cohue qui précédemment annonçait d'une façon
si éclatante urbi et orbi l'ouverture de l'Exposition de
peinture. A la répétition générale on a préféré cette
année la première représentation, qui, avec un plus
beau temps, a amené de plus beau monde. Nous trou-
vons donc maladroite cette suppression des invitations,
qui flattaient si agréablement le penchant du public,
même le plus riche, à entrer quelque part gratuitement.
Comme, le jour du vernissage, on ne regardait pas un
seul tableau, il fallait toujours revenir au Salon, et la
caisse des artistes n'avait rien à y perdre.
Mais parlons un peu des tableaux , qui ne sont ni
pires ni meilleurs que l'an dernier. Le grand succès de
cette année, d'autant plus grand qu'il est fait aussi
bien par les artistes que par le public, paraît être pour
deux portraits de M. Cabanel : ceux du fondateur et de
h fondatrice de l'Ordre des Petites Sœurs des pauvres. Ce
sont, en effet, des toiles magnifiques, surtout la se-
conde, et nous ne croyons pas que M. Cabanel ait
jamais fait aussi bien.
Un petit tableau de Dagnan-Bouveret, le Pain bénit^
sera certainement un de ceux qui fixeront le plus l'at-
— 202 —
tention des connaisseurs. C'est une véritable œuvre de
maître, exécutée avec une simplicité et une honnêteté
des plus louables.
VÉveil^ de Carolus-Duran, qui représente une femme
nue couchée, est enlevé avec beaucoup de brio. C'est
un morceau de virtuosité, qui forcera l'attention et même
le succès, mais que les gens difficiles discutent un
peu.
Tout en citant avec éloges la sympathique Orpheline
d'Henner, les étourdissantes Poteries de Vollon, l'é-
mouvant Bataillon carré de Protais, nous sommes obli-
gés de passer beaucoup de toiles, et des meilleures. Si
la Femme au masque^ de Gervex, n'a pas nos sympa-
thies, parce que nous n'en aimons ni le sujet peu hon-
nête ni la molle exécution, force nous est pourtant de
dire qu^elIe attire et intrigue fortement les visiteurs.
Le public se laisse prendre aussi beaucoup à un mor-
■ceau non sans mérite, mais trop déclamatoire, d'Albert
Maignan, le Réveil de Juliette, dans lequel les deux
personnages, avec leurs yeux tournés vers les specta-
teurs, ont absolument l'air de pousser un duo. Les pé-
tardiers sont aussi présents cette année, et parmi les
plus bruyants nous citerons, avec sa Folie de Nabucho-
donosor, Rochegrosse, qui continue à gâcher dans des
extravagances de pinceau les incontestables qualités
artistiques que la nature lui avait données, et Tou-
douze, dont la Salomé triomphante est une véri-
— 203 —
table débauche de peinture pommadine , contre la-
quelle certains dessus de boites de Boissier ne lutte-
raient pas sans succès.
La Sculpture, qui n'a pas pour elle le charme des
couleurs, n'a pas non plus les tons criards et discor-
dants que présente parfois la Peinture, aussi paraît-elle
toujours plus sage et plus grave. Il faut dire encore que,
depuis plusieurs années, elle est, comme ensemble, mal-
gré le demi-isolement dans lequel la laisse le public,
supérieure à sa sœur plus visitée. Nous y citerons cette
fois, comme morceaux vraiment dignes de fixer l'atten-
tion : le Connétable de Montmorency, statue équestre de
Paul Dubois; une Statue décorative (femme cueillant
des fleurs), de Chapu ; le Groupe pour le tombeau du
roi Louis-Philippe, sujet plein de difficultés, dont
Mercié s'est tiré à son très grand honneur, et Vlmmor-
talité, de Longepied, groupe d'une composition très
harmonieuse.
Nous ne pouvons pas nous étendre davantage sur
le Salon, toujours assez intéressant pour mériter plu-
sieurs visites, et dont la caractéristique est, de plus en
plus, le grand progrès fait par les artistes étrangers.
Cayeant pictores!
A côté du Salon, livré en pâture à la masse du pu-
blic, les gourmets ont eu, dans cette qr.inzaine, deux
petites expositions particulières qui ont été pour eux
un vrai régal : celle de l'atelier d'Alphonse de Neu-
— 204 —
ville et celle de Bonvin, dont il est question ailleurs
dans le présent numéro.
Théâtres. — Le i^r mai, le théâtre des Menus-
Plaisirs a remplacé enfin son inépuisable Revue an-
nuelle par un spectacle nouveau : // était une fois...,
opérette en trois actes de MM. Adolphe Jaime et
Dozé-Si.miane, musique de M. O. de Lagoanère. Succès
tempéré de pièce et de musique; sujet un peu usé, et
musique pas très nouvelle. En revanche, excellente
interprétation, avec M'^ie Desclauzas en tête.
— Le même soir, réouverture du Cirque des Champs-
Elysées. L'attrait de cette première soirée consistait
surtout dans les aménagements nouveaux qu'on a fait
subir à la salle. On y a installé, au-dessus des six pre-
miers rangs de banquettes, une série de loges décou-
vertes qui sont du meilleur effet. Plus haut, derrière
les loges, se trouve un promenoir-fumoir au goût du
jour, et plus haut encore une galerie pour les petites
places : le tout repeint à neuf et formant un ensemble
des plus coquets.
— Le 3, la Gaîlé a repris le Grand Mogol, opérette
de MM. Chivot et Duru, musique de M. Audran, qui
date du 19 septembre 1884. Alexandre, Scipion, Raiter,
et Mn^es Thuillier-Leloir, Jane Caylus, en travesti, et
LuUy jouent et chantent avec un vif succès cette pièce
— 203 —
amusante qui va retrouver son grand succès d'il y a
deux ans.
Les deux premières soirées de cette reprise ont été
agrémentées d'un concert donné par le chœur russe de
quarante artistes, dirigé par M. Dmitri-Slaviansky d'A-
grenef, qui est en ce moment à Paris , où les mélodies
nationales que chantent ces artistes ont trouvé quelque
succès dans certains salons. Leur musique a paru plus
monotone à la scène; ajoutons que, placé au milieu
d'une opérette grivoise, ce chœur russe, un peu grave
et sérieux, a détonné tout à fait. En somme, spectacle
très curieux peut-être, mais ailleurs qu'au théâtre, sur-
tout à celui de la Gaîté.
— Aux Folies-Dramatiques, le 4, très heureuse
reprise des Mousquetaires au courent, l'opérette de
MM. Paul Ferrier, Jules Prével et Louis Varney, jouée
pour la première fois, en 1880, aux Bouffes-Parisiens.
Morlet , Gobin, Speck , Duhamel , et M^e^ clary,
Blanche Marie, Fanzi et Jeanne Becker interprètent
les principaux rôles. Le succès de cette amusante pièce
au boulevard du Temple ne sera pas moindre que celui
qui l'a accueillie jadis au passage Choiseul.
— L'Opéra-Comique a donné le 6 l'ouvrage nou-
veau de MM. Coppée et Dorchain , Maître Ambros,
drame lyrique en 4 actes et 5 tableaux, musique de
M. Widor.
— 206 —
La pièce, dont le sujet se passe en Hollande, à la
même époque que Pairie! le drame de Sardou, offre
plusieurs scènes intéressantes, qui ont donné au com-
positeur l'occasion de faire preuve d'une science musi-
cale supérieure à coup sûr à son inspiration. C'est un
peu le défaut de certains musiciens d'aujourd'hui de
trop sacrifier la mélodie à l'orchestration, et de montrer
ainsi plus de savoir que d'idées, M. Widor a écrit ce-
pendant, dans Maître Ambros, un très beau chant pa-
triotique qui a produit grand effet, et un duo d'amour
où celte fois l'inspiration l'a emporté sur la science.
Sa partition décèle une connaissance très complète des
ressources de l'orchestre et du maniement des masses
chorales. Elle a été très bien mise en lumière par les
excellents instrumentistes de M. Danbé, et chantée par
trois artistes de premier ordre, MM. Bouvet, Lubert
et Mme Salla. Comme Mme Fidès-Devriès, Mme Salla,
qui paraissait avoir renoncé à jamais au théâtre en se
mariant, est revenue sur cette décision première. Elle
en a été récompensée par le grand succès qu'elle a
obtenu dans Maître Ambros. La situation brillante que
s'était faite l'infortunée Marie Heilbronn lui appar-
tient désormais, si M. Carvalho a le bonheur d'atta-
cher définitivement cette remarquable artiste à son
théâtre.
A citer encore, dans Vinlerprélaùonàe Maître Ambros,
MM. Fournets, Dulin, Cambot, et M"e Castagne.
— 207 —
— Le 6, le théâtre Déjazet nous a donné, sous le
titre de l'Héritage de Perdrlrol, une pièce soi-disant
nouvelle qui s'est trouvée être, en fin de compte, un
ancien vaudeville de MM. Busnach et Duru repré-
senté, le 10 avril 1879, au Palais-Royal. La pièce s'ap-
pelait alors le Bas de laine, et n'avait pas réussi. Les
auteurs l'ont retouchée, remaniée, débaptisée, et, en
somme, elle a eu plus de succès à Déjazet qu'au Palais-
Royal, où elle avait servi de début à Daubray.
— La Comédie-Française a repris, le 7 mai, le Misan-
thrope avec M. Worms, interprétant pour la première
fois le personnage d'Alceste. Soirée des plus intéres-
santes que complétait la reprise de la Coupe enchantée.
Worms, bien qu'un peu sombre, a donné au carac-
tère d'Alceste une physionomie nouvelle où il a mis
toute l'âpreté, et la force vive et contenue à la fois de
son talent si personnel et si sûr. Il a beaucoup réussi
et a été rappelé d'acte en acte.
M'ie Fayolle et M. Gravollet paraissaient pour la
première fois dans les rôles d'Arsinoé et de Clitandre.
M"e Fayolle n'est peut-être pas encore assez marquée
pour le personnage de cette méchante prude, mais elle
l'a dit avec beaucoup de correction et de netteté, et
elle y a été également applaudie. Quant à M. Gra-
vollet, il a paru un peu grêle dans le rôle de Clitandre,
bien qu'il y montre beaucoup d'intelligence et de bonne
volonté.
~ 20S —
On jouait ensuite la Coupe enchantée de La Fontaine
et Champmeslé. C'est la première fois que le nom du
collaborateur de La Fontaine est joint publiquement au
sien sur l'affiche pour cette jolie comédie. La vérité est
qu'elle est Tœuvrede Champmeslé ; La Fontaine n'a dû
que la revoir et la retoucher, et encore! Comme il était
l'amant de la femme de Champmeslé, il lui devait bien
cette petite marque de gratitude de présenter au public,
sous l'autorité de son nom, une pièce à laquelle il n'a,
en somme, guère apporté que cela! On trouvera, d'ail-
leurs, dans l'édition de la Coupe enchantée que nous
avons donnée à la Librairie des Bibliophiles, l'historique
complet de cette pièce célèbre, ainsi que ses origines.
Le rôle de Lélie, que joue très finement et naïve-
ment Mlle Durand, a fresque toujours été interprété
par un travesti. M. Delaunay l'a cependant joué jadis,
en 1849, alors qu'il n'avait que vingt-trois ans, et il
y fut délicieux. A citer encore, dans la reprise actuelle,
Leloir, Clerh, M^es Kalb et Mùller, et surtout Coquelin
cadet, qui a donné au paysan Thibault une physio-
nomie extraordinairement réussie et qui a eu, avec
Worms, les honneurs de la soirée.
On pourrait croire que nous oublions M"e Marsy,
qui a retrouvé dans Célimène son grand succès des
premiers soirs. Mais nous n'avons voulu insister sur-
tout que sur les artistes qui paraissaient pour la pre»
mière fois dans l'interprétation des deux pièces.
20Q
— Le 7, reprise à Cluny d'une vieille pièce de La-
biche, les Chemins de fer, qui date de 1867 et ne
figure pas dans les dix volumes de son théâtre publié.
Calmann-Lévy nous la donnera sans doute dans l'un
des suivants. C'est une pièce à tiroirs, très amusante
et que Véret, Lureau, Gay, M^es Aciana, Evans, Spi-
noy, etc., jouent avec beaucoup de verve et de gaieté.
Varia. — L'Exposition de Bonvin. — Il ne faut pas
que les vrais amateurs négligent d'aller visiter cette ex-
position, qui est certainement l'une des plus intéressantes
que nous ayons eues depuis longtemps. Bonvin, l'an-
cien ouvrier typographe devenu l'un des grands peintres
de notre époque, est peut-être celui qui possède? la
personnalité la plus accusée, et il s'en faut de beau-
coup qu'il ait dans le public le renom que mérite
son remarquable pinceau. Aussi ne peut-on que féli-
citer le nouveau marchand de tableaux Rothschild
d'avoir organisé à ses frais, et par pur amour de l'art,
l'exposition d'une partie des oeuvres de Bonvin, dont l'en-
trée est entièrement gratuite. L'exposant et l'exposé y
gagneront sans doute, et ce sera justice.
On éprouve, au milieu des tableaux de Bonvin, ce
sentiment de calme et de bien-être que donne la vue
d'œuvres honnêtes et sérieusement étudiées. Avec un
coloris puissant, mais qui ne vise jamais au fracas, on
y trouve un talent d'observation qui attire et retient
i8
— 210 —
longtemps l'attention. Cette réunion d'une centaine de
toiles de Ronvin, qui représente environ la cinquième
partie de son œuvre, nous a donné la plénitude d'im-
pression que nous avions déjà ressentie à l'exposition
de Meissonier, avec qui, d'ailleurs, Bonvin a plus
d'une analogie. Nous n'entreprendrons pas d'établir ici
un parallèle entre ces deux peintres, qui sont, l'un et
l'autre, de grands maîtres. Mais à tous ceux que les
trompettes de la renommée ont déjà groupés autour du
char triomphal de Meissonier, nous dirons : Allez voir
les tableaux du modeste Bonvin, et tâchez de les appré-
cier à leur juste valeur.
. C'est avoir profité que de savoir s'y plaire.
Duellistes en jupons et Femmes en culotte. —
Mine Astié de Valsayre,dont il est question dans notre
Quinzaine, a, dans ces derniers temps, beaucoup fait
parler d'elle à la suite du duel qu'elle a eu en Belgique,
sur le terrain même de Waterloo, avec une Améri-
caine du nom de miss Shelley. La déjà célèbre duel-
liste est, naturellement, un chaud partisan de l'escrime,
destinée, suivant elle, à régénérer la femme en lui élar-
gissant le thorax et en développant ses glandes mam-
maires. Si nous voulons que les mères redeviennent
capables d'allaiter leurs enfants, il faut, paraît-il,
qu'elles commencent par faire des armes. Nous n'y
— 211 —
contredirons pas, et souhaitons bonne chance au cercle
d'escrime féminine projeté par M^e ^stié de Valsayre.
A propos de cette virago du fleuret, nous croyons
curieux de donner ici quelques renseignements qu'un
de nos confrères du Voltaire a recueillis dans les bureaux
de la préfecture de police sur les femmes autorisées à
porter culotte.
« Il y a quelques années, une dame américaine en
avait sollicité une pour monter à cheval. Elle ne pou-
vait pas trotter assise, mais elle allait très bien à cali-
fourchon. L'autorisation lui a, je crois, été accordée,
mais elle ne l'a pas fait renouveler.
« Par contre, nous avons une autre femme qui vient
ici très régulièrement. Elle travaille dans la maçonnerie.
Pour gâcher le plâtre, pour monter les pierres, les jupes
étaient trop incommodes (sans compter que les compa-
gnons ne lui auraient pas marchandé les plaisanteries) ;
elle a préféré le pantalon de toile et le bourgeron. C'est
une de nos plus fidèles habituées.
« Dernièrement aussi, nous avons reçu la demande
d'une femme-peintre qui, comme celle dont je viens de
vous parler, trouve plus commode de se «masculiniser»
pour monter à l'échelle quand elle travaille à de grandes
toiles.
« On voit que le nombre des femmes autorisées est
minime. Mais il en est un certain nombre qui portent
culotte sans autorisation. )>
— 212 —
Adieux à Sarah Bernliardt. — M. Jules Lemaître
nous confie qu'il avait pris la plume pour faire en prose
de graves adieux à notre grande tragédienne partant
pour l'Amérique. Mais il s'est trouvé que la première
phrase qui lui est venue à l'esprit faisait presque des
vers, et il s'est permis les six tercets suivants, « sans
trop raffmer, nous dit-il, sur les rimes ».
Elle part... Ah! pourquoi part-elle,
La Chimérique, l'Irréelle,
La folle Reine de Saba?
Cette fuite nous désespère :
C'est du rêve, de la lumière
Et de la beauté qui s'en va.
mer où vont les grands navires,
Elle a ta grâce, tes sourires,
Tes caprices, tes ondoiements.
Vous vous ressemblez : ton abîme
N'est pas plus profond, mer sublime,
Que celui de ses yeux charmants.
Elle est la fée, elle est la reine.
Mer vaste dont le flot l'entraîne,
Tu la ramèneras, dis-moi ?
Elle part : qu'un bon vent la pousse !
O mer, sois-lui clémente et douce :
Elle pèse si peu sur toi !
— 2l3 —
♦- .
Deux Femmes pour un mari. — Notre confrère
Armand Silvestre raconte ce qui suit dans une chro-
nique qu'il envoyait dernièrement de Toulouse au Gil
Blas :
« On jouait Faust, ce soir, au théâtre du Capitole.
Un détail donne à cette représentation un éclat piquant.
Les deux femmes du baryton célèbre Ismaël y figurent,
à la fois, dans une scène que leurs positions respec-
tives rendent plus comique qu'on ne l'avait prévu.
Ismaël, en effet, a profité de la loi sur le divorce pour
se remarier avec une de ses élèves qui est encore dans
toute la fleur de la jeunesse, M'ie Garcin. Le hasard des
engagements a fait que celle-ci se retrouve dans la
troupe d'opéra toulousaine avec l'épouse délaissée. Jus-
qu'ici, aucune pièce du répertoire ne leur avait donné
l'occasion de jouer ensemble. Mais la scène du jardin de
Faust a opéré ce rapprochement que le public attendait
avec une certaine curiosité maligne. La pauvre Margue-
rite était fort émue et, pour un peu, aurait appelé le
généreux Siebel à son secours. Dame Marthe n'a pas
été trop méchante et s'est contentée d'accentuer vigou-
reusement le mal qu'elle a à dire de son défunt mari.
Quant à Ismaël, fort tranquillement assis dans son fau-
teuil d'orchestre, il semblait, seul, ne rien trouver que
de fort naturel à cette rencontre.
« Une fois dame Marthe partie, Marguerite rentre en
possession d'elle-même et est très applaudie. »
— 2 14 —
*
Dufaurc et les Allumettes suédoises. — Le Masque de
fer nous a révélé dernièrement la curieuse circulaire
suivante, dans laquelle l'ancien garde des sceaux, à
l'instigation de son collègue de l'Intérieur, recommande
à ses subordonnés l'usage d'un certain type d'allumettes.
MINISTÈRE
DE LA JUSTICE Versailles, 24 mai 1876.
CrRCULAIRE
Monsieur le procureur général,
M. le ministre des finances me fait savoir qu'à l'oc-
casion de l'établissement en France du monopole des
allumettes chimiques la Compagnie concessionnaire vient
de conclure avec M. Willette, représentant d'un cer-
tain nombre de fabriques suédoises, un traité aux termes
duquel il s'engage à importer de Suède une quantité
considérable (700 millions).
Pour faciliter le placement de ces produits, la Com-
pagnie générale voudrait obtenir le concours des admi-
nistrations publiques. M. le ministre des finances à
déféré à ce désir en adressant des instructions spéciales
aux divers services placés sous ses ordres et en deman-
dant à ses collègues d'envoyer des instructions analogues
en ce qui concerne leurs départements respectifs.
Je vous prie en conséquence, Monsieur le procureur
général, d'inviter vos substituts à se servir de ces allu-
mettes, qui, étant du type amorphe, ont l'avantage de ne
pouvoir s'enflammer seules et de prévenir les incendies.
Recevez, etc.
Le garde, des sceaux, ministre de la justice
et des cultes,
J. DUFAURE.
— 2l5 —
PETITE GAZETTE. — Le 4 mai, à la galerie Georges
Petit, très intéressante exposition de l'atelier du regretté
peintre de Neuville, suivie, le 5 et le 6, d'une vente des
plus brillantes qui a produit 304,500 francs. L'État y a
acheté deux tableaux et une aquarelle, cette dernière au prix
de 20,000 francs.
NÉCROLOGIE. — 28 avril. Notre confrère Ernest Dubreuil,
journaliste et auteur dramatique, surtout auteur de livrets
d'ouvrages lyriques. Il avait collaboré longtemps à l'Étoile
Belge et au Petit National sous le pseudonyme de Pierre du
Croisy. Il avait cinquante-cinq ans.
— l'^r mai. L'abbé Jules Corblet, archéologue distingué,
membre de la Société des antiquaires, directeur de la Revue
de l'art chrétien, âgé de soixante-sept ans.
— i^''. Le peintre Jules Naigeon, petit-fils du peintre du
même nom et fils de l'ancien conservateur du Musée du
Luxembourg. Il a été victime d'un accident de chasse dans
la forêt de Rambouillet. On voit une toile de lui {Un intérieur)
au Salon de cette année.
— 1^'. Conrad Busken-Huet, écrivain hollandais descen-
dant d'une famille française. Pasteur protestant, puis direc-
teur d'un journal à Batavia, il a publié sur Paris et ses
environs un ouvrage estimé. Auteur dans son pays d'articles
de critique littéraire, qui ont été réunis en volumes, on l'y
avait surnommé le « Sainte-Beuve » hollandais.
— 4. L'architecte Leroyer, auteur du pont roulant qui relie,
sur le bras de mer, la ville de Saint-Malo à celle de Saint-
Servan.
— 4. M. Baudouin, procureur général près la Cour de
cassation, né le 20 mars 1814. 11 a laissé divers rapports
estimés.
— 4. M. Blondel (Antoine-Philippe-Léon), ancien séna-
teur de l'Empire, ancien directeur général des forêts, né le
1 5 novembre 179J.
— 2l6 —
— 5. Auguste Honnoré, sénateur de la Meuse, né le 29
septembre 1836. Il était ancien magistrat, et appartenait à la
gauche républicaine du Sénat.
— 6. Le célèbre médecin aliéniste et légiste Henri Legrand
du SauUe, médecin de la Salpêtrière, de la préfecture de po-
lice, de l'infirmerie des aliénés près le dépôt de cette préfec-
ture, etc. II n'avait que cinquante-six ans.
— 6. Le fameux directeur-créateur du journal le Hanneton,
feuille fantaisiste qui fit jadis un certain bruit, M. Le Guil-
lois; il fonda également à la même époque une autre feuille
plus excentrique encore, les Punaises dans le beurre.
— 7. M"!^ Hattle Blackford, plus connue sous le pseudo-
nyme de Fanny Lear, et qui avait publié, il y a quelques'
années, un livre, le Roman d'une Américaine en Russie, qui fit
alors scandale. Elle y racontait, en effet, ses amours avec un
grand-duc de la famille impériale, et elle fut, à la suite de
cette publication, expulsée successivement de Saint-Péters-
bourg et de Paris.
— 10. Le docteur Hervé de Lavaur, médecin du ministère
des affaires étrangères et de l'Opéra, âgé de soixante-trois
ans. Il laisse un fils, Henri, également connu comme docteur
en médecine.
Georges d'Heylh.
Le Gérant : D. Jouaust.
1129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 3}?.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro i <> — ? i mai 1886
SOMMAIRE.
La (Quinzaine. — Fêtes aux Tuileries. — Mariage du duc de
Bragance. — Emprunt national du 10 mai. — Théâtres': Optra,
Opéra-Comique, Français, Vaudeville, Ambigu ; Français : le Fruit
défendu.
Varia : Album Pasteur. — Montre de Sarcey. — Centenaire de
Parmentier. — Menu volapûkiste. — Institut Pasteur. — A Séville.
— Cartes de députés. — Les Femmes modèles. — Une Sainte Prime,
— Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
La (Quinzaine. — Paris est en fête pour quinze jours.
Un comité s'est constitué, lequel a organisé, sous la
haute et compétente direction de M. Alphand, une
série de fêtes et de plaisirs variés qui ont pour but,
assure le programme, d'aider le commerce et l'industrie
à sortir de leur marasme actuel.
Cette série de fêtes se compose de représentations
I. — i886. 19
— 2l8 —
gratuites ou payantes sur les grands théâtres', d'une
immense kermesse aux Tuileries, de deux carrousels
au Champ de Mars, etc. Les cliemins de fer ont orga-
nisé des trains spéciaux et la foule est venue en masse.
Le premier jour, i6 mai, Paris était depuis le matin en
mouvement, et les Tuileries ont été envahies aussi bien
dans la journée que le soir. C'est aux Tuileries, en
effet, qu'a eu lieu le spectacle le plus intéressant et le
plus curieux. On y trouvait d'abord, réunis et même
accumulés, tous les plaisirs ordinaires des fêles publi-
ques et foraines : baraques de saltimbanques, Cocherie
etCorvi, Marseille et ses gymnastes, chevaux de bois,
bateaux sur la mer, y compris le mal de mer, etc.. On
a transporté pour deux semaines aux Tuileries tout l'at-
tirail et le personnel de la foire au pain d'épice et de
la fête de Neuilly.
Mais c'étaient là des plaisirs ordinaires et sur lesquels
le public commence à être blasé. Le comité s'est donc
ingénié à y ajouter du nouveau, et il a voulu ressusciter
dans une partie du jardin, au milieu de la verdure et
des arbres, tout un coin du vieux Paris d'il y a cent
ans et plus, ce fameux cabaret' Ramponneau et ces cé-
lèbres Porcherons auxquels même on a fait, ce nous
1. Le i6, matinée gratuite à la Comédie-Française {Horace et le
Jeu de r amour et du hasard) ; le 22, deuxième matinée gratuite au
même théâtre (voir plus loin aux théâtres) ; le soir, V Africaine avec
Gayarté, à l'Opéra; le 24, l'Arlésienne, à l'Odéon.
— 2 19 —
semble, un peu plus de gloire et d'honneur qu'ils n'en
méritent. On a donc fait reconstituer, en planches et en
toiles, par des artistes qui se sont inspirés des gravures
du temps, ce hajneau pittoresque qui a eu tant de
vogue, surtout vers 1760. Voici d'abord le château
Louis XIII flanqué de ses tourelles; le moulin, les
tours, les guinguettes avec leur orchestre de violoneux
juchés sur des fûts vides; enfin la légendaire auberge
du sieur Ramponneau. Rien de plus burlesque que la
reproduction de l'entrée de ce rendez-vous bachique,
où la couleur locale a été absolument observée. L'ex-
térieur de la porte est couvert de peintures grossières
et d'insciiptions mirlitonesques; dans l'intérieur on
aperçoit la face rubiconde du cabareiier Jean Rampon-
neau. Tous les garçons, valets, soubrettes, cuisinières
et cuisiniers, servants et servantes, sont vêtus en cos-
tumes du temps. Là, nous le répétons, a été le grand
succès de la fête des Tuileries.
Ajoutons que l'ensemble de ces fêtes représente en-
viron un million de dépenses faites par le comité
comme premiers frais d'organisation. Les recettes dé-
passeront évidemment ce gros devis; on donnera la
différence aux pauvres." Mais, à l'occasion de cette
quinzaine de réjouissances variées, il se sera produit
évidemment un grand déplacement de public et par
suite une grande circulation d'argent. C'était là surtout
le résultat que poursuivait le comité : donner un peu de
— 220 —
mouvement et d'activité au commerce par ce vaste dé-
ploiement de plaisirs et de fêtes. Nous espérons qu'il
aura été atteint, et que les marchands de vin et les ba-
ladins n'auront pas été les seuls à bénéficier d'une
louable initiative, qui a eu pour but de procurer quel-
ques affaires à tous les genres de commerce et d'in-
dustrie.
— Deux événements, qui intéressent surtout deux
peuples étrangers, ont encore occupé l'attention pu-
blique pendant cette quinzaine. Le 17 mai, la reine-
régente d'Espagne, qui était enceinte au moment de la
mort d'Alphonse XII, est accouchée d'un prince qui a
reçu, dès le jour de sa naissance, le titre de roi sous le
nom d'Alphonse XIII. La reine demeure régente; mais
que de choses peuvent se passer et se passeront infail-
liblement, surtout chez un peuple aussi inflammable
que les Espagnols, pendant les seize années que va
durer la minorité du roi nouveau-né!
A l'autre coin de la péninsule ibérique, en Portugal,
l'héritier du trône, le duc de Bragance, a épousé, le
22 de ce mois, la princesse Amélie d'Orléans, fille du
comte de Paris. Par ce mariage la nouvelle duchesse
de Bragance entre, en même temps, dans la famille de
Victor-Emmanuel et dans celle des Bonaparte. Elle de-
vient, en effet, la nièce du roi régnant d'Italie, et aussi
la nièce du prince Napoléon, la reine de Portugal étant
la propre sœur de la princesse Clotilde.
— 22 1 —
A l'occasion de ce mariage il y avait eu préalable-
ment, à Eu et à Paris, de grandes réceptions chez le
comte et la comtesse de Paris. Des représentants très
divers de la société parisienne se sont rencontrés à ces
réceptions, et entre autres M. Jules Simon, qui ne ve-
nait là à coup sûr que par déférence pour son collègue
de l'Académie, le duc d'Aumale. Certains journaux ont
attaché à ces réceptions une importance qu'ils ont cru
devoir traduire aussitôt par des articles courroucés et
violents et par une nouvelle proposition d'expulsion
des princes. On a beaucoup épilogue sur ce sujet, qui
semble devoir donner, à époques périodiques, matière
à interpellations. On a cependant bien discuté déjà sur
cette question de l'expulsion des princes, et la question
même est demeurée stationnaire. Le mieux serait peut-
être de fermer les yeux sur des manifestations que les
gens sensés et sans passions considèrent absolument
comme inofîensives, et qui ne prennent précisément un
peu d'importance que par le bruit que l'on fait autour
d'elles.
— Le 10 mai a eu lieu l'emprunt national de 504 mil-
lions voté par les Chambres. Les rentes mises en
souscription publique s'élevaient à 18,947,567 francs
de rente en ] p. 100 perpétuel. Or, il a été demandé,
par 247,000 souscripteurs, 401,670,455 francs de
rentes, soit un chiffre de demandes représentant vingt
et une fois et un cinquième le montant des rentes offertes
222 —
par l'État. Enfin il a été livré au Trésor, en une seule
journée, comme premier versement obligatoire par les
souscripteurs, une somme effective et réelle, argent ou
bi'lets, de deux milliards de francs en chiffres ronds!
Nous savons bien que la spéculation augmente singu-
lièrement le chiffre des souscriptions demandées, mais
il n'en faut pas moins constater, dans l'heureux résultat
de cette grande opération financière, la preuve nouvelle
de l'immense fortune et du considérable crédit de la
France.
Théâtres. — Le Vaudeville a donné, le ! i mai,
deux pièces nouvelles, la Veuve de Danwclès, comédie
en trois actes de MM. Victor Bernard et Paul Bilhaud,
jouée par Jolly, Michel, Corbin, M^es Legault, Vri-
gnault, etc., et qui n'a que médiocrement réussi. Elle a
même dû quitter l'affiche après quelques soirées seule-
ment.
En revanche, la seconde pièce Allô! Allô! a obtenu
un franc succès. Elle a pour auteur M. Paul Louis, lec-
teur-correcteur à la librairie Ollendorff, et qui a pris
sur l'affiche le pseudonyme de Pierre Valdagne. C'est
le téléphone et les inconvénients comiques auxquels il
peut parfois donner lieu, qui ont été le point de départ
de ce joli petit acte, lequel mérite de demeurer au ré-
pertoire. Ajoutons qu'il est interprété à ravir par Dieu-
donné, Montigny et la fantaisiste M'ie Réjane, qui a
22 J
bien de l'imprévu et de la finesse dans son jeu si pri-
mesautier et si plaisant. On donne maintenant Clara
Soleil avec cette nouvelle pièce, ce qui constitue un
spectacle d'été tout à fait attrayant.
— Le 1 5 mai, reprise du Médecin malgré lui, de
Gounod, à l'Opéra-Comique. Succès très vif pour ce
petit chef-d'œuvre de musique archaïque si spirituellement
et si finement restitué. Fugère, Mouliérat, Mn^e* Molé-
Truffier, Deschamps et Chevalier sont très applaudis.
— Le lendemain, dimanche, matinée gratuite à la
Comédie-Française à l'occasion de l'ouverture des fêtes
du commerce et de l'industrie. On joue Horace et le
Jeu de rameur et du hasard. Énorme succès des deux
pièces en présence d'une foule compacte qui triple cer-
tainement le nombre ordinaire des spectateurs possibles
dans la salle. Dans la pièce de Marivaux débute, au pied
levé, une jeune élève de M"'e Plessy, M"e Jeanne Kesly,
qui n'a jamais paru antérieurement sur aucune scène. Le
rôle de Lisette lui est assez favorable et Ton peut con-
stater déjà dans la nouvelle venue, à l'état d'embryon,
quelques-unes des qualités si brillantes de son illustre
professeur.
— A l'Ambigu, reprise le même soir du Naufrage de
la Méduse, vieux mélodrame de Charles Desnoyers et
Dennery, qui paraît bien démodé, et qui, les chaleurs
aidant, quitte l'affiche après quelques soirées, en même
temps que le théâtre effectue sa clôture annuelle d'été.
— Le lendemain i6, l'Odéon reprend /iT Vie de Bo-
hème, de Murger et Th. Barrière, avec Amaury, Cor-
naglia, Dumény, Colombey, Duard, M™" Hadamard,
Nancy-Martel, Cerny, etc. Ce joli drame, où le co-
mique et le sentimental se succèdent si heureusement à
point nommé, a encore beaucoup plu. Il mènera cer-
tainement rodéon à sa clôture annuelle, à la fin de ce
mois.
— L'Opéra a repris, le 17, le grand ouvrage de
Saint-Saëns, Henry VIII, avec Mme Caron dans le rôle
de Catherine d'Aragon créé par M""* Krauss. Celte in-
téressante et vaillante cantatrice, dont les forces tra-
hissent souvent la bonne volonté, a été très applaudie.
C'est une tragédienne lyrique telle que l'Opéra n'en
possédait plus depuis longtemps, et qui peut rendre de
bien éclatants services si on ne la surmène pas. Las-
salle, Sellier et Mi^e Richard ont été également très ap-
préciés et rappelés.
— Le 22, la Comédie-Française a donné une matinée
dramatique gratuite pour faire entendre, comme primeur
littéraire de haut goût, un grand nombre de fragments
d'un nouveau volume de poésies inédites de Victor
Hugo, la Fin de Satan, qui a été publié le lendemain.
Cet important ouvrage date de 1854 et a été composé
en exil. Il participe à la fois de la Légende des siècles et
des Contemplations. MM. Coquelin, Mounet-Sully,
Worms, Albert Lambert, Maubant, et M^es Barter,
225 —
Dudiay, Keichemberg et Barretta ont déclamé les
fragments de Tœuvre nouvelle avec un grand succès.
Mais il est difficile de juger équitablement, en les enten-
dant si bien dire, les vers d'un poète quelconque, fût-il
Victor Hugo. Le talent des artistes ajoute beaucoup à
l'effet qu'ils produisent, et cet effet se modifie et s'atté-
nue souvent à la lecture.
Cette lecture des fragments de la Fin de Satan avait
été précédée d'une pièce de vers de M. Coppé, Résur-
rection, composée pour la circonstance et admirablement
dite par M. Got. Enfin on avait choisi, pour cette solen-
nité, le jour anniversaire même de la mort du poète.
— La Comédie-Française a repris, le 24 de ce mois,
une ancienne et jolie comédie en vers de Camille Dou-
cet, le Fruit défendu, jouée pour la première fois à ce
même théâtre le 25 novembre 1857. Cette aimable
pièce, à la fois comique et philosophique sans pourtant
l'être jamais trop, n'a pas paru le moins du monde vieillie,
et on lui a fait le meilleur accueil. Elle avait été créée
en 1857 par Provost, Delaunay, Dressant, Régnier, et
par Mmes Fix, Riquer, Emilie Dubois et Emma Fleury.
Leurs rôles sont joués aujourd'hui par MM. Coquelin
cadet, qui a de plus en plus l'oreille du public. Le
Bargy, Baillet, de Féraudy, et M^es Reichemberg,
Marsy, Durand et Kalb.
Varia. — L'Album de M. Pasteur. — Voici quelques em-
— 220
prunts faits à l'album d'autographes sur lequel les admira-
teurs de cet illustre chimiste ont transcrit l'expression de
leur enthousiasme pour son génie et pour ses découvertes :
— Je regarde comme une insigne faveur l'occ.ision
qui m'est offerte de témoigner ma respectueuse admi-
ration à l'illustre savant, Tune des gloires les plus pures
de mon pays et de ce siècle; au grand homme dont
le courage et la science ont triomphé de la rage, cette
épouvante de l'humanité. — Ch. Gounod.
— Je voudrais faire mieux que d'écrire ici mon nom
sous celui de Pasteur, en témoignage de la prodigieuse
admiration qu'il m'inspire. — Victorien Sardou.
— Je prie mon éminent confrère, M. Pasteur, de
se souvenir que, le recevant à l'Académie française,
je lui dis : « Vous cherchez maintenant le microbe
de la rage; vous le trouverez. » Je suis fier d'avoir été
prophète une fois dans ma vie. — Ernest Renan.
— La civilisation introduite en Afrique aura peut-être
des résultats moins féconds pour l'humanité que les
seules découvertes de M. Pasteur. — P. S. de
Brazza.
— Interprète des poètes, je salue en M. Pasteur le
plus grand des poètes en action. — Bartet, de la
Comédie-Française.
— Au Pasteur de l'humanité et de la France, l'hum-
ble mais bien sincère témoignage de la plus grande et
respectueuse admiration. — Paul Mounet.
— 227 —
— La rage avec laquelle le monde entier exprime sa
reconnaissance à M. Pasteur est la seule rage que l'il-
lustre maître ne peut supprimer. — Un rageur recon-
naissant, — COQUELIN CADET.
— Je préfère la rage de dents à celle de l'album,
mais le grand Pasteur les guérira toutes heureusement.
— RÉJANE.
— Dame vendeuse! Tout le mal que je me donnerai
pour vendre le plus possible n'atteindra jamais tout le
bien que vous avez fait'. — M. Grisier-Montbazon.
— Merci à MM, les membres du Comité qui vien-
nent de me distribuer le plus beau rôle de ma vie en me
comprenant dans les dames vendeuses du Festival Pas-
teur. — Mary-Albert.
— cher et illustre maître, puissiez-vous un jour
guérir la rage de l'album 1 — G. Worms.
— Uiio andso non déficit aller. ■ — Après Chevreul,
de Lesseps; après de Lesseps, Pasteur, et tous trois en
même temps : l'honneur de la France et son rôle dans
rhumanilé ne sont pas encoie près de tînir. — Ber-
THELOT.
La Montre de Sarcey. — Le célèbre critique est en
I. H s'agit d'une vente au Trocadéro, organisée au profit de
l'Institut que doit créer M. Pasteur, et où seront traitées les personnes
atteintes de la rage.
— 228
deuil de sa montre; on la lui a volée le 1 1 mai au soir,
au sortir du Vaudeville. Le lendemain Sarcey a adressé
aux journaux la lettre imprudente que voici :
12 mai 1886.
Mon cher ami,
Hier soir, à la sortie du Vaudeville, un honnête gentleman,
qui voulait savoir l'heure, s'est trompé et a pris ma montre
croyant tirer la sienne. La montre, par un hasard inexpli-
cable, lui est restée dans la main, en sorte que, rentrant chez
moi, je n'ai plus trouvé à mon gilet que la chaîne veuve de sa
montre.
J'y tenais, à cette montre, car c'était un cadeau qu'About
m'avait fait au nom du XIX^ Siècle à l'époque où nous avions
mené ensemble la campagne contre les cléricaux.
La personne qui, par distraction, l'a oubliée dans sa poche
aura de la peine à s'en défaire, car mon chiffre est profondé-
ment gravé sur le couvercle.
Peut-être aurait elle avantage à me la rapporter, 59, rue
de Douai, et il n'y aurait pour elle aucune crainte à con-
cevoir.
A vous,
Francisque Sarcey.
Nous disons « lettre imprudente ». En efïet, le len-
demain, le voleur — ou peut-être simplement un mau-
vais plaisant — a répondu à Sarcey par le billet suivant,
ou à peu près :
Mon intention était de vous rendre votre montre, mais du
moment qu'elle devient un souvenir historique, je la garde.
— 220 —
J'ignorais^ en effet, en vous la prenant, qu'elle vous vînt de
l'illustre auteur du Ko; des montagnes et de la Grèce contem-
poraine.
Un voleur lettré.
Le Centenaire de Pannenticr. — On a célébré officiel-
lement le 9 mai, à Montdidier (Somme), le centenaire
de Parmentier, l'introducteur de la pomme de terre en
France. Ce n'est pas que Parmentier soit né en 1786,
— il est né en 1757, — mais c'est en 1 786 qu'on place
généralement l'époque de l'introduction en France de
ce fameux légume que nos pères auraient bien regretté
de ne pas connaître -s'ils avaient pu voir l'usage qui s'en
fait aujourd'hui, comparé à celui qu'ils en faisaient eux-
mêmes.
Plusieurs ministres assistaient à la cérémonie. On y
voyait aussi le petit-neveu de Parmentier, le général
Parmentier, mari de la célèbre violoniste Theresa Mila-
nollo. M. Chevreul, nommé président d'honneur, a écrit
à ce propos, au président effectif du centenaire, le joli
billet suivant qui contient un renseignement intéressant :
Monsieur le président,
En acceptant la présidence d'honneur du centenaire de
Parmentier, je me rappelle vous avoir dit que je ne pourrais
m'y rendre personnellement, vu mon grand âge; veuillez donc
être l'interprète de mes regrets près de tous les amis de la
fête, et veuillez répéter que Montdidier est pour moi une
seconde patrie, car elle donna le jour à M"'' Sophie Davalette,
que j'épousai en 1818 et qui fit le bonheur de ma vie durant
près d'un demi-siècle. Croyez donc, Monsieur le président,
que, si je manque personnellement à la fête, mon cœur y
sera.
Agréez, etc..
E. Chevreul.
Ajoutons que Pannentier est mort le 17 décembre
1813, à soixante-seize ans et demi, et qu'il demeurait
dans la rue des Amandiers-Popincourt, qui est aujour-
d'hui la rue Parmentier.
Un Menu volapukiste. — Pour la première fois
depuis la fondation du cours de Volapûk à l'École des
hautes études commerciales, a eu lieu (le 10 mai),
nous dit le Temps, dans l'amphithéâtre de cette école,
un examen pour l'obtention du diplôme de « corres-
pondant volapukiste ». Cent quatre-vingts candidats y
ont pris part.
Les épreuves, exclusivement écrites, consistaient en
une version et un thème, et dans la rédaction en vola-
pûk d'une lettre commerciale sur un sujet donné.
Pendant que les volapûkistes parisiens concouraient
entre eux, ceux de Rouen participaient au banquet
annuel de la Société industrielle de cette ville; le menu
était rédigé à la fois en français et en volapùk. Voici un
échantillon de cette langue bizarre appliquée à la cuisine :
2ûl
Banqiid annuel
de la Société industrielle
de Rouen
6 mai 1886
Potage Tapioca Crécy.
Turbot sauce Crevettes.
Pré salé sauce Venaison.
Poulets à la Vicomtesse.
Timbales Milanaises.
Écume Panama.
Pintades rôties.
Salade de saison.
Petits pois nouveaux.
DuiloJaklub
de Rouen
Glefid Yelslk
Lulul 6>d 1886
Tapioca-sup modù Crécy
Tubot ko Klafilavaeî.
Jûpaloet ko Foetavaet.
Goks modù \'icomtesse.
Makar Milanik.
Panaiiia-Skom.
Magabagoks peloelol .
Saiad flifik.
Peilils flifik.
Langoustes sauce Dijonnaise.
Lostts ko vaet modù Dijon
Asperges du Spitzberg.
Spargs de Spitzberg.
Dessert
Bostab
L'Institut Pastatr. — Des souscriptions sont ouvertes
dans toute la P'rance pour la création de cet Institut où
doit être mise en pratique la méthode de l'illustre
M. Pasteur pour la guérison complète de la rage. Ces
souscriptions atteignent déjà près d'un million, c'est-à-
dire n^oitié de la somme reconnue nécessaire.
— 232 —
Le 1 1 mai, une grande matinée musicale et drama-
tique a été donnée, au Trocadéro, au profit de l'œuvre
si humanitaire de M. Pasteur. Les plus célèbres artistes
y ont pris part. Dans la partie dramatique plusieurs
pièces de vers ont été déclamées et entre autres une
poésie inédite de M. Eugène Manuel, et un sonnet éga-
lement inédit de M. Sully Prud'homme. Voici le sonnet :
A PASTEUR
Au temps d'Hercule, au temps des robustes héros,
La nature indomptée attaquait l'homme en face;
L'homme, à son tour, puisant dans sa vigueur l'audace,
Étreignait, front à front, le lion le plus gros.
Il conquit sur la brute, au dehors, le repos,
Mais dans son propre corps un fléau plus tenace
A, depuis, pénétré sans bruyante menace
Pour lui livrer combat, cette fois en champ clos :
La maladie, obscure et traîtresse ennemie,
Étend et fait sévir sa puissance affermie
Par ràpre et long travail de son venin vivant;
Mais tu la prends au piège où ton flambeau l'accule;
Ton souple et fort génie, ô bienfaiteur savant,
De cette hydre invisible est le npuvel Hercule I
Tous frais faits, cette belle matinée a rapporté une
trentaine de mille francs à la souscription Pasteur.
— 2:>o —
/ Séville. — Les superbes fêtes qui viennent d'avoir
lieu dans cette vieille cité espagnole donnent de l'ac-
tualité à la gracieuse fantaisie suivante, que nous déta-
chons du nouveau recueil de poésies de M. Alexandre
Fiedagnel, publié chez Fischbacher et intitulé : En route.
A SEVILLE.
Les loldos ne sont plus soulevés doucement
Par Rosine ou Suzanne écoutant une aubade ;
Almaviva, goutteux, est devenu maussade;
Figaro prend du ventre et s'endort fréquemment.
Chérubin, retraité, parle de ses blessures ;
Fanchette a des enfants d'un quatrième époux ;
Bartholo qui radote, hélas! n'est plus jaloux.
Marceline, toujours, rêve de procédures.
Basile, encor très droit, sec, jaune, obséquieux.
Ment, comme au temps jadis, avec un aplomb rare ;
Le pesant Brid'oison, de paroles avare,
Dit bonjour et bonsoir d'un ton sentencieux...
Les sots ne changent point. C'est la beauté qui passe ;
C'est l'amour qui s'enfuit avec les gais printemps.
Adieu frêles trésors qu'emportent les autans ;
Adieu le vif esprit, la jeunesse et la grâce!
♦
Les Cartes de députés. — Le fait suivant nous est
révélé par la Liberté de Saint-Germain.
Un jour de la semaine dernière, un homme bien mis
20
— 2 34 —
se présentait dans un petit établissement du passage
Jouffroy, tenu par M"ie veuve A...
Quelques minutes après, l'inconnu sortait calme et
digne et visiblement satisfait. Il s'approcha du comptoir,
salua Mme a... et se disposait à s'en aller.
« Pardon, dit IVI"i« A..., mais vous oubliez...», et du
doigt elle montrait une petite affiche où le prix ordinaire,
1 5 centimes, était inscrit.
Alors il tira de sa poche un élégant portefeuille, et
du portefeuille une carte de député.
« Voici ma carte. Je suis représentant du peuple, et,
en cette qualité, j'ai le droit d'aller partout. «
La préposée à cet établissement d'utilité publique ne
se laissa, paraît-il, pas convaincre ; elle appela un agent,
le commissaire de police fut prévenu et procès-verbal
fut dressé.
Et la Liberté ajoute : « L'affaire viendra prochaine-
ment devant les tribunaux ».
C'est bien dommage, tout de même, que la feuille de
Seine-et-Oise n'ait pas cru devoir nommer le héros de
cette historiette intime.
Les Femmes modèles. — Il ne s'agit point ici de celles
que nous voudrions avoir ou donner à nos fils pour
épouses, mais de celles dont le métier est de poser pour
les artistes. Le Journal des Débats nous donne sur elles
les renseignements suivants.
— 2j3 —
Leur nombre est de 671 à Paris. En les classant par
nationalité, on trouve 250 Italiennes, 120 Françaises,
80 Allemandes, 60 Suissesses, ^o Espagnoles, 49
Belges, 45 Anglaises, 50 Américaines, 4 Autrichiennes-
Hongroises, 2 Portugaises et i Irlandaise. On voit que
presque tous les États de l'Europe sont représentés
dans cette nomenclature.
Sur ces 671 poseuses, 130 ont dépassé la vingt et
unième année; les autres sont âgées de seize à vingt
ans. Les professions qu'elles avouent se répartissent
de la manière suivante : 60 artistes dramatiques, 40 mo-
distes, 55 fleuristes, 50 couturières. Les autres sont
sans profession avouée.
Un tiers environ de ces poseuses ont été condamnées
correciionnellement à des peines plus ou moins longues,
pour avoir collaboré chez des photographes à la compo-
sition de sujets... légers.
La rémunération que reçoivent ces modèles varie
beaucoup. Elle commence à 2 fr. la séance et s'élève
graduellement jusqu'à 40 fr. et même 50 fr.
Une Sainte Prime. — Une revue cléricale, qui paraît
deux fois par mois sous le titre de l'Ange adorateur, :\
imaginé une nouvelle sorte de prime tout à fait appro-
priée à son objet. Ses prospectus l'annoncent en ces
termes :
« L'administration du journal vient de se procurer à
— 236 —
grands frais un morceau de ce fameux manteau qui re-
couvre la châsse de saint Martin, évêque de Tours,
connu du monde entier pour ses nombreux miracles.
« Nos cliers associés ou abonnés de la région du
Midi qui auraient ou qui connaîtraient des femmes sté-
riles pourront les envoyer à Agde et éviter ainsi le
voyage de Touis.
ATTOUCHEMENTS GRATUITS.
« Nos chers associés et abonnés de l'Ange adorateur
apprendront avec plaisir qu'une réduction de vingt pour
cent sera faite sur toutes les messes qu'ils nous charge-
ront de dire.
« De plus, lorsqu'un de nos abonnés sera en danger
de mort, nous devrons en être avertis immédiatement,
afm de pouvoir le recommander aux messes, aux prières
et aux communions de tous les abonnés.
« Des messes de Requiem gratuites seront dites pour
tous les abonnés défunts. »
C'est un vrai plaisir de mourir à si peu de frais.
— 2J7 —
LES MOTS DE LA QUINZAINE
Au bureau de location d'un théâtre, une dame, après
avoir voulu retenir des places pour la trentième repré-
sentation d'une pièce à succès, demande si elle ne pour-
ij:t pas les avoir pour une date plus rapprochée.
(' Certainement, lui répond la buraliste, je puis vous
les donner pour demain.
— Tout n'est donc pas loué pour un mois?
— Oh! non, Madame.
— Mais alors je n'en veux plus! »
Réflexion d'un villageois assistant à la sortie du
Salon le jour du vernissage :
« Des malins tout de même, ces Parisiens! Us sont
plus de dix mille à aller voir de la peinture, et pas un
n'en a attrapé. »
Au Salon, devant les deux magnifiques portraits de
Cabanel, un impressionniste cause avec un critique.
« Son immense succès, dit-il, tient à ce qu'il a fait
un pas vers nous.
— Eh bien! répond le critique, vous ne feriez peut-
être pas mal de lui rendre sa politesse. »
— 238 -
Entre concierge et locataire.
« Vous devez trois termes, et le propriétaire vous
donne congé.
— J'aurais préféré qu'il m'augmentât. »
Deux jeunes mariés regardent deux bouvreuils en
train de se becqueter. Tout à coup l'un des oiseaux
s'envole.
«Ah! la vilaine bête! s'écrie la jeune femme : je
paiie que c'est le mâle. »
Emprunté au lexique de poche de VÉvéneineiit.
Décence. — Voile fourni par l'éducation, et dont les
femmes se font, naturellement, une séduction de plus.
Féroce. — Qualificatif infligé par l'homme aux ani-
maux qui ne se laisicnt pas dévorer par lui.
Pensée d'un sceptique, par Ph. Gerfaut :
« Il y a deux choses difficiles à arracher à une femme :
le secret de ses amours et l'adresse de sa couturière. »
— 2^9 —
PETITE GAZETTE. — On vient de mettre en vente, à
la Librairie des Bibliophiles, deux volumes intéressants à
divers titres. Le premier, le Régiment de la Calotte (1702), a
pour auteur M. Léon Hennet, sous-clief au Ministère de la
guerre, où il a pu trouver de curieux et authentiques ren-
seignements pour son livre qui retrace l'historique à la fois
anecdotique et documentaire de cette singulière milice. C'est
une étude très travaillée, vivement écrite et d'un sérieux in-
térêt.
Le second volume a pour titre Répertoire de la Comédie-
Française et pour auteur M. Charles Gueullette, si expert,
comme chacun sait, en matière théâtrale. Il reproduit une
série d'articles où notre érudit confrère passe en revue
toutes les représentations de la Comédie-Française pendant
Tannée 1885. C'est le second volume de la collection. Le
premier s'appliquait à l'année 1884. En tête de chaque vo-
lume, d'une typographie irréprochable, figure le portrait d'un
sociétaire-femme de la Comédie-Française, gravé par Abot.
L'an dernier c'était M"« Bartet, cette année c'est M'"' Dudlay.
— Le célèbre pianiste Rubinstein a donné cet hiver, à
Paris, une série de concerts qui ont été extraordinairement
suivis; on a fait fête à ce roi du piano, « le seul pianiste »,
comme le qualifie le rédacteur musical de la Revue des Deux-
Mondes.
A la suite de ces succès répétés, qui lui ont rapporté de
grosses recettes, M. Rubinstein, en quittant Paris, a voulu
témoigner à sa façon sa gratitude au public d'élite qui l'a si
chaleureusement accueilli et fêté, et il a laissé les sommes
suivantes aux personnes et aux institutions ci-après :
A la veuve et à l'orpheline de Th. Ritter, 2,000 francs ;
A l'Institut Pasteur, 2,000 francs;
A l'Association des artistes musiciens, 2, 000. francs ;
A l'Orphelinat de l'abbé Roussel, 2,000 francs;
A un artiste dont le nom ne sera pas publié, 2,000 francs.
— 240 —
— Les Mcdallks d'honneur. — Le 28 ont eu lieu au Salon
les votes pour la médaille d'honneur de la sculpture et celle
de la peinture. Pour la sculpture, trois tours de scrutin n'ont
donné aucun résultat, et il n'y a pas eu de médaille décernée.
Dans la peinture, M. Jules Lefebvre a eu la médaille d'hon-
neur après deux tours de scrutin. A voir les résultats négatifs
que produit si souvent, depuis quelques années, le vote de
cette médaille, il semble que les artistes soient moins pré-
occupés de savoir à qui ils la donneront que de chercher à
qui ils ne la donneront pas.
NÉCROLOGIE. — M'"« Mathilde Stevens, qui a longtemps
Collaboré au G/7 BIûs sous le pseudonyme de Jeanne Thihia,
est décédée le 1 6 mai à la suite d'une longue et cruelle maladie.
— M. Auguste Marc, ancien directeur du journal l'ilhis-
traûon, oh il avait remplacé Paulin, est mort le 19 de ce
mois. 11 était né le 12 juillet 1818, à Metz. D'abord peintre,
et peintre distingué, — élève de Paul Delaroche, — M . Marc
exposa pendant une dizaine d'années un certain nombre de
toiles dont plusieurs figurent aujourd'hui dans des musées de
province. Son fils, Lucien Marc, l'avait depuis longtemps
suppléé à YUluitraiion, où il le remplace aujourd'hui tout à
fait. Nous lui envoyons nos meilleures sympathies.
— Le peintre Karl Daubigny, paysagiste de talent, est
mort le 24 mai, à l'âge de quarante ans. 11 était fils du grand
artiste du même nom.
— Un autre peintre, Edouard Frère, qui habitait Écouen
depuis quarante ans, y est décédé le même jour 24 mai, à
l'âge de soixante-sept ans.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1 129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 33?.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro ii — i5 juin 1886
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Le dénombrement. — M. Hovelacque au Con-
seil municipal. — Procès Gaillardet. — Mort du colonel Herbinger.
— Théâtres : Édcn-Théâtre, Menus- Plaisirs, Comédie-Française,
Odéon.
Varia : La Pluie et le Grand Prix. — L'Intérêt dans le roman. —
L'Emile Augier d'aujourd'hui. — Le Chantage des journaux. —
Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
Variétés : Les Cinquante ans de la Juive.
La Quinzaine. — Nous sommes toujours le peuple
le plus spirituel de la terre, seulement il est regrettable
que notre esprit ne soit pas un esprit de conduite et
que souvent il se manifeste beaucoup plus par des « fu-
misteries » que par des actes et des faits raisonnables.
Nous n*'en voulons pour preuve que ce qui vient de se
passer à Paris à propos du dénombrement de la popu-
I. — 1886.
21
— 242 —
laiion qui est en train de se faire, et auquel la popula-
tion même ne se prête que d'une manière récalcitrante
et parfois ridicule.
Pour arriver au but qu'elle se propose, l'administra-
tion a fait déposer chez tous les concierges des ques-
tionnaires imprimés, ayant pour objet de faire connaître
le nombre des habitants de chaque maison, leur situa-
tion de famille et leur position sociale. Or, un grand
nombre de personnes n'ont pas daigné répondre aux
questions posées, pendant que d'autres y répondaient
par des plaisanteries de ce genre qui ont été signalées
dans les journaux spéciaux : J'ai quarante-deux enfants
de quarante-deux femmes différentes. — Je voudrais bien
voir s'allonger le nez de Jules Ferry. — Vous êtes bien
curieux! — Ça ne vous regarde pas! — Mêlez-vous de
vos affaires, et fichez-moi la paix! et d'autres réponses
certainement aussi spirituelles, mais que la bienséance
nous interdit de reproduire.
Et remarquez que c'est d'après le dénombrement
exact de la population qu'on doit établir les listes élec-
torales, et que ce sont précisément ceux-là mêmes qui
sont les plus désireux de l'extension du suffrage univer-
sel qui font tout ce qu'il faut, en agissant comme nous
venons de le dire, pour en rendre le fonctionnement
plus difficile, et à coup sûr plus incomplet. Notez, en
outre, qu'il n'y a pas de pénalité établie contre ce refus
de renseignements, pourtant bien inoffensifs pour tout
24J —
le monde! Ce qui revient à dire qu'il va falloir régle-
menter la matière et rendre obligatoires les renseigne-
ments indispensables qui étaient demandés. Ça ne fera
jamais qu'une loi de plus à édicter, mais au moins celle-
là sera plus utile que bien d'autres, et ceux qui la regar-
deront comme vexatoire n'auront évidemment qu'à s'en
prendre à eux-mêmes de l'obligation où on les mettra
d'accomplir un acte aussi simple que celui qui leur était
gracieusement demandé!
— Ce n'est pas non plus au Conseil municipal de
Paris que s'est réfugié ce bon esprit français traditionnel
qui est surtout composé de bonne humeur et de bon sens !
Dans ce Conseil extraordinaire, tout est extraordinaire
en effet, et il y a surtout une question qui a le don de
faire bondir et de surexciter tous ses membres, à quelques
exceptions près... rari nantes! Cette question, c'est la
question religieuse. Le Conseil municipal ne veut même
plus que le nom du bon Dieu soit prononcé dans les
livres remis aux enfants des écoles communales !
Ainsi, dans une des dernières séances du Conseil,
M. Hovelacque s'est indigné de ce qu'un livre d'un
M. Bruno, intitulé : Premitr livre de lecture et d'In-
struction pour ienfant, fût toléré dans les écoles, tant son
esprit était mauvais et subversif de toute bonne doc-
trine ! Et M. Hovelacque signale à la réprobation de ses
collègues ce livre monstrueux, qui a déjà eu 119 édi-
tions, qui est depuis longtemps en usage dans les écoles,
— 244 —
et où l'on a l'iiudace de parler de la bonté de Dieu, de
nos devoirs envers Dieu, et autres billevesées dont
M. Hovelacque ne revient pas! « Qu'est-ce que Dieu?
dit-il. Nous ne voulons pas le savoir ; nous l'ignorons ! »
Et le Conseil, suivant naturellement M. Hovelacque
dans cette voie moralisatrice, réclame la suppression du
livre incriminé. Il n'exige cependant pas que ses exem-
plaires soient brûlés en place de Grève; mais pour un
peu il demanderait la tête de son auteur qui n'est autre,
sous le pseudonyme de Bruno, qu'un membre éminent
de l'Université, M. Fouillée, maître de conférences à
l'École normale, correspondant de l'Institut, etc.. Mais
c'est bien fait pour M. Fouillée ! Pourquoi diable
s'avise-t-il, dans le temps où nous vivons, d'enseigner
aux enfants du Conseil municipal qu'il y a peut-être en-
core un Dieu? Que n'a-t-ii fait comme M. Hovelacque,
et que n'a-t-il déclaré que Dieu est tout simplement
une «quantité négligeable », et qu'il faut l'ignorer' ?
I. Depuis la séance du Conseil où s'est produit cet incident,
M. Fouillée a adressé aux journaux la lettre suivante :
« Menton, 4 juin.
« Monsieur le rédacteur en chef,
« C'est par erreur que, dans la séance du Conseil municipal de
Paris dont votre journal a rendu compte, on m'a attribué les livres
pour les écoles qui sont signés « Bruno», et pour lesquels, d'ailleurs,
je professe la plus grande admiration.
« Je dois à la vérité de dire que l'auteur de ces livres est
M'ie Fouillée.
« Veuillez agréer, etc.
Fouillée. »
— 24^ —
— Les héritiers Gaillardet renouvellent aujourd'hui
leur procès pendant, depuis 1884, contre la famille
d'Alex. Dumas père, laquelle s'est permis de faire men-
tionner sur le bronze de la statue du célèbre romancier,
au square Malesherbes, le drame de la Tour de Nesle au
nombre de ses innombrables œuvres.
Or, depuis 1884, M"ie veuve Gaillardet a suivi son
mari dans la tombe, où il l'avait précédée en 1882. On
avait pu croire un moment ce singulier et inutile procès
éteint, et le voilà qui recommence. A quoi bon? Les
demandeurs s'appuient, pour justifier leur dire, sur la
lettre suivante écrite par Alex. Dumas à Gaillardet en
1852 :
Monsieur,
M. Harel, avec qui je suis en relations continues d'affaires,
est venu me prier de lui donner quelques conseils pour un
ouvrage de vous qu'il désirait monter. J'ai saisi avec plaisir
cette occasion de faire arriver au théâtre un jeune confrère
que je n'ai pas l'honneur de connaître, mais que je désire bien
vivement y voir réussir.
J'ai aplani toutes les difficultés qui se seraient présentées à
vous pour la mise en répétition d'un premier ouvrage. Votre
pièce, telle qu'elle est maintenant, me paraît susceptible d'un
succès. Je n'ai pas besoin de vous dire, Monsieur, que vous
en restez seul auteur; que mon nom ne sera pas prononcé;
c'est une condition sans laquelle je reprendrais de l'ouvrage
ce que j'ai été assez heureux pour y ajouter;. si vous regardez
ce que j'ai fait pour vous comme un service, permettez -moi
de vous le rendre, sinon de vous le vendre. Venez donc à
— 246 —
Paris le plus tôt possible, Monsieur, car la Tour de Nale
sera jouée d'ici à quinze jours au plus tard.
Mille compliments empressés.
Signé : Alexandre Dumas.
Rue Saint-Lazare, 40.
A cette lettre, les héritiers d'Alex. Dumas^ — c'est-à-
dire, M. Alex. Dumas fils, — en opposent une autre,
qui est également bien topique, et qui semble annuler
tout simplement la précédente. Dans cette lettre, qui
date de 1861, et que nous avons déjà reproduite dans
notre Gazette (n" du 3 1 août 1882), M. Gaillardet invite
Marc-Fournier, alors directeur de la Porte-Saint-Martin,
à joindre à son nom sur l'affiche, celui d'Alex. Dumas
pour la reprise de la Tour de Nesle qui avait lieu à ce
moment, et il ajoute :
... Je tiens à prouver à Alex. Dumas que j'ai oublié mes
vieilles querelles pour me souvenir uniquement de nos bons
rapports d'hier et de la grande part que son incomparable
talent a eue dans le succès de la Tour de Nesle.
Frédéric Gaillardet.
Il nous semble que la lecture de cette seule lettre doit,
mieux que toute plaidoirie, servir les intérêts de la mé-
moire d'Alex. Dumas, et que le tribunal ne peut décider
qu'une chose, c'est que la Tour de Nesle appartient aux
deux auteurs, en quelque sorte comme propriété indi-
— 247 —
vise, et que par conséquent ils ont le droit de la faire
figurer chacun dans leurs œuvres!
— Le lieutenant-colonel Herbinger est mort à Paris,
le 26 mai. On sait que ce brave militaire, qui s'était
distingué au Tonkin, en était revenu poursuivi par une
grave accusation à laquelle s'était surtout associé l'un
des généraux commandant l'expédition, le général Brière
de l'Isle. On assurait que le colonel avait des habitudes
d'intempérance trop fréquentes, lesquelles avaient eu,
surtout dans les dernières affaires, une influence désas-
treuse au point de vue du résultat des opérations dont
on l'avait chargé. Le colonel Herbinger était revenu en
France pour se justifier, et un conseil de guerre réuni à
Saint-Malo avait examiné sa conduite et finalement
l'avait déchargé de toutes les accusations portées contre
lui. Mais le colonel, qui était sujet à de douloureuses
affections du cœur, ne put survivre aux émotions vio-
lentes que lui causa cette triste affaire, et il succomba
peu après.
Cependant un fait était demeuré inexpliqué, mais cer-
tain. Le colonel Herbinger était sujet, tout le monde
l'avait constaté, à de fréquents accès pendant lesquels
son attitude était absolument celle d'un homme ivre. On
pouvait donc comprendre à la rigueur que ses hommes,
qui ignoraient son état de santé, eussent été réellement
persuadés que ces accès ne provenaient que de l'abus
de la boisson. Mais le médecin, qui a soigné le malheu-
— 248 —
reux colonel, le docteur Peter, a donné à ce sujet des
explications concluantes, à un rédacteur du Gaulois, qui
était allé «l'interviewer», et nous croyons devoir en
reproduire une partie à titre de justification.
« Une des conséquences, a déclaré le docteur Peter,
de l'anémie cérébrale à laquelle le colonel était en
proie était l'impossibilité absolue de se tenir en équilibre
à certains moments, et des vertiges analogues à ceux
que produit l'abus de l'alcool; en outre, les malades
atteints de ces souffrances ont la face violacée, bouffie,
comme quelqu'un dont les nerfs du cou sont violem-
ment comprimés. Je suis persuadé qu'il a suffi de ces
signes extérieurs pour que l'on portât contre M. Her-
binger la terrible accusation que l'on sait. »
Il est vraiment fâcheux que le docteur Peter n'ait pas
cru devoir livrer plus tôt ces détails à la publicité.
Théâtres. — Disette sur toute la ligne, ou à peu
près; beaucoup de théâtres ont déjà fermé leurs portes
à la fin du mois de mai, et le i$ juin il n'en restera
plus que trois ou quatre d'ouverts.
Le 31 mai, l'Éden-Théâtre a donné un spectacle
nouveau, composé d'un ballet en trois actes et neuf
tableaux de M. Monplaisir, chorégraphe de nationalité
française, musique de M. D'ail' Argine, qui a pour
titre Brahnia. C'est dans l'Inde, en effet, et dans quel-
ques autres parties de l'Orient que se passe le sujet du
— 249 -
ballet nouveau, lequel a réussi non moins que sa prin-
cipale interprète, M"e Adelina Rossi, danseuse nou-
velle qui a autant de jarret que de grâce.
Le ballet était précédé d'une séance de prestidigi-
tation par M. Buatier de Kolta, qui a escamoté sa
femme, sur la scène, avec une habileté extraordinaire.
C'est le comble de l'adresse! Il y a trois siècles, on eût
certainement brûlé M. de Kolta sur la place publique
comme un simple sorcier !
— Le ler juin, aux Menus-Plaisirs, reprises de
Cadet Roussel, Dimollet, Gribouille et C'% folie carnava-
lesque de Clairville et Cordier, et des Petits Moyens de
Labiche. Moncavrel joue, dans les deux pièces, avec une
verve et une bonhomie dignes d'une scène plus relevée.
Signalons aussi, dans Cadet Roussel, les intéressants
débuts de M"'' Joissant (Fanchon) qui nous semble être
une comédienne d'avenir.
— Le 6 juin, la Comédie-Française et l'Odéon ont
fêté l'anniversaire de Corneille. Aux Français, on a joué
le Cid, un acte de Psyché et un à-propos en vers de
M. Elément, déclamé par M'ie Bartet. Le mauvais temps
aidant, la salle était comble; on était venu à l'issue du
grand prix. L'autre partie de la foule, qui n'a pu
trouver place à la Comédie-Française, s'en est allée à
l'Odéon. On y donnait un assez joli à-propos en vers,
la Lettre du cardinal^ de MM. Bertal et Lafont. Ce petit
acte, vivement enlevé par Rebel, Albert Lambert, Cor-
— 25o —
naglia et Mi'e Laîné, a beaucoup plu. Horace et rilUi-
sion comique complétaient cette belle soirée corné-
lienne.
Varia. — La Pluie et le Grand Prix. — On sait
quel temps épouvantable il a fait à Paris le jour du
Grand Prix, où la pluie continue de toute cette journée
a causé à l'industrie et au commerce parisiens un dom-
mage qui vient d'être statistiquement constaté, et dont
voici le curieux détail.
La société des courses, qui avait perçu une recette
de 309,000 francs en 1885, n'a touché cette année que
229,000 francs, soit 80,000 francs en moins.
Les deux grands loueurs de voitures pour les courses,
Brion et Dufayel, ont encaissé :
Brion, 5,000 francs contre 6,000 l'an dernier;
Dufayel, ?,ooo, contre 5,000.
La Compagnie générale des petites voitures avait en-
caissé 100,000 francs, en chiffres ronds, l'an dernier;
elle n'a fait que 85,000 francs cette année.
Les cafés et restaurants spéciaux ont été également
frappés :
A la Cascade on a fait 14,000 francs de moins que
l'an dernier;
Chez Ledoyen, 5,000 francs, contre 1 5,000 en 1885;
Aux Ambassadeurs, 8, 500 francs au lieu de i i ,600 fr.
— 25l -
Au Jardin de Paris (Champs-Elysées), i! y avait eu
5,000 entrées en 1885, donnant 22,000 francs; cette
année, il y en a eu 59 ayant produit 350 francs.
Enfin le chemin de fer de l'Ouest, qui avait, l'an der-
nier, délivré 19,000 tickets pour Suresnes (champ de
courses), n'en a donné que 6,000 cette année.
En somme, on calcule que la perte causée aux diffé-
rentes exploitations que nous venons d'énumérer, et à
beaucoup d'autres encore, n'a pas été inférieure à un
million comparativement aux recettes effectuées l'an
dernier.
l' Intel ît dans le roman. — A propos du volume in-
titulé Trop belle, par lequel M. Henri de Pêne vient de
débuter dans le roman, M. Octave Feuillet lui a
adressé une lettre fort intéressante, à laquelle nous em-
pruntons le passage suivant :
« Il est une règle que je vous aurais recommandée
avant toutes les autres, si je ne voyais que vous l'avez
devinée d'instinct : elle consiste à faire faire préalable-
ment au lecteur une connaissance intime, profonde,
avec les personnages auxquels on a la prétention de
l'intéresser. On ne s'intéresse sérieusement, en effet,
qu'aux gens qu'on connaît.
« On lit tous les jours, dans les faits divers, mille
accidents arrivés à des inconnus, et on continue tran-
quillement de déjeuner. Mais, si l'accident est arrivé
— 252 —
à une personne de sa connaissance, et surtout de son
intimité, on s'émeut, on s^écrie, on se passionne, on
est saisi! De même, pour que le lecteur prenne un vif
intérêt aux faits et gestes des personnages que vous
lui présentez, pour qu'il soit sincèrement touché de
leurs souffrances et de leurs joies, de leur vie et de
leur mort, il faut qu'il soit intime avec eux-. Vous ne
devez donc pas craindre d'établir solidement les carac-
tères et de remonter aux origines. — C'est ce que le
profane vulgaire appelle des longueurs. — Bref, pour
en venir à intéresser fortement le lecteur, il faut quel-
quefois avoir le courage de commencer par l'ennuyer
un peu.
(( Mon Dieu! l'auteur, tout comme le lecteur, trouve
infiniment plus de plaisir dans le mouvement du récit
et du dialogue que dans le travail lent et ingrat des
piéparations; mais, quand il cède à cette impatience
naturelle pour négliger les fondations et les dessous de
son œuvre, il ne fait qu'une œuvre de surface qui ne
peut éveiller qu'un intérêt de même nature, léger et
superficiel. C'est une faute dans laquelle vous remar-
querez que les maîtres du genre ne tombent jamais; ils
aimeraient mieux, comme Balzac, pécher par l'excès
contraire. »
L'Emile Augier d'aujourd'hui. — M. Paul Lindau,
critique, romancier et auteur dramatique allemand, a
2?0
publié récemment dans une revue, Nord et Sud, dont il
est le directeur, la relation d'un voyage qu'il a fait en
France. Son récit a été traduit par la Revue d\ut dra-
matique : W est, en général, très peu favorable à nos
écrivains, surtout à nos auteurs dramatiques '. Nous ne
citerons que le passage suivant, qui nous explique
pourquoi M. Emile Augier a abandonné le théâtre :
ce Mon cher ami, dit Augier, j'ai appris par expé-
rience que l'on ne s'arrête jamais à temps : on s'arrête
toujours ou trop tôt ou trop tard. On a le choix. Moi,
je me suis décidé à m'arrèter trop tôt. Je veux vous
dire ce qui m'a décidé à le faire,
« J'étais jeune, au commencement de mes succès,
quand je me trouvai un jour dans le cabinet d'un direc-
teur de théâtre. Il était très aimable, ce directeur! Pen-
dant que nous causions, un domestique lui apporta une
carte de visite. En la lisant, il fit la grimace et dit : « Je
« ne suis pas visible ! qu'il me fiche la paix, ce vieux lour-
« ment ! » Je jetai les yeux sur la carte de visite : c'était
la carte d'Eugène Scribe! C'était l'homme qui avait
remporté le plus de succès dans notre siècle, le maître
du théâtre, que l'on recevait ainsi ! Et alors je me jurai
que pareille aventure ne m^arriverait jamais !
I. M, Lindau connaît très imparfaitement les gens dont il parle.
A propos de la Comédie-Française, il trouve M"" Reichemberg
u vieille », et il apprécie assez légèrement « Lefebvre », l'éminent
comédien que nous connaissons tous sous son vrai nom de Frédéric
Febvre.
_ 254-
« Je ne veux pas qu'un directeur de théâtre me fasse
dire par son domestique qu'il n'est pas visible ! Et voilà
pourquoi ma résolution est irrévocablement prise : je
vis simplement. Le théâtre ne me fait plus plaisir; je
l'ai vu à la reprise de VAvenîurière. Les répétitions
m'ennuient, me fatiguent, m'agacent, et je ne travaille
plus. Je n'ai pas d'enfants, j'aime ma femme de tout
mon cœur, comme il convient à un bon sexagénaire, et,
arrivés tous deux au crépuscule de la vie, nous atten-
dons, pieusement recueillis, la tombée de la nuit ! »
Le Chantage des journaux. — A propos de Charles
Maurice, le plus remarquable maître chanteur de la
presse théâtrale, Aurélien SchoU nous disait dernière-
ment, dans une de ses dernières chroniques du Matin :
« En dehors des piqûres destinées à forcer l'abon-
nement au Courrier des Théâtres, Charles Maurice avait
établi un tarif et envoyait régulièrement sa facture à ses
abonnés.
Avoir débuté sous d'heureux auspices ... i »
Doué d'une mémoire imperturbable » 50
S'être chargé d'un rôle ingrat 1 25
Acteur qui ne gâte rien » 3o
Création hors ligne 'o »
Avoir attiré l'attention du directeur de la
Comédie-Française M "
Revu avec plaisir après une longue absence. 6 »
— 255 —
Beaucoup de verve et d'entrain « 75
Toujours de bonne humeur « 25
Être demandé à Lyon 5 »
S'être associé au triomphe de l'auteur. ... 6 »
Rappelé par la salle entière 12 »
Avoir refusé un rôle 4 «
Passé un pacte avec le succès 20 «
Avoir été augmenté par le directeur à l'issue
de la représentation 30 »
Être en pourparlers avec la Russie 10 »
Avoir été remarqué aux obsèques d'un aca-
démicien 5 »
Avoir un frère colonel 8 »
Un neveu à Saint-Cyr 4 »
Avoir adopté l'enfant d'un machiniste qui
s'est tué en tombant des frises 10 »
Bruit d'un brillant mariage avec une demoi-
selle du faubourg Saint-Germain 20 «
S'être d'abord destiné à la médecine. ... 2 »
Avoir été reconnu sur le boulevard et aussi-
tôt entouré de passants sympathiques 50 »
H y avait des prix pour les théâtres lyriques et d'au-
tres pour les scènes de drame. « Notre brave Hippolyte »
ne coûtait que 25 centimes; «notre joyeux Victor »,
50 centimes ; « plus jeune que jamais », 2 francs ».
t5ô —
LES MOTS DE LA QUINZAINE
Derniers échos du recensement auquel vient de se
livrer la ville de Paris.
Le recenseur s'adressant à un monsieur :
« Votre profession ?
— Homme public. »
Le recenseur très troublé :
« Et madame? »
« Vous déclarez, dit le recenseur, avoir un enfant,
mais vous n'indiquez ni son âge ni son sexe.
— Vous êtes vraiment trop curieux. Ma femme n'est
enceinte que de trois mois. Mais, si vous voulez at-
tendre!... y>
Dans un ménage à deux :
« Êtes-vous mariés? «
La femme, rougissant, et désignant son compagnon :
« Lui seulement. «
Un monsieur, passant sa tête à la portière d'un fiacre
qui ne brûle pas précisément le pavé :
« Dépêchez-vous, cocher, je suis à la minute.
— Possible, mais, moi, je suis à l'heure. »
— 257 ~
Un poète parnassien s'est foulé le pied l'autre se-
maine.
(c Le pauvre garçon! dit un de ses confrères, pourvu
que la cheville ne soit pas atteinte!... cela le gênerait
tant pour faire ses vers ! » (Gil Blas.^
Une femme vient d'accoucher de trois enfants.
Le père rencontre un ami et le force à venir admirer
sa nichée.
« Très beaux, dit l'ami distrait. Lequel gardez-
vous? » {Intransigeant.)
PETITE GAZETTE. — Coinme tous les ans, le grand
prix a été couru le 6 juin. 11 faisait un temps horrible, et il
y avait cependant grande foule. C'est un cheval anglais, Min-
ting, appartenant à M. Vyner, neveu du marquis de Ripon,
qui a triomphé. Cette course est la vingt-troisième depuis la
fondation du grand prix : les Anglais ont gagné le prix douze
fois et les Français onze fois. Nous avons donc une revanche
à prendre.
— Voici une curieuse révélation faite dans le Temps, sur
les origines de Stanley, par M. Philippe Daryl, qui n'est
autre, comme chacun sait, que notre confrère Paschal Grousset.
L'Angleterre et l'Amérique se disputaient l'honneur d'avoir
donné naissance au célèbre voyageur-explorateur Stanley. On
le croyait surtout Américain, parce qu'il avait pris part, comme
officier, à la fameuse guerre de sécession. Or la vérité, au-
jourd'hui découverte, est que Stanley se nomme en réalité
John Rowland, et qu'on l'appelait aussi dans sa première en-
fance John Bach. Il est le fils naturel d'une pauvre fdle de
Denbigh, dans la principauté de Galles, Betsy Parry, et d'un
22
— 258 —
jeune fermier du voisinage, John Rowland, qui l'avait séduite.
II est né en 1841 .
Le jeune Rowland, après une jeunesse sans intérêt, ne
trouvant pas à utiliser en Angleterre ses idées d'indépendance
et d'ambition, s'enfuit en Amérique. Arrivé à la Nouvelle-
Orléans, il entra comme apprenti chez un grand épicier
nommé H. M. Stanley. Il lui donna tant de satisfaction que
celui-ci l'adopta et lui fit prendre son nom. Il mourut en 186',
et depuis ce jour le fils de John Rowland et de Betsy Parry
n'a plus quitté le nom de son père adoptif qu'il a tant illustré
surtout en Afrique, où il eut l'honneur de retrouver
Livingstone.
NÉCROLOGIE. — Le 2 1 mai est mort M. Biaise, des
Vosges, vice-président de la Société d'économie politique,
rédacteur du Journal des Economistes, etc.. Il avait soixante-
quinze ans.
— 23. Mort du célèbre historien allemand Léopold de
Ranke, né le 21 décembre 1795. Son livre le plus connu est
l'Histoire des peuples romains et germaniques; on lui doit aussi
une Histoire d'Allemagne à l'époque de la Réforme.
— 30. Mort du frère du compositeur Jules Massenet,
connu dans les lettres sous le nom de Massenet de Maran-
court. 11 a publié des romans, a collaboré à divers journaux,
et a dirigé, en ces dernières années, l'Opéra français de
Buenos-Ayres.
— 2 juin. Pierre Cottin, artiste peintre et graveur, décédé
à Bessancourt.
— 2. Jules Petit, professeur de chant à l'école Lavoisier,
âgé de quarante-sept ans. Excellente basse chantante, il avait
longtemps appartenu à l'ancien Théâtre- Lyrique du boulevard
du Temple où on l'avait surtout remarqué dans Joseph et dans
Faust.
— 2:?o —
VARIETES
LES CINQUANTE ANS
DE LA JUIVE
Le 26 mai, l'Opéra a fêté d'une manière exceptionnelle le
cinquantième anniversaire de la première représentation du
chef-d'œuvre d'Halévy, la Juive, par une soirée en l'honneur
du maître, où l'on a représenté la Juive pour la 500« fois.
Donc, ce chef-d'œuvre, tout chef-d'œuvre incontesté qu'il
est, n'a été joué à Paris que dix fois par an, en moyenne,
depuis qu'il existe!
Pour cette soirée, tout à fait solennelle ', M. Edouard
Blau a composé une cantate dont la musique a été empruntée
par M. Jules Cohen à divers ouvrages d'Halévy. Ensuite
MM. Lassalle et Duprez, — oui, Duprez lui-même, le Du-
prez d'autrefois, le triomphant Duprez de Guillaume Tell et
de la Juive, — Lassalle et Duprez se sont placés devant le buste
d'Halévy et, tour à tour, ont déclamé des strophes, du même
M. Blau, dont voici les dernières dites par M. Duprez, au
milieu des acclamations trois fois répétées de la salle tout en-
tière :
Oui, j'ai voulu venir, et vous ne pouviez croire
Que votre appel devait me trouver hésitant,
I. MM. Duc (Éléazar), Gresse (Brogni), Berlin (Léopold)
Mints Rose-Caron (Raclielj et Lureau-Escalaïs (Eudoxie}.
— 2Go —
Et qu'en ce jour qui va consacrer la victoire
Ne reparaîtrait pas le plus vieux combattant.
Jeunes gens, sur vos fronts c'est l'aube qui se lève ;
Un chemin radieux à vos pas est tracé ;
L'avenir vous sourit, doré par votre rêve!...
Je ne suis pas jaloux ; car, moi, j'ai le passé!
{Se tournant vers le marbre.)
Et le passé, c'est lui! — Quelle pure lumière
Il épanchait en nous ! Comme il nous enivra
Lorsque d'Éléazar il dictait la prière,
Ou faisait pour Guido s'éveiller Ginevra!
Ah! quand Gérard pleurait la tendresse ravie,
Quand Charles maudissait un étranger vainqueur,
Je me sentais si bien exister de leur vie.
J'avais tant leur angoisse ou leur extase au cœur,
Que, d'un maître immortel interprète éphémère,
Tandis qu'on l'acclamait, parfois je fus tenté
De prendre un peu pour moi, — pardonnez lachimère, —
Cet applaudissement par lui seul mérité!
[Saisissant une couronne.)
Gloire au génie ! A toi ! Le siècle dont nous sommes
De tes rythmes sacrés demeure inassouvi ;
D'autres, d'autres encor passeront... Mais les hommes
Ne désapprendront plus le grand nom d'Halévy!
— 26l —
On sait que c'est Nourrit qui créa le rôle d'Éléazar; Le-
vasseurcréa le cardinal, Lafont Léopold, M""*^ Dorus Eudoxie,
et Mil* Falcon Rachei. Ce dernier rôle était la première
création de M"« Falcon qui avait débuté le 2 juillet 1852
dans Robert le Diable (Alice).
La Juive est le seul opéra français qui ait, jusqu'à ce jour,
atteint le chiffre de 500 représentations. La partition n'en fut
cependant payée que 50,000 francs par l'éditeur Schlesinger.
Voici, à propos de l'anniversaire de la Juive, une lettre
peu connue dans laquelle l'illustre créateur du rôle d'Eléazar
donne d'mtéressants détails à la fois sur l'opéra d'Halévy et
sur l'administration de l'Académie de musique à l'époque où
fut représentée la Juive :
27 mars 1835.
Tu as bien raison de te plaindre que nous laissons
aux autres le Soin de te donner de nos nouvelles, et tu
ne m'accuseras jamais plus que je ne m'accuse moi-
même d'être toujours en arrière avec toi. Voilà qu'il
vient de m'arriver un succès, que tu aurais dû savoir
par moi seul, et j'ai laissé les journau.x te l'apprendre.
Comme tu sais la foi qu'il faut avoir dans tout ce qui
s'imprime quotidiennement à Paris, tu attends sans
doute mon mot sur la Juive. Je vais commencer par
te dire ce qui me regarde.
Ta sais que c'est un rôle de père que je joue dans
cet ouvrage, et tu le rappelles sans doute combien j'ai
hésité à accepter ce rôle qui sortait tout à fait de mes
habitudes. Cependant je dois convenir aujourd'hui que
j'ai bien fait de l'accepter : car je lui dois un progrès
262 —
pour mon talent et un grand succès auprès du public.
Depuis Guillaume Tell, rien n'a été écrit d'aussi favo-
rable à ma voix, et la part est aussi belle pour le chan-
teur que pour le comédien. Je t'avouerai que j'avais
besoin de ce succès pour me donner du courage. La
marche que prend l'administration de l'Opéra depuis
quelque temps me désespérait. Elle s'occupe bien plus
du matériel de la mise en scène que des artistes et des
auteurs. Le décorateur, le fourbisseur, le ferblantier, le
bijoutier, le brodeur, le tapissier, etc., etc., sont au-
jourd'hui les hommes d'art que M. Véron engage au
service de l'Opéra; mais la poésie, la musique, léchant
et la danse ne sont plus que des prétextes pour faire
ressortir la prodigalité de M. Véron. Cette fois-ci, ce
n'est pas sa faute si chanteurs et compositeur n'ont pas
été écrasés par toute une cavalerie cuirassée qui leur a
passé sur le corps. Au sortir de la première représen-
tation, on n'avait vu que des costumes et des décors
dans la Juive : heureusement que le public a bientôt su
par cœur toute cette friperie qu'on lui jetait à la tête;
et, revenu du premier éblouissement, il s'est aperçu
qu'il y avait dans cet ouvrage encore plus de bonnes
choses à entendre que de belles choses à voir, et la
musique a triomphé de la ferblanterie. Il y a bien des
notes cachées encore sous les cuirasses, mais il s'en
dégage chaque jour de nouvelles, auxquelles le pubhc
fait bon accueil.
— :i63 — '
Mlle Falcon a une bonne part à revendiquer dans
cette victoire, et cette fois je ne suis pour rien dans
son succès, car elle n'a répété son rôle qu'une seule
fois avec moi, et je n'ai eu qu'à dire amen à tout ce
qu'elle faisait.
Quant à l'ouvrage, il mérite plus d'éloges qu'on ne
lui en a donné en général (je parle de la musique).
Halévy n'est ni un Rossini ni un Meyerbeer ; mais, après
ces grands maîtres, c'est aujourd'hui le seul jeune com-
positeur qui donne plus que des espérances. Une bonne
moitié de l'opéia de la Juive peut soutenir la compa-
raison avec une infinité d'oeuvres réputées bonnes, et
bien des opéras de second ordre s'accommoderaient de
l'autre moitié. Mais Halévy ne s'est pas mis sous le
patronage des grands faiseurs ; Halévy est modeste ; et,
comme il ne crie pas bien haut qu'il est le premier de
tous, on le traite en petit garçon.
Voilà où en est l'Académie royale de musique, et
Dieu sait dans quel état elle sera quand M. Véron la
remettra aux mains du gouvernement, qui l'a si consli-
tutionnellement abandonnée! Mais qu'est-ce que l'art
pour un gouvernement constitutionnel? Heureusement
que je crois encore plus à l'avenir et à la puissance de
l'art qu'à l'avenir et à la puissance du gouvernement
constitutionnel : ce qui fait que je travaille encore plus
que je n'ai jamais travaillé , parce que j'espère qu'un
jour on fera de nous autre chose que ce qu'on en fait.
— 2b4 —
Ce sont peut-être des rêves que mes espérances ; mais
je les aime, car ils m'aident à m'améliorer, et le plus
sûr moyen de travailler au progrès de tous, c'est de
s'occuper du progrès individuel. Fais ce que dois,
advienne que pourra. Quand j'aurai du temps devant
moi, je te dirai tous ces rêves, qui me donnent foi
dans l'avenir en me laissant jouir du présent.
Ton ami ,
Ad. Nourrit.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D, Jouaust.
II 29 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 338.
GAZETTE ANECDOTIQUE
Numéro 12 — 3o juin 1S86'
SOMMAIRE.
La Quinzaine. — Calomnie au théâtre. — Louis II de Bavière. —
L'éloquence au Corps législatif et au Sénat. — Entre Bretons. —
Lettres inédites. — Théâtres : Hippodrome, Théâtre-Lyrique, Opéra-
Comique, Comédie-Française.
Varia : Jules Janin et Vacquerie. — Le Prince de Joinville en
prison. — La Courante de Truffier. — Le Sicilien en musique. —
Le Théâtre au Cambodge. — Mots de la Quinzaine.
Petite Gazette. — Nécrologie.
La Quinzaine. — Le mot célèbre « Si l'on m'accusait
d'avoir volé les tours Notre-Dame, je commencerais par
passer la frontière, sauf à me justifier ensuite » est tou-
jours cruellement, vrai, à Paris au moins. Toute histoire,
si invraisemblable, si absurde qu'elle soit_, imprimée,
1. Nous terminons aujourd'hui notre table décennale des années
1876 à 1S85. Nous conseillons à nos abonnés de la faire brocher en
tête du tome I de 1886, où se trouve sa véritable place. .
I. — 18S6. 23
— 2G6 —
racontée, colportée, devient en quelques heures article
de foi pour les trois quarts des badauds parisiens.
Ainsi n'a-t-on pas raconté dans cette dernière quin-
zaine que le directeur d'un grand théâtre de Paris
avait été surpris par sa femme en conversation par
trop intime avec une de ses plus jolies pensionnaires!
Ladite femme, en épouse justement courroucée, avait
brandi un revolver à la fois contre son volage époux
et contre sa maîtresse d'un jour, puis, cette grande
colère tombée, avait tenté de s'empoisonner! Et remar-
quez que cette pseudo-tragique aventure se trouve
avoir pour acteurs principaux un mari et une femme
qui sont estimés de tout le monde et dont précisément
le ménage est renommé comme le plus exemplairement
uni et le plus heureux. Ajoutez qu'il n'y a pas un mot
de vrai, mais pas un seul, dans toute cette histoire
bêtement et méchamment inventée, et dont le but final
est facile à entrevoir. La brillante situation du directeur
en question a été battue en brèche depuis le premier
jour par des envieux qui imaginent et publient à plaisir
de petites infamies de ce genre, en vue de leurs seuls
intérêts. Le récit en question a circulé, augmenté, am-
plifié; mais la vérité s'est fait jour, et de cette vile
calomnie il ne reste plus aujourd'hui que le souvenir
d'une bien inutile et méchante action.
— Un tragique événement vient de se passer en
Bavière. Le roi Louis II, qui venait d'être déposé pour
— 267 —
cause d'affaiblissement mental, a mis fin à ses jours le
dimanche 1 5 juin, en se précipitant dans le lac de
Starnberg, sur les rives duquel, il y a quelques années
encore, il se plaisait à entendre, au clair de la lune, les
mélodies de son opéra de prédilection Lohengrin. On s.
trouvé le corps du roi près des rives du lac en même
temps qu'on découvrait celui de son médecin, le doc-
teur de Gudden, que, dans un accès de sa folie, !e
malheureux souverain avait, après une lutte désespérée,
entraîné et noyé dans le lac avec lui.
Louis II était né le 25 août 184$; il régnait depuis le
10 mars 1 864. Il est plus connu par ses excentricités et
par son goût exagéré des luxueuses et folles dépenses
que par le bien qu'il aurait pu faire. Son règne, rela-
tivement long, n'aura été marqué par aucun acte dont
l'histoire lui doive tenir compte. C'était cependant un
prince intelligent, lettré et artiste. Mais, en raison de
son état de santé sans doute, il poussait toutes choseii
à Pexcès. Son amour immodéré pour la musique de
Wagner lui a fait une réputation étrange en matière
d'art. Louis II n'aimait que Wagner, et il dépensa pour
faire exécuter ses œuvres des sommes considérables
qui n'ont cependant pas servi à établir la gloire uni-
verselle du maître. Ses œuvres, bien que patronnées à
si grand son de caisse par ce royal admirateur, n'onl
soulevé que des enthousiasmes restreints, et peut-être
seront toujours discutées.
— 268 —
Le roi Louis II laisse un frère, Othon, qui lui suc-
cède, et qui est lui-même dans un état mental sans
espoir de guérison. Un régent, le prince Luitpold,
oncle des deux rois, occupe en conséquence le pouvoir,
sous la haute surveillance de M, de Bismark. Car on
sait que c'est sous le règne de Louis II et à la suite de
Sadowa, puis de la guerre de France, que ce gentil et
poétique royaume de Bavière a perdu son indépen-
dance pour devenir une grande mais simple préfecture
du nouvel empire d'Allemagne.
— La Chambre des députés et le Sénat ont succes-
sivement discuté et adopté un projet de loi aux termes
duquel les chefs des familles qui ont régné en France,
et leur héritier direct, par ordre de primogéniture,
doivent quitter le territoire de la République. Cette loi
a été promulguée le 2^ juin et se trouvait par suite
rendue exécutoire ce même jour.
Nous n'avons pas à apprécier ici cette grave mesure;
tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'elle a donné
lieu, dans les deux Chambres, à des débats qu'on peut
qualifier de solennels, et auxquels ont pris part les ora-
teurs les plus illustres dans les deux camps. A la
Chambre des députés M. de Mun a déployé une élo-
quence réelle au sens le plus élevé du mot; il n'a peut-
être pas serré la question de très près, mais au point
de vue artistique et littéraire, académique même, son
discours a été un véritable modèle, et il a produit une
— 2G9 —
vive impression à laquelle n'ont pu se dérober même
ses adversaires.
Au Sénat, MM. Jules Simon, Bardoux et d'Audiffret-
Fasquier ont également parlé en orateurs surtout litté-
raires, et avec cette belle et sereine éloquence qui de-
vient si rare aujourd'hui où toutes les questions, même
purement sentimentales, comme celle de l'expulsion des
princes, se réduisent à des questions d'affaires et sont
généralement discutées comme telles. C'est ainsi que
M. Léon Renault, parleur très habile et très disert, a
lui-même traité la question beaucoup plus en avocat
qu'en orateur.
C'est à M. de Freycinet qu'est échu le périlleux hon-
neur de répondre à ces belles harangues, toutes oppo-
sées à sa propre opinion. Le président du Conseil n'a
pas non plus la grande éloquence de la tribune, cette
éloquence des Berryer, des Guizot et même des Du-
faure; m:iis c'est, au premier degré, un orateur d'af-
faires. Il sait grouper ses arguments avec un art infini
et en tirer avec une merveilleuse habileté les conclu-
sions nécessaires. Il est souple et insinuant; le timbre
de sa voix est doux et moelleux, et sa parole coule,
pour ainsi dire, sans effort et sans recherche apparente.
Elle est toujours élégante, et il sait la rendre persuasive.
Rarement son organe s'élève au-dessus de sa force or-
dinaire, mais il obtient, avec cette douceur de parole et
cette simplicité si claire et si nette d'argumentation,
— 270 —
des résultats souvent très supérieurs à ceux de ses ad-
Tersaires avec leur éloquence plus académique et plus
brillante.
Ce grand débat politique a donc mis en présence
quelques orateurs vraiment remarquables, et il a eu,
surtout au Sénat, une ampleur et une élévation qui ont
rappelé quelques-uns des beaux jours de l'éloquence
parlementaire française.
Curieuse coïncidence : le 22 juin 1791, l'Assemblée
3iationale ordonnait que Louis XVÏ et sa famille, arrêtés
à Varennes, fussent ramenés à Paris, et le 11 juin 1886
on enjoint aux princes de passer la frontière. Il y a
quatre-vingt-quinze ans, on empêchait les princes
d'aller conspirer à l'étranger, aujourd'hui on les y en-
"voie. Explique cela qui pourra.
Entre Bretons. — Dans un banquet, qui réunissait
dernièrement des écrivains angevins et bretons ,
MM. Ernest Renan et Jules Simon ont prononcé deux
allocutions pleines de bonhomie, de finesse, et même
d'anecdotes. Les deux éminents orateurs ont commencé
par s'adresser d'aimables et mutuels compliments; puis
Jules Simon a parlé plus longuement. Voici deux jolies
histoires empruntées à sa causerie toute familière :
« Combien la Bretagne a changé depuis quarante
ans '.s'écria Jules Simon: dans un récent voyage dans
la presqu'île, je ne l'ai retrouvée que dans quelques
— 271 —
coins, à Vannes, par exemple, avec ses vieilles maisons
qui datent du duc de Bretagne !...
— Et Tréguier, s'écrie M. Renan, qui réclame pour
sa patrie.
— J'ai vu aussi Tréguier, reprend Jules Simon. Et,
à ce propos, il faut que je vous dise que ce Renan est
propriétaire dans la ville de Tréguier. Je suis allé visiter
sa maison avec deux amis, et sa locataire m'a dit :
« Ah! Monsieur, puisque vous connaissez M. Renan,
vous devriez bien le prier de nous faire des répara-
tions. » J'ai fait alors une enquête; elle a fini par avouer
qu'elle ne payait pas ses loyers. « Alors, pourquoi,
lui dis-je, exigeriez- vous des réparations?
— Mais, Monsieur, il est le propriétaire! »
C'est là toute la question sociale. Ah! si l'on expli-
quait cela à Decazeville!
Étant à Tréguier, j'ai visité la chambre où est né
M. Renan, et voici le dialogue échangé par moi avec
la bonne femme qui me conduisait :
« Est-ce qu'il ne vient jamais d'étrangers voir la
chambre de M. Renan?
— Si, Monsieur.
— Vient-il des Anglais quelquefois?
— Oui, Monsieur.
— Eh bien, la première fois qu'il en viendra, ven-
dez-leur donc la plume avec laquelle il a écrit la Vie de
Jésus: ca vous fera de beaux revenus. »
« Alors cette femme, très Bretonne, me dit : <( Mon
« Dieu, Monsieur, je ne l'ai pas! )> Eh bien, mon cher
Renan, c'est la vieille Bretagne qui a parlé par la
bouche de cette bonne femme. La Bretagne que nous
allons faire aurait dit : « Je vais en acheter deux cents
« demain matin. »
Lettres inédites. — Nous trouvons, dans le cata-
logue d'une vente d'autographes dirigée par Eugène
Charavay, la description suivante d'une bien curieuse
lettre de George Sand au médecin Paiello (Venise,
1854), au sujet de l'état de santé d'Alfred de Musset
avec qui elle faisait alors ce fameux voyage d'Italie
dont il a été tant parlé depuis :
« ... Elle prie Paiello de venir, en compagnie d'un
autre médecin, examiner l'état du « signor francese »;
elle craint plus pour sa raison que pour sa vie.
« Depuis qu'il est malade , dit-elle, il a la tête très
faible, et raisonne comme un enfant. Et cependant c'est
un homme d'un caractère fort et d'une imagination
puissante et un poète fort admiré en France; mais
l'exaltation du travail d'esprit, le vin, la fêie, les dames,
le jeu, ont fatigué et surexcité ses nerfs. »
« Elle raconte qu'il y a trois mois il a été comme fou
pendant toute une nuit, et qu'il voyait autour de lui
comme des fantômes.
« Aujourd'hui, continue-t-elle, il est encore inquiet,
27:) —
il ne sait ni ce qu'il dit, ni ce qu'il fait ; il se plaint, il
se lamente sur un mal sans nom et sans cause; il de-
mande son pays, il dit qu'il est près de mourir ou de
devenir fou... )>
— Voici maintenant une autre lettre adressée par
Rachel à Alfred de Musset, cinq ans plus tard, lettre
qui appartient à la Comédie-Française à laquelle elle
vient d'être ofiferie par un amateur bien connu comme
l'un des plus fidèles amis de ce grand théâtre, M. E.
Pasteur. Cette lettre a été écrite à Musset au lendemain
d'une représentation, dont le poète voulait rendre
compte et au cours de laquelle Rachel avait, paraît-il,
essuyé le désagrément d'un murmure légèrement désap-
probateur, peut-être même d'un sifflet.
A Monsieur Alfred de Musset,
59, rue de Grenelle-Saint-Germain, Paris.
29 mars 1839.
C'est moi, Monsieur, qui réponds à la bonne et aimable
lettre que vous avez bien voulu adresser à ma mère. Non, je
ne suis pas découragée, et ne le serai certainement pas tant
que le public me témoignera sa bienveillance comme il l'a fait à
la dernière représentation de Bajazet. Je sais bien qu'il m'est
impossible d'empêcher un malheureux payé par quelque ennemi
de siffler pour me troubler à la scène; mais il est bien facile
de voir quand un sifflet n'est que le résultat de la méchanceté.
Pour vous. Monsieur, qui voulez bien me demander si vous
devez en parler dans la Revue {des Deux-Mondes) , vous êtes
— 274 —
plus à portée que personne de savoir ce qui est convenable.
Si j'osais dire mon avis, il me semble que, si vous jugez à
propos d'en parler, ce doit être avec peu d'importance et
peut-être aussi comme d'un fait qui ne se reproduira pas.
Je n'ai pas besoin de vous dire, Monsieur, que ce n'est là
qu'un avis soumis à votre jugement et à votre appréciation.
J'approuve d'avance tout ce que vous ferez.
Agréez, je vous prie, avec tous mes remerciements, l'ex-
pression de mes sentiments les plus dévoués.
Rachel Félix.
THEATRES. — L'Hippodrome a rouvert ses portes
avec la première représentation d'une grande panto-
mime, la Chasse^ qui a obtenu un vif succès. Toute la
piste est transformée en bois, parcs, métairies, champs
avec des chênes séculaires, des haies, de vraies maisons,
des ponts, des rivières, etc. Au fond, sur des toiles
peintes, des paysages à perte de vue, puis des chas-
seurs et des chasseresses en riches costumes écossais
(en I790> ^^ superbes mails, des piqueurs en habit
rouge, et enfin la véritable chasse à courre avec une
meute qui a forcé un cerf dans les règles. Le tout est
terminé par l'hallali et une magnifique curée aux flam-
beaux.
— Le Théâtre-Lyrique renaît régulièrement chaque
année à cette époque, et pour quelques semaines^ mais
il joue toujours le même répertoire. Ainsi, le lojuin,
une nouvelle troupe improvisée par un M. Millaud a
— 275 —
donné à la salle du Château-d'Eau le Trouvère de Verdi,
qui a toujours eu beaucoup de succès dans ce quartier.
L'interprétation actuelle en est plus que médiocre
comme ensemble, et nous ne trouvons guère à y si-
gnaler qu'un ténor, M. Gallois, et une chanteuse, M'i^de
Garden, qui s'est fait applaudir dans le rôle de Léonor.
Le 16, au même théâtre, reprise du Voyage en Chine
de Labiche et Delacour, musique de Bazin. On a tant
ri de la pièce qu'on n'a pas songé à savoir si elle était
plus ou moins bien chantée.
— Le 12, l'Opéra-Comique a repris la Traviata dç
Verdi. Ordinairement cet opéra du maître est joué en
français sous le nom de Violetta. C^est une heureuse
idée de lui avoir restitué cette fois son titre originaire
et véritable. On sait que cet opéra a été joué pour la
première fois à Venise en mars 1853, et à Paris, aux
Italiens, en décembre 1856, et au Théâtre-Lyrique le
27 octobre 1864. Le rôle de la Traviata a été chanté
par les plus grandes cantatrices : créé à Paris par la
Piccolomini, qui y fut assez faible, il a été repris de-
puis, avec un éclatant succès, par M^^s Paiti, Nillson,
Albani, Heilbron, etc.. C'est aujourd'hui M^e Salla
qui le chante à la salle Favart avec une virtuosité digne
de ses illustres devancières. Talazac (Rodolphe) et
Bouvet (d'Orbel) ont été également très applaudis. A
citer encore dans l'interprétation, Collin, Dulin, Mau-
guière, et M""" Remy, Dupont et Esposito. La Tra-
- 275 -
viaîa, qui est donnée en fin de saison, servira certaine-
ment comme premier spectacle lors de la réouverture
d'automne.
— Le 22,1a Comédie-Fx-ançaise a repris Zaïre. CtXle
tragédiede Voltaire, sa plus populaireet sa moins vieillie
à coup s,in, ne reparaît que de très loin en très loin sur
l'affiche. Reprise en 1856 pour Stella Colas, elle avait
ensuite été remisée jusqu'en 1874, époque où Sarah
Bernhardt y reparut avec un succès qu'on n'a pas ou-
blié. Aujourd'hui c'est M"e Tholer qui se montre pour
la première fois dans ce touchant personnage. Elle y a
été fort goûtée autant pour sa grâce que pour sa dic-
tion qui rappelle par tant de côtés celle de son illustre
professeur, M^e Arnould-Plessy.
Mounet-Sully est un admirable Orosmane; son succès
a été éclatant. Maubant, Laroche et Martel complètent
cette remarquable interprétation.
Le même soir première représentation à ce théâtre de
il Sortie de Saint-Cyr, comédie en un acte, en prose,
de M. Verconsin. Cette agréable bluette ne dépare pas
la collection de celles, déjà nombreuses, que nous de-
vons à leur aimable auteur. Le sujet est un peu frêle,
mais il est sauvé par l'agrément et l'ingéniosité des
détails. On a beaucoup applaudi Got, H. Samary, et
même Gravollet, dans ce petit acte où M'" Reichem-
berg déploie surtout ses grâces mutines sans cesse re-
nouvelées et toujours triomphantes.
Varia. — Jules Janin et Vacquerie. — A propos du
drame de Tragaldahas , de Vacquerie, qui vient d'être
réimprimé, le Charivari raconte l'anecdote suivante ;
A l'époque où la pièce fut jouée, il y eut une brouille
assez aiguë, mais de courte durée, entre l'auteur et
Jules Janin.
Le critique avait montré les dents à la fantaisie du
poète, qu'il affectait, tout le long de son article, d'ap-
peler M. Tragaldahas.
A la lecture de ce feuilleton :
« Ah 1 fit Vacquerie, M. Janin me donne le nom du
héros de mon ouvrage. C'est bien. Je me conformerai à
ce précédent. Désormais je n'appellerai plus ce feuille-
toniste que VAne mort. Seulement, j'aurai le bon goût
d'attendre qu'il soit passé de vie à trépas. »
Le Prince de Joinville en prison. — Voici de bien in-
téressants détails que M. Ranc nous donnait dernière-
ment dans le Voltaire sur l'arrestation du prince de
Joinville en 1870, et auxquels l'expulsion des princes
donne un piquant intérêt d'actualité:
« Dans les derniers jours de décembre, j'avais reçu
d'un citoyen du Mans une lettre qui me désignait comme
espion prussien un personnage qui se faisait passer pour
un colonel américain. On me donnait son signalement,
et l'on me parlait de sa surdité, qu'on croyait simulée.
L'idée m'était venue que ce pouvait bien être le prince
— 278 —
de Joinville. Le lendemain, Gambetta me télégra-
phiait de Lyon qu'en effet le prince de Joinville était
au Mans.
« Gambetta pensait, comme M. Thiers, que les lois
sur les membres des familles déchues, qu'on appelle
lois de proscription, sont des lois de précaution. Je
partis pour le Mans avec un commissaire de police, qui
n'eut pas de peine à découvrir le colonel américain et
qui alla Pinviter à se rendre à la préfecture, en décli-
nant sa qualité.
« Le prince de Joinville comprit et ne fit aucune ob-
jection. Il se nomma en entrant dans la chambre où je
l'attendais. Je lui dis : « Vous connaissez, Monsieur, la
loi; en attendant que j'aie reçu des instructions du mi-
nistère de l'Intérieur, veuillez considérer cette chambre
comme la vôtre. » Je trouvais la formule, même pour
un prince, suffisamment courtoise. Ce ne fut pas,
paraît-il, l'avis du prince de Joinville, qui se redressa,
prit un air hautain et, d'un ton de violence à peine con-
tenue, me répondit : « J'y suis bien forcé. » A quoi je
ripostai : <( Non, Monsieur, vous n'y êtes pas forcé,
car, pour peu que vous m'en exprimiez le désir, je vais
vous faire transférer à la prison. » Je ne sais si le prince
de Joinville m'entendit, mais il n'insista pas, et, à partir
de ce moment, dans les conversations que nous eûmes,
il fut presque aimable.
« Une fois seulement nous eûmes une petite prise. Je
— 279 —
venais de lui communiquer une dépêche de Gambetta;
il se leva vivement et, avec une irritation que je trou-
vai d'ailleurs fort naturelle : « Votre Gambetta, me dit-
il, votre Gambetta, mais il pourrait bien faire ce qu'a
fait Danton! Danton avait permis à mon père de servir,!
— Et justement, Monsieur, lui répondis-je (vous avez
été assez Parisien, vous aimez assez Paris pour me
passer une locution toute parisienne) nous ne vou-
lons pas qu'après la guerre vos amis nous la fassent à
Jemmapes et à Valmy! »
« Le prince de Joinville resta cinq jours à la préfec-
ture du Mans. Il faisait dans le jardin de longues pro-
menades; je l'avais seulement prié de ne pas se montrer
à la grille. — « Pourquoi? m'avait-il demandé. —
Mais parce que, si vous étiez reconnu, d'abord je
serais fort injurié par les journaux réactionnaires, ce qui
me serait indifférent; mais j'aurais ensuite très certaine-
ment une manifestation populaire me reprochant de
vous trop bien traiter et me demandant l'égalité dans
la détention. Croyez-moi, si le bruit de voire arrestation
se répandait, il nous serait beaucoup plus difficile de
vous mettre en liberté. »
« Le prince de Joinville écrivit à Gambetta une lettre
dans laquelle il s'engageait à ne pas chercher à rentrer
sur le territoire français, et il alla s'embarquer à Saint-
Malo, accompagné par M. Joigneaux fils, alors secré-
taire général de la préfecture de la Sarthe.
— 28o —
« Lorsque je le quittai, il me remercia, non sans une
certaine effusion, de lui avoir fait une captivité aussi
douce. Je lui répondis : « Vous avez été traite, Mon-
sieur, comme je désirerais que l'on traitât les républi-
cains quand on les arrête. »
La Courante de Triifficr. — Il ne s'agit ici nullement
d'une indisposition de l'aimable artiste de la Comédie-
Française, mais d'un air qu'il doit chanter et danser
dans une prochaine reprise des Fâcheux de Molière, et
sur lequel on a déjà beaucoup parlé.
Lorsque jadis Coquelin dut jouer ce rôle, il s'adressa
à Régnier, son professeur, pour lui demander des indi-
cations sur la courante qu'il devait chanter et danser.
Or, le mouvement véritable de la courante était très lent,
et d'ailleurs la musique primitive, écrite par Lulli,
avait été perdue. Régnier l'avait remplacée par un air
du Sorcier de Philidor, qu'il communiqua à Coquelin.
Celui-ci l'arrangea un peu pour sa commodité et fit, à
la représentation, un très grand effet en chantant et en
dansant cette courante, qui n'estplus une courante, mais
qui donne fort bien l'idée, — fausse, il est vrai, —
qu'on se fait actuellement de ce genre de danse.
C'est cet air du Sorcier, de Philidor, que Coquelin a
appris à Truffier.
Le Sicilien en musique. — On sait que la comédie de
— 28l —
Molière, le Sicilien, ou F Amour peintre, arrangée par
Stop, et mise en musique par Wekerlin, vient d'être
reçue à l'Opéra-Comique.
Ce n'est pas la première fois que cette pièce est mise
en musique. M. Sauzay, l'éminent professeur de violon
du Conservatoire, a écrit une partition du Sicilien, qui
a été exécutée, il y a quelques années, chez la duchesse
d'Haussonville.
De son côté, M. Justin Cadaux, mort depuis plusieurs
années, avait présenté à la direction de l'Opéra-Co-
mique un Sicilien, qui doit être resté dans les cartons
de ce théâtre.
Enfin, Victorin Joncières fit représenter, en 1859, à
l'École lyrique de la rue de la Tour-d'Auvergne, le Sici-
lien, ou l'Amour peintre, opéra-comique en un acte et
deux tableaux, d'après la comédie de Molière. C'était
son premier essai dans la carrière de compositeur dra-
matique.
Le Théâtre au Cambodge. — Un Journaliste qui a
accompagné M. Paul Bert au Cambodge nous donne
l'analyse suivante d'une pièce qu'on y a représentée en
l'honneur de notre résident général.
Acte premier. — La reine met au inonde un enfant à la
tête de bois. Stupéfaciion du roi, reproches.
Acte deuxième. — L'enfant a grandi : il fait la cour à
la fille d'un autre roi, et la séduit, avec l'aide d'une baguette
24
— 282 —
magique constellée de diamants. Le roi refuse de l'agréer
pour gendre, la reine intercède : c'est le sujet d'une explica-
tion conjugale, où la reine trépigne d'abord et finit par rosser
le roi.
Acte troisième. — Le roi, convaincu de la sorte, donne
son libre consentement. Alors la tête noire du jeune homme
tombe et l'on assiste aux noces du Prince charmant.
On voit que c'est bien simple ; mais ce n'est pas
plus bête, après tout, que beaucoup de nos féeries.
LES MOTS DE LA QUINZAINE
Dans le monde :
« Quelle charmante femme que cette M^^e 2...!
— Exquise, adorable! Il y a à peine une heure que
je la connais, et j'ai déjà envie d'en faire une amie
d'enfance. » {Voltaire.)
Encore dans le monde :
« Madame, vous êtes certainement la plus jolie du
bal.
— Mauvais flatteur que vous êtes! Si votre compli-
ment était vrai, est-ce que vous pensez que je m'en
contenterais ? »
Chez le médecin.
« Docteur, je travaille comme un bœuf, je mange
comme un loup, je suis fatigué comme un chien, je dors
comme un loir. »
— 283 —
Le docteur, avec bonhomie :
« Moi, dans ce cas-là, j'irais voir un vétérinaire! »
Une amie complaisante vient narrer à M^^e x... que
son mari court la prétentaine.
« Ah! bah! répond celle-ci, le pauvre homme! il dé-
terre sa vie de garçon ! » ^Rappel.)
Fragment de dialogue entendu à l'Eden :
Un promeneur. — Madame est seule?
Une promeneuse. — Cela dépend de vous, Mon-
sieur. {Gil Blas.)
PETITE GAZETTE. — Depuis le 7 juin nous avons
trois nouveaux cardinaux, MM. Bernadou, Langénieux et
Place, archevêques de Sens, de Reims et de Rennes. Le pré-
sident de la République leur a remis la barrette en cérémonie
solennelle le 18 juin, au palais de l'Elysée.
— La famille de Régnier, l'ancien sociétaire de la Comédie-
Française, vient d'offrir à ce théâtre, pour le foyer de ses
artistes, un portrait de l'éminent comédien, peint par M. Elle
Delaunay.
— Le 9 juin a eu lieu à Swansea (Angleterre), devant le
vice-consul de France, le mariage de M'"*' Adelina Patti,
épouse divorcée du marquis de Caux, avec le ténor Nicolas,
dit Nicolini, également divorcé. M. Francis Magnard, rédac-
teur en chef du Figaro, était l'un des témoins de la nou-
velle remariée,
NÉCROLOGIE. — Le 1 1 juin est mort, à Paris, M. Lau-
rent Pichat, sénateur inamovible, qui a été longtemps jour-
— 2S4 —
naliste, et même poète et romancier, avant d'entrer dans la
politique. Né le 12 juillet 1823, il laisse une fille qui est ma-
riée à M. Risler, frère de M'"" Jules Ferry, et une nièce,
M"" Beaujean, qui a épousé M. Hovelacque, président du
Conseil municipal.
— Le même jour est mort, à l'âge de cinquante-sept ans,
M. Paul Boiteau, maître des requêtes au Conseil d'Etat et
collaborateur du Journal des Débats. Pendant le siège il avait
donné au Temps des chroniques très remarquées. On lui doit
aussi des travaux critiques sur Déranger.
— 12 juin. Mort du célèbre écrivain dramatique russe
Alexandre Ostrowski, directeur du théâtre impérial de Moscou.
Depuis quarante ans qu'il écrivait pour le théâtre, Ostrowski
avait donné plus de cinquante pièces dont plusieurs ont eu
des succès populaires très prolongés. Il avait soixante-trois
ans.
— 21. Mort du spirite Daniel Dunglas Home, dont la ré-
putation était universelle. Né en Ecosse, il avait eu, dès son
enfance, les plus étranges visions; à l'âge de trois ans déjà,
il voyait mourir une cousine à trente lieues de distance. A
neuf ans, il faisait le voyage d'Amérique, d'où il revint en
Italie, oij la population de Florence, le prenant pour un sor-
cier, faillit l'écharper. On n'a pas oublié les fameuses séances
de spiritisme données par Home aux Tuileries, devant l'em-
pereur, et à Saint-Pétersbourg, devant le tzar. Quoi que l'on
puisse penser du spiritisme et de ses prodiges, il faut recon-
naître que les savants les plus sceptiques n'ont jamais réussi
à expliquer les phénomènes produits par M. Home, sans ad-
mettre l'existence d'une force psychique.
Georges d'Heylli.
Le Gérant : D. Jouaust.
1129 — Paris, imprimerie Jouaust et Sigaux, rue Saint-Honoré, 338.
AP Gazette anecdotique,
20 littéraire, artistique
G25^ et bibliographique
année 11
t.l
&
' 1
v^'
â'
Index
années
1-10
PLEASE DO NOT REMOVE
SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO
LIBRARY
.V
Vf.
«S^îs^--
^.f^^%